[Claudius]

Un petit dernier ?

[Beglous]

742

[Luna Psylle]

J'ai tout rattrapé mes lectures je crois et pas que en diagonale cette fois

Claudius, heureusement que le meurtrier a été arrêté, hein !

Zag, mais cette chute ! Trop géniale !

Rémi, j'aime la perspective de la mouche

Et Cendres, d'avoir réussi à tout caler en une phrase chapeau !

Ceci dit ta religieuse est grossiére dans les termes qu'elle utilise

Elle est clairement pas religieuse par vocation

[ZagZag]

222

[Luna Psylle]

404

[Claudius]

742 sous-sol
222 dépendre
404 inconditionnellement

Goooooooooooooo !

[Rémi]

Luna, t'as fait le job, t'avais pas l'air inspirée mais tu as là un contexte pour développer quelque chose de riche.

Chouette Claudius (mais les mouche tsé-tsé sont super sympas, en vrai) ! Tu te lances dans le polar ? 

  Zag, c'te chute ! J'ai bien rigolé !

Joli Cendres, d'avoir casé les 3 mots en une phrase

[Luna Psylle]

   Au petit salon du second, Sissi joue au piano. La fenêtre ouverte derrière elle lui apporte les rires de ses frères qui glissent sur la brise. Théodore est venu ce matin : il a demandé sa main ! Sa main ! Ses doigts ratent une noire tant ses joues rougissent. Il l’aime, inconditionnellement, ce sont là les mots rapportés par son père au déjeuner. Sissi sourit. Elle n’aime peut-être pas l’idée de dépendre d’un homme, mais de Théodore… oui, elle est certaine de le vouloir ! Il n’est pas un homme, il est l’Homme ; le plus gentil, le plus doux, le plus galant, le plus… sa mère referme son livre derrière elle et l’observe. Elle vient encore d’oublier une croche.
   — Te sens-tu bien, Sissi ?
   — Très bien, Mère. Je vais peut-être me promener dans le jardin.
   Un grand fracas et des pleurs les surprennent.
   — Ou peut-être aller chercher les jumeaux au sous-sol…
   — Allons donc voir ce qu’ils nous ont encore inventés.
   Sissi remonte ses jupons et devance sa mère dans leur demeure de campagne, bien décidée à montrer à cette dernière qu’elle peut désormais la laisser partir en toute quiétude, qu’elle trouvera sa place auprès de Théodore et qu’ils fonderont un foyer heureux.

[Rémi]

742 sous-sol
222 dépendre
404 inconditionnellement

Inconditionnellement, Zagrostévitch termine ses soirées au sous-sol. Là où il a caché la hache. Il s'assied contre le mur suintant, frotte ses mains contre le salpêtre et regarde vers le coin de la pièce, sous de soupirail. La terre battue y est plus sombre, l'acier y rouille lentement. Zagrostévitch pose ses doigts contre ses joues, remâche sa journée et celle d'hier. Le goût du sang contre ses dents. Là-haut, près du port, on court, on le cherche. mais lui n'en a cure. Le sable crisse entre ses molaires, le sel parfume sa peau.

La bouteille de Zagrostévitch sera vide avant le matin. Parfois, il se réveille pour la finir avant que les premières bottes ne passent devant la lumière du soupirail. La vieille n'était pas si riche. Une jaguar, certes. Mais pas grand-chose à se mettre sous la dent. Un coffret à bijoux, une liasse de petites coupures dans l'oreiller, un peu d'argenterie. Son hémoglobine était pourpre. Presque violette. Il y repense souvent.

Un rat se faufile, ne s'approche pas de Zagrostévitch. Trop dangereux. Même sans sa hache. La vie d'un rongeur peut dépendre de sa capacité à flairer l'humain aux mains d'acier. Le jeune homme éternue, la bouteille se brise, le rat disparait, un visage apparaît entre les barreaux du soupirail.

Voilà, ils l'ont trouvé.

[Beglous]

L'incursion était lente à cause des pierres et du risque d'effondrement qui subsistait malgré les précautions prises par l'équipe de descente. Leur chef était un type plutôt renfrogné qui ne faisait cela ni pour la renommée, ni pour la paye, ni pour l'ambiance caverneuse qui allait de part avec les descentes au sous-sol. Il pensait à sa mère. Pourquoi pensait-il à sa mère ? Il pensait toujours à quelque chose d'inadéquat mais dont il avait pu dépendre à un moment ou un autre de sa vie. Sa mère, évidemment, mais ce pouvait être aussi, les sels minéraux, le clignement des yeux, une fermeture éclair qui l'avait lâché avant la descente, la recrudescence des meurtres de chiens depuis la pénurie de conserves... Il se disait inévitablement qu'il craignait un tant soit peu pour sa vie en descendant, autrement il ne songerait pas ainsi à ces... à sa condition de vie. Non, autrement il descendrait comme tous les autres, avec l'audace et la folle espérance de ramener à l'air libre des traces de l'avant. Les autres, ils s'aventuraient pour la gloire, pour la fierté, pour la Cause. Lui, c'était inconditionnellement. C'était parce que c'était sa voie, c'était écrit. Il ne savait juste pas qu'il en était tout autre. Il ne savait pas que ses ancêtres avaient œuvré généreusement au ravalement souterrain du monde moderne. Que l'effondrement, le ravalement, et bien on pouvait lui dire merci, merci à ses vieux. Ce qu'il pensait inconditionnel était finalement pire condition d'être. Il descendait pour perdre du poids, perdre le poids moral, pas pour la fermeture éclair, ni la mort imminente de sa chienne.

