Opinion différente (mais bienveillante
)
Elle se
hasarda à jeter un coup d’œil par-dessus son épaule.
(Pendant qu’elle se hasardait...) Ils étaient là, à quelques mètres à peine, leurs fusils à impulsion chargés et prêts à faire feu.
(Pendant qu’elle se hasardait) Ils avançaient prudemment, en meute.
(Pendant qu’elle se hasardait) Elle avait affaire à des combattants expérimentés, qui savaient qu’une bête n’était jamais plus dangereuse que lorsqu’elle était acculée.
(Toujours pendant qu’elle se hasardait, elle considéra qu’ils...) qu’ils étaient la proie, et elle était la chasseresse.
Un nouveau bruit, plus près cette fois. C’était le moment, ...
ici ça ne fonctionne pas ! Pourquoi est-ce qu’on ne peut pas écrire « C’était le moment » ?
Parce qu’on doit pouvoir répondre à la question : Pendant qu’elle se hasardait, c’était le moment... Or, ce qui ne fonctionne pas, c’est qu’elle a déterminé que c’était le moment, non pas après s’être hasardé à regarder, mais plutôt après cet événement : «
Un nouveau bruit, plus près cette fois»
Parce que le moment du récit s’est déplacé, nous ne sommes plus dans la simultanéité d’avec le moment où
elle se hasarda. Alors ici, il faut revenir au passé simple, l’imparfait ne peut pas être utilisé.
Donc il faudrait écrire ceci :
Il y eut un bruit, plus près cette fois. Elle saisit fermement ses lames, inspira profondément, puis se laissa entièrement submerger par la fureur. A ce sujet (ton questionnement principal) :
La suite n’est qu’une danse macabre et sanglante. Elle bondit hors de son couvert, l’homme le plus proche tire par réflexe, la balle la frôle sans la toucher, elle s’élance alors jusqu’au tireur qui n’a pas le temps d’ajuster son second tir.
Ça ne peut pas être au présent.
Pourquoi ?
Parce que tous ces événements sont dans un passé révolu et de longue date, un passé difficile à situer exactement sur le calendrier ou sur une heure précise. Ils ne peuvent pas être narrés au présent.
À la limite, tu pourrais écrire ceci :
La suite n’avait été qu’une danse macabre et sanglante. Elle avait bondit hors de son couvert, l’homme le plus proche avait tiré par réflexe, la balle l’avait frôlé sans la toucher, elle s’était élancée alors jusqu’au tireur qui n’avait pas eu le temps d’ajuster son second tir.Pourquoi faire usage du plus-que-parfait dans ce cas ? Euh ! C’est compliqué...
Le plus-que-parfait marque une action passée ayant eu lieu avant une autre également passée quand celle-ci s'exprime à l'imparfait. Est-ce le cas ici ?
On pourrait dire que oui, à cause de « La suite. »
Il faut considérer que le narrateur a jusqu’à maintenant raconté quelque chose qui s’est produit dans un passé révolu de longue date. Or, « La suite », implique un bond en avant de la part du narrateur. Ce dernier regarde le combat comme un événement au passé par rapport à lui, alors qu’il est lui-même dans un passé révolu. C’est un peu risqué, par ce que ça implique une fin de chapitre. En effet, après avoir imposé ce bond en avant du narrateur pour le faire regarder au passé en le positionnant lui-même au passé, on peut difficilement revenir en arrière (dans le même passé qu’au début - tu piges ?
)
Note : Un exemple d’un usage simple du plus-que-parfait est ici :
Premiere phrase ici (C’est pas de la pub... juste un exemple)
Pour ton texte, le mieux serait de poursuivre avec le passé simple :
La suite ne fut qu’une danse macabre et sanglante. Un nouveau bruit, plus près cette fois. Elle bondit hors de son couvert, l’homme le plus proche tira par réflexe, la balle la frôla sans la toucher, elle s’élança alors jusqu’au tireur qui n’eut pas le temps d’ajuster son second tir.Sauf que ton problème reste entier n’est-ce pas ? L’origine de ton questionnement prend sa source dans ton désir de marquer une accélération frénétique de l’action.
Pour répondre à la vrai question, il faut adresser ces quelques faiblesses :
- Elle ne peut s’élancer après avoir bondit.
- La balla la frôla sans la toucher... quand ça frôle, ça ne touche pas.
Ces faiblesses alourdissent justement le déroulement du texte que tu voudrais rapide.
Voici donc une suggestion : Réduire le nombre de verbes, ajuster le tout.
Il y eut un bruit, tout près. Elle bondit hors de son couvert. Un coup de feu. La balle frôla son épaule. L’homme n’eut pas le temps de réagir qu’elle lui tombait dessus.Donc ici, on crée la cascade rapide d’évènements non pas en changeant le temps de verbe pour le mettre au présent, mais plutôt en utilisant deux techniques :
1. Simplifier et raccourcir les phrases
2. Introduire une quasi simultanéité (...temps d’ajuster son second tir qu’elle lui
tombait dessus)
En espérant que ça puisse aider !
Note au sujet du présent de narration : L’emploi de cette technique nécessite une parfaite maitrise des temps de verbes et de la forme (déictique ou non déictique). Voir
ici Elle s’utilise généralement dans une incise, courte et marquante.
Exemple : (mais est-ce que ça fonctionne ? Ça dépend de la suite...
)
Il y eut un bruit, tout près. Elle bondit hors de son couvert. Un coup de feu. La balle frôle son épaule. L’homme n’a pas le temps de réagir qu’elle lui tombe dessus.