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Auteur Sujet: je baille, disait le proprio  (Lu 431 fois)

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je baille, disait le proprio
« le: 25 janvier 2024 à 20:04:17 »
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je baille, disait le proprio
#santé #pseudosophie hallucinatoire #anthopo #psychosoma



un petit peu à la croisée entre
- naufrages, ma réaction affolée sur le pont du titanic, j'ai perdu les pédales quand j'ai halluciné qu'on avait un souire sur la coque après avoir croisé mister iceberg
- dotkeur, ma vision psychologiquement dérangée de la médecine et de la santé
- d'autres trucs trop floutement envisagés à l'écrit...

conscient de négligences fatiguées




juste parce qu'ils répètent fiers de ce sentiment d'être altruistes et ouverts, que "chacun est différent, il n'y a pas de généralités qui tiennent", ne s'empêchent d'être encore plus aveugles lorsqu'une différence leur parait impossible vis-à-vis de ce qu'ils n'admettraient pas comme leur "norme", mais qui y ressemble bien plus que d'une simple apparence approximative à la réalité normative... et ils me font pleurer

l'exemple que je vais prendre et vous illustrer pourrait ainsi vous paraître aberrant, impensable, impossible, et vous auriez raison de reconnaître qu'il ne fait pas la norme, et que selon cet axe il serait normal de me considérer comme halluciné, en plein délire, totalement en train d'inventer une réalité inconcevable et d'y croire avec tout ce que ma psychose me donne le droit, l'excuse, d'être à côté de mes pompes psychiques, en l'occurrence psychosomatiques ; oui, mon regard je le sais différent du votre, et alors que vous vous enorgueillez de vous montrer "libres d'être différents", j'ai bien vu que vous ne croyez pas en cette mienne différence qui vous parait impossible et qui nous entre-décrédibilise, vous auprès de moi lorsque par ailleurs vous venez avec ces belles tolérances et ouvertures envers ce que vous envisagez de possible à l'identité ; mon regard, littéralement, ce n’est pas une métaphore pour parler de mon opinion, mes conceptions du monde, mes avis… non, mon regard, l’usage de mes yeux, mon regard je pèse le mot et il me serait inconfortable qui vous y lisiez autre foutaise d’interprétation, autre facilité commune à l’usage déviant des mots, autre poésie que celle que je préfère glisser ailleurs que dans l’interversion des termes, mon regard

ce regard oui... je crois être assez normal à avoir compris dès mon plus jeune âge, le concept de "mire", ou je ne sais si vous l'avez conscientisé ou comment vous le nommez, qui se traduit par un fact physiologique "normal" qui consiste à focaliser vos yeux sur un point, le centre de votre regard, le croisement des deux directions de chacun de vos yeux, de la mise au point musculaire sur vos orbites pour que sur le fond de vos rétines parvienne une image de là où vous regardez et qui pour la majorité grossière des gens, se manifeste en ce concept de "mire", le point central de votre regard, qui d'instinct se construit ainsi par le ciblage du centre de votre vision... vous regardez dans une direction, il y a ce point, ce centre de votre attention psychique sur la donnée physique sensorielle, et sur l'adéquation entre l'ajustement de votre matériel perceptif, vos yeux, et le traitement psychique de cette perception, la mentalisation automatique de ce que vous regardez, l’accès par votre conscience, de ce que le visuel s’impose à vous, le traitement psychique d’une captation de photons...

