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Auteur Sujet: L'Abécédaire Musical Du MdE [Projet]  (Lu 69258 fois)

Hors ligne vinzWallbreaker

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Re : L'Abécédaire Musical Du MdE [Projet]
« Réponse #150 le: 06 juin 2019 à 16:45:05 »
Bon, je le posterai quand le Q sera fait...
Avec des Si on fait de la musique monotone...

Hors ligne Meilhac

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Re : Re : L'Abécédaire Musical Du MdE [Projet]
« Réponse #151 le: 06 juin 2019 à 16:56:37 »
Bon, je le posterai quand le Q sera fait...
:D
et c'est qui le Q?

Hors ligne Aléa

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Re : L'Abécédaire Musical Du MdE [Projet]
« Réponse #152 le: 09 juin 2019 à 02:40:30 »
visiblement personne  :D (et.. j'ai rien qui me vient là...)
Le style c'est comme le dribble. Quand je regarde Léo Messi, j'apprends à écrire.
- Alain Damasio

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Re : L'Abécédaire Musical Du MdE [Projet]
« Réponse #153 le: 09 juin 2019 à 07:14:58 »
Queen...?  :-¬?

Je suis un amateur mais pas un très grand connaisseur donc je passe mon tour.
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Re : L'Abécédaire Musical Du MdE [Projet]
« Réponse #154 le: 09 juin 2019 à 13:32:13 »
Pour le Q, je pense que je peux le faire. Pas tout de suite mais je vais m'y coller.

Hors ligne vinzWallbreaker

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Re : L'Abécédaire Musical Du MdE [Projet]
« Réponse #155 le: 11 juin 2019 à 13:52:49 »
Bah, écoute, ne te prive pas.
On peut bien patienter un peu. :jubile: :jubile: :jubile:
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Hors ligne Meilhac

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Re : L'Abécédaire Musical Du MdE [Projet]
« Réponse #156 le: 18 juin 2019 à 15:25:52 »
le Q, le Q!
on veut le Q! :)

 ;)

Hors ligne vinzWallbreaker

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Re : L'Abécédaire Musical Du MdE [Projet]
« Réponse #157 le: 18 juin 2019 à 16:08:56 »
Buvez du Q !!!!  :-[ >:D (chanson de Lofofora)...
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Hors ligne Aléa

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Re : L'Abécédaire Musical Du MdE [Projet]
« Réponse #158 le: 24 juin 2019 à 13:13:42 »
(n'empêche au bout de 3 ans on va bientôt réussir à le finir cet abécédaire o//)
Le style c'est comme le dribble. Quand je regarde Léo Messi, j'apprends à écrire.
- Alain Damasio

Hors ligne Meilhac

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Re : Re : L'Abécédaire Musical Du MdE [Projet]
« Réponse #159 le: 28 juin 2019 à 13:00:44 »
Buvez du Q !!!!  :-[ >:D (chanson de Lofofora)...

ha ha, je connais pas

bon mais alors ça vient ce Q ?

cf. "enfant j'espère unique, je suis né à P. - mes parents étaient originaires de Q."  :D
(beckett, mercier et camier)

le Q, le Q !
 :D

Hors ligne Olaf

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Re : L'Abécédaire Musical Du MdE [Projet]
« Réponse #160 le: 23 juillet 2019 à 23:39:21 »
Queens otSA

Il y a des groupes que vous écoutez, circonspects et suspiçieux, et pour lesquels il faudra plusieurs essais avant de les écouter par plaisir. Un peu comme un nouvel ingrédient de cuisine à la saveur duquel il faut s'habituer. Ce fut le cas d'Aes Dana pour moi.
Il y a des musiciens qu'il vous fera plaisir d'écouter pendant quelques temps avant de vous dire que c'était juste une passe. Mais viendra le moment où vous ne reviendrez plus vers eux quelques temps, avant de vous rendre compte que ça fait des années que vous n'en avez plus écouté et que ça ne vous manque pas. Pour moi c'est le clarinettiste Giora Feidman.
Il y a des artiste dans lesquels on rentre immédiatement parce que leur musique vous parle immédiatement et que vous réécoutez avec plaisir à chaque fois. Une musique dont vous pouvez dire «l'auteur me parle» et que vous cherchez à explorer et à mieux connaître. Pour moi ce fut Queen que j'adore depuis l'âge de 8 ans.

Cette présentation ne leur est pas consacrée...
  :-¬?


Aujourd'hui, on va se mettre la tête à l'envers, se sniffer tout le sillon d'un 33 tours bien rétro, on va se prendre la plus grosse murge musicale du siècle passé, aujourd'hui on va parler rock de défoncés. Et pour ça on va parler d'un groupe dont la principale qualité est surtout d'irradier musicalement : accrochez-vous, servez vous deux dolipranes,  gardez les boules Quiès à proximité on va parler rayons gamma, pacte avec le diable, vampirisme, recyclage et surtout, surtout on va parler d'un roux cool.


Stoner, vous avez dit stoner ? A qui on doit c't'honneur ?

Je vous ai parlé de rock de défoncés, en anglais Stoner Rock. Or le Stoner Rock c'est le fils illégitime du grunge né en pleine vague montante du rock alternatif de l'ouest américain, bien au sud de Seattle. Pour les plus âgés du MdE, ça leur rappellera les riffs bien sales des années où le LSD était un compositeur plus prolifique que John Lennon et Pierre Perret réunis.  :ned:
Tout commence dans le désert de Californie, quand un rouquin a l'idée saugrenue de brancher une Maton mal accordée sur un ampli de basse.

Contexte.
A la fin des années 1990, le mouvement Grunge se remet à peine de la mort de Kurt Cobain.
Alors qu'en France on se flatte les tympans avec le son léché de Portishead,  Dead Can Dance et Radiohead, à Palm Desert un rouquin de presque deux mètres vocifère à en rendre sourde la Californie. Un rouquin qui se réclame de Jimi Hendrix et de Led Zep' mais assume mal ses racines grungie.
A la fin des années 1990, le mouvement né à Seattle donc est en train de crever la gueule ouverte et les radios grand public vous déversent des boys bands à dose médicalement dangereuse.
On est quatre avant les riffs dégueulasses de Stupéflip.

Et cet homme qui hurle dans le désert, c'est Josh Homme.  :lecon:

C'est qui Josh ?

Bonne question. Josh, c'est un géant poil-de-carotte au physique de surfeur.
Avec sa guitare mal accordée et ses amplis maison, il rêve de deux choses : se faire siffler ou se faire applaudir. Plaire ou déplaire oui, il veut tout sauf de l'indifférence. Et il fait tout pour ça.

A la fin des années 1990, Kyuss (son groupe) est en train de se détricoter comme un pull-over qui se serait accroché à un penne de porte. Donc l'éphémère John Garcia et lui prennent leurs guitares et leurs microphones et ils vont essayer de monter un groupe appelé Gamma Ray. Mais juste le temps de se faire menacer de plagiat avant que leur producteur, Chris Gross le parrain du Desert Rock ne leur trouve un surnom. Surnom qui deviendra le nom de leur groupe, les Queens of the Stone Age:aah:

Les début du groupe
En fait, les Queens of the Stone Age n'ont pas vraiment débuté quelque part, ils existaient déjà au travers du groupe Kyuss avec son petit succès dans le milieu du Desert Rock. Les QOTSA c'est juste une première transformation de Kyuss qui continuera à évoluer tout au long de son existence. Un groupe qui va planter ses crocs dans d'autres formations du rock alternatif et en drainer le sang pour nourrir sa musique de la façon la plus simple qui soit : il va inviter d'anciens membres d'autres groupe à venir jouer avec lui.
D'anciens membres, des pièces rapportées, qui un guitariste, qui un bassiste, qui un chanteur bien plus encore que Deep Purple, c'est dire.  :facepalm:


Queens of the Stone Age, ça fait quoi dans les oreilles ?
Là on a présenté un peu la constitution du groupe mais on parle de musique à la fin. Alors ça ressemble à quoi les Queens of the Stone Age ?

