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14 octobre 2024 à 00:29:50
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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes mi-longs » Sans titre encore !(explicite/violence/sex)!

Auteur Sujet: Sans titre encore !(explicite/violence/sex)!  (Lu 1972 fois)

Hors ligne ZagZag

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Re : L'aller retour !(explicite/violence/sex)!
« Réponse #15 le: 26 juin 2024 à 21:18:23 »
Salut Safrande, pour le moment j'ai lu jusqu'à "On quitte Laveyssière. Nous allons à Saint-Jean-d'Eyraud"

Quelques brefs commentaires au fil de la lecture

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et la porte extérieur de la salle de bain
extérieure il me semble

Citer
Je me suis fait charger par un sanglier. On pensait que les chasseurs le tenaient en joue, alors je ne m’inquiétais pas. Ils sont venus me ramasser en bougonnant : après mon idée qu'ils nous sauvent de la charge, c'était mon idée seconde, quand je me faisais charger, qu'ils nous relèvent. Le monsieur étendu au soleil continue à me fixer. Je me demande ce que ça veux dire
Un peu dur à suivre ce paragraphe, de même que les phrases précédentes sur le monsieur étendu au soleil, jusque là le texte se suit à peu près bien malgré les formulations un peu alambiquées, là j'ai eu plus de mal

Citer
Quand on sera défunt, je veux qu'on m'incendie, après m'avoir vidé bien entendu, pour être sûr que nous soyons défunt – comme il faut être sûr que je le sois, avant de me vider. On jettera mes cendres du haut de Saint-Jean, où de mon vivant nous indiquerons, avec un panneau, quelle prairie je veux féconder – et pour la commodité de mes convives, d'où les cendres s’envoleront le mieux. Un tombeau domine déjà celle que je convoite, devant l'église ; ils ont eu l'idée avant moi, mais nous au contraire du tombeau, nous serons libres et volatiles : au lieu de la contempler, nous peuplerons la prairie, j'éprouverai la fauche, nous sécherons avec le foin, sous la canicule, on me roulera dans diverses bottes, qu'on enverra dans maintes étables, où des vaches/des chevaux, pourquoi pas des hommes, nous avaleront (nous vomiront, nous pisseront dedans), me digéreront, et l'on finira dans des crottins pailleux – puis je ne connais pas le cheminement du crottin
Là aussi j'ai un peu décroché. J'aime bien " On jettera mes cendres du haut de Saint-Jean, où de mon vivant nous indiquerons, avec un panneau, quelle prairie je veux féconder" pourtant, l'idée et la phrase. Le paragraphe est un peu plus abstrait que le reste, disons

Voilà, sinon je trouve ça vraiment bien écrit, je n'ai pas relevé grand chose parce que le style est assez homogène, la plupart des formulations me conviennent voire me plaisent. Au niveau de la clarté je n'ai pour l'instant pas de problème fondamental, le texte est assez abstrait, on reste assez lointain du personnage, mais c'est un contrat que je suis prêt à passer avec le texte en tant que lecteur. En terme de préoccupations du narrateur ça sonne un peu comme du Molloy de Beckett, en plus bitable aha. Je précise que je ne suis d'ailleurs pas le lecteur le plus friand de textes dans le genre, je me déconcentre facilement sans histoire/propos, mais là ça a plutôt fonctionné pour moi
La typographie m'a un peu questionnée au début mais on s'y fait, les points qui manquent en fin de paragraphe (même si j'ai du mal à en saisir le sens, il y a des points ailleurs) et les citations au milieu des phrases (là ça se justifie plus clairement, pour rester dans le flot du narrateur)

À bientôt pour la suite !
« Modifié: 26 juin 2024 à 21:20:03 par ZagZag »
aucun : les artichauts n'ont aucun rapport avec le Père Noël. Ce ne sont pas des cadeaux et on ne peut pas faire de Père Noël en artichaut.

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Re : L'aller retour !(explicite/violence/sex)!
« Réponse #16 le: 27 juin 2024 à 22:48:15 »
Coucou Zag, content que tu sois passé  ;D

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Un peu dur à suivre ce paragraphe, de même que les phrases précédentes sur le monsieur étendu au soleil, jusque là le texte se suit à peu près bien malgré les formulations un peu alambiquées, là j'ai eu plus de mal
Hmm, je comprends pas trop pourquoi c'est dur à suivre ? Peut-être qu'il faudrait que je précise que le "monsieur étendu au soleil" est un chasseur ? Ou c'est la soudaineté et la violence (raconté comme s'il s'agissait d'une histoire lambda) de l'événement qui déconcerte un peu, qui parait surréaliste ?

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Là aussi j'ai un peu décroché. J'aime bien " On jettera mes cendres du haut de Saint-Jean, où de mon vivant nous indiquerons, avec un panneau, quelle prairie je veux féconder" pourtant, l'idée et la phrase. Le paragraphe est un peu plus abstrait que le reste, disons
Oui y'a peut-être un emballement (qui se voulait humoristique) mal dosé ? Et je vois pas trop l'abstraction dans ce paragraphe, puisque j'essaye surtout de relater le cheminement des potentielles cendres du narrateur dans une prairie ? Mais surement que j'ai loupé un truc - d'ailleurs je me demande si le "celle", dans la phrase "Un tombeau domine déjà celle que je convoite" ne mindfuck pas un peu ? Je l'avais mis pour éviter la répétition de "prairie", mais je me demande si ça ne prête pas plutôt à confusion ?