eh bien moi, pédeusement moi oui, parce que vous n'aimez pas que je vienne dire que je suis là différent, pédeusement moi car je suis désagréablement amer à le dévoiler maintenant que j'ai vu vos réactions de déni sur le sujet qui vous dépasse, moi je ne "mire" pas ! c'est depuis tout gamin hein, cette époque où j'ai croisé l'idée et où j'y ai réfléchi et où j'ai décidé d'y adjoindre une réaction, certes de rejet sur la vérité, certes de contrage à la facilité, certes ainsi en décalage de l'usage majoritaire, certes à l'opposé de l'intuition de cette norme, certes d'une volonté rebelle à ne pas vouloir suivre cette norme, certes en espoir d'une quête de l'impossible... pédeusement moi, je ne "fixe" pas du regard, je ne dirige pas ma focale sur le centre, sur un point, depuis tout gamin je me suis habitué à travailler, oui travailler c'est important, ce qui est plutôt difficile à faire naturellement et sans l'appui de la conscience corporelle, d'une vigilance à l'acte physiologique, d'une remise en question de l'usage des techniques qu'on lie à la morphologie... comment qualifier ce regard ainsi radicalement différent ? j'aime le mot "défocalisé" malgré son manque de clarté, j'aime le mot "panoramique" bien qu'il soit biaisé, j'aime le mot "global" bien qu'il soit connoté, mais ainsi peut-on certes difficilement, remarquer que mes yeux ne pointent pas forcément vers un point, tout simplement car j'ai habitué mon cerveau à fuir ce point, et ainsi non pas "regarder" les choses directement en pointant un quelconque objectif ponctuel, mais au contraire à me concentrer pour fuir ce point central, tjrs l'élargir, en associant un usage de mon outil sensoriel à un usage de ma conscience sur ses données informatives biologiques ; oui, peu d'entre vous je crois, n'envisage que cela soit possible d'un point de vue factuel, il vous apparaît comme une fatalité de "regarder" quelque chose dans le sens que vous attribuez au verbe, c'est à dire diriger votre regard vers le point que vous voulez observer, et tout naturellement donc, vous ne me croyez pas quand j'ai du mal à décrire ce qui pour moi est autre, et bien différent de cette norme dont nul n'aurait envie de mettre des mots sur une remise en question qui ne ferait pas sens : l’intérêt pour la "vision périphérique" ; c'est donc avec mes mots maladroits, ce chemin qui trop peu de fois fut foulé et qui donc manque de traces de pas pour exister, pour sécuriser, pour rendre naturelle la déambulation, facile la suite sur ce chemin de là où tout le monde passerait, ainsi facilement car justement tout le monde y passerait, non là je suis seul sur cette voie, elle est donc moins aisée, avec mes mots maladroits oui, que je vais tenter de transformer un espace vierge et encore inconnu des pas humains, en un fil de terre battue par ces pas dont j'ouvre la voie, sans m'y croire premier non, je suis sûr que cela fut déjà expérimenté, ne fut-ce qu'en de minimes nombres d'acteurs, mais là où j'ai envie de m'exprimer sur ma réalité quasi-solitaire, sans qu'on n'ait à me renvoyer la conviction que je suis fou sur le propos

