[Rémi]

J'étais en gibet, mais je suis open pour dicoter 

[Kwak']

Nan m

edit : voilà donc ça c'est le champ de bataille qu'il reste après le versus "kwak contre son clavier", en réalité je voulais simplement dire que vers 21h ça me semble plutôt cool comme horaire non ?

Allez viendez ma bande, qu'on fasse des mondes !

[Claudius]

ok pour 21 h

[Rémi]

Numéros entre 1 et 1089

[Claudius]

602

[Kwak']

887

(pardon j'étais retenu dans le discovortex)

[Rémi]

602 : luxuriant
620 : marginal
887 : retrouver

Et c'est tipar !

[Kwak']

Et cette troupe marginale, forêt luxuriante de drogués édentés, qu'on devait retrouver le lendemain, raide morte d'avoir trop respiré, d'avoir trop vu, trop bu, d'avoir affronté le froid, la nuit, la plèbe, la loi, les représentants de la loi ; cette foule au sourire malicieusement jaune, qui montrait et les dents et le cul à qui ça déplairait, et qu'on en dirait de biens belles, genre "Ah, parait qu'ils éventrent leurs chiens pour en sortir de la drogue une fois les contrôles passés", "Ah, les voilà, ils vont nous pourrir ce champ qu'on avait bien garni de pesticides à la con et dépourvu de toute forme de vie", et dans de sempiternel "boom-boom" qui rappelaient mystiquement les tambours battants des ancêtres fiers d'être encore dans leur sang, c'était ça, leur grand cirque, la grande caravane de la liberté, avec ses troubadours, ses jongleurs, ses bohémiennes, ses enfants aux yeux tellement ouverts qu'on y voyait les étoiles, ses tigres, ses lions, et ses fouets aussi ; cette caravane de drilles décriés qu'on rêvait morts et qui ne mourraient pas, pire même, qui revenaient incessamment, d'années en années, comme un champignon qui recycle la moisissure de tous ces bourgeois bienpensants, et qui poussait, un coup dans le champ du lot, ou un coup en dordogne, demain peut-être en hongrie, qui sait ? Cette satanée caravane qui faisait hurler ceux qui avaient un toit et qui faisait accourir leurs enfants, c'était la caravane de la vie, celle qui se meut, qui danse, qui crée, qui joue, qui se trompe parfois, qui se blesse souvent, mais qui se relève, avec dans la main celle de sa soeur, et dans l'autre celle de son frère, et dans le coeur l'humanité.

edit : jé corrigé lé fôte

[Rémi]

602 : luxuriant
620 : marginal
887 : retrouver

Sous les astres dégoulinants d'un ciel aux bordures soufrées, l'église se tenait droite et fière, comme un canon prêt à cracher sa foudre divine sur les impies. Le marginal cracha et sa salive glissa sur les marches humides de prières. Encore quelques pas, encore quelques pensées et les autres s'en irait, ceux qui rodaient au fond de son crâne, à l'arrière de ses yeux fatigués de trop les voir, à moins que ce soir ils n'eussent la bonté de le laisser en paix.
Retrouver la paix, fuir les destinées offertes des voyantes chamarrées trop sûres d'elles. Voilà quelque chose qu'il souhaitait infiniment plus que les plus luxuriantes des chambres auxquelles il n'aurait jamais droit, non parce qu'il était mal né, mais parce que ses choix l'avaient rejeté au-delà des idéaux de ces bons pères acariâtres et ternes.
Un nuage apparut un instant, s'effilocha devant Vénus la brillante. L'homme essuya ses lèvres, découvrit ses dents en voyant l'Étoile du nord et partit d'un rire étincelant. Les lustres de cristal de l'hotel Bon Prince n'eussent pu paraître plus linpides, même chatouillés par les rires des enfants un jour de baptême.
L'église en canon, le rire en cristal, les voyantes invisibles, invivables, inaudibles et ce ciel prêt à fondre. Le type s'appuya contre la statue de granit qui formait le trumeau de la porte de l'édifice religieux. Le roi aux yeux clos lui rendit son sourire.

