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Auteur Sujet: Mon oncle d’Amérique (Alain Resnais)  (Lu 3874 fois)

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Mon oncle d’Amérique (Alain Resnais)
« le: 17 décembre 2020 à 09:11:50 »
Critique aisée n°205

Mon oncle d’Amérique
Alain Resnais – 1980
Gérard Depardieu, Nicole Garcia, Roger Pierre

L’autre jour, sur Netflix et mon canapé, j’ai vu Mon oncle d’Amérique.

Mon oncle d’Amérique, c’est un film d’Alain Resnais de 1980. Très gros succès commercial à l’époque, célébré comme un chef d’œuvre encore aujourd’hui (par Les Inrocks, notamment), Dans les rôles principaux : Gérard Depardieu, Nicole Garcia, Roger Pierre, Pierre Arditti, Marie Dubois.

Mon oncle d’Amérique est un film didactique, choral, expérimental et ennuyeux.

Quand je suis allé sur Wikipédia pour chercher l’année de sortie, je l’ai vérifiée deux fois avant de l’accepter : 1980 ! Je lui aurais donné 15 ans de plus. Quand on dit de quelqu’un qu’on lui donnerait 15 ans de plus, cela veut dire qu’il vieillit mal. Mais ce n’est pas le cas de Mon oncle... : Mon oncle d'Amérique n’a pas mal vieilli, il était vieux au départ.

Sur un prétexte scientifique souligné par des images de rats de laboratoire commentées par un neurobiologiste, on assiste à trois histoires entremêlées, histoires d’amour, d’ambition, et de ratage.

Dans des situations qui sont une succession ininterrompue de clichés, sur des dialogues en phrases toutes faites, les comédiens jouent à plat. Comme beaucoup d’autres réalisateurs de la nouvelle vague (y compris souvent le grand Truffaut), Resnais a sacrifié à cette mode d’une direction d’acteur complètement plate, (à moins qu’il n’ait pas su faire autrement, voir l’Année dernière à Marienbad).

Avec ce film, j’ai eu l’impression de regarder des comédiens caricaturant des mauvais acteurs en train de mal jouer une mauvaise pièce. Ce qui est piquant, c’est que ces mauvais acteurs jouant une mauvaise pièce, c’était justement le thème de l’un des sketches de Roger Pierre à l’époque où il faisait rire avec Jean-Marc Thibault. Roger Pierre, justement, tient le pompon : c’est celui qui va le plus loin dans la caricature, mais je crains que ce ne soit pas volontaire. Je vous jure que c’est vrai : au moins trois fois durant le film, j’ai éclaté de rire en le voyant prendre des poses.

Depardieu est sans expression, comme souvent et Arditi, pas très bon, comme assez souvent. Marie Dubois, déjà abimée par la maladie, est pathétique. La seule personne qui s’en sorte dans cette affaire, c’est Nicole Garcia, absolument lumineuse.

Une excellente idée, cependant : l’insertion dans le film de quelques très courtes séquences de films de Jean Gabin et de Jean Marais, pour exprimer les pensées des personnages ou les modèles qu’ils voudraient suivre. Mais c'est tout ! Ça et Nicole Garcia !

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Re : Mon oncle d’Amérique (Alain Resnais)
« Réponse #1 le: 17 décembre 2020 à 18:42:01 »
Une fois n'est pas coutume, je me permets de répondre à ta critique facile.

En temps normal,  les goûts étant l'une des choses les plus disparates qui soient, les avis qu'ont les gens que je ne connais pas sur les films qu'ils voient m'indiffèrent plutôt. Là, comme il s'agit d'un film très particulier, j'ai jeté un coup d’œil. Et je vais répondre en trois points :

En introduction je cite un bref pitch explicatif de Wikipédia :

"Le film se déroule en permanence sur trois niveaux : l'histoire racontée, les représentations mentales des protagonistes influencées par le cinéma et par leurs souvenirs propres, et des images d'expérience sur les rats n'ayant pas de rapport évident sur le moment, mais qui deviennent éclairantes sur le comportement des personnages à la fin du film."

$$$

D'abord il faut savoir que le "neurobiologiste" dont tu parles est l'immense Henri Laborit, qui, à lui seul, est un prétexte amplement suffisant pour que ce film existe. D'ailleurs, à mon avis, le film n'existe que par lui et n'aurait pas vu le jour sans lui. Je cite encore Wiki, pour bien faire comprendre l'intérêt de l'exercice :  "Selon Laborit, la conduite est réglée par quatre éléments : la consommation (boire, manger et copuler), la gratification, la punition (avec pour issues la lutte ou la fuite) et enfin l'inhibition de l'action. " Rien que de relire ça, s'ouvre mon intellect. Le film cherche à montrer de manière didactique l'influence et l'interaction de ces éléments dans la vraie vie.

