Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

28 avril 2024 à 06:47:50
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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes mi-longs » L'aller retour !(explicite/violence/sex)!

Auteur Sujet: L'aller retour !(explicite/violence/sex)!  (Lu 476 fois)

Hors ligne Safrande

  • Troubadour
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L'aller retour !(explicite/violence/sex)!
« le: 24 mars 2024 à 22:27:18 »
Salut tout le monde !
Pour vous présenter un peu le bordel, il s'agit du premier texte d'un livre (une espèce de journal plutôt) plus grand et fragmentaire autour du même univers, du même personnage. Ce texte étant l'ouverture, l'exposé de plein de thématiques qu'on retrouvera tout au long de l'ouvrage, j'ai besoin de vos retours pour savoir en gros ce que vous avez saisi de la situation concrète du perso, et au contraire ce qui vous échappe - il y a des choses qui sont naturellement insaisissables, puisque je ne dévoile pas tout dans le premier texte, mais je veux m'assurer que ce soit les bonnes ^ ^
Et globalement si vous avez des remarques précises/concrètes pour améliorer la compréhension/la clarté du texte j'suis preneur. Les fautes ça va sans dire - vous allez être servis  ;D

Bonne lecture !

L'épigraphe du livre sera une phrase de notre ancien camarade Keanu/Forêt

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« Modifié: 10 avril 2024 à 23:44:25 par Safrande »
Il regardait le verre non à sa portée d'une façon de reproche.

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Re : L'aller retour !(explicite/violence/sex)!
« Réponse #1 le: 29 mars 2024 à 19:45:43 »
Bonjour Safrande,

Je te fais un retour sur le début seulement, pour le moment (me suis arrêtée au cimetière).

Ce qui me plaît, c'est l'expérimentation dans ton écriture, que je découvre (cela me rappelle cependant beaucoup la vidéo que tu avais postée).
Mais comme toute expérimentation, ce qu'elle gagne à oser, elle peut le perdre en compréhensibilité.
Je ne vais pas m'avancer sur l'histoire pour l'instant - dans l'attente de lire l'entièreté, mais avant cela il y a des choix que j'aimerais interroger.
La ponctuation, principalement.
Je la trouve étonnante, imprévisible et je n'en comprends pas la logique.
Je ne doute pas qu'il y a cependant une recherche consciencieuse la concernant ; et je serais vraiment curieuse de te lire à ce sujet.

Ce que j'apprécie, ce sont les fulgurances poétiques dans le texte, l'approche rugueuse de l'écriture très portée sur le sensitif. J'apprécie aussi le déroulé associatif qui restitue bien à mon sens, les impressions que peuvent déposer en nous la mémoire, et notamment la mémoire de l'enfance.
Mais,
je trouve qu'il y a parfois une tendance à complexifier plus que nécessaire le discours. Là aussi, cela me poste question. Je me demande ce que tu veux produire comme effet sur le lecteur et ce qui motive ton geste narratif. Je crois que lorsqu'on expérimente ainsi, on le fait pour une raison, ce n'est pas par hasard que l'on tord la langue, que l'on propose un système complexe et original d'imbrications.

Hors ligne Safrande

  • Troubadour
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Re : L'aller retour !(explicite/violence/sex)!
« Réponse #2 le: 29 mars 2024 à 22:49:46 »
Salut Beglous, merci beaucoup pour ton retour  ;D

Pour ce qui est de la ponctuation, son imprévisibilité est sans doute dû à mon goût pour l'organicité, je sais pas trop ; c'est aussi le fait qu'elle soit taillée pour la voix - le texte globalement est fait pour la voix, il respecte la respiration et ménage la langue, bien qu'il soit incompréhensible à voix haute (c'est paradoxal). J'ai passé des millier de fois (j'exagère à peine) le texte au "gueuloir", mais au gueuloir moderne : non seulement je le lit à voix haute, mais aussi je m'enregistre pour pouvoir m'écouter, et j'ajuste à petites touches certains rythmes, certaines mélodies qui me semblent fausses.

Citer
ce n'est pas par hasard que l'on tord la langue
Ouais pour moi c'est l'enjeux principal de la littérature : je ne souhaite pas être un conteur, quelqu'un qui intéresse surtout par le récit (ce dont je suis à peu près incapable, et que j'apprécie par ailleurs), je cherche aussi un travail de la langue, je souhaite une approche formelle qui transcende en quelque sorte des histoires/des expériences à priori banales et mille fois expérimenté par tout le monde, en les restituant par exemple au plus proche de mes sensation, de ma sensibilité, de mes dédales mentaux (ou d'ailleurs à l'inverse de ma sensibilité, de mes sensation, de ma morale), pour leur donner un caractère "unique". Bon tout ça est bien prétentieux mais c'est bien des choses que je "cherche", que je "souhaite", c'est un idéal que je suis encore loin d'atteindre  ;D