[Claudius]

602 : luxuriant
620 : marginal
887 : retrouver

Assis sur le trottoir d'en face, il est là. Un carton devant lui "ne passez pas sans me voir". Intriguée, je traverse rapidement. Il lève les yeux, me dévisage, ou plutôt me déshabille des yeux. Un marginal comme tant d'autres, un gars de la rue. La barbe hirsute, les cheveux longs et crasseux, il arbore pourtant un sourire qui fait pétiller ses yeux.
— Vous désirez jeune dame ? Je n'ai à vous offrir qu'un peu de pain d'hier et un peu d'eau.
Sa réplique me surprend, c'est plutôt moi qui pourrait lui venir en aide. Je dois avoir un peu l'air ahuri, je n'ai même pas la présence d'esprit de répondre. Il se lève d'un bond :
— Venez ! suivez-moi, je vous attendais.

Je ne sais pourquoi je le suis sans résistance, il marche allègrement, loin de paraître diminué par son existence précaire. Nous traversons la rue, nous nous engageons dans une ruelle, au fond une porte cochère immense. Je n'avais jamais remarqué cette endroit avant, pourtant je passe souvent par ici. Il toque et la porte s'ouvre dans un grincement lugubre. Il fait noir, un grand couloir, des portes de chaque côté, un temps infini...

Nous arrivons au bout de ce tunnel morbide, une autre fermeture nous barre le chemin. Il insère une clef dans la serrure...

Je n'en crois pas mes yeux, un jardin s'offre à mes yeux, un incroyable enchevêtrement de plantes aux couleurs luxuriantes, des arbres immenses dont les verts diffusent une étrange lumière.

Je me tourne vers mon guide : *
— Où suis-je ?
— Vous êtes chez vous je vous ai enfin retrouvée.

 

[Rémi]

Très chouette Kwak. Belle ambiance et joli flot/flow une belle humanité.

Sympa Clau ! On s'attend pas du tout à la chute, c'est cool !

(et j'ai pas corrigé les fôtes de mon côté, y en a des moches  )

[Claudius]

Vos deux récits sont un peu dans la même veine,  la vie marginale, les gens du voyage.

pas grave les fautes

542

[Kwak']

Je sais pas comment vous faites pour narrer en dix minutes, je suis incapable de ne pas succomber à la panique et de ne pas partir dans un flot de paroles alambiquées.

Rémi, ta structure est grave propre, même les conjugaisons, y'a de jolies pépites, les astres dégoulinants d'un ciel aux bordures souffrées, je veux voir la toile ! ça fait plaisir de te lire

Claudius, pareil; je ne sais pas comment tu arrives en dix minutes à avoir l'idée et à la fois de la chute et de la structure, mais ça fonctionne vraiment bien, y'a rien qui m'a bloqué à la lecture, c'est fluide !

C'est marrant qu'on soit tous parti sur le même délire à partir de "marginal", ça a orienté le truc direct

Ca fait tellement plaisir de redicoter !

edit : 42 (évidemment !)

[Rémi]

Du coup, déclinaisons de 542 :

452 : galactose
524 : imprescriptible
542 : insuline
(marrant galactose et insuline dans le même tirage !)

Et on y retourne !!!

[Kwak']

wha ptin là c'est chaud

Je commence à 21h33

Faut dire que ce petit con a commencé de suite
- Nan, mais tu vois, le galactose, faut éviter. Du coup, faut que t'évites le miel, le sucre, et tout ce qui est soda. Enfin, c'est un conseil, parce que tu tiendras plus longtemps.
J'ai une irrépressible envie de coller tout à coup mon poing sur la gueule de Bernard. Il me dit :
- Tu devrais pas rougir comme ça, pour ton coeur, vu le taux de glucose que t'as dans la sang, ça va être mauvais, et t'as zappé ton insuline chez Maman, faudrait pas que ça dérape.
Ca va, j'ai bu quoi ? Une bouteille de coca par jour depuis vingt ans, y'a quoi ? Rien de grave. Le diabète, ça se vit très bien.
- Après il te faudrait tout un tas de médocs imprescriptibles normalement pour t'en sortir, alors que bon, un petit footing de temps en temps, ça t'aurait couté quoi ?
Mon coeur s'emballe, et ma tête avec. C'est quoi, ce pouls qui se met à battre mes tempes ?
- Après je dis pas, hein, c'est peut-être aussi que j'ai joué au con, et que j'ai rajouté une énorme dose de sucre au café, et que c'est moi qui ai jeté ton insuline.
Putain, le con...

(c'est de la grosse daube mais y'a que ça qu'est sorti (je vous dis ça désolé comme je le dis parfois à d'autres dans d'autres circonstances  ))