A vrai dire, le groupe porte assez bien son nom. Ça commence par un son assez brut et primitif. Une batterie assez durement malmenée avec des motifs assez répétitifs.
Une guitare exactement dans la même veine, brutale et sans nuance, avec un son caractéristique créé par Josh Homme en accordant mal sa guitare et en la branchant sur un vieil ampli de basse. Ce qui donne une sonorité pleine d'aspérités à l'oreille.
Ces deux sons bruts et toujours habités des mêmes motifs sont les tam-tams des Queens of the Stone Age c'est ce qui donne cet espèce d'effet halluciné sur lequel Josh Homme vient percher sa voix.

Les premiers albums ont un côté vieux gamin et sont très marqués par l'aspect sound from the desert, mais on y ressent déjà une certaine attirance pour le macho rock des années 1960-70 (encore une fois Josh est fan de Jimi Hendrix et Jimmy Page). Sauf que Josh n'a pas du tout la voix pour ça, sa tessiture est plus proche d'une version bas de gamme de Tom Yorke. Un peu comme si Bill Corgan s'était trouvé du coffre et une mélodie.  :mrgreen:

Toutefois le point fort des QOTSA vient du désir profond d'originalité de Josh. Il améliore ces ingrédients de base en y ajoutant de la personnalité d'autres musiciens, empruntés à d'autres groupes. Et pas en offrant un chèque mais en donnant de l'espace créatif à ses invités.
Ainsi on retrouvera parfois sur certains albums du groupe Billy Gibbons ou Rob Halford, tout simplement désireux d'y laisser l'empreinte de leurs santiags. Et d'autres collaborateurs de plus longue durée, plus proches musicalement et souvent issus de groupe du rock alternatif avec un son assez proche, comme Mark Lanegan des Screaming Trees.

La recette ne prend cependant pas toujours. Certains albums réussissent correctement le mélange, on passe un bon moment, le cocktail est fort mais il ne fait pas mal à la tête.
Et parfois il manque un ingrédient important, quelque chose va de travers et alors c'est la grosse grosse gueule de bois.

Je pourrais vous proposer un échantillonnage sonore dès maintenant, mais découvrir les Queens of the Stone Age c'est un peu comme siffler toute une cave à bière. Il faut faire ça chronologiquement.
Oh ... et ça pourrait donner mal aux cheveux aussi.  |-|


Une petite histoire des Reines de l'âge de pierre.
Le tout premier album du groupe est un double album écrit avec des chansons de Kyuss et des Queens of the Stone Age. Il reste un album hybride et est finalement plus du Kyuss que du QOTSA. C'est plus un album d'une bande de potes avec leur producteur.

Tout commence par un second album
Mais le deuxième album du groupe, Rated R, voit jouer Josh Homme et Nick Oliveri de Kyuss, Dave Catching (d'Earthling et des Eagles of Death Metal pour qui cela restera le "groupe qui jouait le jour du Bataclan"), Brendon McNichol de Masters of Reality, le groupe de Chris Gross et même Rob Halford des Juda's Priests qui était en train d'enregistrer non loin de là.
Le groupe est connu mais le bât blesse à cause du morceau Feel Good Hit of the Summer qui dérange beaucoup à l'époque. Le fait que la chanson parle de stupéfiants et que le clip soit assez barré et explicite en son genre (mais pas plus qu'un musical des années 1970 de Magma ou de Richie Blackmore si on y réfléchit) manque d'empêcher l'album d'être distribué dans certains magasins à cause de ce morceau.
Mais c'est mal connaître les fils du déserts, fiers et exigeants, ils s'expliquent — l'histoire ne dit pas s'ils se sont expliqués dans la ruelle derrière le Wal-Mart — ils indiquent qu'un album appelé «Rated R» est un avertissement en soi, et lève le blocage. Finalement l'album se vend très bien et le groupe fait ses armes scéniques en festival, comme le Ozzfest ou Rock in Rio. A cette occasion le bassiste Nick Oliveri gratifiera le public brésilien d'une prestation entièrement nu avec sa basse en guise de cache-sexe, ce qui lui vaudra une petite explication avec les autorités brésiliennes. Un comportement sans doute vu comme un boycott actif du paréo, mais pour sa défense, il fait très chaud au Brésil.  :mrgreen:
A cette occasion de plus, Mark Lanegan (ancien chanteur des Screaming Trees ... je vous avais prévenus) rejoint le groupe après avoir fait les cœurs de Rated R. Il ne quittera plus vraiment Josh Homme.

La patte de Dave et la sortie du Désert Alternatif
Avec la fin de Nirvana et le fait que Rated R fricote avec les sommets des charts aux côtés des Foo Fighters, un petit génie de la baguette et probablement l'un des meilleurs batteurs du monde a le groupe de Stoners à l'oeil : je veux parler de Dave Grohl. Il a épongé la sueur de son front avec beaucoup de genre de musique : métal, punk et grunge (je vous ai dit qu'il avait été batteur de Nirvana ?  ;x)
Alors les sons trashouilles ça ne lui fait pas peur à David Chaussure (ouais grolle, chaussure c'est pareil  ::)).
Grohl (petite démo sous forme de spoiler et un film de prévention routière des Foo Fighters) vient donc drummer comme il sait si bien le faire sur le troisième album des Queens of The Stone Age, Songs for the Deafs. Des chansons pour les sourds et l'album ne s'appelle pas comme ça parce qu'il est sous-titré pour les malentendants comme sur France 3.
Avec SftD, Les gamins du désert qui étaient surtout connus des festivaleux et de la scène américaine alternative sortent de l'entre-soi et la chanson No one Knows les fait (paradoxalement) connaître dans le monde entier.
Si vous avez l'impression d'entendre I want you so hard des Eagles of Death Metal, je vous conseille de regarder qui est le batteur d'un peu plus près ;)
Comme je vous le disais, c'est une petite famille qui lie les Foo Fighters, les Aigles du Death Metal et les Reines de l'âge de Pierre. Et comme dans toutes les familles ...
Peu de temps après la sortie de Songs for the Deafs, Nick Oliveri l'ancien bassiste de Kyuss devenu QOTSA, est convaincu de violence sur sa compagne. Josh Homme réagit immédiatement en le renvoyant du groupe (ouais savoir s'il faut séparer l'homme et l'artiste, Josh il préfère pas se poser la question) et veut dissoudre le groupe.
 C'est la fin des Queens of the ...  :neutre:

Expérience lullabies et passage à vide
Non je déconne. Certes Dave Grohl a la bougeotte et il ne s'éternise pas chez Josh mais Joey Castillo et Troy «Failure» Van Leeuwen (l'ancien guitariste d'A Perfect Circle, mais vous commencez à avoir l'habitude) qui avaient mis un pied dans Songs for the Deafs restent avec le groupe.