La complexification du discours est multifactorielle je pense. Il y a le fait que ce soit le premier texte d'un livre qui sera énorme je pense, qui traitera toujours du même personnage et du même cadre, et qu'il y a ce désir de jeter le lecteur dans le bain, comme au beau milieu d'une histoire, d'un état d'esprit, avec un personnage dont on comprend les tenants et les aboutissants au fur et à mesure de la lecture - à mesure qu'on lit les textes ça sera moins obscur, la situation se fera nette, on apprendra des choses sur lui par les souvenirs qu'il évoquera, etc. Il y a le fait que je voulais faire un tour d'horizon des thématiques qu'on retrouvera disséminé plus en détail dans le reste du livre - mes autres textes partent moins à droite à gauche et se focalisent sur un unique objet en général, et sont beaucoup plus court. Il y a aussi le fait que c'est mon premier "vrai" texte dont j'suis content, et qu'il porte encore la marque de mon désir d'impressionner, tare qui s'estompe avec le temps, comme celle de la peur de lasser, et qui est aussi responsable de la complexité du truc. L'alambiqué des phrases, le flou que peut créer la complexité du récit sont surement dû à mes lectures de Faulkner ou Simon, que j'adore mais dont j'ai pris les défauts sans les qualités qui vont avec  ;D Et en vrai y'aurait tellement d'autres facteurs qui font que le discours est complexe, mais peut-être une réponse golmon et un peu provocatrice serait de dire "la vie c'est pas simple"  :D Non mais ouais j'ai ce désir de faire cohabiter des paradoxes, des sensations, de les exprimer clairement si elles sont claires, confusément si elles sont confuses, dédalement si elle sont dédaleuses  ;D

Mais du coup c'est vrai que vos retours me sont précieux justement parce que j'ai conscience que tout n'est pas clair, et j'aurais besoin de remarques précises pour améliorer tout ça, pour faire un peu de jour, en m'indiquant un passage dans une phrase, une situation que vous comprenez pas, le choix d'un mot qui n'est pas clair, etc - bien qu'il y ait des choses, comme je l'ai dit dans la présentation, qui sont volontairement insaisissables pour l'instant.

Merci en tout cas de l'intérêt que tu portes au texte, à plus  ;D
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Re : L'aller retour !(explicite/violence/sex)!
« Réponse #3 le: 30 mars 2024 à 07:35:34 »
Bonjour safrande

autant te l'avouer je ne suis pas fan d'auto fiction ( si ce n'en est pas, ça le fait), ce type de littérature me laisse un peu à côté. Toutefois j'ai lu ton texte ( pour l'instant, un morceau) avec curiosité.
Je t'ai mis quelques notes. Bon, j'espère que ça peut t'accompagner un peu

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Re : L'aller retour !(explicite/violence/sex)!
« Réponse #4 le: 30 mars 2024 à 12:11:28 »
Salut Basic, merci beaucoup pour ta lecture, du temps que t'as pris pour te plonger dans le texte  ;D
Ouais c'est de l'auto fiction - le curseur est quand même plus à la fiction qu'à l'auto : ce perso n'est pas moi heureusement. C'est marrant que si ce n'en est pas ça le fait pour toi, alors qu'à priori ça ne change rien sur le papier ?

Pour ce qui est des crochets ils ont bien une signification, toutes mes "expérimentations" (sauf peut-être l'histoire des pronoms, j'y reviendrai) ont une intention en général - mais c'est vrai que dans ce texte leur accumulation leur donne un côté gratuit, un côté "je vais t'éblouir avec mon laboratoire".

Je met ce segment sous spoiler car il révèle certaines de mes intentions, et si quelqu'un s'aventure à commenter je voudrais savoir ce qu'il a compris sans les avoir lu au préalable  ;D
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Citer
pas trop compris ça « il doit penser de nous » ainsi que la majuscule à Cet
J'ai supprimé ce passage, trop de retour me l'ont signalé et le tient m'a décidé - je sais pas trop pourquoi j'y étais attaché en plus, il n'apporte pas grand chose. Et majuscule à "Cet" ça indique l'entrée d'une parole, je ne met pas de guillemet, c'est un truc que je fais tout au long du texte - j'ai piqué ça à Simon, à Beckett, beaucoup le font.

Citer
que par mes excrétions et ma sudation réunies ( j’ai eu un souci avec nous, on, je… )
Au lieu de mettre "; on pleura" vers la fin, qui peut être assez ambigu, j'ai mis "je pleurai".

