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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » [Théâtre]Poupée de sable

Auteur Sujet: [Théâtre]Poupée de sable  (Lu 10236 fois)

Hors ligne ernya

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[Théâtre]Poupée de sable
« le: 26 mars 2011 à 15:36:16 »


C’est plus un « texte » mis sous forme de théâtre qu’un texte de théâtre, je me suis inspirée d’une vieille histoire de quand j’étais toute petite, c’était pas le même contexte (ça se passait à la mer) et les personnages n’avaient rien à voir si je me souviens bien. Du coup, maintenant, j’ai envie de retrouver ce texte, c’est malin tiens.
Le ton général n'est pas vraiment drôle, plutôt mélancolique. Bref, c’est pas ça qu’ils vont jouer à la Comédie Française.
Mais comme ce qui compte c’est d’essayer et qu’on n’avance qu’avec les reproches des autres, je suis toute ouïe à vos remarques^^




Personnages
Le Petit garçon
La Petite fille
Un homme
Groupe d’enfants

La scène se passe près d’un étang.




Tableau 1


Un banc de sable. Un étang. Un petit garçon, vu de dos, gratouille quelque chose dans la glaise. Il s’active, il a l’air d’avoir chaud, à un moment il repousse ses cheveux en arrière. On voit de loin une forme, juste à ses pieds. Il semble content de lui.
Une lumière vient mettre en évidence une petite fille. Elle tient une poupée dans ses bras et elle regarde depuis un certain moment le garçon. Elle hésite quelques instants et décide finalement de le rejoindre. Elle s’approche lentement comme si elle craignait que la forme au sol soit un gros chien.
Le petit garçon ne l’entend qu’à la dernière minute et, en se retournant, il se place devant la forme glaiseuse comme pour la protéger.


Le petit garçon : Qu’est-ce que tu fais là ? Personne ne vient jamais.

La petite fille : Ca fait une semaine que je te vois venir ici. Je le sais parce que j’habite juste à côté, dans la petite maison (elle fait un geste vers la droite). Moi, je reste de l’autre côté, plus loin. C’est là-bas qu’elle préfère être.

La petite fille montre sa poupée. C’est une vieille poupée de chiffon, qui a déjà dû appartenir à une autre petite fille, le cou semble être abîmé et la tête de la poupée vacille quelque peu. La couleur d’origine  de la robe doit être le rose. Le garçon jette un vague coup d’œil à la poupée, ce n’est qu’un jouet de fille.

La petite fille : Je ne lui ai pas encore trouvé de nom. Elle se demandait ce que tu faisais alors je suis venue voir. Qu’est-ce que tu fais assis par terre ?

Elle attend une réponse qui ne vient pas. Le petit garçon fixe la poupée sans rien dire. Il a l’air un peu surpris. La petite fille s’impatiente et fait un pas sur le côté pour voir ce qu’il cache.


La petite fille : Oh ! Tu joues à la poupée toi aussi ? Mais tu es un garçon, un garçon, ça ne joue pas à la poupée.

Le petit garçon : Ce n’est pas une poupée ! C’est une vraie femme ! (Un temps) Elle a besoin d’aide, mais tu es trop stupide pour comprendre.

La petite fille s’apprête à lui répondre mais une voix impérieuse de mère se fait entendre. La petite sursaute et disparaît. Avant de sortir complètement, elle jette un dernier regard au petit garçon. Expression indéterminée.


Le petit garçon (s’adressant à la forme qu’il cache toujours) : Là, tout va bien, ne t’en fais pas. La  gamine est partie, il ne faut pas la croire. Tu n’es pas une poupée, tu es grande, tu ne portes pas de robe sale comme la sienne. Toi, tu es belle et nue comme les femmes sur les tableaux. Je veillerai sur toi, je te le promets.

Il se penche et caresse la glaise. Puis il s’éloigne.

Un temps.

On éclaire la forme pendant quelques secondes, c’est une sculpture d’un corps de femme. Ses cheveux sont d’algues. On éclaire la scène un instant.

Un temps.



Deuxième tableau.


Un homme s’approche. Il est habillé comme un chasseur, le fusil et le chien en moins. Il regarde pendant un temps vers la sculpture, fait le tour de l’étang et s’arrête en haut vers le milieu.


L’homme : Elle est partie, ma petite biche. Partie. (Un temps) Fallait bien que ça arrive un jour, qu’elle aille cabrioler ailleurs, loin de cet étang boueux. Je savais bien qu’elle me ferait le coup, qu’elle n’oserait pas me le dire à l’avance, de peur que je la retienne. (Un temps) C’est sa mère qui lui a mis ça en tête, « fais attention surtout à ton pauvre papounet, ne lui fais pas de peine, il déprime vite, il a du sang de poète dans les veines ». (Un temps) Oui, ménagez-moi comme un pauvre vieillard souffreteux, en y allant par petites étapes : laisser traîner des cartes américaines,  découcher plusieurs nuits de suite, tout doucement, pour ne pas me brusquer, je suis un vieux chien après tout - les poètes sont des chiens. Alors, ensuite, lorsque tu seras partie pour de bon, je repenserai à ces petites escapades et je me dirai que je n'ai qu'à attendre une nuit ou deux de plus, et encore une nuit, et encore une autre, et puis alors je finirai bien par oublier de veiller et de laisser quelques restes sur la table, et puis j'irai dormir.(Un temps) Oui, c’est cela qu’elle t’a appris ta mère, ta si gentille mère, c’est le testament qu’elle t’a laissé, une liste de courses à faire avant que toi aussi tu ne prennes le large. Et tu l’as bien respecté ce testament, ma puce, tu as tout fait comme elle te l’avait dit, j’en suis sûr, tu as toujours été une enfant sage et facile.

Un temps.

L’homme soupire, on le voit se baisser pour poser ou chercher quelque chose par terre. Noir immédiat.



Troisième tableau.

Cette fois-ci on voit la forme de glaise mais elle est abîmée, ses pieds et son visage ne sont plus qu’un tas écrasé. A gauche, on distingue des formes d’enfants se sauver en riant, à droite entre le petit garçon. Il se précipite vers la sculpture violée.
Il reste là un moment à tourner autour, partagé entre la colère et la peur.
On voit la petite fille apparaître vers la droite, elle tient toujours sa poupée dans ses bras.
Le garçon se met soudainement à crier et saute à pieds joints sur la sculpture, donne de grands coups de pied dans la terre et détruit tout sauvagement. La petite fille se rapproche, elle s’arrête à quelques pas en secouant la tête.


La petite fille : Pourquoi tu fais ça ? Elle était bien faite.

Le petit garçon : Non, non, non ! Non, elle n’était pas bien faite, je l’ai ratée. Elle avait des boucles d’oreilles et des perles partout autour des bras et du ventre, elle avait quelque chose dans ses cheveux aussi. Ils ont eu raison de lui casser son visage. Je l’ai ratée. (Un temps) Mais qu’est-ce que tu fais encore là à m’espionner ? T’as pas d’amis ?

La petite fille : C’est mon étang, je viens ici si je veux. (Un temps) Hier, quand je mangeais, j’ai vu… j’ai vu une fille de sable.

Le petit garçon (étonné) : Tu l’as vue ?

La petite fille : Oui. Elle ressemblait à… (elle pointe le chantier de sable du doigt) à ça.

Le petit garçon :
Menteuse ! Personne ne peut la voir ! Il n’y a que moi.

La petite fille : Si, je l’ai vue ! Même qu’elle avait un gros coquillage là (elle montre le centre de son front).

Le petit garçon : Eh bien ce n’est pas elle, la mienne n’a pas de coquillage sur le front ! Tu dis n’importe quoi. Retourne jouer avec ta poupée.

La petite fille (qui s’approche de lui, menaçante) : Si ! Elle en avait un ! Elle en avait un, je te dis !