Josh invite donc sur le quatrième album des QOTSA Alain Johannes et Natasha Shneider du groupe Eleven, un petit groupe de rock alternatif (du Désert aussi, on commence à avoir l'habitude) formé par des transfuges d'Anthym, un autre groupe (mais composé pour moitié des mêmes personnes) où jouaient deux membres des Red Hot Chili Peppers. Malheureusement, on les connaît d'avantage pour avoir participé à la B.O. de Catwoman ... la vie est une garce, je sais.  :mrgreen:

Schneider et Johannes participent donc au quatrième album des Queens of the Stone Age, Lullabies to Paralyze, qui sent bon la bienveillance. Josh Homme en profite pour faire participer à cet album l'une des ses influences, Billy Gibbons (ancien du groupe ... hé non pas cette fois, il fait toujours partie des ZZ Top).
On est en 2004-2005, Metallica a déjà tué Napster, mais le peer to peer a déjà ses émules (oh oh) et l'album est diffusé sur internet avant sa sortie officielle. Ça restera le plus gros démarrage des ventes des QOTSA pendant presque dix ans.
Pourtant l'album amorce déjà un virage un peu différent, les morceaux sont un peu moins trashouille malgré la persistance de la marque de fabrique, le son "Stoned" du groupe. On n'est plus dans des morceaux pour les sourds, le son est plus électro et plus "propre", mais force est de constater que la recette prend quand même.
Même si je ne suis pas fan de l'album, Burn the Witch a un côté très entraînant avec ses martèlements de cordes. Mais même des morceaux bien côtés comme in my head ont malheureusement un côté très conventionnel qui ne cadre pas trop avec la vision que Josh Homme avait pour les Queens of the Stone Age.
Ainsi si Lullaby to Paralyze s'est très bien vendu, je trouve personnellement que c'est une des formules de Queens of the Sone Age qui a du mal à prendre en concert, peut être à cause de la fadeur de l'album. A une interview à New Musical Express, Josh Homme dira que la période Lullabies était un peu une période peu faste pour le groupe malgré le succès commercial de l'album, mais je ne sais pas s'il arrivait à la même conclusion pour les mêmes raison que moi.  :/
Il paraît qu'ils ont même gardé un tatouage commémoratif de cette tournée bien pourrie.

Lullaby to Paralyze «tourne» donc, parce que les Queens étaient un groupe de festival et Josh tient beaucoup avec son contact avec le public. Ils se sont fait connaître avec No one knows mais à présent on les invite partout pour un certain nombre d'événements. Ils retrouveront pour l'occasion John Garcia, un des anciens membre de Kyuss (je ne pouvais pas manquer l'occasion) pour réinterpréter des chansons de leur groupe. Ils ont déjà un album en préparation qu'ils travaillent avec leurs nouvelles recrues d'Eleven et Joey Castillo à la batterie (on peut regretter le départ de Dave Grohl mais Castillo est un très bon batteur, il faut le reconnaître) ... leur bébé suivant s'appelera Era Vulgaris.

Un peu de whisky dans le cognac
On approche alors doucement de la crise des subprimes mais Josh Homme n'en a cure, s'il faut signer plus de chèques à son personnel à la fin du mois qu'à cela ne tienne. Ecolo avant l'heure, il recycle les musiciens d'autres groupes depuis dix ans et la recette fonctionne. Le stoned rock est sorti du désert, malgré les ennuis de santé du parrain, Chris Gross, au milieu des années 2000. Je ne vous fait plus la liste des invités mais Billy Gibbons sera de retour, tout comme Mark Lanegan des screaming trees qui continue à faire les cœurs depuis Rated R et les petits quadras du groupe Eleven toujours en course. Era Vulgaris sort donc l'été 2007 et punaise ce que ça fait du bien de retrouver quelque chose d'un peu moins «foie gras» et plus «pâté de campagne».
Sick sick sick reprend cette base rugueuse et épicée qu'on avait dans un Go with the flow mais avec un côté plus brutal et plus ample. Josh vous gueule littéralement dessus dans ce morceau à tel point que les premières écoutes m'en ont été un peu douloureuses. Le reste de l'album est plus doux et certains morceaux comme 3's & 7's n'auraient pas été reniés par les ZZ tops ou les RHCP.

Période douce-amère post-Era
Les QOTSA enchaînent sur une nouvelle tournée et courent encore les festivals, mais Natasha Shneider quitte le groupe un an plus tard, victime d'un cancer.  :( Un concert commémoratif lui est consacré avec ses anciens compagnons d'Eleven, des Queens of the Stone Age, de Tenacious D, ... pour payer les arriérés de ses frais médicaux. USA.
Josh Homme n'avait pas tout arrêté après le renvoi de Nick Oliveri, on aurait pu s'attendre à ce qu'il prépare un nouvel album un an plus tard, mais cette fois c'est lui qui se fait recycler ses musiciens. Notamment par ses copains des Eagles of Death Metal qui lui empruntent Joey Castillo. Semblant suivre le mouvement, Josh Homme retrouve Dave Grohl et John Paul Jones (un ancien ... non mais c'est même plus drôle ... il jouait de la basse et du clavier pour Led Zep, voilà) pour former Them Crooked Vultures où il invite Alain Johannes (d'Eleven si vous avez bien suivi ;) ). Un petit échantillon en live. C'est pas les Queens of the Sone Age mais ça se laisse écouter.
Bref, Homme ne semble pas pressé de sortir un album suivant et se paie même le luxe de ré-éditer Rated R en version Deluxe ... or comme je le dis souvent «Quand on commence à sortir des Best Of, ça sent souvent la fin de carrière».
Le groupe a survécu au renvoi de Nick et à la mort de Natasha, mais c'est bientôt au tour de son roux pilier de se retrouver à l'hôpital. Big Josh se retrouve immobilisé, incapable de gueuler, il s'enferme dans la dépression et les complications médicales.
La vie est belle.  8|

... comme sur des roulettes

Malgré tout notre Desert Man remonte la pente,  :guillaume: son expérience lui servira de béquille pour l'écriture du prochain album du groupe. En attendant, la diaspora des Reines se retrouve pour arpenter l'Europe et tourner avant de re-tourner en studio.
Nous sommes à l'ère de Zückerberg, le monde s'est remis de la crise des subprimes, on annonce l'apocalypse Maya, mais fi de tout ça, cinq ans après Era Vulgaris, la mort de Nathasha, l'accident de Josh, le départ de Joey Castillo et juste avant le Download Festival où ils se produiront, avec plusieurs anciens membres du groupe (là pour le coup, ce sont d'anciens membres d'eux-même, du coup est-ce que ça compte ?) sort ... Like Clockwork (... comme sur des Roulettes).
Et là punaise, c'est une claque à la fois douce et magistrale.  :aah:

Le son rapeux qui est la marque de fabrique du groupe est toujours là, mais la mélodie et les arrangements sont résolument différents de tout ce que Josh et les Queens ont sorti jusque là. Et c'est probablement le meilleur album depuis Songs for the Deafs.
On retrouve les échos électro un peu lyriques de Dead Can Dance et Josh chante ... Like Clockwork avec une tonalité qui n'est pas sans rappeler la voix de Tom Yorke (un peu moins bas de gamme que d'habitude). Les basses gagnent en profondeur, le son est légèrement distordu par une résonnance métallique. C'est primitif mais un peu industriel. C'est «beau comme une usine désaffectée».
Le clip de Like clockwork est d'ailleurs un des meilleurs réalisés par le groupe d'après moi et toute l'esthétique de l’album (pour My God is the Sun notamment) est franchement bien léchée et sans pépée qui se trémousse pour une fois.
Si vous vous rappelez les morceaux de Lovett ou Ghoultown que j'avais déjà partagé sur le MdE, j'y retrouve le même côté torturé mais malgré tout jubilatoire et ce côté «une dernière bière avant l'apocalypse».
Ont participé à l'album Dave Grohl, Joey Castillo, un certain Elton John et ... toujours fidèle au poste Alain Johannes. Après cela, vous avez l'habitude, tournées, festivals, collaborations, tout le monde veut jouer avec les Queens of the Stone Age.
Même s'il n'est pas emblématique de ce qu'a pu faire le groupe auparavant, c'est pour moi le meilleur album du groupe.  8)