Citer
ici, apparaît un autre perso « le garçon »… purée je ne l’ai pas vu arriver
Ouais la brutalité des introductions à certains sujet est voulue, j'aime bien "jeter dans le bain"  ;D

Citer
(on dit glands pour un pin?). ( du coup c’est un chêne)
Haha t'es le premier à avoir remarqué ça j'suis content  :D Effectivement le narrateur inverse tout, je voulais rendre l'espèce d'embrouillement dans ses images ; c'était un petit jeu avec le lecteur aussi, une tentative d'humour - parce que jusque là personne n'en a parlé mais : est ce que vous avez un peu sourit ? J'avoue que c'est un des but du texte aussi...

Citer
voit nous sommes fouichus ( bug ou pas bug?)

Ouais c'est volontaire, parce que juste après je dis qu'il met sa langue dans mon nez, donc c'est la retranscription de la parole quand une autre bouche vient l'attaquer  ;D

Citer
comme il est souple ou rapide...
C'est pour ça que je précise après "on aurait dit" : "et son pénis tout droit dans mon nez on aurait dit n'est-ce pas tellement"

Citer
le coup tendu ( bug :cou tendu?)
Ouais bug ici, c'est bien "cou"

Et globalement merci pour les fautes  ;D
« Modifié: 31 mars 2024 à 03:09:04 par Safrande »
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Re : L'aller retour !(explicite/violence/sex)!
« Réponse #5 le: 10 avril 2024 à 10:26:20 »
Bonjour Safrande,

un peu la même impression... parfois l'écriture m'intrigue, parfois elle me laisse dubitatif ( ces histoires d'effets)... je peine aussi avec le sujet, les intèrêts du narrateur ( après on peut commenter quand même)

donc des trucs sur cette deuxième partie

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Re : L'aller retour !(explicite/violence/sex)!
« Réponse #6 le: 10 avril 2024 à 23:34:26 »
C'est gentil à toi de t'accrocher Basic, d'autant que tu n'as vraiment pas l'air emballé  :D

Pour ce qui est des intérêts du narrateur, c'est à peu près normal qu'ils soient flous pour l'instant - et comme je l'ai dis dans mon post initial, ça me serait d'une grande aide que vous me faisiez un petit topo sur ce que vous avez compris ou croyez comprendre de la situation du perso, en très gros quoi, grossièrement. Le sujet, "l'intrigue", y'en a pas vraiment je crois, ou y'en a plein, vu que le livre sera une espèce de journal ; je ne cherche pas vraiment à "conter" une histoire ; et le vagabondage entre les différents thèmes fait parti de la démarche, ça sert un peu à montrer le désœuvrement, l'errement du perso. Bon dans tous les cas ça passe pas j'ai l'impression  :D

Citer
( dans l’inaction par rapport à la statue ce n’est peut-être pas nécessaire, par rapport à une personne oui, alors déplacer « dans l’inaction)
J'ai pas compris ta suggestion ici ?

Citer
( est-ce le nous singulier ? Alors figé)
C'est un choix à faire : est-ce que pour le "nous" qui désigne le narrateur il faut que je conjugue à la 1ère personne du singulier, ou est ce que faire ça va encore plus embrouiller le lecteur et lui faire croire en plus que je sais pas conjuguer la 1ère personne du pluriel ? Perso je me suis dis que ça allait plus embrouiller qu'autre chose, du coup j'ai laissé les conjugaisons tranquilles - après dis moi ce que t'en penses ?

Citer
j’aime bien le début par exemple ici, puis après ça s’entasse et pour moi, ça bug

Sans plus de détail sur pourquoi ça bug, je vais pas pouvoir faire grand chose. Pour moi tout est oké, c'est peut-être l'omission du nom vers la fin : "car il m'appartenait et donc, comme nous l'avons (je parle ici du contrôle : "comme nous avons le contrôle de mes gestes", mais le nom vient après, c'est un truc que fait pas mal Proust ou Simon, mais peut-être qu'ici ce n'est pas bien fait) de mes gestes, nous avions le contrôle sur ce qu'il était/allait devenir." - c'est peut-être aussi que le temps n'est pas le même : comme nous l'avons de mes gestes, nous avions le contrôle etc, car je ne peux pas dire "comme nous l'avions de mes gestes", car le perso a toujours le contrôle de ses gestes à l'heure actuelle. Mais je reconnais que c'est tordu, c'est le genre de réflexions alambiquées que fait souvent Faulkner, dont je raffole, et qui je trouve collaient bien à la bizarrerie du personnage, et en même temps ça capte bien quand même une sensation intime que j'avais quand j'étais petit, que je contrôlais la vision que j'avais de mon environnement aussi facilement que n'importe quels gestes de mon corps, comme si mon environnement n'en était qu'une extension, et que je pouvais jouer avec aussi bien que je jouais avec mes jambes, mes doigts, etc - mais y'a peut-être une couille dans l'exécution.