ainsi oui, j'aime à regarder différemment de "regarder" ; il y a d'un côté la focale de mes yeux, et de l'autre la triangulation du regard : en termes pratiques de résultats perceptifs qui orientent mon action, le plus accessible est de chercher à voir flou... la mise au point de la focale de mes yeux, et la désynchronisation du point de réunion dont ils dirigent l'orientation triangulaire ; je ne saurais mieux ni expliquer ni même conscientiser comment cela s'accorde en moi, c'est pourquoi le résultat du flou de ma vision est le seul indicateur de mon travail sur la question, et celui-ci est pour l'instant suffisant pour me permettre la suite du résultat, parvenir à "regarder" sans regarder... lorsque je vois flou en ayant volontairement et consciemment flouté mon regard, il est bien plus aisé pour mon cerveau de ne pas se concentrer sur le point central de ma vision, et ainsi la première étape de défocalisation se prend une bonne pichenette pour exister, oui, tout ainsi flou je me concentre bien plus sur ce qui sort alors de la hiérarchie de mon regard, il n'y a plus un centre fixé et observé, il est bien plus facile de voir l'image comme un tout, et de mieux percevoir les éléments en périphérie, sur les bords, tout en rabaissant l'importance du centre ; c'est là où il faut à la fois aider le cerveau et à la fois le corps, pour sortir du schème facile de "mirer" un point cible central, moi j'ai de la chance de pratiquer ceci depuis tout petit, et je m'imagine qu'il serait assez malaisé pour tout étranger à la pratique, de parvenir aux résultats qui pour moi sont dorénavant bien ancrés, entraînés, facilités par l'usage et l'habitude, oui depuis tout ce temps on va dire que je suis devenu expert, même si sans diplôme... l'on ne m'a jamais dit, mais je pense cela ainsi, que mon regard parait vide ; c'est l'impression que l'on peut avoir lorsque toute personne ne triangule pas la position de ses yeux, vous connaissez le truc : médicalement le strabisme pose pour l'extérieur une sensation étrange à se figurer ce que regarde la personne, et il m’apparaîtrait logique que, en cause ou en effet, la mentalisation de la vue d'une personne touchée par ce strabisme soit une autre affaire que ceux qui fixent aux deux points de leurs yeux, un troisième pour le triangle qui leur permet de regarder les choses... un autre exemple plus trivial est celui d'une personne bourrée à l'alcool, vous le connaissez ce regard de poisson, peut-être avez-vous vous-même déjà vécu cet état de désinhibition psychosomatique, en fin de soirée vous titubez et vous voyez que votre cerveau n'est plus à même de maintenir la triangulation, que vos yeux sont trop fatigués pour fixer, et alors vous avez ce regard vide, ce regard où fixer quelque chose est trop fatigant pour vos yeux et où donc vous faites l'impasse sur la focale et la triangulation ; bin voilà, moi ce truc je le recherche, je le travaille, je le pratique au quotidien sans pathologie opticienne et sans outillage alcoolique ; j'aime lorsque je me promène, balader mon regard non pas en niant le fait qu'il y a un centre géométrique au cercle récepteur de ma rétine, mais en cherchant à ne pas que mon cerveau s'y arrête trop longtemps ; il y revient, certes, c'est ce qui je crois forge cette norme que vous vous refusez à me voir dénormativer, oui il y revient, dès que mon attention pourtant entraînée s'en va un peu trop loin, alors je fixe à nouveau les choses, je triangule et focalise sur le centre de ma vision, et il faut une petite pichenette de conscience pour me faire reprendre le travail, elle ne me demande pas beaucoup d'effort si tant est que j'y pense puisque je suis entraîné, mais à ce moment là la direction de mon acte psychosomatique change, et je retourne à cette observation non pas du centre unique de mon regard, mais bien de chaque élément de l'image sur lequel mon cerveau pose une attention, une reconnaissance, un "regard"...

l'intérêt est d'élargir la vision, premièrement, et deuxièmement de la pluraliser : au lieu de regarder ce passant dans la rue, puis ensuite son chien, puis ensuite une autre cible, je peux déconstruire la différence entre "voir" et "regarder", car là où je regarde le passant, et que voir son chien me conduit à le regarder dans un second temps, et bien là je vois tout sans aucun regard, mais cette vision pourtant habitée de la même attention qu'un regard unique, est ainsi à la frontière entre tout voir et ne rien regarder, mais regarder ainsi tout ; les process mentaux liés au traitement de ces perceptions sensorielles changent ainsi dans cette pratique, car mon attention, mon "regard", peut se balader alors que mes yeux sont immobiles, et inversement je peux tourner la tête et les yeux tout en me concentrant sur des éléments qui ne bougent que sur ma rétine et non dans mon ciblage mental

tout ceci pour d'une part me moquer en pleurant, de ceux qui vantent le pouvoir du droit à la différence et qui tournent en rond dans le petit cercle qu'ils octroient à cette différence sans se rendre compte qu'ils sont extrêmement discriminatoires envers les différences qu'ils n'envisagent pas et qui sont pourtant les plus vraies d'entre elles, et puis pour un deuxième point que je vais ici entamer