On devrait parfois changer une équipe qui gagne
Quatre ans plus tard sort Villains. Malheureusement ... like Clockwork était très bon, et il semblerait que Josh ait tenté de reprendre la même formule.
Mais Villains ne prend pas de risque et pour moi ce n'est qu'un des deux problèmes de l'album : on retrouve Dean Fertita qui avait remplacé Natasha Shneider après son décès et qui avait collaboré avec Josh Homme sur l'album Post Pop Depression d'Iggy Pop deux ans plus tôt. Mais surtout on retrouve aussi John Theodore qui remplace Joey Castillo (et tiendra la batterie depuis son départ aux côtés puis en l'absence de Dave Grohl).
Or Theodore est un musicien très académique et pas du tout issu du creuset désertique. Il joue bien, mais il ne joue pas avec ses tripes (not quite my tempo, whiplash tout ça) et ça se ressent sur les morceaux les plus dansants comme The Way you used to do. On l'entend aussi sur Feet don't fail me où la batterie a vraiment du mal à s'exprimer. A la décharge de Theodore ceci dit Feet don't fail me manque autant de sonorité au niveau des cordes. Le morceau serait purement instrumental on se dirait "purée elle est longue cette intro ...".
En somme Villains est un peu comme l'ombre de ... like clockwork, la saveur en moins.  :-\

Un seul Dave vous manque ...
Il paraît que le groupe travaille sur un nouvel album ... mais soyons sérieux les Queens of the Stone Age ont beau dépendre de Josh Homme, ils ont aussi besoin de Dave Grohl. Sans Dave, les albums respirent souvent la fadeur et c'est pas pour ça qu'on écoute du Queen of the Stone Ages.
On les écoute pour la même raison qu'on prend le verre de trop, le troisième profiterole ou qu'on rajoute du lait de coco dans son curry de canard.

Généalogie du groupe.
Donc récapitulons ... quels groupes est allé vampiriser Josh pour les Queens of the Stone Age ?
  • Kyuss
  • Artic Monkeys
  • Les Eagles of Death Metal
  • Eleven
  • Elton John
  • Garbage
  • Juda's Priests
  • Master of Reality
  • Nine Inch Nails
  • Nirvana et les Foo Fighters
  • Pearl Jam même si bon ... ça reste Pearl Jam quoi :(
  • Scissor sisters
  • Les Screaming Trees à tel point qu'à ce niveau d'implication ça s'appelle une OPA musicale
  • Slayer!
  • The Strokes
  • ZZ tops
Et j'oublie les collaborations de second rang comme les Red Hot Chili Peppers et Them Crooked Vultures
Je vous l'avais dit c'est pire que Deep Purple. De l'aveu même de Josh Homme, Queens of the Stone Age, c'est une bande très étendue de musiciens qui se connaissent ou qui s'apprécient et qui cherchent à faire des expérience ensemble. De sorte que le groupe n'est pas une équipe très soudée comme on peut parfois en entendre parler concernant certains groupes. C'est plutôt comme le MdE, des petits groupes, des petites structures qui se tournent autour, s'entrechoquent, parfois se divise et parfois se regroupent, mais qui globalement vivent chacune leur vie dans un univers commun.

Conclusion : pourquoi présenter les Queens of the Stone Age ?
... et pas un super groupe, très bon, très talentueux et qu'on aimerait particulièrement ? Au hasard Queen ou Katzenjammer.

Parce que découvrir les Queens of the Stone Age m'a amené à me demander pourquoi j'aimais bien certains de leurs albums et à me demande si c'était quelque chose que je voulais partager.
Je vais déjà répondre à ce dernier point : je crois qu'à la première écoute QOTSA doit ressembler à du gros boum boum bien cradingue. C'est comme le classique ou le black metal, il y a un petit coût d'entrée mais apprécier du Grieg, du Saint-Saëns ou du Black Sabbat ça se mérite de toute façon et ça nécessite d'affiner son audition.

Ensuite pourquoi pense-je que c'est un groupe qui mérite qu'on fasse l'effort de s'y intéresser ? Principalement à cause de son lignage et des groupes que QOTSA met en lumière tout autour de lui. Je l'avais dit, le groupe s'appelait au début Gamma Ray et il a effectivement une aura qui le relie à de très nombreux groupes des années 1960 aux années 1990.
Je suis totalement passé au travers de la vague du grunge qui est censé avoir inspiré ma génération (la génération dite"Y"). Effectivement, ils étaient nombreux à fredonner du Nirvana, à porter des t-shirt à l'image de la pochette d'in utero ou à afficher des posters de Pearl Jam chez eux. Quand j'ai découvert le rock alternatif, après Made In Heaven et avoir réalisé que Queen ne sortirait plus d'album, je suis allé directement vers Dead Can Dance, Portishead, Rage Against The Machine et les Red Hot Chili Pepper. Je ne me retrouvais pas dans tout ce qu'était Nirvana, même le côté pessimiste et contestataire me paraissait artificiel.
A mes yeux (j'ai un peu nuancé mon avis depuis) le grunge c'était surtout un genre immature et paresseux, un style transitionnel entre le punk rock et autre chose (comme beaucoup de courants musicaux vous allez me dire) et je ne prends aucun plaisir à ré-écouter de morceau de cette époque.
C'est pour ça d'ailleurs que lorsque Shaka Ponk fait une reprise de Smells Like Teen Spirit, j'y vois une régression parce que du fait qu'ils lissent le morceau ils lui retirent le peu de personnalité qu'il pouvait avoir pour en faire une pièce sonore tout à fait oubliable :( .
Et je dis ça alors que j'adore ce que fait Shaka Ponk habituellement.
Mais le but n'est pas de faire le procès du mouvement Grunge, simplement de mettre en évidence ces héritiers qu'il a eu et dont les Queens of the Stone Age sont un peu l'archétype, dans le rock alternatif.
Dans certains cas, parce que le groupe s'est transformé, comme les Pixies qui partagent aussi ces racines post-punk où la musique questionne les déballages techniques qu'étaient devenus certains morceaux du rock de la fin des années 1970 et 1980. Avec des virtuoses comme Joe Satriani, Richie Blackmore ou Yngwie Malmsteelm qui avaient tous des formations classiques mais dont on entendait plus l'ego que la musique.

Conclusion et namedropping éhonté
Alors qui sont ces héritiers du grunge que je voulais vous présenter au travers du groupe Queens of the Stone Age ?

- Rage Against the Machine : Killing in the Name était un morceau très maîtrisé, très bien exécuté, puissant, entraînant ... c'est doucement violent. Wake up que l'on retrouve sur la B.O. de Matrix est juste toute aussi excellent et possède les mêmes caractéristiques. Oui c'est du sample de Kashmir, mais bon, c'est tellement bien réinventé. Pour moi RATM avait dix ans d'avance mais jouait avec les mêmes codes que Nirvana et je ne serai pas surpris que les fans du second soient quasiment toujours fans du premier.
- Les Foo Fighters : mais on en a déjà beaucoup parlé au travers de Dave Grohl.
- Cake : Cake a un son quasi-lisse avec beaucoup d'emprunts au funk mais avec des riffs graves et juste ce qu'il faut d'aspérité sonore. Never there me semble assez emblématique de cette construction. Contrairement à RHCP qui utilise les touches de grunge, Cake préfère en étaler une très fine couche sur sa musique. Cake c'est bon, mangez-en.
- Nickelblack : Quand on écoute Burn it to the ground on se dit que Nickelblack a tous les ingrédients pour faire des morceaux dans la même lignée que Rage Againts The Machine mais ... c'est quoi ce refrain façon glam rock ? Nickelblack c'est le groupe de la frustration ... beaucoup de potentiel, beaucoup de charbon, mais en grattant bien vous trouverez quelques pépites ;)
- Tenacious D. : malgré le côté gros rock parodique Kyle and Jack viennent du même creuset Californien que Josh Homme . Voir leurs débuts un peu plus dans le rock alternatif et Kickapoo avec RJ.Dio et Meat Loaf. Ce groupe est un ovni mais il a opéré un glissement définitif vers le métal.
- Chris Cornell de Soundgarden : You know my name est juste l'un des meilleurs thèmes d'ouverture de James Bond et ça ne tient pas qu'au visuel.