Citer
ça change de temps dans la même phrase par ex ici

Oui ici je me demandais si c'était grave ici, si c'était choquant ; c'était pour éviter la lourdeur de l'imparfait, mais je vais m'y résoudre  :D

Citer
et cette perspective, bien qu'elle m’envoûtât, m'apaisât et d'autres folies, me plongeait (plongeaient) dans de vives réflexions.
Je ne crois pas ici, parce que je parle bien de la perspective qui, bien qu'elle m'envoute, m'apaise (et d'autres folies), me plonge dans de vives réflexions. 

Merci en tout cas de prendre le temps !


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Re : L'aller retour !(explicite/violence/sex)!
« Réponse #7 le: 13 avril 2024 à 05:45:16 »
Bonjour,

comme je te le disais je suis resté certainement trop à côté du texte. Les "thèmes" (peut on parler de thème) abordés par le narrateur me laisse un peu  froid dirons nous.
Le personnage :disons que dans le format ( on est sur le forum, sur peu de texte mais quand même déjà un peu) : donc on est en compagnie de ce perso et disons que... il nous raconte des morceaux de vie assez glauques tout en étant pas non plus des aventures... qu'est ce qui crée l'empathie ( pour ce perso, je ne sais pas si il peut y en avoir) ou l'intérêt que le lecteur peut avoir à le suivre dans ces pages.... plus largement quel intérêt un lecteur peut avoir à suivre un perso négatif : la fascination pour le trouble, le style de la narration. Tu as choisi une narration première personne, donc encore plus compliqué. Une narration hachée, par bonds, qui se complique d'effets d'oralisation ( liés au perso, j'imagine ): crochets, pronoms personnels, ellipse, changement de temps... ça fait peut-être un peu trop. Il y a des éléments qui pourraient certainement être intéressant à garder même à épaissir. Je sors de la lecture avec une sorte de sentiment de répulsion (le perso ne m'est pas sympathique, bon, pas grave pas nécessaire, mais j'ai du mal à attraper quelque chose, à être intrigué)
Toutefois, je crois que l'on peut faire un peu de compagnie même si on est pas emballé. Entre nous, heureusement qu'on le peut. C'est ce que j'ai essayé.
Donc essentiellement sur la narration.
Elle m' a laissé perplexe parfois, plu à d'autres
l'exemple que je te donnais :  Dans mon enfance les endroits ou les lieux m'appartenaient, les endroits étaient d'autres lieux, n'étaient pas juste des lieux mais ce que nous voulions qu'ils fussent : et si je ne voulais plus que Saint-Jean, mon village, fût ce que j'avais convenu qu'il été ( était), nous le modifiions, car il m'appartenait et donc, comme nous l'avons de mes gestes, nous avions le contrôle sur ce qu'il était/allait devenir.
Je trouve la première partie très chouette, très juste (celle que j'ai soulignée), ensuite, la répétition de la forme sonore ( st jean fut ce) le gonflement de la phrase par une tentative d'explication compliquée m'a noyé.

Dans l'inaction par rapport à la statue, ( j'y pense à l'instant) . C'est un peu comme si on disait comme une statue immobile... ça peut avoir un effet comique cette évidence, mais ici, je ne sais pas trop.

C'est un projet ambitieux, pas facile du tout. Je pense qu'il faut le tester avec un maximum de lecteurs. Je suis certainement trop "classique" , trop normé.

B
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Re : L'aller retour !(explicite/violence/sex)!
« Réponse #8 le: 14 avril 2024 à 00:28:44 »
Merci beaucoup Basic d'être aller au bout, malgré le manque d'affinité avec le touti...
Ma réponse sous spoil pour éviter de dévoiler aux potentiel prochains lecteurs, comme j'ai besoin de savoir ce qu'ils ont compris...

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« Modifié: 21 avril 2024 à 14:09:51 par Safrande »
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Re : L'aller retour !(explicite/violence/sex)!
« Réponse #9 le: 21 avril 2024 à 12:05:28 »
Bonjour Safrande,

J'ai poursuivi ma lecture jusqu'à "pas de déchet" pour le moment.
(j'en profite pour souligner 'déchet' au singulier, s'il n'y en a pas).

Je vais reprendre tes réponses à mes premières interrogations.