T'as touché tout pile dans le milieu du centre en citant Molloy de Beckett, c'est une de mes principale source d'inspiration  ;D Quant à l'abstraction je ne comprends pas trop, dans quoi tu la situerais : dans les intentions du narrateur, dans sa situations, dans ses pensées ? Car c'est vrai que j'essaye d'être le plus terre à terre possible dans ce qui est raconté, d'être concret, justement de m'éloigner d'une certaine abstraction du propos - ce qui, je le conçois, n'empêche pas un certain hermétisme notamment à cause de la forme, du manque de contexte général, et peut-être de l'improbabilité de la situation.
Pour ce qui est de l'omission des points en fin de paragraphe (normalement elle est systématique (sinon c'est que j'ai pas fait exprès), à part au dernier paragraphe), c'était une tentative de ne pas nettement découper les paragraphes, de faire comme s'ils étaient effectivement séparé mais en même temps fondus les uns dans les autres, comme si à chaque fois ils restaient un peu en suspend, mais j'ai l'impression que ça ne marche pas bien, d'après les retours que j'ai.
Et les citations en milieu de phrase dont tu parles - ce truc là - sont les quadratins ?
En tout cas cool si t'as aimé alors que t'es pas forcément le public de ce genre de textes, t'arriverais à mettre un mot sur ce qui t'as fait rester - histoire que je comprenne et travaille d'autant plus ces points, pour me rendre un chouilla plus accessible ?
À plus  ;D
Il regardait le verre non à sa portée d'une façon de reproche.

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Re : L'aller retour !(explicite/violence/sex)!
« Réponse #17 le: 30 juin 2024 à 01:21:26 »
Coucou, me revoilà !

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Hmm, je comprends pas trop pourquoi c'est dur à suivre ? Peut-être qu'il faudrait que je précise que le "monsieur étendu au soleil" est un chasseur ? Ou c'est la soudaineté et la violence (raconté comme s'il s'agissait d'une histoire lambda) de l'événement qui déconcerte un peu, qui parait surréaliste ?
Oui par exemple, j'avais pas du tout compris que le monsieur étendu était un chasseur  :huhu: mais c'est peut-être ma faute aha
Mais oui je dirais que c'est ce que tu décris qui m'a un peu fait perdre le fil à ce moment, la soudaineté et la violence de l'évènement. Après je comprend le but de la manœuvre et ça se défend, mais du coup peut-être (en tout cas pour moi) qu'il faudrait clarifier plus le passage pour se permettre ça, moins de périphrases,décrire la séquence d'évènement plus précisément (le narrateur est au sol d'un coup) etc. mais sans perdre la soudaineté c'sts pas évident. Et à la relecture à froid (donc sans le contexte, et donc avis à moduler) la phrase
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après mon idée qu'ils nous sauvent de la charge, c'était mon idée seconde, quand je me faisais charger, qu'ils nous relèvent.
me paraît vraiment difficile à saisir en première lecture

Citer
Oui y'a peut-être un emballement (qui se voulait humoristique) mal dosé ? Et je vois pas trop l'abstraction dans ce paragraphe, puisque j'essaye surtout de relater le cheminement des potentielles cendres du narrateur dans une prairie ? Mais surement que j'ai loupé un truc - d'ailleurs je me demande si le "celle", dans la phrase "Un tombeau domine déjà celle que je convoite" ne mindfuck pas un peu ? Je l'avais mis pour éviter la répétition de "prairie", mais je me demande si ça ne prête pas plutôt à confusion ?
ah ouais j'ai pas vraiment perçu le côté humoristique ! mais j'ai tendance à toujours prendre les pensées des personnages très au sérieux, et à avoir du mal à imaginer que l'écrivain lui se moque un peu (il n'y a rien derrière le narrateur dans mon imaginaire en quelque sorte). Le "celle" est en effet assez perturbant, la prairie n'étant pas vraiment le substantif qui ressort de la (longue) phrase précédente. Pour le côté abstrait, ce n'est peut-être pas le bon mot, mais le narrateur se projette très loin dans ce paragraphe, enfin j'avoue que le cheminement des cendres dans la prairie c’est un peu abstrait pour moi quand même aha
Mais tout ça est à prendre avec des pincettes !

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Et les citations en milieu de phrase dont tu parles - ce truc là - sont les quadratins ?
je voulais parler des dialogues introduits par une majuscule

un retour sur le reste du texte, puis un avis plus général ensuite

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des images de derrière la clôture
j'aime bien le choix de ces mots, les images derrière la clôture, au delà de prosaïquement ce que ça veut dire dans le contexte

Citer
Dès fois les conditions m'empêchent de nous punir
des

Citer
je faisais pareil à cet age
âge

Mon avis n'est pas si différent de celui que j'ai donné à l'issue de la lecture de la première partie, quoique j'ai eu un petit plus de mal à rester de dans, mais on peut sans doute y compter mon état de fatigue et l'écart entre mes deux lectures. C'est bien écrit, c'est pour ça que je n'ai pas vraiment fait de remarques sur la forme, parce que c'est selon moi déjà assez abouti et cohérent tout au long du texte de mon point de vue
En fait, je retrouve ce que je conclut en général de la lecture de ce genre de textes ; passé le moment esthétique de la lecture, j'ai du mal à savoir quoi en retirer. Par exemple, Molloy m'a finalement assez peu marqué, j'en garde peu d'images, son style est un souvenir assez flou... Il y a quelques jours j'ai terminé un bouquin de Quentin Leclerc que tu as peut-être lu, La ville fond (ou que je te conseille de lire, alors, parce qu'à mon avis ça peut nourrir ce que tu fais), dont la façon de narrer est un peu dans ce style mal défini auquel j'identifie ton texte (et que je vais essayer de décrire un peu plus ensuite), et même si j'ai eu de nombreux moments de jubilation littéraire en le lisant (il y a beaucoup d'expérimentations et de trouvailles à mon sens), j'ai mis du temps à le lire, et je ne sais pas ce qu'il m'en restera dans quelques temps. Un autre de ses livres que j'avais lu il y a peut-être un an, avec ce même style en plus light, Rivage au rapport m'a plus marqué, parce qu'il y colle une esthétique et un récit polar avec des imageries complotistes et actuelles, et le mix est bien trouvé. Donc bon je dirais que pour moi il me faut un peu plus que la narration d'évènements qui arrivent à un personnage qu'on a du mal à situer, ça devient vraiment intéressant quand c'est utilisé pour se mixer à d'autres choses. Mais je comprends parfaitement que ce soit pas le projet ici !
Et donc, pour m'expliquer sur le mot abstrait que j'ai utilisé pour décrire ton texte, alors que c'est vrai que c'est une description très terre à terre de ce qui se passe, je trouve justement que c'est ce parti pris qui rend le résultat abstrait. Dans le sens où en tant que lecteur on a très peu d'éléments auxquels se raccrocher, puisque tout est mis à distance et sur un même pied d'égalité par la narration (c'est ça le point commun entre Molloy, Quentin Leclerc et ce texte), dans une grande fluidité de la narration. C'est quand même très épuré ! (et c'est ça pour moi l'abstraction) les lieux sont décrits de manière assez générique (ce qui n'empêche pas d'avoir des descriptions intéressantes), les actions de même, c'est la structure des phrases et le choix des mots qui font vraiment la spécificité du texte, plutôt qu'un ressenti du narrateur, la force des actions, etc. Le narrateur s'implique très peu. Désolé c'est sans doute un peu brouillon comme description aha, mais c'est une tentative d'explication de mon ressenti d’abstraction, pas une critique de cette manière de faire que je trouve intéressante et légitime
Et après y avoir réfléchi, en fait ce qui m'a fait rester dans le texte, je pense que c'est la violence. Elle est partout dans le texte, dans la façon d'être au monde du narrateur, et on garde quand même des images en tête mine de rien (les maillots de bain, le ragondin).