Et les Queens of the Stone Age ?
Leur côté stoned et desert rock est largement inspiré des courants grunges, mais c'est une chose qui a été dépassée par la création d'une sonorité propre au groupe et portée par la façon d'écrire de Josh Homme.
Cela tient pour beaucoup aussi à la contribution de Dave Grohl et je pense que ça doit être une des raisons pour lesquelles j'ai eu tellement de mal avec les albums dont il est quasiment absent.
QOTSA façonne dans la texture un peu crasseuse du style dont il n'assume pas l'héritage une musique ample et profonde, un peu envahissante voir écœurante par moment.

Ce n'est pas mon groupe favori, mais c'est pour moi ce qu'est devenue la musique des années 1990.
Elle est comme nous : elle a vieilli. Et c'est chouette.

Hors ligne Olaf

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  • Mathémagicien
Re : L'Abécédaire Musical Du MdE [Projet]
« Réponse #161 le: 23 juillet 2019 à 23:40:36 »
Et voilà, vous vouliez du Q, vous avez du Q. Vince, tu peux envoyer le R ;)

Hors ligne Marcel Dorcel

  • Calliopéen
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Re : Re : L'Abécédaire Musical Du MdE [Projet]
« Réponse #162 le: 24 juillet 2019 à 14:53:45 »
Queens otSA

Il y a des groupes que vous écoutez, circonspects et suspiçieux, et pour lesquels il faudra plusieurs essais avant de les écouter par plaisir. Un peu comme un nouvel ingrédient de cuisine à la saveur duquel il faut s'habituer. Ce fut le cas d'Aes Dana pour moi.
Il y a des musiciens qu'il vous fera plaisir d'écouter pendant quelques temps avant de vous dire que c'était juste une passe. Mais viendra le moment où vous ne reviendrez plus vers eux quelques temps, avant de vous rendre compte que ça fait des années que vous n'en avez plus écouté et que ça ne vous manque pas. Pour moi c'est le clarinettiste Giora Feidman.
Il y a des artiste dans lesquels on rentre immédiatement parce que leur musique vous parle immédiatement et que vous réécoutez avec plaisir à chaque fois. Une musique dont vous pouvez dire «l'auteur me parle» et que vous cherchez à explorer et à mieux connaître. Pour moi ce fut Queen que j'adore depuis l'âge de 8 ans.

Cette présentation ne leur est pas consacrée...
  :-¬?


Aujourd'hui, on va se mettre la tête à l'envers, se sniffer tout le sillon d'un 33 tours bien rétro, on va se prendre la plus grosse murge musicale du siècle passé, aujourd'hui on va parler rock de défoncés. Et pour ça on va parler d'un groupe dont la principale qualité est surtout d'irradier musicalement : accrochez-vous, servez vous deux dolipranes,  gardez les boules Quiès à proximité on va parler rayons gamma, pacte avec le diable, vampirisme, recyclage et surtout, surtout on va parler d'un roux cool.


Stoner, vous avez dit stoner ? A qui on doit c't'honneur ?

Je vous ai parlé de rock de défoncés, en anglais Stoner Rock. Or le Stoner Rock c'est le fils illégitime du grunge né en pleine vague montante du rock alternatif de l'ouest américain, bien au sud de Seattle. Pour les plus âgés du MdE, ça leur rappellera les riffs bien sales des années où le LSD était un compositeur plus prolifique que John Lennon et Pierre Perret réunis.  :ned:
Tout commence dans le désert de Californie, quand un rouquin a l'idée saugrenue de brancher une Maton mal accordée sur un ampli de basse.

Contexte.
A la fin des années 1990, le mouvement Grunge se remet à peine de la mort de Kurt Cobain.
Alors qu'en France on se flatte les tympans avec le son léché de Portishead,  Dead Can Dance et Radiohead, à Palm Desert un rouquin de presque deux mètres vocifère à en rendre sourde la Californie. Un rouquin qui se réclame de Jimi Hendrix et de Led Zep' mais assume mal ses racines grungie.
A la fin des années 1990, le mouvement né à Seattle donc est en train de crever la gueule ouverte et les radios grand public vous déversent des boys bands à dose médicalement dangereuse.
On est quatre avant les riffs dégueulasses de Stupéflip.

Et cet homme qui hurle dans le désert, c'est Josh Homme.  :lecon:

C'est qui Josh ?

Bonne question. Josh, c'est un géant poil-de-carotte au physique de surfeur.
Avec sa guitare mal accordée et ses amplis maison, il rêve de deux choses : se faire siffler ou se faire applaudir. Plaire ou déplaire oui, il veut tout sauf de l'indifférence. Et il fait tout pour ça.

A la fin des années 1990, Kyuss (son groupe) est en train de se détricoter comme un pull-over qui se serait accroché à un penne de porte. Donc l'éphémère John Garcia et lui prennent leurs guitares et leurs microphones et ils vont essayer de monter un groupe appelé Gamma Ray. Mais juste le temps de se faire menacer de plagiat avant que leur producteur, Chris Gross le parrain du Desert Rock ne leur trouve un surnom. Surnom qui deviendra le nom de leur groupe, les Queens of the Stone Age:aah:

Les début du groupe
En fait, les Queens of the Stone Age n'ont pas vraiment débuté quelque part, ils existaient déjà au travers du groupe Kyuss avec son petit succès dans le milieu du Desert Rock. Les QOTSA c'est juste une première transformation de Kyuss qui continuera à évoluer tout au long de son existence. Un groupe qui va planter ses crocs dans d'autres formations du rock alternatif et en drainer le sang pour nourrir sa musique de la façon la plus simple qui soit : il va inviter d'anciens membres d'autres groupe à venir jouer avec lui.
D'anciens membres, des pièces rapportées, qui un guitariste, qui un bassiste, qui un chanteur bien plus encore que Deep Purple, c'est dire.  :facepalm:


Queens of the Stone Age, ça fait quoi dans les oreilles ?
Là on a présenté un peu la constitution du groupe mais on parle de musique à la fin. Alors ça ressemble à quoi les Queens of the Stone Age ?

A vrai dire, le groupe porte assez bien son nom. Ça commence par un son assez brut et primitif. Une batterie assez durement malmenée avec des motifs assez répétitifs.
Une guitare exactement dans la même veine, brutale et sans nuance, avec un son caractéristique créé par Josh Homme en accordant mal sa guitare et en la branchant sur un vieil ampli de basse. Ce qui donne une sonorité pleine d'aspérités à l'oreille.
Ces deux sons bruts et toujours habités des mêmes motifs sont les tam-tams des Queens of the Stone Age c'est ce qui donne cet espèce d'effet halluciné sur lequel Josh Homme vient percher sa voix.

Les premiers albums ont un côté vieux gamin et sont très marqués par l'aspect sound from the desert, mais on y ressent déjà une certaine attirance pour le macho rock des années 1960-70 (encore une fois Josh est fan de Jimi Hendrix et Jimmy Page). Sauf que Josh n'a pas du tout la voix pour ça, sa tessiture est plus proche d'une version bas de gamme de Tom Yorke. Un peu comme si Bill Corgan s'était trouvé du coffre et une mélodie.  :mrgreen:

Toutefois le point fort des QOTSA vient du désir profond d'originalité de Josh. Il améliore ces ingrédients de base en y ajoutant de la personnalité d'autres musiciens, empruntés à d'autres groupes. Et pas en offrant un chèque mais en donnant de l'espace créatif à ses invités.
Ainsi on retrouvera parfois sur certains albums du groupe Billy Gibbons ou Rob Halford, tout simplement désireux d'y laisser l'empreinte de leurs santiags. Et d'autres collaborateurs de plus longue durée, plus proches musicalement et souvent issus de groupe du rock alternatif avec un son assez proche, comme Mark Lanegan des Screaming Trees.

