[Robert-Henri D]

Ah la " panard " ! toute une époque ! (hélas avortée)

À l'époque yé-yé, j'ai eu la chance de pouvoir me pavaner dans le Cabriolet Panhard PL17-Tigre d'un pote sergent. (c'était en Allemagne, à l'occasion d'une perm' de 48h)

[Joachès]

Je ne connais pas du tout la PL17 cab.
Après Citroën c’est ma marque favorite avec les PL 17 et 24, les Dyna X et Z et le coupé DB. Elles avaient un style unique.

[Robert-Henri D]

    ... Et pour en revenir au sujet " La nuit, la lune, les étoiles et un étrange objet. " 

voici mon micro-texte :

     L’image tarabustait mon esprit. Il me semblait de l'astre roide, que l'étrange objet qui s'en détachait allait happer mon être frissonnant.

Cette nuit-là, tout en questionnant le ciel, j'interrogeai de visu les étoiles à propos de l'OVNI. Leur demandant entre autre, qui l’avait créé : était-ce là une conception issue de quelque technologie venue d'ailleurs, ou bien le résultat d'une manifestation purement naturelle ?

Alors même que tout me semblait à jamais inapte à m’en donner confirmation, l'image d'un être de lumière m'est soudain apparue !
Pourtant, en écartant l'idée que mon propre esprit ne figurât, lui aussi, mais pour moindre effet, au nombre de ses concepteurs potentiels, il se trouva que je niai d'autant l'étrange vérité.

(oops j'ai oublié !) le nouveau sujet est "La vie après la vie "

[Dot Quote]

Vivi : l'utf-16 en gros point stratégique de l'évolution de la langue, tu m'en apportes un angle de vue intéressant, avec une sorte d'ambivalence entre pessimisme et optimisme dont l'humour peine à trouver sa place entre les deux...

Luna Psylle : une cocasserie qui correspond bien au thème imposé par son absurdité, il est pris au premier degré dans une forme un peu risible et légère qui détend et fait sourire

Deewild : j'aurais ptetr été plus curieux de fixer sur la deuxième partie de thème que sur la première, tant pis pour moi

Joachès : effectivement la référence était accesible, sinon le texte m'a semblé ptetr un peu trop machinal, la mousse aurait ptetr mérité d'avoir des oeufs en neige un peu mieux battus

Esmée : sérieusement suivie l'incitation à faire des références de l'époque, c'était demandé mais ptetr que te permettre d'autres libertés aurait apporté un quelque chose en plus... mais l'ambiance est à la fois chaude et fraiche, se replonger ainsi dans le passé est une expérience que tu as su décrire... moi aussi je pensais à penhard avant que tu postes ahah mais la 403 ça le fait aussi

Robert-Henri D : que de mystère, j'ai lu et relu et ne saurais être sûr à l'interprétation, sans doute la poésie qui n'impose pas forcément une réponse, mais je suis curieux de celle qui prévaut dans ton esprit, sur la nature de l'étrange objet



la vie après la vie >>

- voilà inspecteur, on a l'identité de la victime, ça a pas été facile puisque ça fait bien une semaine qu'elle traîne, minimum, et avec la canicule ça a bien eu le temps de dégénérer, comme vous pouvez le voir avec toutes ces mouches qui traînent encore dans la pièce, ou toutes ces larves qui ont accéléré la décomposition du corps, en arrivant on a même dû chasser une belette charognarde, je n'en avais jamais vu manger d'être humain... bref, le topo du légiste : décès probablement causé par lame au niveau de la gorge, quelques traces de sévices auté-mortem, plaie au niveau de l'abdomen et quelques organes manquants... il s'agit donc probablement d'un acte mafieux de réglage de compte et ils en ont profité pour se beurrer la tartine sur le marché noir, le coeur et le foie de ce pauvre type sont sûrement encore en fonction sur des personnes qu'on va avoir du mal à retrouver, quant à lui il doit être bien plus à l'aise là où il est maintenant, que durant ses dernières heures ; si vous avez d'autres questions appelez mon bureau demain, pour l'instant je dois filer à l'école récupérer ma fille, j'ai mérité mon chèque de fin de mois maintenant je peux m'occuper de ma vraie vie... bonne fin de journée, inspecteur


>> ceci est un dossier .ZIP

[Lune]