Voilà j'espère que mon retour t'es utile, surtout

aucun : les artichauts n'ont aucun rapport avec le Père Noël. Ce ne sont pas des cadeaux et on ne peut pas faire de Père Noël en artichaut.

Hors ligne Safrande

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Re : L'aller retour !(explicite/violence/sex)!
« Réponse #18 le: 02 juillet 2024 à 02:56:03 »
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Oui par exemple, j'avais pas du tout compris que le monsieur étendu était un chasseur  :huhu: mais c'est peut-être ma faute aha
Ouais je pense que je vais le préciser, pour rendre le truc encore plus clair.

Citer
Et à la relecture à froid (donc sans le contexte, et donc avis à moduler) la phrase
Citer
après mon idée qu'ils nous sauvent de la charge, c'était mon idée seconde, quand je me faisais charger, qu'ils nous relèvent.
me paraît vraiment difficile à saisir en première lecture
C'est vrai que c'est une petite pirouette temporelle et syntaxique... J'suis attaché à l'espèce de flegme qu'elle traduit pour l'instant (en racontant le truc au passé, juste après que ça se s'est produit, comme si de rien n'était) ; je réfléchie dessus quand même, voir si je ne trouve pas une solution.

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ah ouais j'ai pas vraiment perçu le côté humoristique !
Ah ! c'est le grand malheur de ma vie littéraire - prendre au premier degrés ce qui est au second  >< Je pensais qu'avec le "puis je ne connais pas le cheminement du crottin" c'était assez explicite  :D En fait j'ai essayé de faire de l'humour surtout avec la relative "débilité" du narrateur dans ses cheminements de pensée tordus et ses actions par moment incompréhensibles, en décalage - genre il enlève son pull par les jambes soudainement on sait pas pourquoi, il s'allonge sur une tombe okalm, son délire infantile avec les pâquerettes, etc.

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Le "celle" est en effet assez perturbant, la prairie n'étant pas vraiment le substantif qui ressort de la (longue) phrase précédente.
Ouais je vais le changer, je vais me résoudre à la répétition !

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je voulais parler des dialogues introduits par une majuscule
Ah oui je vois, c'est juste un truc que j'ai piqué au nouveau roman, j'aime bien l'effet de continuité du flux (comme tu dis) que ça produit. D'ailleurs j'ai récemment lu un livre de Kaoutar Harchi, et elle ne s'embête même plus avec une majuscule : ni guillemets ni majuscules, simplement "il/elle dit" suivi du dialogue ^ ^

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j'aime bien le choix de ces mots, les images derrière la clôture, au delà de prosaïquement ce que ça veut dire dans le contexte
Cool si ça t'a plu  ;D J'aime bien cette trouvaille aussi, ça traduisait bien l'incomplétude des images, la barrière frustrante, comme une barrière morale de propriété privé, qui me séparent d'elles.

Citer
Donc bon je dirais que pour moi il me faut un peu plus que la narration d'évènements qui arrivent à un personnage qu'on a du mal à situer, ça devient vraiment intéressant quand c'est utilisé pour se mixer à d'autres choses. Mais je comprends parfaitement que ce soit pas le projet ici !
Oui oui je comprends ton point de vu et le goût d'inachèvement ou de gratuité (d'osef) que peuvent laisser ce genre de lecture. Tu vois au contraire de toi j'ai été marqué (sans doute à vie) par Molloy, et j'ai trouvé fascinant et vraiment drôle à quel point il arrivait toujours à ne rien dire (comme la phrase de Renard : "- Oh ! Il est très fort, celui là ! - Ah ! Pourquoi ? - Il ne dit jamais rien.), à constamment tourner autour du sujet, à parler de la ficelle de son chapeau plutôt que du meurtre dramatique, soudain et injustifié qu'il vient de commettre, à annoncer une tentative de suicide dans une subordonnée, etc. Puis oui le véritable sujet du truc, ici, ça reste l'écriture... Mais quand même, il ne faut pas aller trop vite en besogne ; je crois que je le mentionne au début mais : ce texte n'est que le premier d'un journal qui sera beaucoup plus gros, où je ne vais pas me contenter de faire de la langue avec juste une série d'événements et un personnage (d'ailleurs il me semble qu'il n'y a pas que ça dans ce texte, il y a des bases de souvenirs qui commencent à raconter ses histoires, il y a de l'introspection, j'espère (et j'essaye) un peu de poésie, d'humour - f'in y'a la tentative de définir quelqu'un, sa sensibilité, ses dédales mentaux, etc., mais oui je le conçois : pour l'instant on reste assez factuel et en surface d'à peu près tout), y'aura des rencontre qui vont modifier son environnement, ses conditions de vie, sa perception des choses, y'aura tout plein "d'études" (que j'essaye de rendre poétiques) un peu névrotiques et obsessionnelles des lieux notamment, du souvenir, etc., et tout ça avec un même personnage, avec les mêmes lieux qui vont s'enrichir, se préciser, se cartographier jusqu'à la macroscopie à mesure des textes et devenir pour le narrateur, à force de souvenirs, d'habitudes, de cohabitation, presque mythologiques. Mais bon tout ça c'est pas pour tout de suite et ça se construit petit à petit  :D