La recette ne prend cependant pas toujours. Certains albums réussissent correctement le mélange, on passe un bon moment, le cocktail est fort mais il ne fait pas mal à la tête.
Et parfois il manque un ingrédient important, quelque chose va de travers et alors c'est la grosse grosse gueule de bois.

Je pourrais vous proposer un échantillonnage sonore dès maintenant, mais découvrir les Queens of the Stone Age c'est un peu comme siffler toute une cave à bière. Il faut faire ça chronologiquement.
Oh ... et ça pourrait donner mal aux cheveux aussi.  |-|


Une petite histoire des Reines de l'âge de pierre.
Le tout premier album du groupe est un double album écrit avec des chansons de Kyuss et des Queens of the Stone Age. Il reste un album hybride et est finalement plus du Kyuss que du QOTSA. C'est plus un album d'une bande de potes avec leur producteur.

Tout commence par un second album
Mais le deuxième album du groupe, Rated R, voit jouer Josh Homme et Nick Oliveri de Kyuss, Dave Catching (d'Earthling et des Eagles of Death Metal pour qui cela restera le "groupe qui jouait le jour du Bataclan"), Brendon McNichol de Masters of Reality, le groupe de Chris Gross et même Rob Halford des Juda's Priests qui était en train d'enregistrer non loin de là.
Le groupe est connu mais le bât blesse à cause du morceau Feel Good Hit of the Summer qui dérange beaucoup à l'époque. Le fait que la chanson parle de stupéfiants et que le clip soit assez barré et explicite en son genre (mais pas plus qu'un musical des années 1970 de Magma ou de Richie Blackmore si on y réfléchit) manque d'empêcher l'album d'être distribué dans certains magasins à cause de ce morceau.
Mais c'est mal connaître les fils du déserts, fiers et exigeants, ils s'expliquent — l'histoire ne dit pas s'ils se sont expliqués dans la ruelle derrière le Wal-Mart — ils indiquent qu'un album appelé «Rated R» est un avertissement en soi, et lève le blocage. Finalement l'album se vend très bien et le groupe fait ses armes scéniques en festival, comme le Ozzfest ou Rock in Rio. A cette occasion le bassiste Nick Oliveri gratifiera le public brésilien d'une prestation entièrement nu avec sa basse en guise de cache-sexe, ce qui lui vaudra une petite explication avec les autorités brésiliennes. Un comportement sans doute vu comme un boycott actif du paréo, mais pour sa défense, il fait très chaud au Brésil.  :mrgreen:
A cette occasion de plus, Mark Lanegan (ancien chanteur des Screaming Trees ... je vous avais prévenus) rejoint le groupe après avoir fait les cœurs de Rated R. Il ne quittera plus vraiment Josh Homme.

La patte de Dave et la sortie du Désert Alternatif
Avec la fin de Nirvana et le fait que Rated R fricote avec les sommets des charts aux côtés des Foo Fighters, un petit génie de la baguette et probablement l'un des meilleurs batteurs du monde a le groupe de Stoners à l'oeil : je veux parler de Dave Grohl. Il a épongé la sueur de son front avec beaucoup de genre de musique : métal, punk et grunge (je vous ai dit qu'il avait été batteur de Nirvana ?  ;x)
Alors les sons trashouilles ça ne lui fait pas peur à David Chaussure (ouais grolle, chaussure c'est pareil  ::)).
Grohl (petite démo sous forme de spoiler et un film de prévention routière des Foo Fighters) vient donc drummer comme il sait si bien le faire sur le troisième album des Queens of The Stone Age, Songs for the Deafs. Des chansons pour les sourds et l'album ne s'appelle pas comme ça parce qu'il est sous-titré pour les malentendants comme sur France 3.
Avec SftD, Les gamins du désert qui étaient surtout connus des festivaleux et de la scène américaine alternative sortent de l'entre-soi et la chanson No one Knows les fait (paradoxalement) connaître dans le monde entier.
Si vous avez l'impression d'entendre I want you so hard des Eagles of Death Metal, je vous conseille de regarder qui est le batteur d'un peu plus près ;)
Comme je vous le disais, c'est une petite famille qui lie les Foo Fighters, les Aigles du Death Metal et les Reines de l'âge de Pierre. Et comme dans toutes les familles ...
Peu de temps après la sortie de Songs for the Deafs, Nick Oliveri l'ancien bassiste de Kyuss devenu QOTSA, est convaincu de violence sur sa compagne. Josh Homme réagit immédiatement en le renvoyant du groupe (ouais savoir s'il faut séparer l'homme et l'artiste, Josh il préfère pas se poser la question) et veut dissoudre le groupe.
 C'est la fin des Queens of the ...  :neutre:

Expérience lullabies et passage à vide
Non je déconne. Certes Dave Grohl a la bougeotte et il ne s'éternise pas chez Josh mais Joey Castillo et Troy «Failure» Van Leeuwen (l'ancien guitariste d'A Perfect Circle, mais vous commencez à avoir l'habitude) qui avaient mis un pied dans Songs for the Deafs restent avec le groupe.

Josh invite donc sur le quatrième album des QOTSA Alain Johannes et Natasha Shneider du groupe Eleven, un petit groupe de rock alternatif (du Désert aussi, on commence à avoir l'habitude) formé par des transfuges d'Anthym, un autre groupe (mais composé pour moitié des mêmes personnes) où jouaient deux membres des Red Hot Chili Peppers. Malheureusement, on les connaît d'avantage pour avoir participé à la B.O. de Catwoman ... la vie est une garce, je sais.  :mrgreen:

Schneider et Johannes participent donc au quatrième album des Queens of the Stone Age, Lullabies to Paralyze, qui sent bon la bienveillance. Josh Homme en profite pour faire participer à cet album l'une des ses influences, Billy Gibbons (ancien du groupe ... hé non pas cette fois, il fait toujours partie des ZZ Top).
On est en 2004-2005, Metallica a déjà tué Napster, mais le peer to peer a déjà ses émules (oh oh) et l'album est diffusé sur internet avant sa sortie officielle. Ça restera le plus gros démarrage des ventes des QOTSA pendant presque dix ans.
Pourtant l'album amorce déjà un virage un peu différent, les morceaux sont un peu moins trashouille malgré la persistance de la marque de fabrique, le son "Stoned" du groupe. On n'est plus dans des morceaux pour les sourds, le son est plus électro et plus "propre", mais force est de constater que la recette prend quand même.
Même si je ne suis pas fan de l'album, Burn the Witch a un côté très entraînant avec ses martèlements de cordes. Mais même des morceaux bien côtés comme in my head ont malheureusement un côté très conventionnel qui ne cadre pas trop avec la vision que Josh Homme avait pour les Queens of the Stone Age.
Ainsi si Lullaby to Paralyze s'est très bien vendu, je trouve personnellement que c'est une des formules de Queens of the Sone Age qui a du mal à prendre en concert, peut être à cause de la fadeur de l'album. A une interview à New Musical Express, Josh Homme dira que la période Lullabies était un peu une période peu faste pour le groupe malgré le succès commercial de l'album, mais je ne sais pas s'il arrivait à la même conclusion pour les mêmes raison que moi.  :/
Il paraît qu'ils ont même gardé un tatouage commémoratif de cette tournée bien pourrie.

Lullaby to Paralyze «tourne» donc, parce que les Queens étaient un groupe de festival et Josh tient beaucoup avec son contact avec le public. Ils se sont fait connaître avec No one knows mais à présent on les invite partout pour un certain nombre d'événements. Ils retrouveront pour l'occasion John Garcia, un des anciens membre de Kyuss (je ne pouvais pas manquer l'occasion) pour réinterpréter des chansons de leur groupe. Ils ont déjà un album en préparation qu'ils travaillent avec leurs nouvelles recrues d'Eleven et Joey Castillo à la batterie (on peut regretter le départ de Dave Grohl mais Castillo est un très bon batteur, il faut le reconnaître) ... leur bébé suivant s'appelera Era Vulgaris.