la "proprioception" est un mot qui sonne suuuuper-bien, ne trouvez-vous pas ? waaa, ça fait vâchement éclairé comme truc, surtout quand on en lit la définition : "La proprioception, ou sensibilité profonde, désigne la perception, consciente ou non, de la position des différentes parties du corps." hmmrf... un truc de gamin pour moi, mais qui aujourd'hui est tellement intellectuel, tellement illuminé, qu'on irait facilement excuser ceux qui sur ce plan médical n'ont pas toutes leurs capacités ; j'imagine le doc raconter comme quoi son patient souffre d'une proprioception déficitaire, une pathologie qui justifiera un statut auprès des allocs, parce que qmm, le concept est tellement prout-prout qu'il apparaît normal que pas tout le monde ait la maîtrise de la perception de son propre corps... c'est innovant non ? y'a qu'aujourd'hui qu'on peut se permettre ça, d’un point de vue anthropologique ; enfin, me dis-je, j'suis sûr y'en a plein qui penseraient que c'est un bonus de l'intelligence humaine, que les animaux par exemple, sont éloignés du phénomène, non ? j'avoue diverger dans ma conviction, pour moi on a inventé ce terme parce que l'humain qui s'éloigne de l'animal, ne trouve pas utile d'avoir une bonne perception de son propre corps, et que si c’est un atout pas partagé, alors il n’y aurait aucune chance que les animaux en soient pourvus, même et surtout, mieux que nous humains ; évident, me dis-je, le gamin qui passe ses journées à l'école, juste à devoir mobiliser ses oreilles à écouter un prof, et à devoir anesthésier son cul pour pas trop avoir le mal de chaise, normal qu'il va jamais lier son système nerveux à son cerveau, surtout si les seules rares occas' qu'il a de le faire c'est quand il se fait bobo au genou, quand il se prend une baffe qui heureusement est politiquement de moins en moins acceptée, quand il n'a froid que le temps qu'on lui achète une épaisseur de manteau en plus, quand il caresse le doux poil de son chien mais qu'après il doit se désinfecter les mains... la ratatine, j'appelle ça, je la subis en toute hallu psychiatriquement parquée, je vois bien que c'est une maladie qui n'existe que chez les fous, même si pour moi toute l'humanité est contaminée et que si j'en ai l'hallu inconvaincante, c'est juste parce que j'en souffre d'une douleur sans preuves, dont les seules marques que j'observe, douteux, sont l'augmentation de l'obésité, ce que certains chercheurs associent aux effets de la sédentarité sociale, l'impression qu'on a tous nos petits problèmes de santé, qui là ici et qui ici là ; moi dans ce paradoxe j'ai tenté d'agir en conséquences de ma proprioception et de ce que je me vois "malade" par décorporation partagée à l’espèce, là où il me faut un effort de conscience pour me tenir droit, un effort à me lever de mon siège de temps en temps, en toute conscience que mes actions ici sont insuffisantes pour me maintenir en santé ; longtemps j'ai été assisté dans ma santé structurelle, ma santé physiologique, par ce qui m'a aliéné : le sport ; pas besoin de proprioception pour garder la forme et la ligne, lorsque l’entraîneur te dit de courir, puis de sauter, puis de porter ces haltères, de faire ces abdos et ces pompes... je n'avais pas vraiment de problèmes de dyspraxie pour savoir tirer dans un ballon, lancer un javelot, donner un coup là ou là, et pourtant... ce mot, "dyspraxie", je le lierais volontiers à ce mouvement anthropologique ratatine, pareil, médicalement il sonne vâchement sérieux, et surtout il permet de s'excuser d'un truc dont on a perdu une responsabilité corporelle qui n'est ptetr pas tant tolérable, non d'un point de vue moral, mais d'un point de vue biologique, d'un point de vue vital ; il n'y a sûrement pas une causalité stricte entre proprioception et dyspraxie, mais la pente est conceptuellement étrange : il s'agit de camoufler par l'excuse du handicap, une nécessité plus ou moins comprise de rester acteur et maître de son corps, ce qui hors-mis dans une société bourrée d'artificiel, serait dangereux voir mortel ; cette pente est ajd assez forte, mais elle traîne depuis longtemps je pense : avant que la médecine ne s'empare de cette ratatine, l'on a pu être tout simplement frappé de "maladresse", et cela a été, à force de tolérance certes il est moralement bien c'est vrai, de plus en plus accepté : un hominidé loin dans nos ancêtres, s'il était maladroit, se heurtait à des complications à l'existence qui heureusement aujourd'hui, lui sont atténuées par le confort civilisé, on peut être maladroit et finir à l’hôpital tous les trois jours pour une nouvelle chute ou coupure ou autre, non seulement on peut profiter des soins, mais en plus les accidents sont moins dangereux grâce à toutes les sécurités que notre monde artificiel propose... mais cette pente ratatine qui moi m'effraie au point que je suis excusé d'être psychotique, c'est ce truc qui va à l'encontre je crois de l'intuition qui pourrait en animer certains, comme quoi la proprioception est un bonus humain optionnel ; non, je crois c'est un truc que l'animal maîtrise encore assez bien, mais qui depuis des générations, se perd chez l'humain à mesure que l'artifice nous la rend accessoire... mais alors quel est le lien entre le regard et la ratatine humaine ?