Le petit garçon (qui la pousse durement en arrière et la fait tomber par terre) : Mais va-t-en !

La petite fille, vexée d’être tombée, attrape un peu de sable mouillé dans sa main et le jette au visage du petit garçon. Il pousse un cri, elle se relève prestement et s’enfuit, il la suit.
Ils font le tour de l’étang et vont de l’autre côté. Il finit par la rattraper et les voilà tous les deux par terre à se tirer les cheveux, se bourrer de coups de genoux et à se mordre.
Ils se rapprochent du bord et la petite fille finit par se dégager maladroitement. Ses pieds et ses mollets sont pleins de boue. Elle en a aussi un peu sur la joue. Le garçon, lui, reprend son souffle par terre, il est sur le ventre, les mains plantées dans la boue. Ses yeux se posent alors sur quelque chose que l’on ne distingue pas. Il s’en saisit, revient sur le bord en vacillant et se rassoit par terre pour examiner sa trouvaille. La petite fille se rapproche de lui.

La petite fille : C’est quoi ?

Le petit garçon (perplexe) : C’est… un coquillage.

La petite fille :
Ha ! J’avais bien raison, na ! Tu vois, Monsieur-je-sais-tout, que je disais la vérité.

Il ne répond pas. Il se contente de retourner encore et encore le coquillage entre ses doigts, grattant de temps en temps avec ses ongles pour enlever les restes de vase.

La petite fille : C’est là que j’ai trouvé ma poupée. Dans ce trou. Tu crois que c’est à elle, la poupée ? (Il ne réagit pas. Un temps.) Tu crois que c’est à elle, la poupée ?

Il tourne enfin la tête vers elle. Il la regarde un instant, elle attend toujours sa réponse. Puis il se relève et commence à partir, avant de sortir complètement, il regarde une dernière fois vers la petite fille et secoue la tête. Cette dernière lui crie après puis attend. Espérant peut-être qu’il revienne. Finalement, elle se contente de donner de grands coups de pieds à son tour au chantier de sable.

Quatrième tableau.

L’homme entre sur scène. Il tient à la main une feuille quadrillée. En voyant la petite fille, il la range et s’approche d’elle.

L’homme : Tu devrais rentrer chez toi. (La petite fille, qui ne l’avait pas vu arriver, se retourne en sursautant) Il est tard et ce n’est pas une heure pour les gamines comme toi. Ton père va s’inquiéter.

La petite fille : Mes parents sont partis en ville. Ils ne vont pas rentrer tout de suite. Et puis j’habite à côté.

L’homme : Ah… je vois. C’est donc toi qui habites dans cette petite maison là-bas. Je me suis toujours demandé qui pouvait y vivre. Il y a des gens si bizarres qui marchent la nuit le long de cet étang…

Il s’assoit par terre et fait signe à la petite de venir s’asseoir près de lui. Elle hésite un instant et va finalement s’asseoir, la poupée bien en évidence sur ses genoux. L’homme regarde sa poupée.


L’homme : Je peux la regarder ? (Elle la lui tend.) C’est une vieille poupée, elle devait appartenir à ta sœur, ou plutôt ta mère peut-être ? (La petite ne répond pas, elle se contente de hausser les épaules). Elle devait être belle avant. Quand on est jeune, on est toujours beau, on illumine partout où on passe. (Il sort la lettre de sa poche.) Mais on est méchant quand on est jeune. On pense qu’on a tous les droits parce que l’on a toute la vie devant soi. On trace sa route à grands coups de serpe, on taille, taille, on coupe tout, c’est que c’est lourd à transporter ses racines. On s’y emmêle, on s’y perd. Alors on coupe, on s’en va, on dérive, on voyage. Moi, j’ai dû oublier de couper mes racines, je suis resté là, englué dans cette boue, et la tempête souffle, petite, et à te dire la vérité j’ai peur de tomber. Lourdement. En écrasant des choses sur mon passage.

La petite fille (qui n’a cessé de le regarder la bouche ouverte) : C’est quoi cette feuille ?

L’homme : C’est une lettre.

La petite fille : Une lettre de qui ? De ton amoureuse ? (L’homme sourit.) Moi aussi, il m’écrivait. Il faisait des chats qui se tenaient par la queue et ça formait un cœur. Mais il est parti. Sa maman ne parlait pas bien français, mais elle faisait de bons gâteaux. (Un temps.) Maman rate toujours les gâteaux.

L’homme (nostalgique) : Ca aussi, ça me manquera… Les gâteaux.

On sent une odeur de nourriture très forte. Puis une voix de mère.

Noir.



Cinquième tableau.

L’homme est seul. C’est la nuit. Il relit la lettre à la lampe de poche, il n’a pas changé de place, mais la lettre a été chiffonnée.


L’homme : Pourquoi elle ne me l'a pas dit en face ? Elle avait peur de quoi ? Que je crie ? C'est vrai que j'aurais sûrement élevé un peu la voix - j’ai le Sud qui remonte de temps en temps - mais ça ne lui a jamais vraiment fait peur. J'aurais crié mais au moins on aurait parlé, on se serait dit au revoir. J'aurais fini par lui dire des mots gentils,  que j’aurais soigneusement emballés, pour pas que ça se brise, pour qu’elle puisse les emporter facilement avec elle, ça n'aurait pas pris beaucoup de place... (Un temps) Elle ne répond pas à son téléphone en plus… Mais je ne ferai pas l’erreur de saturer sa boîte vocale, je ne ferai plus cette erreur. Je ne lui laisserai un message que lorsque je ne pourrai plus tenir... Un jour, elle finira bien par décrocher, ou même par appeler, et alors elle me demandera pardon pour la lettre et le silence, et moi… et moi, je ne saurai même pas quoi lui dire, je sortirai tous un tas de mots sans liens logiques, qui se chevaucheront, se bousculeront pour arriver chacun le premier à son oreille, pour arriver avant que le réseau ne s’effrite.  Elle, elle aura déjà préparé, rodé son discours à l’avance, elle aura déjà prévu à partir de combien de temps elle feindra un problème de crédit pour ne pas que je sente une brisure dans sa voix, mais moi, moi, je n’aurai pas préparé mon texte, ce sera de l’impro totale et il n’y aura peut-être pas de deuxième acte. Rah.

Il se lève en prenant de grandes bouffées d'air. Il tente de desserrer le noeud formé dans sa gorge.  L’éclairage s’obscurcit peu à peu.
Noir.


Sixième tableau.

Toujours l’étang. C’est le matin, et la petite fille se promène sur les bords avec une tartine dans la main, la poupée coincée sous son bras. Il y a une nouvelle sculpture sur le devant de la scène. La petite fille s’en approche, intriguée. Elle mange sa tartine tout en tournant autour. Une fois la tartine finie, elle ose se pencher pour la toucher. A ce moment-là, le petit garçon apparaît. Il semble s’être battu : il a une griffure au visage, il boitille un peu.

 
Le petit garçon : Va-t’en ! Laissez-la tranquille !

La petite fille : Hein ?

Le petit garçon (qui s’avance pour se mettre entre la petite fille et la sculpture) : Laisse-la tranquille. Partez tous ! Tous !

La petite fille (qui s’écarte un peu) : T’es malade, faut te soigner.

Le petit garçon : T’allais encore la détruire, hein ? Ca vous amuse, toi et les autres, de la blesser. Alors qu’elle a tellement de mal à sortir du sable…

La petite fille le regarde d’un air méfiant. Le garçon observe la sculpture. Il s’agenouille à ses pieds.

Le petit garçon : Là, tout va bien. Tu es belle. Plus belle que la dernière fois. Je t’ai rapporté ton coquillage (Il pose le coquillage sur le front de la sculpture. Il hésite à la toucher). Tes cheveux sont plus jolis comme ça, de loin on dirait des vrais.

La petite fille : Pourquoi tu as dit qu’elle avait du mal à sortir de terre ? J'comprends pas.