Un peu de whisky dans le cognac
On approche alors doucement de la crise des subprimes mais Josh Homme n'en a cure, s'il faut signer plus de chèques à son personnel à la fin du mois qu'à cela ne tienne. Ecolo avant l'heure, il recycle les musiciens d'autres groupes depuis dix ans et la recette fonctionne. Le stoned rock est sorti du désert, malgré les ennuis de santé du parrain, Chris Gross, au milieu des années 2000. Je ne vous fait plus la liste des invités mais Billy Gibbons sera de retour, tout comme Mark Lanegan des screaming trees qui continue à faire les cœurs depuis Rated R et les petits quadras du groupe Eleven toujours en course. Era Vulgaris sort donc l'été 2007 et punaise ce que ça fait du bien de retrouver quelque chose d'un peu moins «foie gras» et plus «pâté de campagne».
Sick sick sick reprend cette base rugueuse et épicée qu'on avait dans un Go with the flow mais avec un côté plus brutal et plus ample. Josh vous gueule littéralement dessus dans ce morceau à tel point que les premières écoutes m'en ont été un peu douloureuses. Le reste de l'album est plus doux et certains morceaux comme 3's & 7's n'auraient pas été reniés par les ZZ tops ou les RHCP.

Période douce-amère post-Era
Les QOTSA enchaînent sur une nouvelle tournée et courent encore les festivals, mais Natasha Shneider quitte le groupe un an plus tard, victime d'un cancer.  :( Un concert commémoratif lui est consacré avec ses anciens compagnons d'Eleven, des Queens of the Stone Age, de Tenacious D, ... pour payer les arriérés de ses frais médicaux. USA.
Josh Homme n'avait pas tout arrêté après le renvoi de Nick Oliveri, on aurait pu s'attendre à ce qu'il prépare un nouvel album un an plus tard, mais cette fois c'est lui qui se fait recycler ses musiciens. Notamment par ses copains des Eagles of Death Metal qui lui empruntent Joey Castillo. Semblant suivre le mouvement, Josh Homme retrouve Dave Grohl et John Paul Jones (un ancien ... non mais c'est même plus drôle ... il jouait de la basse et du clavier pour Led Zep, voilà) pour former Them Crooked Vultures où il invite Alain Johannes (d'Eleven si vous avez bien suivi ;) ). Un petit échantillon en live. C'est pas les Queens of the Sone Age mais ça se laisse écouter.
Bref, Homme ne semble pas pressé de sortir un album suivant et se paie même le luxe de ré-éditer Rated R en version Deluxe ... or comme je le dis souvent «Quand on commence à sortir des Best Of, ça sent souvent la fin de carrière».
Le groupe a survécu au renvoi de Nick et à la mort de Natasha, mais c'est bientôt au tour de son roux pilier de se retrouver à l'hôpital. Big Josh se retrouve immobilisé, incapable de gueuler, il s'enferme dans la dépression et les complications médicales.
La vie est belle.  8|

... comme sur des roulettes

Malgré tout notre Desert Man remonte la pente,  :guillaume: son expérience lui servira de béquille pour l'écriture du prochain album du groupe. En attendant, la diaspora des Reines se retrouve pour arpenter l'Europe et tourner avant de re-tourner en studio.
Nous sommes à l'ère de Zückerberg, le monde s'est remis de la crise des subprimes, on annonce l'apocalypse Maya, mais fi de tout ça, cinq ans après Era Vulgaris, la mort de Nathasha, l'accident de Josh, le départ de Joey Castillo et juste avant le Download Festival où ils se produiront, avec plusieurs anciens membres du groupe (là pour le coup, ce sont d'anciens membres d'eux-même, du coup est-ce que ça compte ?) sort ... Like Clockwork (... comme sur des Roulettes).
Et là punaise, c'est une claque à la fois douce et magistrale.  :aah:

Le son rapeux qui est la marque de fabrique du groupe est toujours là, mais la mélodie et les arrangements sont résolument différents de tout ce que Josh et les Queens ont sorti jusque là. Et c'est probablement le meilleur album depuis Songs for the Deafs.
On retrouve les échos électro un peu lyriques de Dead Can Dance et Josh chante ... Like Clockwork avec une tonalité qui n'est pas sans rappeler la voix de Tom Yorke (un peu moins bas de gamme que d'habitude). Les basses gagnent en profondeur, le son est légèrement distordu par une résonnance métallique. C'est primitif mais un peu industriel. C'est «beau comme une usine désaffectée».
Le clip de Like clockwork est d'ailleurs un des meilleurs réalisés par le groupe d'après moi et toute l'esthétique de l’album (pour My God is the Sun notamment) est franchement bien léchée et sans pépée qui se trémousse pour une fois.
Si vous vous rappelez les morceaux de Lovett ou Ghoultown que j'avais déjà partagé sur le MdE, j'y retrouve le même côté torturé mais malgré tout jubilatoire et ce côté «une dernière bière avant l'apocalypse».
Ont participé à l'album Dave Grohl, Joey Castillo, un certain Elton John et ... toujours fidèle au poste Alain Johannes. Après cela, vous avez l'habitude, tournées, festivals, collaborations, tout le monde veut jouer avec les Queens of the Stone Age.
Même s'il n'est pas emblématique de ce qu'a pu faire le groupe auparavant, c'est pour moi le meilleur album du groupe.  8)

On devrait parfois changer une équipe qui gagne
Quatre ans plus tard sort Villains. Malheureusement ... like Clockwork était très bon, et il semblerait que Josh ait tenté de reprendre la même formule.
Mais Villains ne prend pas de risque et pour moi ce n'est qu'un des deux problèmes de l'album : on retrouve Dean Fertita qui avait remplacé Natasha Shneider après son décès et qui avait collaboré avec Josh Homme sur l'album Post Pop Depression d'Iggy Pop deux ans plus tôt. Mais surtout on retrouve aussi John Theodore qui remplace Joey Castillo (et tiendra la batterie depuis son départ aux côtés puis en l'absence de Dave Grohl).
Or Theodore est un musicien très académique et pas du tout issu du creuset désertique. Il joue bien, mais il ne joue pas avec ses tripes (not quite my tempo, whiplash tout ça) et ça se ressent sur les morceaux les plus dansants comme The Way you used to do. On l'entend aussi sur Feet don't fail me où la batterie a vraiment du mal à s'exprimer. A la décharge de Theodore ceci dit Feet don't fail me manque autant de sonorité au niveau des cordes. Le morceau serait purement instrumental on se dirait "purée elle est longue cette intro ...".
En somme Villains est un peu comme l'ombre de ... like clockwork, la saveur en moins.  :-\

Un seul Dave vous manque ...
Il paraît que le groupe travaille sur un nouvel album ... mais soyons sérieux les Queens of the Stone Age ont beau dépendre de Josh Homme, ils ont aussi besoin de Dave Grohl. Sans Dave, les albums respirent souvent la fadeur et c'est pas pour ça qu'on écoute du Queen of the Stone Ages.
On les écoute pour la même raison qu'on prend le verre de trop, le troisième profiterole ou qu'on rajoute du lait de coco dans son curry de canard.