bin perso, j'ai l'impression la proprioception reluit comme une capacité dont on n'a pas tous la chance d'en profiter, alors que pour moi ce n'est pas un trophée en soi : au contraire, ce n'est que le début qu'on rabote de plus en plus, au point d'en oublier la suite : la perception de notre propre corps, si elle devient accessoire, optionnelle, jamais ne nous permettra d'en devenir acteur, et c'est la toute la ratatine humaine, y compris celle qui fait du sport... surtout celle qui fait du sport ! et qui le fait en croyant que faire des séries sans connecter le système nerveux au cerveau est une garantie pour une santé pérenne... ayant pratiqué dans un passé pré-psychose assez d'activité physique, je sais qu'on peut ainsi se débrancher, courir pour courir, pomper pour pomper, ramer pour ramer, et oui effectivement ça enlève le gras, ça muscle, ça purge le cardio, ça amplifie le pouvoir des poumons ; mais on pourrait presque être lucide à me refuser que je dise que cela déconnecte le cerveau, il y a bien proprioception à la douleur d'un mille mètres, certains sportifs comprennent encore que c'est cette douleur qui fournit la santé, même si je pense ne pas me tromper à ce qu'ils ne forment pas une majorité et que non sans fausseté pour autant, bcp croient que la douleur n'est pas nécessaire à l'effort sportif dans ses objectifs de santé ; et pourtant ; mes yeux si je ne leur redemande pas une fois de temps en temps de rester connectés, ils finissent par s'endormir ; je l'ai remarqué il y a six ou sept ans, je commençais à voir flou y compris sans me l'avoir commandé pour défocaliser, alors je suis allé chez l'ophtalmo il m'a renvoyé chez l'opticien et je suis ressorti avec un mot d'excuse pour qu'on me rembourse des lunettes : légère astigmatisme, correction de repos +0,5 ! là où j'aurais pu ne garder que la proprioception et subir cette vision fatiguée, là où l'on m'aurait excusé de voir flou pour tout un tas de raisons qui pourraient sonner valables à la plupart, la vieillesse, les écrans, le manque de repos sur l'horizon qui concerne la société sédentaire, etc, et bien je me refusais à ne rester que dans la réception de sensation corporelle, oui, sentir son corps, savoir plus ou moins ce qu'il vit, n'était pas suffisant pour moi, tout comme regarder les choses est un effet qui peut être passif tant qu'on ouvre les paupières, mais dont la plupart d'entre nous reste encore assez active lorsqu'il s'agit de décider ce que l'on regarde, et de le faire en toute conscience de le faire, que ce soit par "mire" ou autrement, eh bien en plus de cette proprioception, j'ai toujours tenu à lui adjoindre une "proprioaction", c'est-à-dire ce travail de conscience sur ce que mon corps, si je le lâche, s'effondrerait, qu'il me faut une mesure de contrôle par l'esprit, oui, que la notion de "psychosomatique" m’apparaît non pas seulement comme une évidence de lien ontologique entre mon esprit et mon corps, mais qu'il s'agit là également et impérativement, d'une responsabilité personnelle de moi envers moi dans le cadre du maintien de ma santé ; ce, est-ce car l'humain frappé de conscience est comme un bateau libéré dans les flots de l'ancre des déterminismes morphologiques que son esprit peut détacher du fond de son océan ? j'ai l'horrible impression que oui, la conscience est ce qui nous désolidarise de sécurités naturelles qui ont favorisées le vivant, et que ma ratatine, en toute déperdition de santé, est ce fait que si je voulais rester dans une physiologie viable, il me faudrait plus d'attention et d'action à mon propre corps, oui, que ma proprioception se devrait d'être plus efficace, et ma proprioaction plus actée encore que ce que je lui suis dépassé en mes ajd sédentaires, flemmeux, anesthésiés, léthargiques...