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C'est quand même très épuré ! (et c'est ça pour moi l'abstraction) les lieux sont décrits de manière assez générique (ce qui n'empêche pas d'avoir des descriptions intéressantes), les actions de même, c'est la structure des phrases et le choix des mots qui font vraiment la spécificité du texte, plutôt qu'un ressenti du narrateur, la force des actions, etc.
Oui je vois bien ce que tu veux dire ! Pour l'épuration dans les descriptions et dans les actions, ça fait parti de la nature de ce texte en particulier, dont le but est de jeter dans le bain, de faire un tour d'horizon des lieux, tout est aussi succin et rapide que la balade du narrateur !
J'suis assez contents que tu dise que c'est avant tout la structure des phrases et le choix des mots qui font la spécificité du texte parce que c'est bien là dedans, et non dans quelques événements ou ressentis originaux, que je mise tout - j'suis pas vraiment un imaginatif, un penseur, et c'est surtout dans le travail de la phrase que je sens que je m'exprime.

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Et après y avoir réfléchi, en fait ce qui m'a fait rester dans le texte, je pense que c'est la violence. Elle est partout dans le texte, dans la façon d'être au monde du narrateur, et on garde quand même des images en tête mine de rien (les maillots de bain, le ragondin).
Oké je vois - les retours que j'ai eu jusqu'à maintenant étaient plutôt dubitatifs sur cet aspect, le trouvant plutôt injustifié et gratuit. T'as raison elle est partout dans le texte cette violence, j'suis content que tu l'aies ressentie - c'est marrant que tu cites les maillots de bains, image qui pope comme ça random  :D

Merci beaucoup pour ta lecture et ton retour en tout cas, c'est vraiment généreux de ta part, et oui ça m'a aidé  ;D
« Modifié: 02 juillet 2024 à 04:19:21 par Safrande »
Il regardait le verre non à sa portée d'une façon de reproche.

Hors ligne Safrande

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Re : Sans titre encore !(explicite/violence/sex)!
« Réponse #19 le: 09 juillet 2024 à 00:55:21 »
Aller deuxième fournée !

Il s'agit du deuxième texte du livre, cette fois beaucoup plus court, comme le seront les autres globalement ; là encore même perso, même décors, ça sera toujours comme ça... J'ai besoin à peu près des mêmes choses en type de retour : est-ce que ça marche, est-ce qu'on comprend quelque chose, qu'est ce que vous en pensez globalement...
Comme d'hab j'suis près à retravailler le truc, y'a des choses qui me gênent déjà mais j'attends de voir vos retours  ;D

Bonne lecture !
Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.
Il regardait le verre non à sa portée d'une façon de reproche.

Hors ligne Aponiwa

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Re : Sans titre encore !(explicite/violence/sex)!
« Réponse #20 le: 09 juillet 2024 à 12:34:23 »
Hello Safrande,

Je ne crois pas t'avoir déjà lu. Je me laisse donc guider par ma curiosité.

Pour la première partie :

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Ce n'est pas un jour où les nuages font des rides, comme celles muqueuses et régulières, un peu inquiétantes, de la paroi vaginale
OK, dès l'intro on a quelque chose de pas banal!  :D
Techniquement, je vois pas où sont les plis dans un vagin, mais bon, admettons...

Citer
À l'endroit où nous gisons l'herbe est devenue chaude
J'aurais mis une virgule après "gisons"

Citer
L'équidé hoche la tête
Lequel? L'âne ou le poney?

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il fait Oui continûment
Pas de guillemets pour "oui"?

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a le poids d'un bébé j'imagine
Pas de point?

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Je t'ai donné beaucoup d’indices me dit-il
Pas de guillemets... Bon, j'imagine que c'est ton style d'écriture qui veut ça!

Citer
Pareil quand s'accouplent les enfants.
Pas compris la référence...  :???:

Citer
à l'ombre d'un pin dont les glands nous tombaient dessus
Si c'est un pin, ce sont des pommes de pin qui tombent, non?

Bon, tout lu!

Ton écriture est étonnante, foisonnante, avec de belles images mais il est difficile de trouver un fil rouge au récit. Je comprends la démarche, écrire tes pensées comme elles te viennent. Pour moi, les défauts de ponctuation rendent la lecture moins aisée (mais j'aime bien quand c'est bien rangé, perso). Le récit perd en cohérence quand tu tu perds dans des explications que l'on peut comprendre avec beaucoup moins de mots. Après, j'imagine que les répétitions sont voulue, non?

Du coup, je suis mitigée. Je trouve sympa ces tranches de vie mais elles gagneraient peut-être à être réorganisées et racontées plus simplement.

Merci pour ton texte ! :)
« Noone will know my name until it's on a stone » Eels, Lucky day in hell

Hors ligne Safrande

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Re : Sans titre encore !(explicite/violence/sex)!
« Réponse #21 le: 10 juillet 2024 à 20:01:05 »
Coucou Aponiwa, vraiment merci d'avoir pris le temps de me lire et de me commenter  ;D

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Techniquement, je vois pas où sont les plis dans un vagin, mais bon, admettons...
Mais si, la parois vaginal est pleine de petites rides, de ridules (des motifs comme ceux du sable sous l'eau à cause du courant), qui ont diverses fonctions... Au pire google image  :D

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J'aurais mis une virgule après "gisons"
T'as raison, je prend ! C'est un passage que j'ai modifié y'a pas longtemps, et peut-être pas avec l'attention rythmique qu'il fallait, merci du coup d'œil !

