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Auteur Sujet: César et Rosalie (Claude Sautet)  (Lu 2661 fois)

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César et Rosalie (Claude Sautet)
« le: 29 mars 2021 à 08:22:48 »
Critique aisée n°211


César et Rosalie
Claude Sautet – 1972
Romy Schneider, Yves Montand, Sami Frey

Bon ! Comme, je l’ai dit avant, je me réservais de revoir César et Rosalie pour mes encore plus vieux jours. Mais une récente discussion sur le film de Sautet et le désir de voir s’il pouvait me faire aujourd’hui le même effet qu’autrefois m’ont poussé à revoir César, Rosalie et David. Et voilà, c’est fait.

Durant le temps d’un générique aussi démodé que les voitures de mon père, je suis entré dans le film avec un plaisir anticipé, un peu comme on entre dans une pièce familière et accueillante pour s’installer dans un fauteuil confortable et usé dont on connaîtrait les creux, les bosses et les odeurs. Et pendant deux heures, j’ai retrouvé la beauté bouleversante de Rosalie, le charme discret et lucide de David, l’exubérante maladresse de César. J’ai retrouvé avec délectation cette ambiance des cafés enfumés des quartiers de Paris où se mélangeaient encore quelques couches de la société, je me suis replongé avec émotion dans ces atmosphères de petits déjeuners de vacances et de repas de famille et d’amis, de bouteilles presque vides et d’éclats de rire, j’ai revécu ces incessants trajets en voiture à travers la France, silencieux ou bavards, mais toujours propices aux émotions...  autant de choses dont beaucoup ont disparu, bien avant que le COVID ne survienne, et pas seulement parce que nous avons pris quarante-huit ans dans la vue.

C’est le décor à la Sautet, le cadre, l’ambiance, l’atmosphère parisienne, la bourgeoisie moyenne, ni pauvre ni riche, ni intellectuelle ni bornée… Qu’est-ce que vous voulez, il faut bien se l’avouer, c’est là où nous avons grandi, puis vieilli, vous et moi, ou du moins la plupart des gens que j’ai connu.  C’est le folklore Sautet-Dabadie habituel diront certains. Mais chez Sautet, si la mise en scène n’est pas primordiale, il y a toujours en plus de l’atmosphère une intrigue, des personnages qui évoluent, des situations qui se renversent, un dénouement. La femme passe d’un homme à l’autre, elle fait trois petits tours et puis s’en va, le hâbleur devient discret, les ennemis deviennent frères, la femme revient (vers qui, moi je le sais).

Avant de revoir ce film, près de cinquante ans après l’avoir vu pour la première fois, je me souvenais parfaitement de la scène finale : les deux hommes sont devenus des vrais amis et déjeunent d’une langouste — un homard peut-être — dans la maison de César. Rosalie, partie depuis deux ans, apparaît dans le jardin. David l’aperçoit en premier, subjugué, puis son regard passe de Rosalie à César. Dans ce regard, qui est la dernière image du film, il y a toute la sensibilité de Sautet.

Quand j’avais vu César pour la première fois, j’avais presque l’âge des personnages. À les voir évoluer aujourd’hui, eux n’ont pas bougé, pas plus que la pellicule, mais moi, j’ai pris cinquante ans. Mais je l’ai vu comme la première fois, avec le même amusement, la même émotion, le même plaisir. Mais j’ai trouvé les modèles de voiture démodés.

« Modifié: 29 mars 2021 à 08:25:46 par Champdefaye »

 


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