Ceci est un dossier ZIP

César a fait don de son cerveau à la science. Il vient de recevoir sa carte neuro-ceb.
Car il pense depuis toujours que dans son crâne se trouve un entassement de fichiers compressés.
Comme les fameux dossiers ZIP cachés dans les ordinateurs.
Son cerveau abrite des liasses de souvenirs, bien classés, par période, au fil du temps.
Les simples pensées aussi, les bonnes séparées des mauvaises. Les créations rêvées, les apprentissages exécutés.
Mais César est inquiet. La recherche scientifique va provoquer beaucoup de désordre,  voire modifier le classement de ses étiquettes, supprimer des informations !
Lorsqu'il aborde le sujet avec sa famille, on lui répond - il te manque une case !


Il y a cinq millions d'années, l'australopithèque d'Afar se met debout, marche et court.

[Robert-Henri D]

Il y a cinq millions d'années, l'australopithèque d'Afar se met debout, marche et court.

... Vers son extinction ! Faut dire que pourtant les ancêtres Sahelanthropus de Lucy s'imposaient déjà en bipèdes arboricoles plus futés que leur propre ancêtre Ardipithecus descendant lui-même d'Homini/Homonina qui fut probablement aussi malin que son proche cousin Chimpanzé ! Mais bon, il est à penser que les bougres avaient à gérer d'autres stress que ceux de notre siècle. Mais bon sang de bois, toute cette sève pré-humaine qui eut beau-jeu de chercher l’Éden, n'aurait donc jamais plus que nous le trouver, puisqu'elle avorta à son tour ?...

Prochain sujet : À l'est d’Éden

[Luna Psylle]

À l'est d'Éden

   « À ton avis, que trouve-t-on, là-bas ?
   — Je l’ignore. Quel intérêt ; ici n’est-il pas mieux ?
   — Comment le savoir si nous l’ignorons ? »

                                    *

   « — Où se trouve ta compagne ?
   — À l’est d’ici.
   — Que fait-elle là-bas ?
   — Je l’ignore. Quel intérêt ? Ici est mieux.
   — Tu es un idiot. »

                                    *

   L’idiot reste. Sa compagne découvre ce qui se trouve à l'est d'ici. Elle ne reviendra sûrement pas pour dîner...


Prochain thème : J'ai donné ma langue au chat qui dort

[LaCacographe]

Sujet : J'ai donné ma langue au chat qui dort


J'ai donné ma langue au chat qui dort, ce matin avant de partir au travail.
Je n'ai donc pas pu parlé de la journée et j'ai essayé d'écouter les babillages de mes collègues.
La journée s'est révélée très longue, à ne pouvoir intervenir aux commérages de la pause café, aux remarques désobligeantes de mon patron ou encore aux inepties angoissantes de la référente du dossier en cours durant la réunion de 10h.
Sur le chemin du retour, j'en suis venue à deux conclusions :
Bizarrerie numéro 1 : personne n'a remarqué mon silence au bureau. 
Bizarrerie numéro 2 : Je n'ai entendu que du bruit!
C'est en rentrant à la maison, juste après avoir fermé la porte, déposé mon lourd sac dans le coin de l'entrée et jeté mon manteau en lin sur l'unique patère de l'appartement que j'ai entendu une voix hautaine me parler depuis la cuisine :
"Les gens se parlent, mais personne ne s'écoutent, Anna."

Prochain sujet : La petite cuiller de Louis XIV

[Robert-Henri D]

  La petite cuiller de Louis XIV.


    Ah mais, c'est qu'elle a du style la coquette ! Autrefois, en cadeau de baptême, il était de tradition  dans les familles nobles, que le parrain offre une cuillère en argent à son ou sa filleul(e). Les plus aisés tapant carrément dans le set de couverts en argent style Louis XIV. La fameuse cuillère et sa concubine la fourchette se trouvant à êtres gravés au nom du ou de la baptisé(e). Alors certes, ça faisait grincer du gobelet les ceusses trop pauvres, qui devaient se contenter de lâcher un " oh " admiratif tout en ruminant des propos infâmes à propos du fils de Louis XIII et d'Anne d'Autriche. Faut dire que de ce côté, si le bougre avait répudié la fourchette, ça n'est pas pour autant qu'il y allait avec le dos de la petite cuillère quand il s'agissait d'engloutir un faisan ! C'est sûr : le " Roi Soleil, tout rhétoriquement né qu'il était avec ladite dans l'derche, aimait la bouche !

