Idiotes paysannes qui de boue sur la campagne règnent
Vos outils rouillés brouillant le sol et remuant les vers
J’aime de vos lèvres la grimace Et vos lèvres saignent
Quand vous écartez les jambes et accouchez dans la terre
Idiotes paysannes qui de boue sur la campagne pleurent
Ogresses noires vous veillez l’or aztèque qui domine
Comme un désert l’horizon où pourrissent les fleurs
Roses mortes dont vous ornez vos grotesques mines
Idiotes paysannes qui de boue sur la campagne maudite
Courbent dans l’herbe jaune leurs échines ridicules
Déméters tordues à l’aube de vos amours interdites
Fleurissent les épines blanches du crépuscule
Vous m’êtes ces statues endormies dans le paysage
Stupides étoiles que crache parfois le ciel vert l’orpin
Feuillole sur vos ventres froissés et vos épais visages
Luisent comme la vermine bleue au bout des sapins