Se suicider de bonheur... Étrange concept qu'il est intéressant de chercher à décortiquer. Pour ma part, j'ai toujours pensé que le suicide était une réponse au désespoir. Or, quand on est heureux, on est rarement désespéré. La gratitude du moment présent, l'espoir d'un avenir à conquérir... Tout ceci est un moteur qui, je le crois, pousserait n'importe qui à laisser la vie suivre son cours aussi longtemps qu'il ou elle puisse emplir ses poumons d'un air délectable. Alors en y réfléchissant bien, et en rebondissant sur le couple évoqué par Suru, qui se suiciderait d'amour, je commence à penser que la peur pourrait ainsi conduire des gens qui ont tout pour être heureux, au désespoir. La peur de tout perdre, et le besoin de s'en protéger. Un peu comme ceux qui poussent leur amant à la rupture, de peur d'être quitté. Mais quand même, ça me paraît étrange.
Aussi, j'ai entendu dire que les gens heureux étaient ceux qui avaient la chance ou étaient capables de cultiver des relations harmonieuses. Que le fait de tisser un réseau d'amis ou une famille sur qui l'on peut compter (pas les familles défaillantes ni les relations toxiques évidemment), contribuait grandement au bonheur et à la longévité. Je vois mal quelqu'un d'heureux en venir à se suicider, s'il a une famille de laquelle prendre soin. On n'a jamais fini de prendre soin de l'autre, de soi, de ses projets. Ce qui peut arriver, c'est de voir ses proches disparaitre un à un, de voir son corps vieillir jusqu'à l'infirmité et de perdre espoir en un avenir qui s'éteint. Ce n'est pas obligatoire, mais si le désespoir arrive alors c'est là, je le pense, que l'on peut croire sa vie complète et choisir de laisser tomber avant la fin.
Je suis probablement très mal placée pour parler de suicide, car j'ai rarement eu des idées noires. Je me perçois plutôt comme une boule d'énergie de vie, avide d'air frais, de lumière solaire, de nature, d'amour et de paix intérieure. L'extérieur est un environnement qui met à l'épreuve ces aspirations d'harmonie, continuellement, et me donne toujours plus envie d'apprendre, de grandir, de me renforcer mais aussi et surtout d'aimer davantage, sans conditions, pour me permettre de garder l'esprit ouvert et pourquoi pas servir de soutien à ceux qui croisent mon chemin.