Citer
Pour ce qui est de la ponctuation, son imprévisibilité est sans doute dû à mon goût pour l'organicité, je sais pas trop ; c'est aussi le fait qu'elle soit taillée pour la voix - le texte globalement est fait pour la voix, il respecte la respiration et ménage la langue, bien qu'il soit incompréhensible à voix haute (c'est paradoxal). J'ai passé des millier de fois (j'exagère à peine) le texte au "gueuloir", mais au gueuloir moderne : non seulement je le lit à voix haute, mais aussi je m'enregistre pour pouvoir m'écouter, et j'ajuste à petites touches certains rythmes, certaines mélodies qui me semblent fausses.
Ton texte je le lis à voix haute. Je ne le fais pas toujours, mais quand un texte me résiste un peu c'est ma façon de l'apprivoiser. Et bien même ainsi... il me résiste :D Quand tu dis qu'"il respecte la respiration", que c'est "taillée pour la voix" et en même temps "incompréhensible à voix haute", je crois que l'essentiel est dit. Cela me donne l'impression d'une tentative organique avec une approche hautement intellectuelle. Donc une contradiction. Si ça résiste c'est peut-être que toi, dans ton approche d'écriture, tu es aussi entré en résistance quelque part, en un endroit qui te concerne et qui t'appartient, je ne vais donc pas aller plus loin mais disons que ça m'éclaire.
De fait, cela m'amène à envisager ce texte comme une partition, un peu comme ces partitions d'écriture musicale contemporaine. Cela dit, ces partitions offrent généralement une grande liberté de lecture et d'interprétation, tandis que ce texte-ci a plutôt tendance à rétrécir la focale, à se concentrer sur des détails, à entrer de plus en plus loin dans le dédale logique de son protagoniste - ( [ { . } ] ) -
Si c'est bien de cela dont il s'agit, je t'encourage alors à aller encore plus loin. Sans demi-mesure peut-être. Mais alors, il me parait essentiel que la lecture à voix haute soit interprétable et pas rigidifiée par le système de ponctuation et de respiration proposé. Je laisse ouverte cette réflexion bien sûr, elle n'est pas très claire dans mon esprit, mais c'est ce que m'évoque ta tentative telle que je me la représente.
 
Citer
Il y a aussi le fait que c'est mon premier "vrai" texte dont j'suis content, et qu'il porte encore la marque de mon désir d'impressionner, tare qui s'estompe avec le temps, comme celle de la peur de lasser, et qui est aussi responsable de la complexité du truc. L'alambiqué des phrases, le flou que peut créer la complexité du récit sont surement dû à mes lectures de Faulkner ou Simon, que j'adore mais dont j'ai pris les défauts sans les qualités qui vont avec  ;D Et en vrai y'aurait tellement d'autres facteurs qui font que le discours est complexe, mais peut-être une réponse golmon et un peu provocatrice serait de dire "la vie c'est pas simple"  :D Non mais ouais j'ai ce désir de faire cohabiter des paradoxes, des sensations, de les exprimer clairement si elles sont claires, confusément si elles sont confuses, dédalement si elle sont dédaleuses  ;D
Oui, je suis d'accord avec ton analyse, je trouve que cela se ressent ce "désir d'impressionner" dans la "complexité du truc". J'ai ce travers aussi. Peut-être que tu ne le vois pas ainsi mais je pense que c'en est un. Je travaille beaucoup à m'en défaire comme on ôterait un habit qui a servi autrefois mais qui empêche désormais plus qu'il ne libère. Très simplement, pour moi, cette surenchère de complexité à différents niveaux (du mot à l'articulation globale du propos) fait que je ne me représente pas, mentalement, visuellement, le contenu. Généralement quand je lis, je vois, j'entends, je sens mon pouls battre en écho à celui du texte, ma pensée parfois le devancer ou à l'inverse se faire surprendre. Dans le cas de ton texte, tel qu'il se présente aujourd'hui, j'ai l'impression de gravir une montagne hors d'haleine. Il y a parfois des moments où je peux me poser, où quelque chose de concret, de tangible apparait. Je ne parle pas de la corporéité ni des de ses fluides qui sont convoqués un peu à outrance, pas de ce concret-là, mais bien des instants où je me figure le bonhomme, son rapport au monde, ses bouées psychiques. Dans un rapport au corps, je dirais que l'écriture est dans une forme de contrainte et de contraction, il y a peu de relâchement, de détente, de souffle justement, de lieux, de figures, de mots qui nous reposent. Je ne crois pas que l'écriture gagne à être une ascension perpétuelle, une astreinte à s'élever. Tomber, s'arrêter, ces instants que l'on laisse s'installer, même s'ils peuvent paraître plats, banaux, dépourvus de singularité, c'est eux le bol d'air. Je crois qu'ils sont à voir comme une autorisation, pour reprendre ton terme que je trouve très éloquent, une autorisation "à lasser". Un délassement.

Citer
Mais du coup c'est vrai que vos retours me sont précieux justement parce que j'ai conscience que tout n'est pas clair, et j'aurais besoin de remarques précises pour améliorer tout ça, pour faire un peu de jour, en m'indiquant un passage dans une phrase, une situation que vous comprenez pas, le choix d'un mot qui n'est pas clair, etc - bien qu'il y ait des choses, comme je l'ai dit dans la présentation, qui sont volontairement insaisissables pour l'instant.
Je suis bien incapable, au vu de ma compréhension du texte, de te donner ce que tu demandes, des précisions sur des passages en particulier. C'est l'articulation de l'ensemble que je discute, tant que cela n'est pas clair pour moi je ne trouve pas de sens à rapprocher ma focale.

