[anonymos]

Par moment je cherche de l’air, un endroit de repos, ou prendre mon espace, mon air.
Par moment j’aimerais juste être dans ces bras, rester dans la paix, ne plus être dépendante de rien.
Par moment je voudrais juste être à ses côtés.
Par moment ce qui est le plus important pour moi c’est ton bonheur avant le mien.
Mais en fait, tout cela n’est pas que par moment, chaque moment, j’aimerais que chaque moment soit à ses côtés, que je n’en sois plus obligé de faire semblant.
Par moment je voulais juste qu’on soit comme Clélia et Tristan mais personne ne contera mieux leur histoire que Pierre Bottero
Par moment je voulais juste être invisible.
Par moment j’écoute tes anciens vocaux, nos anciennes conversations, j’ai gâché les meilleurs jours de ma vie, si seulement tout pouvait être rattrapable, mais je le sais toute les phrases commençant par « si seulement » sont impossible
Par moment, j’aurais aimé te dire « va je ne te hais point » comme Chimène mais je pense pas qu’il aurait compris
Par moment j’aurais juste voulu dire “ il ne faudrait jamais devenir grand” comme Créon dans Antigone
Par moment j’aurais voulu rejoindre les étoiles
Par moment, par moment, par moment, je vais arrêter de faire semblant comme une poète, donc, c’est partiiiiiii
Je m’appelle, en fait ce n’est pas important, je suis au lycée et comme chaque lycéenne, il y a ce garçon qui n’est pas spécialement différent, il est juste le bon ou celui que j’espère qui le soit. Quoi qu’il arrive c’est quelqu’un d’extra. Mais j’ai tout foutu en l’air, mais ce n’est pas grave car si on est destiné à se retrouver on se retrouvera, mais ça va pas être compliqué dans le même lycée. Mais je vais fuir, car fuir c’est toujours plus simple, et le Hess man que je fuis s’appelle ilyasse et il est celui que je fuis le plus mais que je veux le plus retrouver. Voilà, voilà je ne suis qu’un pur produit du sud de la Turquie né en France et fuyant tous les problèmes par peur de s’y confronter.
Voilà ce qui s’est passé en fait, j’ai rencontré ce garçon qui est rentré dans ma vie par hasard mais qui a de plus en plus pris de la place par évidence. Ce garçon a été ce qui m'a redonner le sourire.
10 AOÛT 2020
Journée conviviale entre 4 personnes, Lui, mon meilleur ami et ma meilleure amie. 1er  jour peut être que 10 minutes de dialogue en tout et pour tout. En dix minutes j’ai eu le temps d’apprendre tout sur celle qui l’a brisé et il a su tout de celui qui m’a brisé, au début c'était juste une discussion entre deux blessés.
Quelques jours passent et on s’ajoute sur les réseaux sociaux et de fil en aiguille une amitié se crée cette personne au regard et sourire d’ange à illuminer mes nuits et est devenu ma priorité. Dormir était facultatif tant que j’avais la possibilité de lui. Moi qui ne regardait aucun animé, je me suis retrouvé à regarder son animé préféré, à écouter ses musiques préférées tous les soirs, à regarder ses vidéos préférées, plein de choses auxquelles je ne suis pas habitué sont devenus incroyables tant que lui me les proposait. Des sentiments sont nés de mon côté mais ce n’était pas réciproque et le fait de savoir que ça ne l’était pas ma freiner j’ai repoussé à plusieurs mois de silence ; mes sentiments continuaient de naître et ils étaient de plus en plus présent, mais la peur de lui avouer était également de plus en plus présente, Ah oui j'ai oublié je lui avait déjà pseudo avoué que je l'aimais bien un soir à 4 heure du matin, j'oublierais jamais toutes ses émotions ressentis au même moment, peur qu'il m'abandonne, boule au ventre, les