la ratatine ? c'est lorsque je ne suis pas proprio, mais seulement locataire... pour la demeure de mon âme, à qui dois-je rendre des comptes ? ce coatch sportif est autant le bailleur d'un appartement, que l'Etat territorial qui a un pouvoir souverain de propriété y compris sur celui qui a acheté son permis de construire ; le médecin est l'électricien ou le plombier qui agit sur l'appartement ; l'architecte est tantôt le géniteur, tantôt l'enseignant devant les pupitres d'enfants assis bien sagement qui commencent à perdre l'accès au métier du maçon, du couvreur, à peine récupérés par les profs de sport... on nous déresponsabilise le corps, il y a tant d'excuses du type "la nature n'a pas été clémente avec moi, je suis ainsi en surpoids ou diabétique ou scoliosé ou autres"... on nous empêche de diriger notre regard où l'on veut, on s'interdit entre nous de prendre la main sur tout ceci, parfois en nous faisant croire qu'on la prend malgré tout ! ce coatch sportif dont on suit les bons conseils, ce médecin qui parfois, lorsque nous sommes capables de l'entendre, nous dit simplement de mieux gérer notre hygiène de vie au lieu de bricoler notre santé à l'aide de médicaments ; mais au final c'est tjrs le canapé qui gagne, ptetr pas pour ceux dont on prend modèle et exemple et dont on persiste à croire que ce qu'ils atteignent, tout le monde pourrait l'atteindre ; je suis pessimiste sur les faits, c'est vrai, mais ne croyez pas que je le sois dans l'espoir : si je considère que la pleine santé n'est pas la norme avérée pour la majorité, je continue de croire que notre espèce pourrait la retrouver un jour...

je terminerai par une citation, qui fut tant de fois prise et reprise, ce qui pour moi démontre la banalisation du truc, ce qui fait qu'à demi-aveugles et à demi-hypocrites, tous concernés, nous nous répétons sans rien faire, que notre naufrage en est bien un, et que nous échappons à nous définir dans cette faute qui ne nous toucherait miraculeusement pas et de laquelle nous ne serions que victimes ; en spécifiant la traçabilité du parcours de ces mots jusqu'à moi :
- Hypno5e - Maintained Relevance Of Destruction - Part I (metal cinématographique)
qui sample :
- Jean-Luc Godard - Pierrot le fou (film)
qui lit :
- Elie Faure consacrées à Velázquez - histoire de l'art (livre)
"Le monde où il vivait était triste. Un roi dégénéré, des infants malades, des idiots, des nains, des infirmes, quelques pitres monstrueux vêtus en princes qui avaient pour fonction de rire d’eux-mêmes et d’en faire rire des êtres hors la loi vivante, étreints par l’étiquette, le complot, le mensonge, liés par la confession et le remords."

(pour un retour des proprioacteurs...)




dq
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"listen to the land of snow, it makes no sound"
time - wintersun

Hors ligne Pierre

  • Plumelette
  • Messages: 10
Re : je baille, disait le proprio
« Réponse #1 le: 09 février 2024 à 21:18:04 »
Salut Dot Quote ! ^^

J'espère que tu vas bien :) Pour ma part, j'ai eu un peu de mal à suivre le texte du fait de l'absence de majuscules et de points. Je trouve très intéressant que tu aies voulu faire ressentir le torrent de pensées dans l'esprit de ton personnage au travers d'un tel langage. (Car j'imagine que c'était ton intension :) )
Toutefois, l'absence quasi totale de phrases me parait un peu radical...  cela donne un rythme flou et le sens se perd facilement.
De mon côté, je te conseillerais de retravailler cela, afin que ce soit un peu plus structuré  ;)
Passe une bonne soirée !
« Modifié: 01 mars 2024 à 03:24:06 par Pierre »
La fleur de l'illusion produit le fruit de la réalité. Paul Claudel