à bientôt pour la suite de ma lecture et pour la continuité de l'échange si tu le souhaites.

Hors ligne Safrande

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Re : L'aller retour !(explicite/violence/sex)!
« Réponse #10 le: 21 avril 2024 à 18:10:40 »
Salut Beglous, merci beaucoup pour ce retour riche et fourni  ;D

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Si ça résiste c'est peut-être que toi, dans ton approche d'écriture, tu es aussi entré en résistance quelque part, en un endroit qui te concerne et qui t'appartient, je ne vais donc pas aller plus loin mais disons que ça m'éclaire.
Oui y'a peut-être une contradiction entre mon désir de faire de la musique (j'suis un musicien frustré) et d'exprimer quelque chose de précis. Comme tu l'as remarqué, le texte offre peu de place à la libre interprétation des lecteurs, c'est quelque chose dont j'ai horreur ; j'suis content que tu aies été sensible (du moins que tu l'aies remarqué) à l'enfoncement dans la logique du perso, comme dans un monde qu'on ne comprend pas toujours mais dont on devine qu'il est régit par des lois logiques.

Citer
Si c'est bien de cela dont il s'agit, je t'encourage alors à aller encore plus loin. Sans demi-mesure peut-être. Mais alors, il me parait essentiel que la lecture à voix haute soit interprétable et pas rigidifiée par le système de ponctuation et de respiration proposé. Je laisse ouverte cette réflexion bien sûr, elle n'est pas très claire dans mon esprit, mais c'est ce que m'évoque ta tentative telle que je me la représente.
On m'a déjà fait cette suggestion, d'aller plus loin dans mon délire, mais j'avoue que malgré l'hermétisme de mon texte, il y a quand même un désir d'être compris - et j'offre malgré tout quelques clefs de compréhension dans le texte en lui même (enfin je crois : il me semble qu'il est possible de comprendre sa situation, son état d'esprit, etc). Je veux pouvoir être un minimum suivable, je refuse l'abstraction, le concept, j'ai, malgré mes partis pris formels et stylistiques, le désir d'écrire un truc concret. Et d'ailleurs je crois que mon texte est déjà bien "sans demi mesure" pour perdre à peu près 98% des gens à qui je l'ai fait lire, donc aller encore plus loin (chose que j'ai fait avant mais dont j'ai un peu honte maintenant) et je suis tout seul  :D

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Je travaille beaucoup à m'en défaire comme on ôterait un habit qui a servi autrefois mais qui empêche désormais plus qu'il ne libère.
Oui totalement. Déjà rien que dans mon deuxième texte, j'ai laissé tombé les crochets [...], les variations de mots (ex : "où je peux me coucher/étaler nos jambes"), et globalement le changement de sujet incessant. Après, je suis quand même attaché à une certaine complexité du propos, à l'idée de tout dire dans les détails ; je me méfie de la simplicité, d'une certaine simplicité pour être exact, la simplicité "vulgaire" comme disait Simon, celle qui n'est pas le fruit d'une réflexion profonde si bien assimilé qu'on arrive à en extraire l'essence en quelques mots ; et quand bien même, cette simplicité là je m'en méfie aussi, car sa concision nous fait passer à côté de subtilités parfois jouissives ; de plus en plus je comprend que rien est "simple", rien est "évident", et peut-être qu'il y a un désir d'illustrer ce sentiment dans ce que j'écris, j'en sais rien... Dans tous les cas oui, y'a un équilibre à avoir que je n'ai pas encore trouvé !

