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Auteur Sujet: Les raisons des autres  (Lu 1096 fois)

Hors ligne Champdefaye

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Les raisons des autres
« le: 11 mai 2022 à 10:49:39 »
En réalité, nous découvrons toujours après coup que nos adversaires avaient une raison d’être du parti où ils sont et qui ne tient pas à ce qu’il peut y avoir de juste dans ce parti, et que ceux qui pensent comme nous c’est que l’intelligence, si leur nature morale est trop basse pour être invoquée, ou leur droiture, si leur pénétration est faible, les y a contraints.
Marcel Proust – Sodome et Gomorrhe

Pas facile, cette phrase, hein?
Proust fait cette remarque à propos de l’affaire Dreyfus pour expliquer les positions successives de certains de ses personnages de À la recherche du temps perdu
—Le grand monde pense que Swann est dreyfusard parce qu’il est juif

—Le narrateur pense que Robert de Saint-Loup est dreyfusard malgré sa noblesse parce qu’il est intelligent

—Le grand monde pense que Saint-Loup est dreyfusard parce que sa maitresse est juive

—Swann pense que le Prince de Guermantes est anti-dreyfusard parce qu’il est aristocrate

—Le Prince de Guermantes devient dreyfusard par droiture
Aucune de ces raisons ne tient compte de ce qu’il peut y avoir de juste dans ce parti.
Aujourd’hui, alors que le moindre évènement politique prend une allure d’affaire Dreyfus, la phrase du petit Marcel reprend toute son actualité. Demandons-nous à quelle raison nous attribuons les positions de ceux qui ne pensent pas comme nous. On verra que rarement ce sera “ce qu’il peut y avoir de juste dans ce parti.”

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Re : Les raisons des autres
« Réponse #1 le: 10 juin 2022 à 00:14:02 »
yoyo Champdefaye,
"demandons-nous"
azy grav !
voici mon petit bout
tout halluciné
d'écriture du monde



: "c’est que l’intelligence, si leur nature morale est trop basse pour être invoquée, ou leur droiture"

le "ou" ici est à valeur d'articulation à reformulation je pense, et non à alternative, puisque la droiture pour l'ici est sûrement invoqué dans son sens moral ; de fait j'avoue que pour répondre à ton invitation Champdefaye, je me demande ce que sont les conclusions de la phi du XX qui ont développé le concept d'intentionnalité, en tant que formulé par la définition suivante : 'réaction active de l'esprit à un objet quelconque', et il m'apparait comme à ce Proust, qu'il y a un truc entre intellect rationnel et liant métaphysique, entre les directions du bien et du mal la morale, qu'on se figure depuis singularités personnelles, et ce qui relève de la causalité matérielle, qu'on se figure par confirmation ; et en tant que parano ça fait longtemps que je me fais des réflexions qui sont un peu de cet ordre, à douter de ce qui provient de cette intentionalité comprise comme vecteur de l'autorité personnelle sur les actes incarnés en la réalité depuis contingent prévisualisé par l'esprit, et heu... ouais, perso c'est une donnée qui ne m'intrigue plus depuis trop longtemps que je me certifie son caractère imprévisible, ce que visent les gens et que perçoit-on du touti, oui, ça fait partie de ma déréalisation psychique de me détourner de ceci, sans pour autant détourner un regard que j'avais tenté sur un fil presque synonyme à ceçuici car évoquant le même problématique concept d'opposition... con ou méchant ? (sans intellect ou sans morale ?)

ensuite, pour rester dans la dimension politique, j'avoue je sais pas trop mais il m'apparait grâce à Arendt notamment, qu'une fragilité similaire me fait douter d'une efficacité de tout mouvement du consensus actuel, oui, si j'interprête la phrase sans me fixer, je crois que je retiens surtout qu'il y a une distinction entre ce qui n'est pas creusé du relativisme du bien personnel et du mal, en face d'une efficacité qui, souvent, peut poser la question dont une société aurait ptetr tendance à confondre les lacets à boucler, qui donc mince, des phi, se la pose en opposant deux termes : pain contre liberté ou liberté contre pain ? un truc à peu près...

j'avoue que personnellement, j'essaye surtout l'équilibre pluss que la fixation, même si je déroule pas ni ne comprends, l'articulation entre ma raison, agie pour et par l'intellect, et ma passion, si je reste sur les termes cartésiens, agie par la métaphysique et ce que je m'en fais, mais j'avoue que si je devais mettre un poids entre les deux plateaux politiques, je crois que je choisirais de valoriser l'efficacité à réfléchir sur les problèmes de société plutôt que laisser la préhension relative et parfois non-informée des manifestations actuelles de cette usine à décisions partagées qu'est le milieu des officiels du territoire, mais le léviathan est trop grand pour que mon regard soit très lucide...



tout librement d'exprimé sans prise de tête
j'espère y'a matière à rebondir
ou à intérioriser
ou à la limite à descendre

x')

!
"i don't care if your world is ending today
because i wasn't invited to it anyway
you said i tasted famous, so i drew you a heart
but now i'm not an artist i'm a fucking work of art"

(s)AINT - marilyn manson

 


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