Le petit garçon : Tu es trop petite pour comprendre.

La petite fille : Pourquoi tu es méchant comme ça avec moi ? Je ne t’ai rien fait, je n’ai pas détruit ta poupée de sable. Si tu veux, je peux la garder même. Je sais me défendre, j’ai des griffes. (Elle montre ses deux petites mains griffues. Il ne réagit pas. Un temps). Et puis ma poupée n’est pas très bavarde, c’est vrai qu’elle n’est pas jolie en plus, sa tête va bientôt partir… Toi, ta poupée de sable, elle est plus belle. Je l’aime bien… Dis, c’est quoi ton nom ?

Le petit garçon se relève brusquement. Il a un grand sourire un peu sadique sur le visage.

Le petit garçon :
Tu veux vraiment m’aider à la garder ? Rester toute la nuit dehors s’il le faut ?

La petite fille (sans hésiter) : Oui ! Oui, oui, oui.

Le petit garçon : D’accord. Dans ce cas, tu devras faire tout ce que je dis et tu devras m’appeler « capitaine », d’accord ?

La petite fille : D'acc, capitaine !

Le petit garçon : Tu la veilleras fidèlement. Comme les chiens gardent la maison de leurs maîtres. Et s’ils s’approchent de trop près, tu les mords. (La petite fille fait claquer ses petites dents.) Voilà, c’est ça.

L’homme entre sur scène, il va rejoindre les deux enfants. Dès son arrivée, la petite reclaque des mâchoires, mais au regard du petit garçon, elle s’arrête immédiatement.

L’homme :
Vous êtes deux aujourd’hui ? (Il regarde la petite fille) C’est bien, il faut mieux se faire des amis de ton âge. (Il jette un coup d’œil de loin à la sculpture) Ah, ils n’y ont pas touché, ça me rassure.

Le petit garçon (rabattant son bras droit sur sa poitrine) : On y veille, captain !

L’homme : C’est bien, petit, t’es gentil.

Le petit garçon :
Elle n’est pas venue la nuit dernière. Ni celle d’avant. Elle ne reviendra plus ?

L’homme : Non, elle ne reviendra pas.

Le petit garçon : Alors il n’y aura plus de sculpture de sable ?

L’homme : Si, il y en aura encore. Mais elles s’effaceront. Et peu à peu, on ne veillera plus sur les sculptures, on ne viendra plus les regarder, parce qu’à un moment, il n’y aura plus de coquillages à lui mettre sur le front, de bracelets pour orner ses poignets et ses chevilles. A un moment, vous aussi, vous en aurez marre de venir jouer ici, de venir regarder ce tas de sable. Parce que oui, on pourra dire tout ce qu’on veut, ce n’est que du sable mouillé, aux relents de vase, si elle savait ce qu’on fait, ce que je fais, elle ne serait pas fière. Elle n’aurait pas même ce pauvre sourire qu’on garde pour les fantaisies des gens un peu malades, non, elle aurait un regard froid, comme ceux qu'elle m'a si souvent lancé … c’est toujours triste de voir ces regards-là chez les gens qu’on aime.

Le petit garçon : Mais elle voulait qu’on fasse ça ! Qu’on l’aide ! C’est ce qu’elle voulait, non ?

L’homme : Ce qu’elle voulait… Que je fasse des poupées de sable ! Oh oui pour sûr c’est ce qu’elle voulait ! Que je vienne parler avec deux gamins, que je les embête avec des rancoeurs mal crachées, que je vienne ressasser ici pour tenter d’y voir plus clair, que je boive encore et encore des litres de caféine ou d’eau, parce qu’il paraît que l’eau purifie tout, même les pensées sombres, que je traîne dehors à marmonner tout seul, à me crever les yeux en restant éveillé, au point que ça martèle sans cesse dans ma pauvre tête qui n’en peut plus de ses flux de souvenirs, de ces marées de regrets, bientôt la nausée, et alors ça n’ira toujours pas mieux parce que je serai toujours tout seul à dégueuler dans mes chiottes, le souffle court et la peur au ventre, mais ce que je veux, moi, tout le monde s’en fout après tout et ce qui compte pour vous deux, c’est ces putain de poupées de sable.

Un temps.

Le petit garçon : Alors tout ça, c’étaient des mensonges ! Je me suis battu, je suis resté là à veiller sur elle pour rien ? Parce que ce n’est que du sable ? Elle ne se réveillera pas ? Vous nous avez menti ? (Il semble perdu) J’aurais veillé sur elle, moi ! J’aurais été capable de faire plein de choses pour elle ! De lui tresser des bracelets, de tremper mes mains dans la vase et d’en mettre sur elle pour ne pas qu’elle devienne toute sèche et qu’elle parte en bouts. J’aurais veillé sur elle !

La petite fille ne dit rien, mais elle semble se ranger du côté du petit garçon, ses yeux se font compatissants pour lui, accusateurs pour l’homme.
L’homme les regarde tous les deux, gêné. Sentiment de culpabilité peint sur le visage. Il s’éloigne. Les deux enfants restent tendus, espérant qu’il fasse demi-tour, qu’il dise quelque chose. Il sort.



Septième tableau.


La petite fille : Qu’est-ce qu’on fait, mon capitaine ?

Le petit garçon : On fait rien. (Il donne des tas de coups de pieds dans la sculpture) Rien, rien, rien, rien, rien, rien, rien, RIEN.
 
La petite fille s’approche de lui, elle lui attrape le bras et l’empêche de détruire complètement la  sculpture. Mais il n’en reste plus grand-chose.

La petite fille : Arrête ! Mais arrête j’te dis !

Le petit garçon tente encore un coup de se dégager, pousse un gémissement et se laisse tomber à genoux en pleurnichant.

Le petit garçon : Il ne faut pas les croire. Ils disent toujours des mensonges. Quand maman est morte, ils l’ont mise dans une boîte, et la boîte, ils l’ont mise dans la terre. Ils disaient qu’il ne fallait pas s’inquiéter pour elle, qu’elle avait été forte, qu’elle saurait trouver le chemin, qu’elle sortirait de terre, qu’elle serait toujours là. Alors, moi, j’ai attendu, après l’école, je suis allé au cimetière et j’ai attendu, j’avais tellement peur qu’elle soit sortie de terre pendant la leçon de calcul, j’avais peur, j’ai attendu, même quand il a plu, je suis resté là devant la tombe, et puis ils m’ont emmené, loin, on a changé de ville, j’ai tenté de dire à papa qu’on ne pouvait pas la laisser toute seule, qu’elle serait triste de ne pas me voir, mais il n’a rien voulu savoir, on est venu ici. J’ai essayé de retrouver tout seul la route, je me suis perdu, j’ai eu peur, ce monsieur là, il m’a raccompagné chez moi. Il m’a montré la poupée de sable ici, il m’a dit qu’il fallait veiller sur elle, qu’elle m’aiderait. Je l’ai cru, et je l’ai vue, ça c’est vrai, ce n’est pas un mensonge, je l’ai vue la fille de sable !

La petite fille : Oui, moi aussi, je l’ai vue.

Le petit garçon : Mais elle est partie, elle ne reviendra pas. Et je sais que maman est partie aussi, pendant la leçon de calcul. Pourtant elle savait que je devais être en classe, elle le savait que la sortie ce n’était que dans une heure, elle le savait puisque c’est elle qui venait me chercher le midi ! Pourquoi elle a oublié l’heure ? Y a des mamans qui oublient leurs enfants… Jérémy, sa maman oubliait toujours de venir le chercher, alors il mangeait son goûter tout seul, il regardait les autres enfants partir avec leurs parents, et lui il restait tout seul sur la petite boule de pierre devant l’école, il regardait la route. Après c’est sa grand-mère qui est venue le chercher, elle venait toujours avec un pain au chocolat tout chaud. Mais moi, maman, elle ne m’a jamais oublié, elle était toujours là le midi et le soir, elle venait même en avance au cas où on sortirait plus tôt, parce qu’elle ne voulait pas me laisser tout seul sur la route comme Jérémy. Et ce jour-là, elle m’a oublié. La dalle était toute froide.