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Très simplement, pour moi, cette surenchère de complexité à différents niveaux (du mot à l'articulation globale du propos) fait que je ne me représente pas, mentalement, visuellement, le contenu. Généralement quand je lis, je vois, j'entends, je sens mon pouls battre en écho à celui du texte, ma pensée parfois le devancer ou à l'inverse se faire surprendre. Dans le cas de ton texte, tel qu'il se présente aujourd'hui, j'ai l'impression de gravir une montagne hors d'haleine. Il y a parfois des moments où je peux me poser, où quelque chose de concret, de tangible apparait. Je ne parle pas de la corporéité ni des de ses fluides qui sont convoqués un peu à outrance, pas de ce concret-là, mais bien des instants où je me figure le bonhomme, son rapport au monde, ses bouées psychiques. Dans un rapport au corps, je dirais que l'écriture est dans une forme de contrainte et de contraction, il y a peu de relâchement, de détente, de souffle justement, de lieux, de figures, de mots qui nous reposent. Je ne crois pas que l'écriture gagne à être une ascension perpétuelle, une astreinte à s'élever. Tomber, s'arrêter, ces instants que l'on laisse s'installer, même s'ils peuvent paraître plats, banaux, dépourvus de singularité, c'est eux le bol d'air. Je crois qu'ils sont à voir comme une autorisation, pour reprendre ton terme que je trouve très éloquent, une autorisation "à lasser". Un délassement.
J'aime beaucoup tout ce que tu dis là, c'est assez révélateur. J'ai envie de dire, tout dépend de ce que t'attend quand tu lis ? J'avoue que dans mes lectures je ne cherche pas spécialement à ce que mon pouls "batte en écho" avec celui du texte. En art en général j'aime être bousculé, j'aime vivre une expérience singulière, et ce qui me semble "une montagne hors d'haleine", si je sens une réelle intention derrière, me stimule, semble comme un défi - ça a été le cas avec Simon, vraiment difficile d'accès, mais la beauté de sa langue m'a maintenu avec lui, et ça a été le cas avec Proust aussi, vraiment rude au début, mais si on s'accroche, si on s'adapte à son monde, on découvre une profondeur analytique incroyable.
J'aime beaucoup ce que tu dis et ce que tu as capté sur la corporalité de l'écriture, qu'il y a peu de relâchement, de détente, c'est absolument vrai. Y'a quasiment rien de "naturel" aussi, tout est absolument artificiel, construit de toute pièce, avec beaucoup de sueur. En fait c'est surement dû à mes gouts : j'aime, en littérature comme en musique, qu'il n'y ait rien de trop, que tout serve à quelque chose. Je dégraisse systématiquement, parce que quand je vois dans un livre ces fameux passages "bol d'air" ça a tendance à m'ennuyer, j'ai presque la sensation que ça m'infantilise aussi, que ça ne fait pas confiance à ma curiosité, à ma capacité à m'investir pour comprendre - c'était pas mal le cas avec Kafka. Je suis attaché (pour l'instant) à l'idée de remplir l'espace - Bach aime bien ça en musique aussi  :D Ca vient peut-être de la poésie que je pratiquais avant, et dont j'ai gardé le frénétique soupèsement de chaque mots, de chaque vers. J'aime cette idée d'un objet plein, qu'on peut tourner dans tous les sens sans y voir quelque chose de superflu, un objet quasiment impossible, à cause de sa densité, à saisir en un regard - pour ça aussi que je tend à faire des textes beaucoup plus court : la longueur de celui ci était une erreur, autant pour le lecteur que pour moi, pour le lecteur car revenir en arrière lui coute, revenir au début est quasiment suicidaire, et pour moi car j'ai passé un an sur ce texte, à m'en rendre fou :D Aussi  je ne m'autorise pas à garder quelque chose que j'estime avoir moins de matière que le reste, il faut toujours que ce soit un minimum profond ou original ou drôle, etc ; il faut toujours qu'à chaque phrase je donne quelque chose, je surprenne, je nourrisse (et je comprends que ça puisse être indigeste) ; j'ai horreur des mots pour rien, des banalités qu'on entend tous les jours, des poncifs ; mais tout ça c'est peut-être un manque de confiance en moi-même et dans le pouvoir des mots, y'a un équilibre qu'il me faut trouver. Quoi qu'il en soit, toutes ces "tares" tendent à s'effacer avec le temps ; ce texte date d'il y a deux ans maintenant, et celui que j'ai fini en mars dernier a déjà bien évolué sur ces points, enfin je crois...
« Modifié: 21 avril 2024 à 19:23:11 par Safrande »
Il regardait le verre non à sa portée d'une façon de reproche.

Hors ligne Beglous

  • Troubadour
  • Messages: 392
Re : L'aller retour !(explicite/violence/sex)!
« Réponse #11 le: 26 avril 2024 à 16:21:07 »
ça y est, tout lu !

Je vais d'abord revenir sur ton précédent message.

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le texte offre peu de place à la libre interprétation des lecteurs, c'est quelque chose dont j'ai horreur
J'ai pas compris dans quel sens il fallait l'entendre.

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un monde qu'on ne comprend pas toujours mais dont on devine qu'il est régit par des lois logiques.
A mon avis c'est le principe d'un récit introspectif ; c'en est même tout l'intérêt : un chemin profond vers l’altérité.

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On m'a déjà fait cette suggestion, d'aller plus loin dans mon délire, mais j'avoue que malgré l'hermétisme de mon texte, il y a quand même un désir d'être compris - et j'offre malgré tout quelques clefs de compréhension dans le texte en lui même (enfin je crois : il me semble qu'il est possible de comprendre sa situation, son état d'esprit, etc). Je veux pouvoir être un minimum suivable, je refuse l'abstraction, le concept, j'ai, malgré mes partis pris formels et stylistiques, le désir d'écrire un truc concret.
Je parlais de la ponctuation. On sent bien que tu la tritures, que tu expérimentes quelque chose avec, et je pense que tu vas affiner ça avec le temps, que ça va se préciser. Si je comprends bien, tu le lis d'une certaine façon, tu t'enregistres même pour voir comment ça rend à l'oreille, au souffle, mais as-tu demandé à quelqu'un d'autre de le lire à voix haute, de le lire ainsi en le découvrant ? Est-ce-que cela rend ainsi que tu souhaites l'entendre ?