Généalogie du groupe.
Donc récapitulons ... quels groupes est allé vampiriser Josh pour les Queens of the Stone Age ?
  • Kyuss
  • Artic Monkeys
  • Les Eagles of Death Metal
  • Eleven
  • Elton John
  • Garbage
  • Juda's Priests
  • Master of Reality
  • Nine Inch Nails
  • Nirvana et les Foo Fighters
  • Pearl Jam même si bon ... ça reste Pearl Jam quoi :(
  • Scissor sisters
  • Les Screaming Trees à tel point qu'à ce niveau d'implication ça s'appelle une OPA musicale
  • Slayer!
  • The Strokes
  • ZZ tops
Et j'oublie les collaborations de second rang comme les Red Hot Chili Peppers et Them Crooked Vultures
Je vous l'avais dit c'est pire que Deep Purple. De l'aveu même de Josh Homme, Queens of the Stone Age, c'est une bande très étendue de musiciens qui se connaissent ou qui s'apprécient et qui cherchent à faire des expérience ensemble. De sorte que le groupe n'est pas une équipe très soudée comme on peut parfois en entendre parler concernant certains groupes. C'est plutôt comme le MdE, des petits groupes, des petites structures qui se tournent autour, s'entrechoquent, parfois se divise et parfois se regroupent, mais qui globalement vivent chacune leur vie dans un univers commun.

Conclusion : pourquoi présenter les Queens of the Stone Age ?
... et pas un super groupe, très bon, très talentueux et qu'on aimerait particulièrement ? Au hasard Queen ou Katzenjammer.

Parce que découvrir les Queens of the Stone Age m'a amené à me demander pourquoi j'aimais bien certains de leurs albums et à me demande si c'était quelque chose que je voulais partager.
Je vais déjà répondre à ce dernier point : je crois qu'à la première écoute QOTSA doit ressembler à du gros boum boum bien cradingue. C'est comme le classique ou le black metal, il y a un petit coût d'entrée mais apprécier du Grieg, du Saint-Saëns ou du Black Sabbat ça se mérite de toute façon et ça nécessite d'affiner son audition.

Ensuite pourquoi pense-je que c'est un groupe qui mérite qu'on fasse l'effort de s'y intéresser ? Principalement à cause de son lignage et des groupes que QOTSA met en lumière tout autour de lui. Je l'avais dit, le groupe s'appelait au début Gamma Ray et il a effectivement une aura qui le relie à de très nombreux groupes des années 1960 aux années 1990.
Je suis totalement passé au travers de la vague du grunge qui est censé avoir inspiré ma génération (la génération dite"Y"). Effectivement, ils étaient nombreux à fredonner du Nirvana, à porter des t-shirt à l'image de la pochette d'in utero ou à afficher des posters de Pearl Jam chez eux. Quand j'ai découvert le rock alternatif, après Made In Heaven et avoir réalisé que Queen ne sortirait plus d'album, je suis allé directement vers Dead Can Dance, Portishead, Rage Against The Machine et les Red Hot Chili Pepper. Je ne me retrouvais pas dans tout ce qu'était Nirvana, même le côté pessimiste et contestataire me paraissait artificiel.
A mes yeux (j'ai un peu nuancé mon avis depuis) le grunge c'était surtout un genre immature et paresseux, un style transitionnel entre le punk rock et autre chose (comme beaucoup de courants musicaux vous allez me dire) et je ne prends aucun plaisir à ré-écouter de morceau de cette époque.
C'est pour ça d'ailleurs que lorsque Shaka Ponk fait une reprise de Smells Like Teen Spirit, j'y vois une régression parce que du fait qu'ils lissent le morceau ils lui retirent le peu de personnalité qu'il pouvait avoir pour en faire une pièce sonore tout à fait oubliable :( .
Et je dis ça alors que j'adore ce que fait Shaka Ponk habituellement.
Mais le but n'est pas de faire le procès du mouvement Grunge, simplement de mettre en évidence ces héritiers qu'il a eu et dont les Queens of the Stone Age sont un peu l'archétype, dans le rock alternatif.
Dans certains cas, parce que le groupe s'est transformé, comme les Pixies qui partagent aussi ces racines post-punk où la musique questionne les déballages techniques qu'étaient devenus certains morceaux du rock de la fin des années 1970 et 1980. Avec des virtuoses comme Joe Satriani, Richie Blackmore ou Yngwie Malmsteelm qui avaient tous des formations classiques mais dont on entendait plus l'ego que la musique.

Conclusion et namedropping éhonté
Alors qui sont ces héritiers du grunge que je voulais vous présenter au travers du groupe Queens of the Stone Age ?

- Rage Against the Machine : Killing in the Name était un morceau très maîtrisé, très bien exécuté, puissant, entraînant ... c'est doucement violent. Wake up que l'on retrouve sur la B.O. de Matrix est juste toute aussi excellent et possède les mêmes caractéristiques. Oui c'est du sample de Kashmir, mais bon, c'est tellement bien réinventé. Pour moi RATM avait dix ans d'avance mais jouait avec les mêmes codes que Nirvana et je ne serai pas surpris que les fans du second soient quasiment toujours fans du premier.
- Les Foo Fighters : mais on en a déjà beaucoup parlé au travers de Dave Grohl.
- Cake : Cake a un son quasi-lisse avec beaucoup d'emprunts au funk mais avec des riffs graves et juste ce qu'il faut d'aspérité sonore. Never there me semble assez emblématique de cette construction. Contrairement à RHCP qui utilise les touches de grunge, Cake préfère en étaler une très fine couche sur sa musique. Cake c'est bon, mangez-en.
- Nickelblack : Quand on écoute Burn it to the ground on se dit que Nickelblack a tous les ingrédients pour faire des morceaux dans la même lignée que Rage Againts The Machine mais ... c'est quoi ce refrain façon glam rock ? Nickelblack c'est le groupe de la frustration ... beaucoup de potentiel, beaucoup de charbon, mais en grattant bien vous trouverez quelques pépites ;)
- Tenacious D. : malgré le côté gros rock parodique Kyle and Jack viennent du même creuset Californien que Josh Homme . Voir leurs débuts un peu plus dans le rock alternatif et Kickapoo avec RJ.Dio et Meat Loaf. Ce groupe est un ovni mais il a opéré un glissement définitif vers le métal.
- Chris Cornell de Soundgarden : You know my name est juste l'un des meilleurs thèmes d'ouverture de James Bond et ça ne tient pas qu'au visuel.


Et les Queens of the Stone Age ?
Leur côté stoned et desert rock est largement inspiré des courants grunges, mais c'est une chose qui a été dépassée par la création d'une sonorité propre au groupe et portée par la façon d'écrire de Josh Homme.
Cela tient pour beaucoup aussi à la contribution de Dave Grohl et je pense que ça doit être une des raisons pour lesquelles j'ai eu tellement de mal avec les albums dont il est quasiment absent.
QOTSA façonne dans la texture un peu crasseuse du style dont il n'assume pas l'héritage une musique ample et profonde, un peu envahissante voir écœurante par moment.

Ce n'est pas mon groupe favori, mais c'est pour moi ce qu'est devenue la musique des années 1990.
Elle est comme nous : elle a vieilli. Et c'est chouette.

Documenté, précis, écrit avec soin, le sens de l'investigation, la note humoristique, la mise en page qui va bien, ton post est en tout point remarquable. Pour le non-spécialiste que je suis,  le fait est que je suis entré là-dedans comme ébloui par tant de dextérité.
Bel exercice de journalisme et c'est pas péjoratif !
Le but est atteint pour le lecteur.
Parler de quelque chose qu'on aime n'indique pas forcément qu'on va le faire bien. Tu as réussi ce tour de force. Encore bravo !
Un imbécile ne s'ennuie jamais il se contemple
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Re : L'Abécédaire Musical Du MdE [Projet]
« Réponse #163 le: 24 septembre 2019 à 13:55:53 »
Et voici la lettre R
Avec des Si on fait de la musique monotone...

Hors ligne Meilhac

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Re : Re : L'Abécédaire Musical Du MdE [Projet]
« Réponse #164 le: 25 septembre 2019 à 18:16:01 »
Et voici la lettre R

et R c'est moi ? si c'est le cas, alright, je suis chaud patate, j'écris ça ce soir ou demain !

 


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