larmes qui sont prêtes à couler, toutes ses émotions horribles, et pendant qu'il écrivait, et tout les gros mots que j'ai dit à ma meilleure amie qui m'avait poussé à lui parler, ce soir là tout avait changé en tout cas pour moi, tout était subitement différent; je me disais qu'après lui avoir dit tout ca je pourrais tout lui dire et c’est là que j’ai commencé à vraiment déconner je me suis dans cette routine de lui parler tout les soirs, cette routine qui m’a blessée et mis dans ma bulle. Cette “routine” a toujours été destructive, je m'en suis juste pas rendue compte avant, et elle a durée 8 mois
 5 MARS 2021… tout a basculé
Ce soir-là, j'étais en soirée avec des gens que je ne connaissais pas très bien, avec un style de soirée auquel je ne suis pas habitué, avec de la consommation non modérée d’alcool et de fumette. je ne fume pas loin de là, la cigarette me rappelle beaucoup trop mon père. Revenons en au fait, je suis à une soirée pour pas laisser ma meilleure amie seule, soirée ou elle m'a laissé seule pour profiter du bon temps. Durant son absence, étant une jeune femme devenue  asociale depuis avoir rencontré ce monsieur. Donc je suis dans mon coin avec mon téléphone et mon verre (vous sentez la connerie  arrivée ? ) Je ne sais pas par quel élan je lui dis que quoi qu’il arrive je ne veux pas qu’il ouvre mes messages de ce soir, il me dit qu’il ne les ouvrira pas mais il les a ouverts. Vous vous doutez bien qu’étant alcoolisé je lui ai fait peut-être la plus belle déclaration qu’il aurait pu jamais avoir.  Avec mainte et mainte promesse comme quoi il ne m'abandonnera  pas…Anyway, le matin je me réveille et je crois que je ne me suis pas vraiment rendue compte de ce que j'ai fais. Dans l’après midi je me retrouve avec une amie avant d’aller en soirée, je commence à relire la discussion, ma voix tremble, mon corps tremble, mon cœur bat et s’arrête, ma gorge est nouée, mes larmes lourdes. Je  relie ses promesses, et je me rends compte que ces promesses il ne les tiendra jamais car au bout d’un moment il devra abandonner ma vie pour la sienne. A l’issue de cette déclaration on a décidé de prendre du recul, pendant 1 mois, 1 mois sans nouvelles,  1 mois juste horrible.
Durant ce mois horrible, j’ai pleuré, j’ai ri, j'ai angoissé, j’ai paniqué...j'ai vis. Le croiser ou croiser son regard me mettait la boule au ventre, rien que le fait de voir, ou fuir son regard me déchirait le cœur.  Ce mois était censé me changer les idées, que je recommence à rencontrer d’autres personnes, que je rigole... mais rien n' y fait, il était en moi, il était dans ma tête, il était dans mon cœur. J’ ai commencé à mentir a mes amis, comme quoi je ne ressentais plus rien, et je sais pas par quelle hasard elles ont acceptés que je lui reparle, sans me juger, sans m'engueuler, sans en parler. On a renoué contact, comme si rien ne s’était arrêté, comme si pendant un mois on avait continué à entretenir cette relation. J’étais tellement heureuse de lui reparler que j’en ai tout oublié, par la suite de notre discussion, il m’a parlé d’une fille.
Vous sentez la relation toxique arriver ?  moi je ne l'ai pas sentie.
Donc il commence à m’expliquer sa relation avec une fille à qui il s’est énormément attaché, pour qui il a eu un réel coup de coeur, il m’en a parlé toute la nuit. Et comme une débile, je l’ai écouté me la raconté, à quel point elle était belle, à quel point elle avait besoin de lui et vis-versa, à quel point elle était tout simplement la fille parfaite. L'écouter, écouter sa voix, m'a apporté une bouffée d’air frais.