La petite fille : Alors qu’est-ce que tu vas faire ?

Il ne répond pas.
Elle attend une réponse, de plus en plus inquiète.
Finalement il se lève et sort.


La petite fille (criant) : T’as pas répondu ! Qu’est-ce que tu vas faire ?

Un temps.

Noir.



Huitième tableau.

Au bord de l’étang, l’homme est en train de parer la sculpture de sable de colliers et de bracelets. La petite fille entre sur scène. Elle va immédiatement voir ce qu’il fabrique.

La petite fille : Elle n’est pas partie alors ?

L’homme :
Si. On peut toujours faire semblant, se dire que non, tu verras, tout recommencera, mais ça, c’est des chansons, des niaiseries de faux poètes, elle est partie, petite, elle est partie. (Un temps) Mais c’est important de dire au revoir, de ranger ses affaires, de mettre en ordre, sinon on ne peut pas prendre un nouveau départ, il faut tout bien ranger, ça donne un goût d’achevé, d’accompli, c’est important ça, d’en finir. Sinon on traîne ça partout où l’on va, ça fatigue dans le sac, ça pèse, il ne faut pas s’encombrer quand on part en voyage, sinon on n’ira jamais bien loin. Alors, je vais la finir cette poupée de sable, regarde, elle est belle, elle est enfin finie, enfin parée. Il ne me reste plus aucun bijou chez moi, j’en ai fini avec ça. Elle est belle, n’est-ce pas ? Belle pour l’éternité. Elle est prête désormais.

Le petit garçon entre sur scène. Il rejoint l’homme et la petite fille.

Le petit garçon : Oh ! Tu l’as refaite ? Elle a des yeux… on dirait qu’ils  sourient. Elle est belle, captain.

L’homme : Oui et il est temps de mettre les voiles, moussaillon. Il est temps de larguer les amarres. Maintenant je suis prêt.

Le petit garçon : Vous aussi vous allez partir ?

L’homme : Oui. Mais je reviendrai, allons, ne sois pas triste, captain reviendra, mon grand. Je te le promets, mais j’ai trop attendu, il est temps que je fasse mon propre voyage. Je reviendrai.

Le petit garçon :
Et vous allez où, captain ?

L’homme : Là où la mer est allée vers le soleil.

Il sort, comme inspiré, vers la droite. La petite fille vient mettre sa main dans celle du petit garçon. Ils restent face au public,  leurs visages tournés l’un vers l’autre.

La petite fille  : Et maintenant on fait quoi ?

Noir.




« Modifié: 15 juin 2015 à 22:39:55 par ernya »
"Je crois qu'il est de mon devoir de laisser les gens en meilleur état que je ne les ai trouvés"
Kennit, Les Aventuriers de la Mer, Robin Hobb.

Verasoie

  • Invité
Re : Poupée de sable
« Réponse #1 le: 26 mars 2011 à 19:31:07 »
Le titre est cool !

Citer
il se place devant la forme glaireuse comme pour la protéger.

Tu voulais dire glaiseuse ?

Citer
C’est une vraie femme ! (Un temps) Elle a besoin d’aide, mais tu es trop stupide pour comprendre.

Le texte dont tu parles c'était pas Géante ?

Citer
La voix demande à la jeune fille de rentrer immédiatement, que le repas est en train de refroidir et qu’elle espère que la petite n’est pas encore allée jouer avec sa poupée près de l’étang.

C'est vrai que c'est étrange, enfin à moitié entre le texte et le théâtre (bizarre qu'on ait pas la réplique etc)

Citer
Elle sait que c’était dangereux de venir la sauver.

Ou bien Ange des marais noirs, ou bien l'épisode 18 de Galaxy Express (ne fais pas attention je réfléchis tout haut de quelle histoire tu parles au début xD)

Citer
ça t’occuperait au lieu d’aller muser – tiens, voilà ce foutu mot que je cherchais pour les mots croisés, muser

 :coeur:

J'aime beaucoup le monologue du vieux.

Citer
La petite fille : C’est ça ! Dégage ! Sale pourriture communiste !

Y'a du mazout dans l'étang ? :mrgreen:

Citer
On sent une odeur de nourriture très forte. Puis une voix de mère.

J'adore le concept des odeurs dans le public !

Citer
même si j’aurais sûrement élevé un peu la voix - j’ai le sud qui remonte de temps en temps -

<3 (mais majuscule à Sud non ?)

Citer
Mais je ne ferai pas l’erreur de saturer sa boîte vocale, je ne ferai plus cette erreur.

bof je trouve ça moins spontané que le reste

Citer
d’écouter sa voix si laconique, si différente, qui égrène ce message insipide des répondeurs…

pareil pour les "si"

Citer
La petite fille : O capitaine, mon capitaine !

OH CAPTAIN MY CAPTAIN

Citer
Il semble perdu, révélation fatale : les poupées de sables n’existent pas.

J'aime pas cette didascalie :mrgreen:
(En plus chaque fois qu'on dit ça y'a une poupée qui meurt è_é)

Citer
Rien, rien, rien, rien, rien, rien, rien, RIEN.

(J'imagine trop. "Bon un deuxième. Oh, si j'en mets trois ça colle... allez, quatre, cinq, huhu ça fait des mots, six, merde si j'en mets un de plus ça va vraiment faire comme si j'avais fait après, bon un septième et c'est le dernier. HUIT haha je sors")

Citer
Quand maman est morte, ils l’ont mise dans une boîte,

ET ON VA VOIRRRR CE QUI SORRRRT DE CETTE BOÎTE
(Si t'avais pas précisé avant "y'a des références" ça n'aurait pas cassé l'effet, j'suis même pas sûre que t'aies fait exprès d'ailleurs xD)


Moi j'aime bien l'histoire (je dois bien aimer la boue parce que ça m'a fait penser à plusieurs trucs que j'avais lus ou vus et que j'aimais bien xD). Surtout le personnage de l'homme, et surtout quand les personnages ont des tirades et racontent leur vie en fait (genre quand le petit garçon parle de sa mère). C'est mélancolique sans être trop noir (les "captain !" sont trop choupis mdr). Ce qui me dérange un peu c'est la longueur des didascalies, y'a des moments où j'aurais préféré entendre parler les personnages que lire (et par extension voir) leurs actions. La fin ne tombe pas à plat (juste la dernière phrase que j'aime pas trop, si c'était un des deux qui demandait à l'autre ça passerait mieux que pense) et c'est loin d'être le texte imbuvable que tu promettais ^ ^

Hors ligne Ambriel

  • Palimpseste Astral
  • Messages: 3 487
Re : Poupée de sable
« Réponse #2 le: 26 mars 2011 à 19:53:07 »
Citer
Le titre est cool !
+1 !

Moi aussi j'ai aimé !
J'ai pas tout à fait tout compris de l'histoire de la poupée de sable qu'on doit aider, mais j'aime bien l'ambiance, les monologues, ahem, les dialogues  :mrgreen:. Enfin bref, je sais encore moins m'exprimer ce soir que d'habitude.

Citer
si c'était un des deux qui demandait à l'autre ça passerait mieux que pense)
+1 ! D'ailleurs j'avais cru lire que c'était la petite fille qui avait demandé au petit garçon, la remarque de Vera m'a fait relire et j'aime pas trop non plus, je trouve que ça fait bizarre.