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Lequel? L'âne ou le poney?
En fait, à la relecture je me rend compte que c'est peut-être pas très clair mais : il n'y a qu'un seul animal, qu'un seul équidé, et le narrateur ne sait pas si c'est un cheval ou un âne ou un poney, du coup il alterne, pour au final, par lassitude on peut dire, parler d'une notion qui les regroupe tous, l'équidé. C'était une manière d'humour, pour commencer à montrer le "décalage" du perso. Mais j'ai modifié, ça sera peut-être plus clair comme ça.

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Pas de point?
Oui ! si tu remarque j'en met jamais à la fin d'un paragraphe. Je voulais que ça est une sorte d'incidence sur le rythme, une manière de suspension, d'inachevé, et de fondu avec le paragraphe suivant. Mais ça a surtout une incidence sur la compréhension je crois, ça n'a pas tellement l'effet voulu.

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Pas de guillemets... Bon, j'imagine que c'est ton style d'écriture qui veut ça!
En vérité c'est plutôt commun, le nouveau roman et les éditions de minuit globalement font comme ça, et j'aime bien cet "effet", cette impression qu'on ne sort jamais du flux. Et comme je disais à Zag, j'ai même lu un livre qui ne s'embête plus : pas de guillemets, pas de majuscule, juste "il/elle a dit" + ce qu'il a dit, et puis basta - et ça marche bien aussi  ;D

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Pas compris la référence...  :???:
En gros le narrateur fait référence à sa propre expérience qu'il globalise "aux enfants" en général, à savoir que quand il était petit, et qu'il s'est passé des trucs avec le "garçon", ça s'est fait de façon machinale, inconsciente, sans savoir ce que ça voulait dire. Ça a l'air aussi d'une petite remarque obscène, et ça l'est en partie, le narrateur n'a rien de spécialement séduisant ni de particulièrement moral...

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Si c'est un pin, ce sont des pommes de pin qui tombent, non?
Oui j'ai tenté un petit jeu pour rendre la confusion des souvenirs du narrateur, au début il dit "à l'ombre d'un pin dont les glands nous tombaient dessus", alors que des pins c'est des pignes qui peuvent tomber, et juste après il dit "à l'ombre du chêne et [...]les pignes, quand elles visaient bien, tombaient dans les assiètes" alors que d'un chêne c'est des glands qui peuvent tomber. J'aime bien aussi l'espèce d'arbre chimérique que recomposent ses souvenirs confus, un arbre fluide, qui d'ailleurs pour lui au départ aurait pu être dans la maison "Nous déjeunions sur une table je crois, à l'ombre d'un pins dont les glands nous tombaient dessus. La table n'était pas dans la maison"

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Je comprends la démarche, écrire tes pensées comme elles te viennent.
C'est pas vraiment le but je crois. Y'a effectivement un parti pris de vouloir faire un monologue intérieur, de sauter d'un sujet à l'autre comme peut le faire la pensée quand elle divague, mais comme je l'ai dis y'a aussi la tentative de mettre en place un perso, des souvenirs, des lieux, etc., puisque c'est le premier texte d'une longue série avec ce perso, ses histoires, son quotidien, ses pensées, etc.

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Pour moi, les défauts de ponctuation rendent la lecture moins aisée (mais j'aime bien quand c'est bien rangé, perso).
Pour moi parler de "défaut" de ponctuation c'est un peu sévère (y'a des partis pris c'est sûr), mais vas y je prends  ;D

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Le récit perd en cohérence quand tu tu perds dans des explications que l'on peut comprendre avec beaucoup moins de mots.
La cohérence, je pense que tu l'as remarqué, n'est pas vraiment dans les habitudes du perso ^ ^ Quand au fait de se perdre dans les explications, de faire des digressions, ça fait parti intégrante du perso et de l'écriture, qui se veut complexe par moment, foisonnante comme tu dis, multiple.
Quand tu parles de répétitions, elles sont voulue ça dépends lesquelles - y'en a que j'ai peut-être zappé. Mais sinon oui j'aime beaucoup les répétition, et en général elles sont mise en évidence quand elles sont voulues.

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Je trouve sympa ces tranches de vie mais elles gagneraient peut-être à être réorganisées et racontées plus simplement.
Justement : l'effet recherché est l'inverse de l'organisation, c'est la divagation, l'errement, à l'image des conditions matérielles et mentales du perso. Quant à la simplicité je te l'accorde : ce texte en manque. Mais je suis attaché à une écriture ramifiée, organique, tout ça ; c'est pas au point ici, mais de plus en plus je me structure, je pars moins dans tous les sens, j'enlève les effets gratuits, les choses inutilement complexes - déjà les autres textes se concentreront sur un sujet précis globalement, une scène, une pensée. Raconter l'histoire de manière simple, claire et factuelle n'a pas de sens pour moi, car je ne cherche pas à faire un témoignage, qui serait franchement osef, y'a rien de spécialement intéressant à raconter, mais à me servir de ce témoignage comme d'une matière première pour travailler la langue, la forme, le ton, etc. Il y aura même plus tard des textes plus analytique, sur le souvenir, les lieux, des trucs plus romanesques, quand le perso raconte ses souvenirs, ses rencontres, des tentatives de saisir des impressions, une intimité mentale et corporelle, etc...

Merci beaucoup pour ta lecture en tout cas, ça fait zizir  ;D
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Re : Sans titre encore !(explicite/violence/sex)!
« Réponse #22 le: 11 juillet 2024 à 12:15:41 »
Salut Safrande, me revoilà pour la suite !