Une semaine est passée et je l’ai croisée comme à mon habitude dans les couloirs du sinistre lycée? je fuyais son regard mais je ne le sentais pas gêné mais pensif. Je me suis dis que ce n’était rien.  Plus  tard dans la journée je suis sortie de ma salle et je l’ai vu juste en face de moi, et dans ses bras, ses bras qui m’ont fait craqué la première fois,  une fille, la fille parfaite.

Je me suis sentie vide, vide de l’intérieur, toute mes émotions, tous mes sourires, toute m’était enlevé. Je ne comprenais pas ce qu’il venait de m’arriver , j'étais totalement bousculé. Je pense que c’était le simple fait qu’il sache toute ma vie, qu’il a été le seul à qui j’ai réellement fait confiance, m'a enlevé toute l'énergie, tous les espoirs et les rêves en moi, je n'avais plus aucune émotion. 

Je me suis renfermée sur moi- même, j’avais tellement l’impression de saouler les personnes.  Ils étaient tous  heureux de le voir heureux, et personne ne voyait comment moi j'étais . J’ai eu une dernière discussion avec lui, la dernière avec la vie. Quand il a compris c’était trop tard pour m’aimer,  trop tard pour vivre.
[Le jour d’une peinée, récit anonyme de la vie à la mort]

[Opercule]

Salut anonymos. Tu es peut-être un peu trop anonyme pour qu’on sache vraiment qui tu es, ce que tu veux, ce dont tu as besoin. Mais je vais tenter de voir ton texte comme un genre de journal intime d’une personne qui n’est pas toi. Je vais essayer de lire un texte narratif, comme une histoire, qui nous prend aux tripes, qui nous engage et nous amène à ressentir. Quelque chose d’assez vrai pour susciter des affects au lecteur, mais aussi assez faux pour ne pas introduire un genre de gêne liée à la "nudité" de l’auteur. Je dis ça parce que je vois des choses qui me troublent, et qui me font croire que c’est un "vrai" journal intime.

Mais en tant que texte narratif, donc, on sent bien le tiraillement intérieur, la douleur que la narratrice éprouve envers celui qu’elle aime. Et, je crois que beaucoup de gens se reconnaitraient dedans.
Après, il y a des éléments scénaristiques qui sont de l’ordre du détail, du superflu et du surnuméraire. Si on n’a pas le nom de la fille, il n’y a pas vraiment besoin de celui du garçon. Si on ne parle pas du rôle que joue l’origine de la narratrice dans l’histoire, ça ne sert pas de le rappeler. Si c’est un journal intime, alors il ne sert pas d’engager des lecteurs — sauf si l’histoire est construite en tant que journal intime dédié à quelqu’un, mais donc une sorte de lettre.

Niveau personnages, ben, c’est toujours très… anonymisé. Qui sont ses (meilleur·e·s) ami·e·s ? Comment réagissent-ils·elles ? Est-ce qu’elle se confie à qqn d’autre que le journal ? Pourquoi (pas) ?

Tu lui as fait une fin, qu’on ne devine qu’à moitié ; pourquoi choisit-elle ça ? Après tout, elle a été blessée auparavant — comme beaucoup de gens de cet âge ont vécu des choses qui brisent le cœur.

Enfin voilà, il serait peut-être intéressant de réécrire ça, de structurer ça un peu plus correctement (en corrigeant notamment les incises et les remarques pour qu’elles soient mieux intégrées dans la narration) ; éventuellement écrire à la troisième personne, pour donner un autre point de vue, voir comment elle réagit, comment elle arrive à vivre sans lui "de dehors". Et j’espère que tu as des choses plus heureuses aussi, à nous montrer.

[Ocubrea]

Bonjour anonymos,

Je ne sais pas si tu comptes revenir par ici, mais je commente malgré tout ton texte, "au cas où"

Comme Opercule, je me suis interrogée sur la nature de ton texte, et notamment sur son aspect autobiographique ou pas. Il est toujours utile de préciser ce genre d'information en début de texte, cela permet à tes lecteurs de mieux adapter leurs commentaires... Je vais donc moi aussi prendre le parti de le commenter comme un texte non-autobiographique.

La première remarque que j'ai à te faire porte ici sur la structure, que je trouve étrange. L'idée de passer des "Par moment" à un texte plus spontané et moins poétique est bonne, et j'aime bien l'idée d'un passage brutal, mais je n'ai pas compris l'utilité du "c'est partiiiiiii", je trouve que cette transition mériterait d'être retravaillée. On passe donc ici d'un texte plutôt "poétique" ou en tout cas mélancolique et avec un ton plus littéraire à un texte plutôt spontané et écrit de manière plus prosaïque, et puis à un récit de type journal intime avec des dates et le déroulement des évènements à ces dates, puis de nouveau à un récit plus général...

Globalement, j'ai l'impression que ton texte a été écrit d'une traite, sans relecture, ou en tout cas sans volonté d'essayer de le structurer. Il me donne le sentiment de partir dans plein de directions différentes, plus à la manière d'un enchaînement spontané de pensées qu'autre chose, et on finit par s'y perdre... Au point où on ne comprend plus trop de quoi ou de qui tu parles, ni à quel moment tel évènement se passe par rapport à un autre, ni l'enchaînement logique des évènements. Je trouve cela très dommage parce que cela nuit à la bonne compréhension de ton texte et de ce qui s'y passe.