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tout dépend de ce que t'attend quand tu lis ? J'avoue que dans mes lectures je ne cherche pas spécialement à ce que mon pouls "batte en écho" avec celui du texte. En art en général j'aime être bousculé, j'aime vivre une expérience singulière, et ce qui me semble "une montagne hors d'haleine", si je sens une réelle intention derrière, me stimule, semble comme un défi - ça a été le cas avec Simon, vraiment difficile d'accès, mais la beauté de sa langue m'a maintenu avec lui, et ça a été le cas avec Proust aussi, vraiment rude au début, mais si on s'accroche, si on s'adapte à son monde, on découvre une profondeur analytique incroyable.
Certainement, les attentes diffèrent et c'est heureux. Je ne saurais pas vraiment dire ce que j'attends car il me semble que cela évolue avec le temps long et le temps court, et que parfois, dans un détour, je rencontre quelque chose que je n'attendais pas et qui me plaît beaucoup alors qu'il peut arriver aussi que je sois déçue là où j'avais placé mon attente. Je réagis donc à la résonance, ce que j'exprimais plus physiquement par un pouls qui bat en écho. Peut-être, enfin c'est ce qui m'effleure en te répondant, réagit-on à une rencontre littéraire ou artistique un peu comme nous réagissons à une rencontre humaine et sensible.

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quand je vois dans un livre ces fameux passages "bol d'air" ça a tendance à m'ennuyer, j'ai presque la sensation que ça m'infantilise aussi, que ça ne fait pas confiance à ma curiosité, à ma capacité à m'investir pour comprendre - c'était pas mal le cas avec Kafka. Je suis attaché (pour l'instant) à l'idée de remplir l'espace
C'est étonnant cette lecture du "bol d'air" que tu fais, cette sensation d'en être "infantilisé" alors que, si j'interroge sur un versant logique, n'est-ce-pas dans le vide qu'une question peut émerger, dans un silence qu'un regard peut s'exprimer, dans l'espace que l'on peut se déplacer et donc dans un creux que la curiosité peut s'épanouir ?
Peux-tu développer concernant Kafka ?

Pour le reste, ton analyse de ta démarche, de ta recherche narrative, il me semble que tu cernes les choses très justement, et que cela t'appartient, c'est ton cheminement, je crois que ça a à voir avec le rapport intime que chacun entretient avec l'écriture et la lecture.

Pour en revenir au texte en lui-même, j'ai reconnu le dernier paragraphe comme étant celui lu dans la vidéo postée il y a quelques temps sur le forum. Et cela me conforte un peu plus dans l'idée qu'il y a encore quelque chose à affiner entre la ponctuation telle que tu l'écris et telle que tu te la représentes (ainsi que tu parlais dans la vidéo). Le souffle que tu avais dans la vidéo, cette pente un peu inexorable qui donnait au tout une allure un peu hypnotique où la confusion sujet-objet, la perte de la référence initiale puis son retour - comme ces aperçus que l'on perd et retrouve dans les chemins vallonnés - passaient très bien, donnaient un rendu très particulier qui m'est resté.

De ton texte, ce qu'il me reste ce sont des éclats bruts, un paysage très morcelé, fait de confusions, passé-présent, eux-moi-nous-lui, confusion de sensations, de tout cela je garde une impression positive, c'est un portrait inattendu, intéressant à bien des égards.
L'intrication fond-forme fonctionne bien, à mon sens, dans les paragraphes plus longs, où l'on peut se permettre de s'enfoncer ; où à un moment donné ou à un autre, on va finir par revenir au premier lieu. Il y a comme ça des paragraphes entiers de circonvolutions. La cohérence de l'ensemble finit par donner, malgré l'étrangeté, une familiarité, ce que j'ai pu ressentir au fil de mes lectures.

Concernant ce que j'ai compris. Pas grand chose certainement. Un type, plus ou moins jeune c'est selon, se raconte dans un territoire physique qui semble avoir fusionné avec son territoire psychique. Il me paraît quelque peu esseulé, sans repère stable, un peu rendu à lui-même et à ses pulsions. Pointe parfois une forme de dérision, un décalage. Me reste une sensation de boue, comme s'il était souvent à ras de terre. Autour de lui gravitent des personnages, mais qui restent un peu flou, comme dans une zone périphérique de sa focale, ou alors vus en gros plan avec des zooms sur des endroits du corps.

Voilà :)
à bientôt !


 


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