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pour appâter les chats dirait-on, dans un langage de moineau trisomique.
la comparaison me paraît un peu inutile, même venant du narrateur, elle apporte pas grand chose autant s'en passer je dirais

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Mais la dame heureusement n'a pas toutes ces attentions. Elle en a eu je m'en souviens, un matin où, en ouvrant l'église,
je me suis souvenu à ce moment là qu'il créchait dans une église, c'est peut-être judicieux de le rappeler brièvement un peu plus tôt

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on est pour lui, en fin de compte, une espèce d’hébergement à sa taille, dont les murs vivants l’emmitouflent, se rétractent
j'aime bien

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Après le sureau a fini, mais pas l'habitude
j'aime bien aussi

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je vais à Laveyssière, c'est inéluctable, ça vient de la préhistoire, la mienne, et à tous les coups, à mon insu, je reviens
j'aime bien l'idée qu'il doive y retourner, on sent effectivement venir les aller-retour

Bon on sent déjà le délitement du récit, il ne se passe pas grand chose, on est beaucoup dans les pensées du narrateur. Disons qu'on en apprend moins que dans le texte précédent, et que là j'ai plus de mal encore à en garder quelque chose, mais je verrai par la suite, j'imagine. Dans le premier extrait, on avait vraiment ces aller-retour qui structuraient le récit, là on est un peu plus laissé sans filet en quelque sorte, avec des pensées beaucoup plus brutes et juxtaposées.
Le rapport au chat est pas inintéressant.
L'écriture me semble un peu moins inventive que précédemment, on est beaucoup dans les incises, les précisions, etc. peut-être un peu trop et d'un autre côté les structures de phrases varient moins (en tout cas c'est l'impression que j'ai eu).

À bientôt pour la suite !
aucun : les artichauts n'ont aucun rapport avec le Père Noël. Ce ne sont pas des cadeaux et on ne peut pas faire de Père Noël en artichaut.

Hors ligne Safrande

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Re : Sans titre encore !(explicite/violence/sex)!
« Réponse #23 le: 11 juillet 2024 à 17:27:09 »
Coucou Zag, merci encore pour ton passage  ;D

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la comparaison me paraît un peu inutile, même venant du narrateur, elle apporte pas grand chose autant s'en passer je dirais
Oh y'a pas beaucoup de chose utile dans ce texte, j'ai même essayé d'enlever tout ce qui aurait pu l'être  :D Non mais sinon j'aimais bien l'image, je trouvais ça drôle d'imaginer qu'un oiseaux "trisomique" puisse produire, au lieu de ces chants mélodieux, des clappement, des bisous. Aussi j'aime bien l'image rigolote et un peu moqueuse que ça donne de la femme philanthrope. Et enfin j'aime bien le fait que les chats soit attiré par ces sons bizarre d'oiseaux produit par une bête de 58kg. Mais après je comprends que ça ne puisse pas fonctionner, j'vais réfléchir dessus.

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je me suis souvenu à ce moment là qu'il créchait dans une église, c'est peut-être judicieux de le rappeler brièvement un peu plus tôt
C'est normal, il n'y avait pas besoin de s'en souvenir plus tôt. En fait on part de l'église, et le sujet, le lieu se métamorphose, devient "la chambre", puisque les habitudes de la dame de l'église rappellent au narrateur celles de sa mère quand elle venait dans sa chambre ; s'ensuit une longue phrase qui s'enfonce dans des descriptions maternelles un peu fantasmés, et après on rémerge, on revient à la réalité, à l'église, à la dame. Je voulais que ça est un peu cet effet qu'on retrouve souvent dans les morceaux de jazz, où le thème est négligemment joué au début, comme par obligation, pour poser les bases harmoniques, et ensuite il est déstructuré, varié, défiguré tout le long, pour être repris à la fin alors qu'on l'avait oublié, que les jeux des musiciens sont parti si loin qu'on ne le reconnaissait plus. F'in bref c'était l'idée quoi...

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Bon on sent déjà le délitement du récit, il ne se passe pas grand chose, on est beaucoup dans les pensées du narrateur. Disons qu'on en apprend moins que dans le texte précédent, et que là j'ai plus de mal encore à en garder quelque chose, mais je verrai par la suite, j'imagine. Dans le premier extrait, on avait vraiment ces aller-retour qui structuraient le récit, là on est un peu plus laissé sans filet en quelque sorte, avec des pensées beaucoup plus brutes et juxtaposées.
Après, venir lire ces textes en espérant y trouver du récit, c'est comme espérer trouver des dragibus en ouvrant des m&m's  ;D Comme je l'ai dis, le sujet principal reste l'écriture, quand bien même il y a un perso, une situation, etc. Je pense que ce texte (sur le plan narratif) montre un peu les conditions matérielles d'existence du narrateur, peut-être un peu ses sentiments par rapport aux figures parentales, sa relation avec le chat, mais pas beaucoup plus - et accentue son côté névrotique et suicidaire à la fin aussi. Vu que le livre sera fait de plein de petits textes, il y aura des événements et des infos disséminés par ci par là, mais sur un texte isolé on en trouvera que peu, c'est sûr. J'ai du mal à être d'accord sur le fait que rien ne structure le texte ici, puisque tout du long les motifs du chat s'intimisent, et ceux des fusils s'intensifient - ne se voyant, au début, en partie qu'à travers la dilatation des pupilles du chat, et devenant menaçants et paroxystiques à la fin.

T'as raison pour l'écriture, elle est plus sage ici, plus raisonnée, moins multiple ; je crois que j'ai voulu faire un peu plus dans la comparaison, dans l'image, dans l'intimité du narrateur, de ses sensations, chose que je ne me suis pas trop permis dans le premier texte. C'est vrai que je fais pas gaffe aux structures de phrase, j'ai pas remarqué qu'elles se répétaient dans ce texte, j'vais aller voir ça...

Merci beaucoup pour ce retour encore une fois ! (Et la suite c'est vraiment pas pour tout de suite, peut-être dans 1 ans ? - j'espère avant quand même)
Bye  ;D
« Modifié: 11 juillet 2024 à 22:04:51 par Safrande »
Il regardait le verre non à sa portée d'une façon de reproche.