Nouveau sujet : " La bouche d’égout "   

[Luna Psylle]

La bouche d'égout, hein...

Marjolaine le dit depuis longtemps : on devrait interdire à ces gens-là d'avoir des enfants ! Ses talons claquent sur le carrelage de la mairie tandis qu'elle s'empresse vers le bureau de M. le Maire. Elle refuse d'accepter cette folie, et les deux... ces nouveaux hippies n'auront qu'à bien se tenir quand elle reviendra avec l'accord de son supérieur ! Franchement ! Mais franchement ! Les enfants, on les appelle Alexandre ! ou Marie ! ou même ces noms déjà bien assez excentriques qu'elle voit défiler depuis quelques temps : des Jasmine ou des Farid. Mais là ! Non, non de non ! On n'appelle pas sa fille Égout sous le seul prétexte d'un pari stupide. Et ils ont souri béatement quand ils lui en ont expliqué la raison. Marjolaine voit rouge quand elle entre dans le bureau de M. le Maire...

*

— Et voilà... grommèle Marjolaine. Égout Buccal. Vous recevrez sous peu les documents relatifs...

Prochain thème : le repos du brave

[Esmée]

Luna, je suis fan de ton employée de mairie rigide et frustrée ! J'entends nettement ses talons claquer !

Un petit clin d’œil à Joachès pour ce nouveau micro texte sur le thème du Repos du brave 

Lové dans le transat, il dort paisiblement. A ses pieds, une assiette avec des miettes de BN au chocolat et un verre de grenadine bien entamé. Il dort la bouche ouverte, bave un peu, son épée de bois coincée entre ses doigts abandonnés au sommeil.
Depuis ce matin,  il a combattu les lignes d’écriture, la poésie à illustrer et à apprendre, les additions posées. Il a vaincu lors d’un tournoi de foot avec les copains dans la cour et à peine  rentré, voilà qu’il est devenu preux chevalier en mission contre le dragon du fond du jardin.
Sur la terrasse, Mamie a appelé : “Richard, c’est l’heure du goûter !”. Rassasié et vainqueur, il ne lui a pas fallu longtemps pour plonger dans le repos du brave.


Nouveau thème pour la suite : Ensemble, mais à côté !

[Robert-Henri D]

Ensemble, mais à côté... de ses pompes ! C'est en brave aède éolien, que ce cher Émilien s'applique volontiers à brasser de l'air afin d'épater sa copine. Ce qui produit que par vent contraire, il arrive qu'à l'instar d'un certain Max dit " il est libre Max "  le bougre s'envole métaphoriquement comme le ferait un ballon rouge (et non un ballon de rouge !).

À tel point qu'il lui arrive de planer au dessus de sa ville ! (Ce qui tend à démontrer au moins que ce gars-là sait rêver.) Or, il suffit à sa belle de gratter la semelle de ses souliers vernis furtifs, pour néanmoins le rejoindre. Ceci sans trop avoir à chercher de subtilités littéraires en adéquation de son tempérament délirant, car ils ne sauraient tous deux, nez en moins revenant sur terre (hélas, ça arrive) confondre l'homme de Rio à la Déesse Rizzo, pas plus que la mouche à boeuf et l'abeille tueuse…

De fait, à vire ensemble mais à côté, ils connaissent bien celui drôle ( de côté !) qui est commun aux actes subtils les plus naturels, tels que manger sur un toit, dormir sur un nuage, faire l'amour à la plage, ou secouer les grelots (des Gilles de Binche, évidemment !).

Nouveau thème : Le chevelu hurluberlu

[Luna Psylle]

