Oh! l'odeur des moissons
Dans le couchant soleil
Quand les derniers rayons
S'habillent de vermeil,
Que sur l'horizon bouge
L'oc'an au teint rouge
Lorsque l'ombre s étend
Sous des brasiers ardents.
Quand dans le néant soir
Plongent les brumes noires ,
Qu'il ne reste des champs
Que des chaumes perdants,
Que sous l'étoil'd'éole
Les pailles caracolent
En une farandole,
En tourbillons frivoles.
Et les oiseaux s'envolent
Par nuées vagabondes
Puiser sur la terr' molle
La nourriture blonde,
Car les grains échappés
Des mâchoires d'acier
Vont nourrir a la ronde
Ce joyeux petit monde.
Quand la magie prend fin
Dans l'encre de la nuit,
Que le dernier velin
Quitte le paradis,
Les plumes lacérées
De la mère lactée
Font briller le refrain
De leur voil's étoilés.
Ainsi s'endort la plaine
La campagne jolie
Ou la vie se démène
Au démon de midi ;
Dormez tranquille amis
Au creux de votre lit
Car bientôt le soleil
Sonnera le réveil.