Hors ligne Safrande

  • Troubadour
  • Messages: 357
Re : je baille, disait le proprio
« Réponse #2 le: 10 février 2024 à 03:44:48 »
Salut Dot, je fais un passage rapide, juste pour te dire que tu m'as fait conscientiser un truc que je fais tout le temps, et pareil depuis petit : ce jeu (pour moi c'est quelque chose d'assez ludique) de ne rien mirer, de flouter la vue, d'avoir un "regard de poisson" qui voit tout mais ne regarde rien. La transcription de ton expérience est super précise et décris absolument bien le phénomène, c'est cool de se retrouver autant. Même s'ils ne te semblent pas suffisant, les mots "défocalisé", "panoramique" ou "global" sont évocateurs. Je trouve aussi que la "pratique" de ce regard plonge la pensée dans ce même état de vague. Ca peut être très vite prenant et fascinant et on peut très bien rester des heures à pratiquer. Presque j'ai l'impression que la façon dont on utilise le regard influe sur notre conscience, notre conscience d'être là, au moment présent, d'exister - ou c'est l'inverse : c'est le niveau de notre conscience d'être conscient qui détermine notre utilisation du regard, et ça doit être un mélange des deux. Pas mal d'amertume en début de texte, comme si c'était un coup de gueule qui avait enclenché une réflexion plus pointue par la suite. J'y sens toujours, à tord sûrement, une délectation de ta part à dire que tu es différent, un mélange de douleur et de vanité, ça revient souvent, peut-être à hauteur de ce que te renvoient de ta propre image les gens au quotidien. Dans tous les cas je trouve ces passages les moins intéressants, les plus sang chaud, c'est une intro dont ton propos pourrait se passer, parce qu'au final c'est tout le monde qui dit qu'il est pas comme tout le monde, et quand tu dis que t'es pas comme tout le monde c'est les passages où tu es le plus comme tout le monde ; et j'ai souvent la sensations que chez les écrivains, ou les artistes en général, être le plus pas comme les autres, c'est l'équivalent en salle de muscu de celui qui fera le plus de pompe, qui portera le plus de poids, et entre mec fc homme de celui qui aura la plus grosse. Je te trouve plus captivant, et pas comme tout le monde, quand tu t'analyses minutieusement, quand tu réduit à néant la trivialité jamais aussi bien que devant la subjectivité unique de ton expérience de vie, qui je pense est suffisamment claire pour parler à tout le monde.

Pour cette critique de la banalisation générale quant à la perte de notre propre perception de notre corps, je serais tenté de dire que tous les go muscu la font, la critique, et plus globalement la gauche dans ce même registre que le tient, très juste, sur l'école, l'aliénation que ça peut être pour les corps, assis 6/7h par jour, avec 3 fois 20 min de répit, dont d'ailleurs la violence (les cours de récré c'est violent, c'est là que se libère tout ce que les corps contenaient plus ou moins bien depuis 1/2h) contraste monstrueusement avec les salles de classes et le débit du prof de 50 balais. Perso j'ai l'impression que c'est quand on perd cette "proprioception" qu'on se rend compte de ce qu'elle était, de ce qu'elle apportait, aussi bien physiquement que mentalement - avoir la maitrise de son corps donne vraiment une sensation de liberté, une sensation de contrôle de soi et de son environnement. Cet état de "ratatine" a été expérimenté par beaucoup je pense ; voir le corps qui se désarticule, qui part en miette, qui perd ses reflexe les plus simple, moi aussi ça me fait flipper ; et me voir aussi "déconnecté" de mon corps aujourd'hui, en perdre presque la capacité de sentir, c'est dramatique - et pour retrouver la sensation y'a tout un travail à faire. C'est étrange comme on peut être loin de notre corps alors que c'est notre première réalité. Peut-être aussi que c'est juste lié au fait de vieillir ? Bernhard Thomas disait que quand on était enfant on "ressentait" beaucoup plus, beaucoup mieux, parce que le sang circule bien, tout est vif, éveillé, curieux, et qu'après on ne vit plus que dans l'imagination.

Citer
la ratatine ? c'est lorsque je ne suis pas proprio, mais seulement locataire... pour la demeure de mon âme, à qui dois-je rendre des comptes ? ce coatch sportif est autant le bailleur d'un appartement, que l'Etat territorial qui a un pouvoir souverain de propriété y compris sur celui qui a acheté son permis de construire ; le médecin est l'électricien ou le plombier qui agit sur l'appartement ; l'architecte est tantôt le géniteur, tantôt l'enseignant devant les pupitres d'enfants assis bien sagement qui commencent à perdre l'accès au métier du maçon, du couvreur, à peine récupérés par les profs de sport...
Trop cool ce passage un peu plus poétique. Globalement j'ai moins l'impression que c'est un texte qu'un lancement de débat ou une espèce de billet, malgré cette action plus profonde de traduire ce qui se passe en toi, parce que le ton et l'exigence de l'écriture est plus à la discussion qu'à la proposition littéraire ou poétique.
Tout est claire, l'absence de point ou de majuscule ne se sent même pas, ça fait parti de toi maintenant, le débit est naturel et fluide, comme souvent quand tu expliques, les idées s'enchainent bien, à merveille, rien à signaler formellement - à part que comme d'hab c'est unique, mais ça devient évident à force de te lire, on s'est acclimaté, c'est devenu "normal"  ;D