Ahem, je vais pas faire de relevé détaillé, désolée, mais en tout cas voilà, j'ai bien aimé.  :huhu:
Mais les copains suivaient le sapin le coeur serré
En rigolant, pour faire semblant de ne pas pleurer
Et dans nos cœurs pauvre joueur d'accordéon
Il fait ma foi beaucoup moins froid qu'au Panthéon

- Georges Brassens -

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Re : Poupée de sable
« Réponse #3 le: 26 mars 2011 à 20:50:48 »
Vera :


Citer
Le titre est cool !
Ah bon ? je savais pas quoi mettre et je trouvais ça un peu trop niais. Tant mieux si ça passe !
Citer
il se place devant la forme glaireuse comme pour la protéger.

Tu voulais dire glaiseuse ?
Je sais pas. Enfin oui, pour l’idée de glaise, mais « glaiseuse »… je sais pas, j’ai hésité.

Citer

Citation
La voix demande à la jeune fille de rentrer immédiatement, que le repas est en train de refroidir et qu’elle espère que la petite n’est pas encore allée jouer avec sa poupée près de l’étang.

C'est vrai que c'est étrange, enfin à moitié entre le texte et le théâtre (bizarre qu'on ait pas la réplique etc)
Oui, c’est vrai. Je pourrais mettre une voix en réplique oui. J’attends de voir avec les autres, mais je suis d’acc sur le principe^^

Citer
Citation
La petite fille : C’est ça ! Dégage ! Sale pourriture communiste !

Y'a du mazout dans l'étang ? 
Bravo, tu as trouvé une des références !

Citer
Citation
On sent une odeur de nourriture très forte. Puis une voix de mère.

J'adore le concept des odeurs dans le public !
Ouais, hein ? :)

Citer
même si j’aurais sûrement élevé un peu la voix - j’ai le sud qui remonte de temps en temps -

<3 (mais majuscule à Sud non ?)
Je sais pas, on va dire que oui.

Citer
Citation
d’écouter sa voix si laconique, si différente, qui égrène ce message insipide des répondeurs…

pareil pour les "si"
ok, je vais les virer, ceux-là, la boîte vocale, je peux pas trop.

Citer
Citation
La petite fille : O capitaine, mon capitaine !

OH CAPTAIN MY CAPTAIN
2e référence^^ (j’ai revu la moitié du film y’a deux jours^^)

Citer
Il semble perdu, révélation fatale : les poupées de sables n’existent pas.

J'aime pas cette didascalie 
(En plus chaque fois qu'on dit ça y'a une poupée qui meurt è_é)
Lol, c’est vrai que c’est pas très objectif comme phrase, donc ça colle pas trop à une didascalie. Je vais l’enlever.

Citer
Citation
Rien, rien, rien, rien, rien, rien, rien, RIEN.

(J'imagine trop. "Bon un deuxième. Oh, si j'en mets trois ça colle... allez, quatre, cinq, huhu ça fait des mots, six, merde si j'en mets un de plus ça va vraiment faire comme si j'avais fait après, bon un septième et c'est le dernier. HUIT haha je sors")
Je te jure que je les ai même pas comptés, XD. C’est plus une pseudo-référence à Enoriel^^

Citer
Citation
Quand maman est morte, ils l’ont mise dans une boîte,

ET ON VA VOIRRRR CE QUI SORRRRT DE CETTE BOÎTE
(Si t'avais pas précisé avant "y'a des références" ça n'aurait pas cassé l'effet, j'suis même pas sûre que t'aies fait exprès d'ailleurs xD)
MDR, non, non, Vera, c’est pas comique là…

Citer
Surtout le personnage de l'homme, et surtout quand les personnages ont des tirades et racontent leur vie en fait (genre quand le petit garçon parle de sa mère).
Cool parce que c’est (le peu) que j’aime bien dans ce texte

Citer
La fin ne tombe pas à plat (juste la dernière phrase que j'aime pas trop, si c'était un des deux qui demandait à l'autre ça passerait mieux que pense)
J’ai hésité. Au début ça se finissait avec la troisième référence (tu peux la trouver TOI qui as vu ce film), enfin la dernière réplique de l’homme.


ambriel :

Citer
J'ai pas tout à fait tout compris de l'histoire de la poupée de sable qu'on doit aider,
C’est pas très explicite, disons que l’homme compense en s’occupant à faire des poupées de sable et que le petit garçon s’invente une histoire

Citer
si c'était un des deux qui demandait à l'autre ça passerait mieux que pense)
+1 ! D'ailleurs j'avais cru lire que c'était la petite fille qui avait demandé au petit garçon, la remarque de Vera m'a fait relire et j'aime pas trop non plus, je trouve que ça fait bizarre.
Ok, bon, je vais opter pour ta proposition alors^^.

Merci beaucoup à toutes les deux ! c’est cool que vous aimiez^^
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Re : Poupée de sable
« Réponse #4 le: 26 mars 2011 à 22:39:18 »
J'ai bien aimé  :) et j'ai pas du tout trouvé ca niais ! L'atmosphère et les personnages (surtout l'homme dont les tirades sont très reussies) sont très bien et à part la fin je trouve que le reste du texte se tient bien et progresse bien mais il y a quand même une ou deux choses qui m'ont génées :

"Elle sait que c’était dangereux de venir la sauver."  --> je comprends pas le passage à la troisième personne ...

"C’est ça ! Dégage ! Sale pourriture communiste !"  --> manifestement j'ai manqué la référence ... mais du coup pour moi ca sort de nul part et
                                                                                                             c'est très étrange dans la bouche de la petite fille

Enfin, je n'aime pas trop la fin, je trouve que ca va trop vite dans un sens, y a pas la tension qu'on trouve dans le premier dialogue entre le gracon et l'homme ... et puis je l'imagine mal "comme inspiré" ... ca ne me plait pas peut être  parce que c'est une manière un peu pase partout de résoudre son problème, l'homme perd un peu de contenance je trouve.
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Re : Poupée de sable
« Réponse #5 le: 26 mars 2011 à 23:31:23 »


Citer
"Elle sait que c’était dangereux de venir la sauver."  --> je comprends pas le passage à la troisième personne ...
Elle parle de sa poupée^^

Citer
"C’est ça ! Dégage ! Sale pourriture communiste !"  -->
C’est dans le film « La Cité de la peur »^^ Quant à la pertinence douteuse de la réplique pour une enfant, j’arguerai le fait que quand on est petit on répète ce qu’on entend sans vraiment le comprendre (personnellement, je gueulais dans la cour de maternelle des slogans des manifs contre les réformes de Juppé, je trouvais ça drôle)

Citer
Enfin, je n'aime pas trop la fin, je trouve que ca va trop vite dans un sens, y a pas la tension qu'on trouve dans le premier dialogue entre le gracon et l'homme ... et puis je l'imagine mal "comme inspiré" ... ca ne me plait pas peut être  parce que c'est une manière un peu pase partout de résoudre son problème, l'homme perd un peu de contenance je trouve.
Je suis assez d’acc que la fin est pas tip top, un peu facile. « Inspiré » c’est à cause de la ref à Rimb’.


Merci !
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Re : Poupée de sable
« Réponse #6 le: 27 mars 2011 à 18:36:38 »
J'ai particulièrement apprécié les tirades de l'homme et les trouvailles (comme l'odeur, les didascalies qui remplacent les dialogues, le fait que tu foutes un étang sur une scène xD). Comme Caliban la fin me paraît un peu précipitée. Les parents sont assez clichés. L'ambiance est bien faite mais je l'aime pas :mrgreen: mais tout ce qui est marais/étang/eau stagnante beurk ça me met mal à l'aise. Sinon ça reste des éléments classiques chez toi (sable, poupée...) mais la présence de l'adulte/poète apporte vraiment quelque chose en plus. Vouala.


Quelques détails :

Citer
Sinon, je me suis inspirée d’une vieille histoire de quand j’étais toute petite
que tu avais lue ou écrite ? C'est zarbi quand même xD

Citer
Elle s’approche lentement comme si elle craignait que la forme au sol soit un gros chien.
j'aime bien cette didascalie

Citer
Expression indéterminée.
euh, ça veut dire quoi ?