Hors ligne Esmée

  • Tabellion
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Re : Sans titre encore !(explicite/violence/sex)!
« Réponse #24 le: 12 juillet 2024 à 16:42:57 »
Bonjour Safrande,

Je viens de finir, en plusieurs fois, la lecture de ton long et dense texte. Je ne pensais pas que j'irais au bout mais en fait, il plane suffisamment de mystère sur la vie de ce je/nous pour que j'ai eu envie d'en savoir plus. Je n'en ai pas su plus mais j'ai aimé avancer dans cet univers. J'ai apprécié la contradiction entre le cadre très simple, la campagne, la rivière, les petits villages, et le flot incessant et complexe des limbes de son esprit.

Au bout de quelques lignes m'est venue en tête la BD Blaast de Manu Larcenet. Je ne sais pas si tu connais cette œuvre mais j'y ai retrouvé un (anti)héros marginal, seul dans la nature, torturé par un passé lourd qui a probablement abîmé son esprit au point de le rendre simplet/débile au sens premier du terme. J'y ai vu aussi un parallèle entre dessin et écriture brute, floue tout en étant très précise sur certains points, sombres avec des moments de grâce, avec parfois une urgence dans le besoin de décrire telle ou telle scène.
J'y ai retrouvé aussi les traces d'une histoire pesante, voire sordide, qui se dévoile petit à petit, qui nous donne envie de tourner la page/lire le paragraphe suivant.

J'ai aussi été très sensible au passage des deux garçons à l'étage, cherchant la bouée (ou les palmes ? je ne sais plus). J'ai souvent cherché comment écrire ce désir brut, immaîtrisable, et qui doit rester caché. Tes quelques lignes m'ont beaucoup parlé.

Je n'ai pas lu dans le détail tous les échanges que tu as eu ici mais j'ai cru comprendre que ce texte était le fruit d'un travail de longue haleine, et qu'il y aurait une suite ou tout du moins des textes autour. Bravo d'avoir tenu le coup et d'être arrivé au bout, et bon courage pour la suite.

NB : je n'ai vu qu'après l'écrite de ce message qu'il y avait une suite. Je m'en vais la lire mais ce commentaire n'en tient pas compte
« Modifié: 12 juillet 2024 à 16:57:17 par Esmée »

Hors ligne Safrande

  • Troubadour
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Re : Sans titre encore !(explicite/violence/sex)!
« Réponse #25 le: 16 juillet 2024 à 00:13:17 »
Coucou Esmée, merci beaucoup pour ta lecture et ton chaleureux commentaire !

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Je n'en ai pas su plus mais j'ai aimé avancer dans cet univers.
C'est exactement le genre d'effet (ou alors de lecteur : ça vient peut-être du lecteur) que je recherche : qu'on reste là non pas pour les potentiels événements ou révélations qui vont arriver, mais parce que "l'atmophère" (composée du narrateur, de sa façon de dire, son environnement) nous plait, nous parle.

Connais pas Manu Larcenet, mais effectivement ça pourrait me parler - et ça doit sans doute être aussi grandement inspiré de Beckett, d'après la description que tu m'en fais. Les mots que tu utilises me réjouissent assez, parce qu'il semble qu'ils captent bien mon intention - floue/précis, sombre/moment de grâce, urgence : ça capte bien comme j'essaye de montrer les paradoxes, de jouer avec les contrastes  ;D
Et t'as raison : l'histoire est pesante pour le narrateur (tout n'est pas dit encore, loin de là), et c'est en parti cette histoire et ses conséquences sur sa vie qui justifie son caractère "simplet".

Content que le passage des palmes avec le garçon t'ait plu, en général il revient souvent dans les avis. Cette façon d'écrire je l'ai piqué en grande partie à Simon, dont j'vais lu "La route des Flandres" pas longtemps avant de pondre ce passage. Ce motif du garçon, cet amour juvénile et défendu, cette découverte précoce de la sexualité, seront des thèmes centraux dans livre, même peut-être les thèmes centraux et desquels découleront un peu tous les autres. J'ai au moins une vingtaine de texte sur le garçon, des choses plus analytiques, des choses émotionnelles, des questions, etc, et c'est ce qui me fait le mieux écrire, il me semble.

Et oui effectivement j'ai mis un an à écrire ce texte, parce qu'il a été le terrain de tous mes doutes stylistiques, celui sur lequel s'est le plus métamorphosé, en évoluant entre chaque paragraphes (et donc en détruisant l'unité du texte que j'ai dû reprendre à zéro au moins 6 ou 7 fois), ma façon d'écrire, jusqu'à ce qu'elle devienne suffisamment convaincante et cohérente à mes yeux. Maintenant j'écris beaucoup plus facilement et plus vite, parce que j'ai trouvé une espèce de "méthode" (non seulement stylistiquement, mais aussi purement matériellement), ce qui n'empêche en rien la difficulté d'écrire - mais elles ne se trouvent plus dans la source même de l'écriture, dans ses fondements, ce qui était d'une angoisse absolue : je peux en quelque sorte me concentrer sur autre chose maintenant, me fabriquer mes difficultés ailleurs  ;D

Merci beaucoup pour ton passage en tout cas, et à bientôt !
Il regardait le verre non à sa portée d'une façon de reproche.