[Claudius]

Sandra et George arrivent devant la bâtisse dont ils ont hérité d'une tante éloignée.

L'endroit est lugubre, la maison, immense, est à moitié délabrée, le jardin est envahi de ronces et de végétation dense. Un héritage empoisonné.

— Je te l'avais bien dit Georges, c'est toujours comme ça les héritages ! Il fallait te renseigner avant ! On va se ruiner à tout retaper, et puis c'est sordide, je ne me sens pas du tout à l'aise ici.
— Attends ma chérie, on va visiter l'intérieur, on verra bien.

Le couple s'avance vers la porte, imposante et lourde. Georges peine à tourner la vieille clef dans la serrure rouillée. Il doit y avoir des années qu'elle n'a pas été ouverte. Avec une certaine crainte tous deux pénètrent dans la première salle, il y fait sombre. Se frayant un passage entre les toiles d'araignées gigantesques, ils arrivent dans la pièce principale : un grand salon meublé. Tous les meubles sont recouverts de draps blancs, poussiéreux. Sandra finit par trouver l'interrupteur et éclaire la pièce, les murs sont couverts de tableaux, une fois découverts les meubles sont anciens, en bon état et la maison est bien entretenue malgré les années.

George se dirige vers le sous-sol. Il inspecte. Un vieux coffre dans un coin attire son attention. Il dépend une lampe tempête et l'ouvre.
Il est rempli de pièces d'or, de doublons, de calices dorés, d'argenterie... l

Il se met alors à crier :

Sandra ! Sandra ! Descend ! Viens voir ! Vite !

— Mais enfin, qu'est-ce que tu as à crier comme ça à deux heures du matin ! On bosse demain !

Georges se réveille en sueur ! Il regarde sa femme et lui dit :

— Tu sais, je crois qu'on devrait, inconditionnellement, accepter l'héritage de Tatie Colette, j'ai le présentiment qu'on ne le regrettera pas.

[ZagZag]

Les poutres qui soutenaient le soubassement avaient fini par s'effondrer en partie. Le sous-sol était toujours accessible, à renfort de grandes enjambées, de lampes frontales et de sueurs froides. Des moutons de poussières gros comme le poing se baladaient entre les éboulis, dépendant d'une brise légère venu du soupirail. Il fallait pourtant avancer. On retint sa respiration lorsqu'on passa au dessus des poutres effondrées, sans regarder le plafond qui pouvait vous coiffer le crâne à tout instant. De toute façon, l'air était rance, laissait un goût amer sur la langue, des remugles anciens montant jusqu'au nez. Il valait mieux se garder de l'inhaler.
Du sous-sol, on débouchait sur une crypte en meilleur état. Là aussi, quelques signes de fragilités s'échappaient des contreforts, mais on se laissait aller à ne pas attendre l'avalanche prochaine comme une fatalité. Ici, peu de lumière perçait la pièce. Celle-ci était étrangement exempte de poussière, le crème de la pierre de taille se parait d'un blanc immaculé à la faveur de l'obscurité. Au centre, une tâche sombre, plus profonde que le reste des lieux. Des escaliers. Le colimaçon s'enfonçait là où l'on ne devinait plus trace de lumière. Il fallait pourtant poursuivre. Inconditionnellement.
Les marches luisaient étrangement une fois les yeux habitués. C'était comme un mince filet d'eau qui clapotait avec vos pas à mesure que l'on s'enfonçait. L'air était plus respirable, passée la poche empoisonneuse du sous-sol. Ou bien s'y était-on habitué ? Chaque pas se faisait plus léger que le précédent. Pourtant, il fallait se laisser aller à l'évidence : on montait. Le clapotis s'était inversé, et dévalait les marches dans l'autre sens.
Dans un brusque sursaut de conscience, les odeurs de la cave revinrent, renfermées et piquantes. La cage thoracique comprimée, on peinait à en inspirer les brumes. Un éclat de lucidité poussait cependant à essayer de le faire, avidement. Un flot rouge retombait sur les lèvres, caressant le menton.
Une poutre était tombée, les poumons comprimés par les côtes défoncées cherchaient à s'extirper par la bouche.

[Claudius]

Je vous laisse là, je vous lirai demain il faut que je sorte ma chienne.

Merci à tous, à demain

[ZagZag]

@Luna, j'attendais une chute, mais c'est peut-être bien aussi, l'espoir d'un bonheur simple ! espérons que ça ne se gâte pas

@Rémi, hm  toute ressemblance est fortuite, gnagnagna ça va qu'il a la classe
(point bonus pour soupirail visiçblement ! aha)

@Beglous, il y a un truc un peu vertigineux qui se dessine entre les lignes, je me suis imaginé des milliers de corps descendant en rappel pour la survie

@Clauclau, c'est la tatie à la jaguar ou quoi ?
profite bien de ta sortie avec ta chienne ! 

[Beglous]

Belles réalisations encore une fois, c'est assez addictif comme exercice !

Luna, renouvèlement d'atmosphère à nouveau, c'est chouette, très bien retransmis, les jupons et les croches en moins.

Rémi, grosse ambiance, lugubre, fin implacable.

Claudius, haha, sympa cette histoire d'héritage, on va croiser les doigts pour eux.

Zag, sensations et oppression hyper bien retransmises, c'est prenant.