§§§

Ensuite, lorsque tu dis : "Marie Dubois, déjà abimée par la maladie, est pathétique." Tu es foncièrement malhonnête. Tu tors la réalité pour te trouver un argument complice, une sorte de confirmation faussée de ce qui n'est que ton propre jugement personnel. C'est de la mauvaise fois manifeste.
En 1960 les premiers symptômes de sa sclérose en plaque se déclarent quand elle a 23 ans. Ils consistent "uniquement" en la perte de la vision de son œil gauche, Qu'elle retrouve après traitement aux corticoïdes. La maladie va la laisser tranquille pendant 18 ans.
En 1978 elle fait donc une rechute, alors qu'elle vient de recevoir le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour "La menace".
"Mon oncle d'Amérique" est tourné en 1979.
Pendant les 20 années qui vont suivre, elle fera encore des apparitions dans des films non négligeables.

Alors, entre nous, ton "Marie Dubois, déjà abimée par la maladie, est pathétique". eh bien je le trouve vraiment dégueulasse et méprisable.


§§§


Ce film, je l'ai vu il y a plus de trente ans... oui. Plus jamais depuis, par pur hasard. D'abord parce que ce genre de films ne passent plus guère à la télé depuis longtemps, ensuite parce que je regarde peu les films à la télé en direct. Mais m'en souvenir m'a donné envie non seulement de le revoir, mais aussi de le faire découvrir à me enfants.

C'est un chef d’œuvre. Il est passionnant. Et cela se passe bien au-dessus du jeu des acteurs que tu dénigres, bien au-dessus de la direction d'acteur. Ceux qui savent que Truffaut est un génie par exemple, savent aussi qu'il ne faut pas s'arrêter à ça.

Tu parles de clichés, et rien que ce terme montre que tu n'as rien compris à la démarche du cinéaste, rien compris de l'enjeu passionnant de ce film. Évidemment que ce sont des clichés, puisque c'est justement l'intérêt du film. C'est son but. Expliquer par l'analyse de scènes simples du quotidien, avec des personnages banals, combien ils décident peu de leurs réactions aux stimuli de la vie. Les femmes et hommes régissent aussi basiquement que des rats.
Après ce constat il y a des leçons à en tirer. Et notamment une bienveillance infinie pour les individus qui décident si peu.



Toi qui passe ton temps à observer et "analyser" crois-tu, tes contemporains, il est dommage que tu n'aies pas compris que ce film est un trousseau de clefs pour comprendre les comportements.

J'ai vu ce film il y a plus de 30 ans, mais il m'a marqué si durablement que souvent, oui, souvent j'y repense.
Il pourrait te servir, et toi tu ne prends que le plaisir frelaté de critiquer vertement un film reconnu, en imaginant que ça te valorise.

C'est minable.









« Modifié: 17 décembre 2020 à 19:02:01 par gage »
"Tous ceux qui survenaient et n'étaient pas moi-même
Amenaient un à un les morceaux de moi-même". Apollinaire

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Re : Mon oncle d’Amérique (Alain Resnais)
« Réponse #2 le: 17 décembre 2020 à 21:25:11 »
D’abord, Gage, on se calme et on n’insulte pas un gentil camarade surtout quand on ne connaît pas le sens des mots. La fureur t’a pris parce que tu as pensé que j’insultais cette pauvre Marie Dubois qui a été une des comédiennes que j’ai préférée et que justement je viens de revoir ce soir ,  fraîche et lumineuse, dans Les Grandes Gueules.
Permets moi de te donner le vrai sens du mot qui t’as fait sortir de tes gonds :
Pathétique : qui suscite une profonde émotion, qui émeut, qui touche.
Et c’est voir la marque de la maladie sur ce si joli visage qui m’a fait dire qu’elle etait pathétique. .
Et voilà ce qui se passe quand on manque de vocabulaire.
Je répondrais peut être plus tard au reste  de ta méchante offensive, mais ce n’est pas sûr. Toutes les précisions et analyses que tu donnes, je les connaissais. Cela n’empêche pas que j’ai  vu le film il y a peu et que je l’ai trouvé comme je l’ai dit. Je ne vois pas pourquoi je dirais le contraire. Même pas pour faire le malin.
Ce n’est pas la première fois que je me fais morigéner parce que je critique un film que d’autres ont aimé, (pauvre ignare, tu n’as rien compris....,) mais  rarement avec cette violence. Tout ça parce qu’on ne sait pas ce que parler veut dire.

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Re : Mon oncle d’Amérique (Alain Resnais)
« Réponse #3 le: 17 décembre 2020 à 22:18:22 »
Mon commentaire ne contient aucune insulte.