Le grand dragon me dépose avec douceur sur la terre ferme. Un sol d'écorce et de cailloux, loin au-dessus de l'océan. Je baisse mon regard vers une mer déchaînée, qui vient s'écraser sur la roche sereine. Nul chemin par ici, le seul qu'il me reste se trouve à l'opposé : une route étroite et sinueuse, entre de hauts arbres silencieux. Les arbres ne connaissent un tel silence qu'en une occasion, lorsqu'ils ressentent un danger. Suis-je ce danger qu'il redoutent ? Avance, murmure le dragon dans mon esprit. Là-bas, tu trouveras. Je passe une dernière fois mes doigts dans sa fourrure et m'enfonce seule dans le sous-bois. Un pas après l'autre, je le sens se resserrer autour de moi, me séparer de la lumière bienveillante du soleil et m'étouffer. Une fois en son cœur, le mien compressé dans ma poitrine, je sursaute à une toux sèche et ancienne : face à moi, le vieux magicien de la terre fume sa pipe. Une chevelure hirsute explose de son crâne, et l'un après l'autre, ses yeux m'analysent, avant de retourner à d'autres occupations. Je déglutis : "Est-ce vous ? Celui qu'on nomme l'Hurluberlu ? Le plus grand magicien de ces derniers siècles ? Celui qui nous sauvera tous ?"

À lire le (prochain) message de Dot, je le laisse décideur du prochain thème

[Dot Quote]

arf, mais nan ! Luna Psylle ! je viens de passer ptetr deux heures à faire ce truc et tu me coiffes sur le poteau ! je peux pas tout effacer et recommencer, dsl lul


Lune : ceci est un dossier zip
sympathique représentation d'un personnage altruiste, le don à la science est un concept qui me parle, j'suis aussi surpris que content que tu aies répondu à mon thème avec cet axe-ci... un petit côté un peu naïf pour aborder la complexité des neurosciences, mais d'un point de vue littéraire on est dans une belle poésie qui ne semble pas vouloir prétendre à de la vulgarisation bien que la science en soit l'environnement principal ; ça tisse une belle toile représentative de ce qu'on peut faire d'un cerveau sans partir sur des notions trop concrètes et parfois impalpables qu'on irait chercher avec des termes comme synapse, maillage neuronal et autres trucs purement biologiques... le personnage semble un peu stigmatisé par sa décision, c'est assez parlant pour moi cette décrédibilisation de ce qui peut se faire socialement par rapport à la connaissance-ignorance de la causalité de l'esprit... heureuse surprise aussi pour moi, de voir plutôt dans ton texte, le thème de 'cryptage' qui n'est pas étranger au format .zip comme tout phénomène informatique, plus que celui de 'compression' qui m'avait motivé à proposer cette idée, j'ai donc pas forcément retrouvé ce que je pouvais attendre, mais c'est remplacé par une autre idée que je trouve intéressante ! merci pour cette production en rebond à ma particpation ! et aussi pour le thème suivant que tu proposes, l'anthropologie pour penser l'humain je l'apprécie autant que je rejette l'anthropomorphisme un peu trop naturel, et je crois justement que sortir du second se fait en ouvrant les yeux sur le premier, ton ouverture de porte est donc pour moi digne de curiosité...

Robert-Henri D : Il y a cinq millions d'années, l'australopithèque d'Afar se met debout, marche et court
pas sûr d'avoir pigé la phrase de fin qui semble clé-de-voûte...

Luna Psylle : à l'est d'éden
assez flou ptetr un peu trop pour mon premier degré, et en mêmme temps j'ai l'impression de lire une belle pastille psychoréflexive à propos de la mort... j'ai bon ?

LaCacographe : j'ai donné ma langue au chat qui dort
je me reconnais dans cette ambiance que je lis comme celle d'un esprit qui agit une curiosité stupéfaite pour tenter de faire sens à la parole et à la communication ; 'babillages', 'personne n'a remarqué', 'que du bruit', uiui ! comme une petite expérience personnelle d'un personnage qui d'une idée en fait une expérience de vécu associée à une profondeur des idées qui en surgissent ; la phrase de fin est parlante, et je serais bien improductif à houspiller que simon & garfunkel l'ont déjà dit dans leur tube 'the sound of silence', parce que c't'une formulation vraiment puissante !

Robert-Henri D : la petite cuiller de louis xiv
un bout de fiction dont le narrateur interne amène une vision d'une époque révolue mais dont je me satisfais d'en apercevoir les us décrites avec légereté

Luna Psylle : la bouche d'égout
yaya le difficile sujet de la responsabilité parentale... autoriser et interdire, ptetr un système qui serait vraiment oppressif, mais oui, le genre de 'pas sérieux' que tu dénonces, ce serait ptetr cool que certains y voient un peu plus clairement avant de se lancer dans cette pourtant si fondamentale aventure, cette si mystique expérience, ce truc qui justement est ptetr tellement instinctif, naturel, presque vital, que c'est ça qui fait que certains y font sans les compétences qu'aucun diplome ne saurait assurer... mais j'crois c'qui est beau et effrayant qmm, c'est... n'est-on pas tous les enfants de parents inconscients ?

