Bonjour Loup Taciturne,
Je trouve que tu analyses bien mon style.
En effet, je cherche l'esthétisme, la métaphore poétique, et je suis souvent "hors sol" pour reprendre une de tes expressions d'analyse poétique. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai tendance à souligner le fait que je n'écris pas de vrais haïkus car je n'en respecte pas toutes les règles, comme l'ancrage au réel
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Alors pour le premier:
"L'aube au sourire de givre"
Je faisais allusion à son haleine froide et glaçante les matins d'hiver où il gèle, ça saisit.
"Plante son drapeau", au sens de "marque son territoire".
Bon, ça j'avoue que c'est une influence d'un des "Spleen" de Baudelaire, "Quand le ciel bas et lourd....".
Pour le second:
C'est tout à fait ce que tu as dit:
« je souffle un baiser sur les fenêtres glacées et la buée coule comme des larmes ».
En fait, je ne voulais pas mettre "baiser". Je voulais juste suggérer que quand on souffle, ça fait de la buée, mais, en effet, comme je privilégie le style, le côté poétique, je ne trouvais pas joli de terminer par un truc comme "Je souffle du chaud" ou "Je souffle dessus"...
Oui, je sais qu'il faut éviter "je" dans les haïkus, mais bon, là, je n'ai pas su faire autrement pour décrire l'action qui provoque la buée.
Le dernier:
Ben moi, forcément, je l'aime moins car il n'est pas suffisamment métaphorique et hors sol à mon goût...
Oui, "Glissent les enfants", j'y ai aussi pensé après coup...
Edit: J'ai fait le changement. Je suis perfectionniste, et je trouve que ça sonne mieux.
Oui, tu as raison, c'est dommage que j'arrête les haïkus, mais c'est tellement difficile pour moi...Les 3 derniers ça m'a pris environ 3 semaines
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En fait, sur mon carnet, j'ai souvent les 2 premiers vers, mais ça coince sur le dernier. Je n'arrive pas à être satisfaite, car je ne veux pas écrire quelque chose de banal, de trop logique ou attendu. Alors, je laisse reposer, j'y reviens, laisse à nouveau reposer..., et je ne te raconte pas les ratures, et tout ce qui vole à la poubelle...
En fait, comme tu l'as compris, je veux écrire des haïkus esthétiques. Pour moi, l'idéal c'est qu'il y ait un écho philosophique. De plus, plus c'est hors sol, plus ça me plaît...
hey hey, tant pis si je mérite d'être brûlée sur le bûcher pour profanation de l'esprit du haïku...
Edit: Donc d'accord, je laisse la porte entrouverte au cas où...
Edit 2:
Je viens d'avoir une idée pour le 2:
Larmes de buée
Sur les fenêtres glacées
Souffle déposé (baiser déposé?) (un baiser soufflé?)
Mais bon, j'aime bien quand même cette histoire de baiser...ça amène de la chaleur...