Il n'y a pas que le mot "pathétique" :    "déjà abimée par la maladie".   Tu dois trouver ça plaisant, délicat, bienveillant, surtout quand on évoque une actrice que l'on a "préféré"... Et en plus, ce n'est vraiment qu'une projection de ce que tu imagines être sa maladie. "Abimée"... ça me révulse, c'est révoltant et blessant, et surtout faux.
"voir la marque de la maladie sur ce si joli visage"... c'est une honte d'oser écrire ça et pire... c'est presque risible de ridicule..


J'aime pas ta manière de préférer, sans doute.



Eh puis tu veux jouer au plus fin, mais tu es encore de mauvaise fois quand tu dis :

"Pathétique : qui suscite une profonde émotion, qui émeut, qui touche"
, en affirmant mon manque de vocabulaire... 

Tu ne peux ignorer que l'usage du mot a évolué plutôt vers cet autre sens du terme :

Qui inspire une pitié méprisante. ➙ pitoyable.

Et tu sais pertinemment que lorsque l'on dit "Ce type est pathétique", c'est évidemment cette signification-là que l'on comprend. Et d'autant plus s'il est précédé par "abimée"...


"Tout ça parce qu’on ne sait pas ce que parler veut dire. " On va dire ça... J'ignore tout à fait ce que parler veut dire. Et toi, reste confit dans ton mépris de sous-"masque et la plume". Reste persuadé qu'une critique de film c'est énumérer les acteurs en disant qu'ils ne sont pas bons et ne l'ont jamais été.
Ta critique ne contient rien, il suffit de lire " Mon oncle d'Amérique n’a pas mal vieilli, il était vieux au départ." qui n'a absolument aucun sens , pour s'en persuader.

Ton papier qui se veut critique respire juste l'aigreur et la prétention.

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Re : Mon oncle d’Amérique (Alain Resnais)
« Réponse #4 le: 18 décembre 2020 à 07:28:09 »
Aucune insulte ?

Insulte : parole ou acte qui offense ou blesse la dignité.

« Foncièrement malhonnête »
« Mauvaise foi manifeste »
« Degueulasse et méprisable »
« C’est minable »
« Aigreur, prétention »

Bien sur, ces gentilles locutions ne s’adressent pas directement à moi, mais à ce que je dis. Mais personne ne s’y trompera.
N’a-t-on pas le droit de ne pas aimer un film que tu as aimé ni le droit de le dire ?
N’y a-t-il pas des manières plus calme d’apporter la contradiction  ?
On ne m’ôtera pas de l’idée que si tu ne t’étais pas mépris sur le sens de « pathétique » appliqué à Marie Dubois, tu ne serais pas entré dans cette fureur et que tu aurais écrit différemment ce commentaire rageur.

Truffaut lui même a dit quelque chose comme : le problème avec les critiques (et j’ajoute : avec certaines personnes), c’est qu’ils jugent les films sur leurs intentions et pas sur le film.
Je dis que les intentions de ce film sont claires et honorables, mais que sa réalisation est datée, ratée, toute emprunte des modes et manières de l’époque. Je conçois qu’on puisse l’avoir aimé à sa sortie. J’avais bien été enthousiasmé par l’Année dernière à Marienbad ! C’est dire !

Maintenant, je n’ai pas l’intention de me lancer dans une guerre de religion sur un film  et je te laisse le terrain pour que tu puisses développer un peu plus toutes mes qualités et révéler au monde toutes mes mauvaises intentions.

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Re : Mon oncle d’Amérique (Alain Resnais)
« Réponse #5 le: 18 décembre 2020 à 20:33:58 »
Bonsoir

Excusez moi de flouder un peu :
je n aime guere ce genre de dispute.................. :-[

Mais je pense regarder ce film par curiosite ! :)
Je ne crains pas d etre paranoiaque

"Le traducteur kleptomane : bijoux, candelabres et objets de valeur disparaissaient du texte qu il traduisait. " Jean Baudrillard

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Re : Mon oncle d’Amérique (Alain Resnais)
« Réponse #6 le: 20 décembre 2020 à 12:59:21 »
Bonjour

J ai essaye de visionner ce film - pas arrive au bout et je n aime pas Resnais !

Cette succession de petits morceaux de personnages ( j oublie vite ) et de scenes qui ressemblent a du theatre ( qui m a rappele l actuel " Plus belle la vie " - j ai du mal a tenir plus de vingt minutes ! :-[ ) - c est froid - pas vivant.

De plus je n ai pas reconnu les alentours de l ile de Brannec que je connais bien......

Un ennui profond ! :-[


Je ne crains pas d etre paranoiaque

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