Les araignées
L’araignée de la mort sur la route humide engloutit la vie rêvée.
Au moment de la pluie, les forêts nucléaires ravagent les lézards. Des tanks couleur taupe torturent les étoiles. Au fond de la cuvette gargouillent nos rivières d’excréments.
Une concierge échevelée danse avec un style épouvantable.
Vers minuit, mon âme en bandoulière se souvient de tes foulards parfumés. Comme une fleur au-dessus de mes épaules. Dans cette harmonie parfaite l’araignée de la mort partage des beautés ordinaires. Comme un tremblement d’amour au milieu des crabes.
Sans nous haïr, des sorcières célestes enlacent à la tombée du jour notre solitude. Au creux du silence, nos maisons de pain d’épice pleurent de compassion. Des chaudières lumineuses les enveloppent sur Terre. Les potirons au milieu des flammes, par-dessus les cheminées, caressent le coeur des ténèbres. Des poissons endormis procrastinent au fond des mers.
A la croisée des destins, sous la robe de la nuit, les araignées de la mort nous pardonnent. Elles
contemplent des livres de mensonges sous nos paupières. Un manège bleu déchire tout l’univers.
Dans les tombeaux, les feuilles protègent les nénuphars de ton cœur. Les réacteurs de mon désir te fusillent encore malgré ce brouillard. Le voile de tes yeux les repousse.
La vie rêvée, comme un loup blessé, s’enveloppe dans son manteau de clous.