Citer
prêt à découper sauvagement sa part de rôti de bœuf.
cool

Citer
Il sait jouer de la flûte.
pas compris, elle parle du gamin de la pièce ? quel rapport avec une flûte ?

Citer
Un homme s’approche. Il est habillé comme un chasseur, le fusil et le chien en moins.
encore une fois, cool la didascalie

Citer
donnez-moi des cuillérées d’huile de foie de morue en achetant une grosse malle
c'est une expression, acheter une grosse malle?? parce que le "en achetant" je trouve que ça fait bizarre, c'est trop ponctuel

 
Citer
Dans ce trou.
je comprends pas, un trou au bord de l'étang ?! genre trésor caché ? c'est bizarre

Citer
C’est ça ! Dégage ! Sale pourriture communiste !
j'ai beau adorer la cité de la peur, la référence à mon sens fait tache xD

Citer
Il y a des gens si bizarres qui marchent la nuit le long de cet étang…
i fé peur

Citer
Elle devait être belle avant. Quand on est jeune, on est toujours beau, on illumine partout où on passe. (Il sort la lettre de sa poche.) Mais on est méchant quand on est jeune.
je mets pas toute la tirade, mais c'est juste pour dire que c'est ma préférée du texte^^

Citer
pour le moment, je me contente d’écouter sa voix, laconique, différente, qui égrène ce message insipide des répondeurs…
ça fait + narratif que théâtral quand même

Citer
Je sais me défendre, j’ai des griffes.
lol

Citer
La petite fille : O capitaine, mon capitaine !
Ok, j'ai pas la référence. Du coup, ça fait un peu plouf, le "o" me semble pas des masses naturel


Citer
j’avais tellement peur qu’elle soit sortie de terre pendant la leçon de calcul
ow :(

Citer
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Re : Poupée de sable
« Réponse #7 le: 27 mars 2011 à 19:21:29 »
Citer
Les parents sont assez clichés.
Je les ai pas voulus originaux d’un autre côté. ::) Mais ce tableau sert à rien, à la réflexion.

Citer
Sinon, je me suis inspirée d’une vieille histoire de quand j’étais toute petite
que tu avais lue ou écrite ? C'est zarbi quand même xD
j’écrivais pas petite. :huhu:
 Lue. Mais c’était il y a vraiment longtemps et c’est pas du tout comme la pièce, je me souviens juste que y’avait une fille de sable qu’il fallait aider. Mon père s’en souvient pas. Le mystère restera donc entier. :'(

Citer
Citation
Expression indéterminée.
euh, ça veut dire quoi ?
ça veut dire qu’on peut pas savoir ce qu’elle pense.

Citer
Il sait jouer de la flûte.
pas compris, elle parle du gamin de la pièce ? quel rapport avec une flûte ?
oui, mais elle invente. Elle est douée pour ça. Ou alors elle l’a déjà vu jouer de la flûte (à un moment antérieur à la pièce).
Citer

donnez-moi des cuillérées d’huile de foie de morue en achetant une grosse malle
c'est une expression, acheter une grosse malle?? parce que le "en achetant" je trouve que ça fait bizarre, c'est trop ponctuel
euh non c’est pas une expression… je pige pas trop le problème à vrai dire… ah si peut-être, parce que je place une idée abstraite et une idée concrète

(à la réflexion, tu as raison pour le moment plus narratif, je vais changer)
 
Citer
Dans ce trou.
je comprends pas, un trou au bord de l'étang ?! genre trésor caché ? c'est bizarre
ouais, un trou, c’est possible d’avoir des trous, non ? il suffit qu’une pierre ait été retiré, qu’un chien ou quelqu’un ait creusé…


Citer
La petite fille : O capitaine, mon capitaine !
Ok, j'ai pas la référence. Du coup, ça fait un peu plouf, le "o" me semble pas des masses naturel
A la base c’est un poème de Whitman, je crois. C’est une référence au film « Le cercle des poètes disparus »^^


Citer
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scenic error
je vais ajouter « visages »^^

Ok, bon ben si le personnage de l’homme plaît, c’est déjà ça^^. Je pensais qu’il allait faire vachement déjà-vu.
Merci !
« Modifié: 27 mars 2011 à 19:34:42 par ernya »
"Je crois qu'il est de mon devoir de laisser les gens en meilleur état que je ne les ai trouvés"
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Re : Poupée de sable
« Réponse #8 le: 28 mars 2011 à 11:34:27 »
Citer
Un banc de sable. Un étang. Un petit garçon, vu de dos, gratouille quelque chose dans la glaise. Il s’active, il a l’air d’avoir chaud, à un moment il repousse ses cheveux en arrière. On voit de loin une forme, juste à ses pieds. Il semble content de lui.
Une lumière vient mettre en évidence une petite fille. Elle tient une poupée dans ses bras et elle regarde depuis un certain moment le garçon. Elle hésite quelques instants et décide finalement de le rejoindre. Elle s’approche lentement comme si elle craignait que la forme au sol soit un gros chien.
Le petit garçon ne l’entend qu’à la dernière minute et, en se retournant, il se place devant la forme glaireuse comme pour la protéger.
Je suis pas calée en théâtre (surtout récent), mais j'ai trouvé que ça faisait un peu trop récit pour une indication scénique. Comment dire ? Je pense bien que l'actrice peut rendre ces impressions-là, mais ça interprête trop je trouve. Par exemple le "comme si elle craignait que la forme au sol soit un gros chien" : elle pourra jouer l'inquiétude, la prudence, mais le spectateur ne pourra pas savoir qu'elle s'imagine que c'est un gros chien. Non ?
Enfin, c'est juste un avis...  Je m'y connais pas vraiment.

Citer
Le garçon jette un vague coup d’œil à la poupée, ce n’est qu’un jouet de fille.
Idem.
Mais bon, ça donne son ton au texte, c'est sûr... seulement je trouve que ça fait moyennement théâtre.

Citer
La voix demande à la jeune fille de rentrer immédiatement, que le repas est en train de refroidir et qu’elle espère que la petite n’est pas encore allée jouer avec sa poupée près de l’étang.
Dans ce cas, faudrait le mettre en réplique, non ? Si la pièce devait être jouée, il faudrait que les acteurs sachent quoi dire...

Citer
ça t’occuperait au lieu d’aller muser – tiens, voilà ce foutu mot que je cherchais pour les mots croisés, muser – près de cet étang.
Je chipote, mais c'est que quand je lis du théâtre, je m'imagine la scène jouée dans un théâtre (pas près d'un vrai étang ou dans une vraie maison...) Du coup, quand je lis cette réplique, je me dis que si je l'entendais, une fois arrivée à "près de cet étang", je me demanderais à quel bout de phrase ça se rattache. A l'écrit, ces incises ça passe bien, mais à l'oral, une phrase comme ça tu la dis pas, ou tu te perds dedans si tu l'entends. Non ?

Citer
Il est habillé comme un chasseur, le fusil et le chien en moins.
Dans ce cas j'avoue que j'ai du mal à visualiser, vu que c'est un peu les deux indices qui clament "chasseur ! chasseur !". (Je veux dire : si on me dit pas (dans le texte) que c'est un chasseur, sans ces deux éléments je sais pas si je le reconnaitrais comme chasseur, visuellement...)

Citer
Sale pourriture communiste !
???

Citer
Et puis j’habite à côté.

L’homme : Ah… je vois. C’est donc toi qui habites dans cette petite maison là-bas. Je me suis toujours demandé qui pouvait y habiter.
ça fait trois fois "habiter"

Citer
Quand on est jeune, on est toujours beau, on illumine partout où on passe. (Il sort la lettre de sa poche.) Mais on est méchant quand on est jeune. On pense qu’on a tous les droits parce que l’on a toute la vie devant soi.
Lol, ça fait très Peter Pan cette réflexion (et j'aime pas cette moralité dans Peter Pan xD). Oui, ceci était un commentaire sans la moindre espèce d'intérêt  :-¬? Désolée. Je continue à lire.