Esmée : le repos du brave
émouvant parallèle entre l'intuition de chevalesquerie que j'associe à la bravoure, et cet enfant qui fait passer le moyen-âge comme un doux rêve dont il aura bien l'occasion de s'extraire avec la construction de sa maturité, ici l'aventure n'est ni sanglante ni mortelle ni dangereuse, mais elle s'inscrit dans une représentation de l'éducation qui lui apporte un recul sûrement indisociable à toute construction d'enfant dans un mouvement de cheminement des âges faisant le parallèle entre l'individu humain et l'histoire humaine

Robert-Henri D : ensemble mais à côté
huhu ça a l'air foisonnant de trucs que j'ai du mal à identifier, une ambiance dont l'absurde reluit d'autant plus qu'il ne nait pas du chaos bien au contraire...


c'est bien sympa tout ça, j'me permets d'ainsi gloser pour respecter à ma manière deux principes du forum : le commentaire d'entraide, et l'évitement du phénomène de simple vitrine...

:x


le chevelu hurluberlu >>

C'est un lion c'est un zèbre.
Ses terminaisons capillaires, ses poils de tête, sont le prolongement de son esprit explosif. Ca part de partout, dans tous les sens. Un jour une banane, une nuit un épi, dont il se sert pour friser le ridicule, mais aussi le truculent, le scandaleux à sourire, à moquer ou à admirer, et ainsi à se défendre contre le fait que ça pousse... Est-ce parce qu'il les coupe ? Chassez le naturel il revient au galop, c'est la philosophie du cheveu et de son hurluberlu, et au bout d'un moment la crinière légifère son indépendance. Un jour un catogan, une nuit des bigoudis... Fer à lisser, après-shampooing, barrettes et pinces, gomina, teintures, souffloir de séchage : autant d'instruments de torture quand on veut ne pas trop souffrir mais être beau ; belle propriété des phanères que d'être insensibles... Et puis un cancer lui a ôté son excentricité ! Enfin non, ce serait dénoncer le mauvais coupable que de faire ce raccourci... C'est la chimiothérapie qui l'a rendu chauve, il parait que de la glace ne l'aurait pas empêché de vomir la radioactivité salvatrice de tout son être, mais il n'était pas au courant de cette magouille médicale qui profite aux vendeurs de perruques.
Maintenant, boule de billard est devenu lisse, insipide. Pas de coiffure chou-fleur, pas de fausse cicatrice à la tondeuse, pas de mèche, pas de tresse, pas d'atéba... Pour se consoler et garder un semblant de garniture, il s'est tatoué des petits points, environ une centaine de milliers, pour faire comme s'il avait une barbe de trois jours qui part du front et s'étale jusqu'à la nuque.
Quelque part c'est pas plus mal, la calvitie naturelle aurait été moins respectable qu'avec cette excuse du cancer. Des fois il a la sensation que ça pousse quand-même, comme un membre amputé et la mémoire psycho-somatique qui le rend fantomatique. Il part dans des délires où ils continuent de pouser, mais vers l'intérieur.
Par phénomène d'identification empathique, il se nourrit parfois d'excellents champignons qui risquent de disparaître parce que nul n'en fait commerce : des coprins au poil, grillés à la poèle. Cceux de la famille 'coprinus comatus', dits 'chevelus' ; et il nostalgise, tout en valorisant la survie des acteurs de la mycoremédiation naturelle, si puissante pour l'écosystème terrestre, tout en phasant sur le paradoxe qui le voit agir cette idéologie de la vie par son acte nutritionnel meurtrier...

>> parlesilence

[Robert-Henri D]

Hello Dot Quote, il me semble qu'au départ c'est un jeu de textes avoisinant 10 lignes... ce qui ne m'a pas empêché de savourer le tien et je t'en remercie. Sauf que moi aussi j'ai bossé... et c'était sur le thème qui fut proposé puis effacé par Luna Psylle : Recherche chat noir porte-bonheur mais bon, c'est pas grave, je le refourguerai en textes courts ! 

@+