Hors ligne tentacule_du48

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Re : Sans titre encore !(explicite/violence/sex)!
« Réponse #26 le: 11 septembre 2024 à 18:26:19 »
Bonsoir !!!

en fait après avoir lu tout ça, le premier texxte en fait, hhh, je me suis demandé si je suis devenu un vrai poète par accident ou si j’ai simplement trop regardé des documentaires sur les cimetières à 3h du matin...hohoho, entre les enfants qui dessinent sur des vitres et les vieilles dames qui discutent avec des médecins invisibles, oui je pourrais croire que tu raconte des scènes de vie ordinaires... mais non non en fait, je préfère tordre la réalité jusqu’à ce qu’elle crie "pitié". C'est un peu comme demander à une araignée de jouer du piano, c'est fascinant...

en fait encore je me suis aussi demandé à quel moment exact les banalités du quotidien deviennent-elles une tragédie ???... et juste peut-être que c'est quand un simple verre d’eau devient une quête épique pour survivre à l'ennui mortel... ou peut-être quand les gens commencent à ressembler davantage à des statues qui perdent progressivement leur humanité...???

en fait , tu vois !!! la vieillesse est-elle juste une série de petites morts silencieuses ??? et genre les rides ne sont-elles pas des cicatrices du temps qui nous assassine lentement ??? normal genre, et du coup le vrai terrorisme n'est-il pas celui des pensées inutiles qui nous tombent chaque jour ??? je pourrais sérieusement se demander si les vraies armes de destruction massive ne sont pas ces petites conversations inutiles ???
et genre si l’ironie ultime, c'était de vivre une vie absurde tout en essayant de lui donner du sens ? comme ces médecins qui soignent des maladies imaginaires dans ton texte... et là, et si le train de nos vies était en fait coincé sur un escalator en panne ???

en fait, j'aimerais bien que tu creuses cette idée  dont les personnages deviennent des symboles du vide existentiel, genre avec des exemples, tu vois !
et les jeux entre le réel et l'imaginaire, et comment cela déforme notre perception...
 
un jour, j'ai voulu expérimenter l'absurdité de manière concrète... du coup j'ai pris une fourchette pour manger de la soupe... pas très efficace, mais ça m'a permis de comprendre à quel point on peut faire des choix absurdes juste pour voir si l'univers réagira. et Spoiler alert : il ne réagit pas.


 :noange:
Comment sacrifier un organe pour que mon écriture soit mature ?

Hors ligne Safrande

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Re : Sans titre encore !(explicite/violence/sex)!
« Réponse #27 le: 14 septembre 2024 à 02:31:26 »
Coucou tentacule, moi qui te lit depuis que t'es arrivé, et qui voulais te commenter depuis un bout de temps (pas la dispo en ce moment), c'est toi qui ouvre le bal finalement  ;D

Merci déjà pour ta lecture et ton com, c'est généreux de ta part !

J'crois t'as bien capté l'esprit du texte, le fait qu'effectivement les pensées du narrateur son plutôt destructrices - dans mon deuxième texte j'évoque ce phénomène, je parle des pensées comme d'un "geôlier détenu", je dis qu'elles sont "recluses, invasives et despotiques" -, ou l'absurdité qui règne un peu partout, à travers le regard, les pensées ou le comportement du narrateur - j'aime (et suis plutôt convaincu par) ce courant de l'absurde, son esthétique qui je trouve peut amener à plein de trucs drôles, poétiques, profonds (y'a qu'à voir Beckett...), en plus de l'avoir ressentit et de le ressentir encore (bien que d'une façon moins dramatique, plus créative/récréative) dans ma chair.

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en fait, j'aimerais bien que tu creuses cette idée  dont les personnages deviennent des symboles du vide existentiel, genre avec des exemples, tu vois !
et les jeux entre le réel et l'imaginaire, et comment cela déforme notre perception...
Alors je crois que ça sera pas trop le projet, je fais pas tellement dans le symbolisme, enfin je crois : il y a certes une introduction à un monde un peu absurde/surréaliste (le narrateur, les personnages qu'il croise dans le lieu, ceux dont il parle au passé - mais qui n'ont rien de spécialement absurde je crois), mais tout ça sera amené à se "crédibiliser" à mesure des textes, à perdre une certaine abstraction à mesure que les motifs/les souvenirs s'approfondissent, se creusent, se révèlent, s'objectivent plus ou moins. Mais le vide existentiel est toujours présent, c'est plus un "état d'esprit", un "ton", qu'un réel sujet sur lequel je vais écrire.
Mais pour ce qui est du "jeu entre le réel et l'imaginaire", effectivement, tout au long du roman j'aimerais bien garder cette tension fantasmagorique, que le tout ait une espèce de goût d'irréalité, sans jamais que ce soit confirmé pour autant, sans jamais qu'il y est de résolution pour l'un ou l'autre, pour le réel ou l'imaginaire. C'est quelque chose que j'avais trouvé fascinant chez Kafka, et qui permet des scènes fécondes et dont j'aime beaucoup l'étrangeté - comme chez Gombrowicz.

Pour ce qui est d'expérimenter l'absurdité de manière concrète, du coup... il suffit de vivre  ;D Mais anecdote, le cinéma du narrateur avec ses pâquerettes, c'est un truc que j'ai fait pour de vrai, et qu'on a théorisé avec un ami : j'aimais bien effeuiller un par un les pétales d'une pâquerette (ça me détendait à l'époque, et ça demande du calme et de la finesse dans les doigts), et je lui ai demandé comment on pourrait faire pour avoir une preuve qu'on effeuille un à un les pétales d'une pâquerette (l'histoire d'avoir un historique de ce que j'avais effeuillé, pour le fun), et il m'avait trouvé cette solution de l'aiguille, qui est vraiment pas con je trouve, parce que comment enfiler des pétales sur une aiguille si ce n'est qu'en les effeuillant un par un  :D Enfin bref, mais ouais faire des actions absurdes comme ça c'est cool je trouve - j'aime bien celle de Perceval dans Kamelott aussi, pécher avec un caillou, ou plus littérairement celles (nombreuses et fascinantes) qu'a théorisé Pessoa dans son Livre de l'intranquillité, petit exemple :

"Je donnerais beaucoup pour un chemin conduisant d'un lieu d'où personne ne vient, vers un lieu où personne ne va. Que j'aimerais consacrer ma vie à la construction d'une route commençant en plein milieu d'un champ, et allant se perdre au beau milieu d'un autre ; une route qui, prolongée, aurait son utilité, mais qui resterait à jamais, sublime, une moitié de route."

À plus  ;D
« Modifié: 14 septembre 2024 à 11:44:29 par Safrande »
Il regardait le verre non à sa portée d'une façon de reproche.

 


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