Citer
On sent une odeur de nourriture très forte.
ça ça risque d'être dur à rendre, dans un théâtre ! A la rigueur, le faire dire par un des personnages ?

Citer
- j’ai le Sud qui remonte de temps en temps -
J'ai pas compris



Bon, je m'y connais pas trop en théâtre, hein, donc comme en poésie, avis à prendre avec des pincettes.
J'ai trouvé que le texte était plus fait pour être lu que joué, la plupart du temps... (trop de détails (par exemple le fait de manger des petits pois... Je suis pas sûre qu'au dernier rang un spectateur puisse déterminer ce qu'il y a dans son assiette. Ou le fait que la petite fille jette du sable au visage du garçon... à moins de jouer vraiment près d'un étang ou de recouvrir la scène de sable, ça risque d'être dur à rendre !), et trop d'inteprétation dans les indications scéniques) Mais bon, après c'est peut-être juste un genre de théâtre que je connais pas.
A part ça, pour le contenu, j'ai pas trop compris l'histoire de la poupée de sable - c'est dommage, ça donnait une note mystérieuse qui sous-tentait tout le dialogue.
Sinon j'ai trouvé l'ambiance bien campée, la réplique du petit garçon sur sa mère était touchante, et le caractère des deux enfants est bien rendu (les chamailleries, tout ça). Certains trucs m'ont fait penser à Peter Pan (la remarque sur les enfants qui sont égoïstes, le fait de se faire appeler "captain", l'impression que sa maman l'a oublié), mais dans un autre ton. Je me suis juste demandé si c'était fait exprès.
Voilà, un texte d'ambiance que j'ai pas du tout trouvé nul, si ça peut te rassurer !
« Modifié: 28 mars 2011 à 11:40:55 par Milora »
Il ne faut jamais remettre à demain ce que tu peux faire après-demain.

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Re : Poupée de sable
« Réponse #9 le: 28 mars 2011 à 12:37:11 »
Citer
Je suis pas calée en théâtre (surtout récent), mais j'ai trouvé que ça faisait un peu trop récit pour une indication scénique. Comment dire ? Je pense bien que l'actrice peut rendre ces impressions-là, mais ça interprête trop je trouve. Par exemple le "comme si elle craignait que la forme au sol soit un gros chien" : elle pourra jouer l'inquiétude, la prudence, mais le spectateur ne pourra pas savoir qu'elle s'imagine que c'est un gros chien. Non ?
Enfin, c'est juste un avis...  Je m'y connais pas vraiment.
Oui c’est bien pour ça que je disais que c’était plus un texte mis sous forme théâtrale qu’autre chose. Mais c’est aussi pour donner des indications à la comédienne.

Citer
Le garçon jette un vague coup d’œil à la poupée, ce n’est qu’un jouet de fille.
Idem.
Mais bon, ça donne son ton au texte, c'est sûr... seulement je trouve que ça fait moyennement théâtre.
D’un autre côté, c’est aussi en ça que j’essayai de me démarquer un peu, enfin que j’essayai de faire un truc original. Ca marche peut-être pas ceci dit. Je vais créer le narrateur de théâtre. Voilà. Bim. Qu’Anne Ubersfeld et les autres aillent réviser leurs copies.

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La voix demande à la jeune fille de rentrer immédiatement, que le repas est en train de refroidir et qu’elle espère que la petite n’est pas encore allée jouer avec sa poupée près de l’étang.
Dans ce cas, faudrait le mettre en réplique, non ? Si la pièce devait être jouée, il faudrait que les acteurs sachent quoi dire...
Ben ils sauront quoi dire, XD. Ca sera ça à quelque chose près. Mais si ça embête tout le monde, je peux mettre « Une voix : Rentre immédiatement » etc. Je crois l’avoir déjà vu faire dans une pièce en plus, enfin à vérifier, je délire peut-être aussi.

Citer
Citation
ça t’occuperait au lieu d’aller muser – tiens, voilà ce foutu mot que je cherchais pour les mots croisés, muser – près de cet étang.
Je chipote, mais c'est que quand je lis du théâtre, je m'imagine la scène jouée dans un théâtre (pas près d'un vrai étang ou dans une vraie maison...) Du coup, quand je lis cette réplique, je me dis que si je l'entendais, une fois arrivée à "près de cet étang", je me demanderais à quel bout de phrase ça se rattache. A l'écrit, ces incises ça passe bien, mais à l'oral, une phrase comme ça tu la dis pas, ou tu te perds dedans si tu l'entends. Non ?
Ben on se perd souvent dans nos phrases à l’oral. Parfois, tu veux ajouter des détails, genre «  Ouais et donc là la meuf se ramène… au fait, Melo, tu m’as pas ramené mon verre… elle se ramène et… » et je trouvais que les tirets permettaient justement de montrer ce décrochage^^

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Il est habillé comme un chasseur, le fusil et le chien en moins.
Dans ce cas j'avoue que j'ai du mal à visualiser, vu que c'est un peu les deux indices qui clament "chasseur ! chasseur !". (Je veux dire : si on me dit pas (dans le texte) que c'est un chasseur, sans ces deux éléments je sais pas si je le reconnaitrais comme chasseur, visuellement...)
Je savais pas comment décrire une tenue de chasseur. Dans ma tête je visualise un costume marron-vert, des bottes, un chapeau…
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Et puis j’habite à côté.

L’homme : Ah… je vois. C’est donc toi qui habites dans cette petite maison là-bas. Je me suis toujours demandé qui pouvait y habiter.
ça fait trois fois "habiter"
on est à l’oral. Fuck les répétitions. Je peux mettre « je me suis toujours demandé qui logeait là » si tu veux. Mais je trouverais ça moins naturel. Enfin, moi je dirais pas naturellement le verbe « loger ».

Citer
Citation
On sent une odeur de nourriture très forte.
ça ça risque d'être dur à rendre, dans un théâtre ! A la rigueur, le faire dire par un des personnages ?
nan l’intérêt, c’est qu’on SENTE. J’invente un nouveau théâtre.
(suffit de faire un poulet basquaise en coulisses, c’est pas si impossible que ça :P).

Citer
Citation
- j’ai le Sud qui remonte de temps en temps -
J'ai pas compris
les gens du Sud (selon les clichés) parlent fort et s’énervent plus vite. Donc voilà, de temps en temps, ses origines sudistes remontent. Comme les accents

Citer
J'ai trouvé que le texte était plus fait pour être lu que joué, la plupart du temps...
Mouhahaha tu as cerné mon plan diabolique pour que vous refusiez de jouer cette pièce. D’où l’étang. Nan, je plaisante, je voulais faire un texte à partir d’un étang. Et c’est sûr que c’est sûrement plus fait pour être lu.

Citer
(trop de détails (par exemple le fait de manger des petits pois... Je suis pas sûre qu'au dernier rang un spectateur puisse déterminer ce qu'il y a dans son assiette. Ou le fait que la petite fille jette du sable au visage du garçon... à moins de jouer vraiment près d'un étang ou de recouvrir la scène de sable, ça risque d'être dur à rendre !)
Oui il faut du sable et oui il faut des petits pois ! Mais les lentilles aussi ça peut le faire, à la limite. Et ce sera du théâtre de proximité. Des spectateurs en arc de cercle sur trois rangées maxi (je suis déjà allée à une pièce  où on était assis comme ça, c’était un truc de Gogol et c’était génial).

Citer
Mais bon, après c'est peut-être juste un genre de théâtre que je connais pas.
Je crois pas m’y connaître énormément au théâtre. Mais j’ai vu des mises en scène excellentes où ils lésinaient pas sur les moyens (j’ai pas encore vu d’étang ceci dit, mdr) et où ils osaient des trucs du genre.  Mais je me suis peut-être un peu trop emballée.