Des sentiments sont nés de mon côté mais ce n’était pas réciproque et le fait de savoir que ça ne l’était pas ma freiner j’ai repoussé à plusieurs mois de silence ; mes sentiments continuaient de naître et ils étaient de plus en plus présent, mais la peur de lui avouer était également de plus en plus présente, Ah oui j'ai oublié je lui avait déjà pseudo avoué que je l'aimais bien un soir à 4 heure du matin, j'oublierais jamais toutes ses émotions ressentis au même moment, peur qu'il m'abandonne, boule au ventre, les larmes qui sont prêtes à couler, toutes ses émotions horribles, et pendant qu'il écrivait, et tout les gros mots que j'ai dit à ma meilleure amie qui m'avait poussé à lui parler, ce soir là tout avait changé en tout cas pour moi, tout était subitement différent;

Il y a un bon exemple de ce "désordre" ici, on ne comprend pas trop l'enchaînement des choses : la narratrice dit qu'elle a des sentiments, mais qu'ils ne sont pas réciproques, mais qu'elle n'ose pas le lui avouer (alors comment sait-elle qu'ils ne sont pas réciproques ?), mais qu'en fait elle lui a quand même déjà plus ou moins avoués, et qu'il a répondu, mais on ne sait pas quelle est sa réponse, et tout était différent après et qu'elle a commencé à lui parler tous les soirs. C'est très confus

Idem ici :

Donc je suis dans mon coin avec mon téléphone et mon verre (vous sentez la connerie  arrivée ? ) Je ne sais pas par quel élan je lui dis que quoi qu’il arrive je ne veux pas qu’il ouvre mes messages de ce soir, il me dit qu’il ne les ouvrira pas mais il les a ouverts. Vous vous doutez bien qu’étant alcoolisé je lui ai fait peut-être la plus belle déclaration qu’il aurait pu jamais avoir.  Avec mainte et mainte promesse comme quoi il ne m'abandonnera  pas…

Ta narratrice a juste son téléphone en main, puis elle lui demande de ne pas ouvrir les messages qu'elle a envoyés (mais tu ne dis nulle par auparavant qu'elle a envoyé ces messages), puis il les ouvre, elle lui a écrit une déclaration, avec plusieurs promesses disant qu'il ne l'abandonnera pas (??) et puis par la suite on se rend compte que ces promesses viennent en fait de lui et pas d'elle, mais ce n'est pas très clair, je trouve. Et puis en relisant ces promesses, au lieu d'être heureuse, elle se dit qu'il ne les tiendra pas, parce qu'il va l'abandonner, et ils décident de s'éloigner l'un de l'autre, mais sans que l'on sache exactement pourquoi.

Il y a d'autres phrases qui sont assez maladroites et qui mériteraient d'être revues, comme celle-ci :

Durant son absence, étant une jeune femme devenue  asociale depuis avoir rencontré ce monsieur.

Par contre, jai bien aimé certaines phrases, comme par exemple ici :

Je m’appelle, en fait ce n’est pas important, je suis au lycée et comme chaque lycéenne, il y a ce garçon qui n’est pas spécialement différent

Et, de manière générale, c'est un texte qui semble en tout cas avoir été écrit avec les tripes, je le trouve très intense, mais j'ai du mal à dire exactement pourquoi. Il est aussi très facile de s'identifier à ce genre de situation, je trouve. Comme le dit Opercule, tout ici est très anonymisé, jusqu'à ton pseudo ! Mais, du coup, ça laisse de la place à ton lecteur pour y mettre ce qu'il veut.

J'espère te recroiser prochainement pour des textes peut-être plus optimistes ?
A plus sur le forum !

[anonymos]

BOnjour à vous deux 
Deja merci pour ces analyses et ces conseils, je vais les prendre en compte et retravailler ce texte qui avec du recul est assez flou et anonymisé  .
Pour le prochain texte les choses seront beaucoup moins anonymisé et plus joyeuses, j'y travaille depuis quelque temps et certain détails ne me plaisent pas et je pense qu'il est nécéssaire de le travailler encore un peu.
Merci beaucoup à vous deux