Citer
le caractère des deux enfants est bien rendu (les chamailleries, tout ça).
Cool ! Je ne désespère pas, je ferai des enfants cohérents. Là, a priori, la gamine réfléchit comme une gamine. Lo’ ?

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Certains trucs m'ont fait penser à Peter Pan (la remarque sur les enfants qui sont égoïstes, le fait de se faire appeler "captain", l'impression que sa maman l'a oublié), mais dans un autre ton. Je me suis juste demandé si c'était fait exprès.
Pas du tout. Enfin, j’ai du tout pensé à Peter Pan pour ce texte. Mais pourquoi pas en effet !

Merci  beaucoup ! ^^
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Re : Poupée de sable
« Réponse #10 le: 28 mars 2011 à 18:46:46 »
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Et puis j’habite à côté.

L’homme : Ah… je vois. C’est donc toi qui habites dans cette petite maison là-bas. Je me suis toujours demandé qui pouvait y habiter.
ça fait trois fois "habiter"
on est à l’oral. Fuck les répétitions. Je peux mettre « je me suis toujours demandé qui logeait là » si tu veux. Mais je trouverais ça moins naturel. Enfin, moi je dirais pas naturellement le verbe « loger ».
Hm. Je suis pas convaincue. A ce compte-là, on dirait la même chose pour un dialogue de livre - et pourtant là, on tique sur les répétitions.
Et pour loger, tu peux dire ça autrement. Je sais pas, moi "c'est donc toi qui vis dans cette petite maison là-bas. Je me suis toujours demandé qui c'était". Ou autres. Je veux dire que c'est pas un duel répétition VS pas naturel :mrgreen:


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ça t’occuperait au lieu d’aller muser – tiens, voilà ce foutu mot que je cherchais pour les mots croisés, muser – près de cet étang.
Je chipote, mais c'est que quand je lis du théâtre, je m'imagine la scène jouée dans un théâtre (pas près d'un vrai étang ou dans une vraie maison...) Du coup, quand je lis cette réplique, je me dis que si je l'entendais, une fois arrivée à "près de cet étang", je me demanderais à quel bout de phrase ça se rattache. A l'écrit, ces incises ça passe bien, mais à l'oral, une phrase comme ça tu la dis pas, ou tu te perds dedans si tu l'entends. Non ?
Ben on se perd souvent dans nos phrases à l’oral. Parfois, tu veux ajouter des détails, genre «  Ouais et donc là la meuf se ramène… au fait, Melo, tu m’as pas ramené mon verre… elle se ramène et… » et je trouvais que les tirets permettaient justement de montrer ce décrochage^^
Justement, à l'oral tu reprends un bout de la phrase d'avant. Tu dis pas : "l'autre jour j'ai lu... et d'ailleurs j'ai bien aimé, même si je suis pas fan de ce genre de bouquins d'habitude, mais bon, il ne faut jamais dire jamais... Au Bonheur des dames". Tu vas plutôt dire "l'autre jour j'ai lu... (bla blabla)... ouais, donc je disais que j'ai lu Au Bonheur des dames". Non ?
Là c'est pareil pour ta phrase.
AMHA.
Mais bien sûr, tu fais ce que tu veux !  ;)
« Modifié: 28 mars 2011 à 18:49:51 par Milora »
Il ne faut jamais remettre à demain ce que tu peux faire après-demain.

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Re : Poupée de sable
« Réponse #11 le: 28 mars 2011 à 19:41:25 »
Ok (je suis toujours plus conciliante après, mdr).

Donc si je mets

1/ ça t'occuperait au lieu d'aller muser - tiens, voilà ce foutu mot que je cherchais pour les mots croisés, muser - au lieu d'aller muser près de cet étang.

2/
Et puis j’habite à côté.

L’homme : Ah… je vois. C’est donc toi qui habites dans cette petite maison là-bas. Je me suis toujours demandé qui pouvait y vivre.


c'est mieux ?^^
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Re : [Théâtre]Poupée de sable
« Réponse #12 le: 18 mai 2011 à 11:28:59 »
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sa maman oubliait toujours de venir le chercher, alors il mangeait son goûter tout seul, ils regardaient les autres enfants
il regardait, non? ???

J'ai bien aimé. :D Les didascalies romancées m'ont fait sourire et si on peut pas rendre les impressions profondes des personnages sans faire d'aparté (genre pour la fillette qui croit voir une forme de chien) je pense que c'est réalisable sur une scène d'imager un étang ou de lancer du sable.

Le chasseur poète ajoute vraiment une dimension à l'histoire, davantage que les deux enfants ou même l'histoire de la poupée de sable, c'est peut-être dommage mais je ne sais pas trop quoi en penser.

*Kathya, qui commente pas mieux le théâtre que la poésie x'D*
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Re : [Théâtre]Poupée de sable
« Réponse #13 le: 11 juin 2011 à 19:12:45 »
Ah je suis contente si t'aimes bien les didascalies romancées ! D'autant plus que j'y tiens, même si je reconnais qu'elles ne se justifient peut-être pas toutes.

Quant à l'histoire de la poupée de sable, le problème, c'est que j'ai hésité entre deux visions : une vision réaliste (c'est l'homme qui modèle la poupée de sable et lorsque les enfants disent l'avoir aperçue, c'est leur imagination qui leur joue des tours) et une vision surréaliste (la poupée de sable s'anime vraiment). Du coup, ça doit en effet bloquer un peu.

Sinon je suis vraiment contente que le personnage du poète-chasseur plaise  :)


Merci, Kathya !
« Modifié: 11 juin 2011 à 19:16:34 par ernya »
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Re : [Théâtre]Poupée de sable
« Réponse #14 le: 03 octobre 2011 à 12:28:46 »
Et zou o/

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Le petit garçon ne l’entend qu’à la dernière minute et, en se retournant, il se place devant la forme glaireuse comme pour la protéger.
hm glaiseuse plutôt

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ça t’occuperait au lieu d’aller muser – tiens, voilà ce foutu mot que je cherchais pour les mots croisés, muser – près de cet étang.
bof (la remarque entre tirets ne sonne pas naturelle je trouve, et le verbe a un peu l’air d’être là parce que « oh il me plait je vais le recaser quelque part » alors que je trouve que ça ne correspond ni à la situation ni au vocabulaire du père)

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Oui, ménagez-moi comme un pauvre vieillard souffreteux, donnez-moi des cuillérées d’huile de foie de morue en achetant une grosse malle, en laissant traîner des cartes américaines, en découchant plusieurs nuits de suite, tout doucement, pour ne pas me brusquer, je suis un vieux chien après tout - les poètes sont des chiens –
y a une référence ?

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Le petit garçon (qui la pousse durement en arrière, elle tombe les fesses par terre) : Mais va-t-en !
la didascalie a un problème de syntaxe. « …en arrière et la fait tomber… » ?

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La petite fille : C’est ça ! Dégage ! Sale pourriture communiste !
heu.

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elle aura déjà prévu à partir de combien de temps elle feindra un problème de crédit pour ne pas que je sente une brisure dans sa voix, mais moi, moi, je n’aurais pas préparé mon texte
aurai

Je crois que j’ai préféré le premier tableau, je l’ai trouvé mieux rédigé, ou plus dense, je sais pas. Après, de temps en temps, surtout dans les répliques de l’homme, je trouvais ça un peu… pas larmoyant, mais mélancolie-premier-prix. Je sais pas comment dire. Un peu comme dans le texte de BT avec les chatons. Enfin c’est pas très important. Globalement j’ai trouvé ça sympa (surtout le tout début en fait ; ensuite ça s’essouffle un peu), et c’est rigolo de lire des pièces de théâtre.
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