À plus Dot, c'était un réel plaisir, et merci pour cette conscientisation  ;D
« Modifié: 10 février 2024 à 12:49:33 par Safrande »
Il regardait le verre non à sa portée d'une façon de reproche.

Hors ligne Dot Quote

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Re : je baille, disait le proprio
« Réponse #3 le: 10 février 2024 à 17:30:37 »
yoyoyo à tous les deux, merci à toi Pierre et à ce que je devine avec tes smileys une belle forme d'enthousiasme à partager ta réflexion sur mon texte ! je prends note pour la confusion et la ponctuation, parfois sur des textes, je fais des phrases mais ça fait qmm pas mal de temps que j'expérimente cette fusion des syntagmes, c'est pas si simple alors oui, je vais continuer à travailler sur le fait que c'pas évident à construire pour pouvoir être suivi efficacement !



Salut Dot, je fais un passage rapide, juste pour te dire que tu m'as fait conscientiser un truc que je fais tout le temps, et pareil depuis petit : ce jeu (pour moi c'est quelque chose d'assez ludique) de ne rien mirer, de flouter la vue, d'avoir un "regard de poisson" qui voit tout mais ne regarde rien. La transcription de ton expérience est super précise et décris absolument bien le phénomène, c'est cool de se retrouver autant.
owyesss toi aussi alors ! hui y'a ce côté 'jeu' pour moi aussi, une fois j'ai dit à un personnel soignant que j'aimais bien 'jouer au programmeur dans mon corps', et contre la ratatine j'avais l'expression 'restructuration somatique' pour signifier que je voulais acter ma proprioception pour ne pas trop être dans la décadence corporelle... ce qui a bien foiré globalement, ajd je suis tout tordu, tout gras, tout flemmeux, mon corps n'a plus la force de se préserver sa santé*... snif-ouin

Je trouve aussi que la "pratique" de ce regard plonge la pensée dans ce même état de vague. Ca peut être très vite prenant et fascinant et on peut très bien rester des heures à pratiquer. Presque j'ai l'impression que la façon dont on utilise le regard influe sur notre conscience, notre conscience d'être là, au moment présent, d'exister - ou c'est l'inverse : c'est le niveau de notre conscience d'être conscient qui détermine notre utilisation du regard, et ça doit être un mélange des deux.
la question se pose j'avoue m'imaginer que bcp des mentalisations intérieures qu'on peut se faire prennent une grosse part d'inspiration sur les sens physiques ; ce n'est pas le même monde, pas donc les mêmes attributs, mais qmm, des fois j'ai 'une voix' dans ma tête (en tant que schizo le sujet est épineux, j'aime pas dire ça parce qu'on croit que c't'une hallu, alors que ça reste une projection mentale), des fois je 'vois' ma pensée comme une image, je peux m'imaginer une sensation tactile, et dans le même temps, étant quasi totalement anosmique et agueusique, bin j'ai très peu de mentalisations de type olfactif ou gustatif ; pareil pour un peu titiller le quintet normatif, je peux imaginer une température et que ma pensée suive un peu l'humeur de cette donnée physique... bon après y'a qmm des trucs que je saurais pas décrire et qui ne sont pas de l'ordre d'un sens physique, mais là je manque vraiment de mots pour creuser...

Pas mal d'amertume en début de texte, comme si c'était un coup de gueule qui avait enclenché une réflexion plus pointue par la suite. J'y sens toujours, à tord sûrement, une délectation de ta part à dire que tu es différent, un mélange de douleur et de vanité, ça revient souvent, peut-être à hauteur de ce que te renvoient de ta propre image les gens au quotidien. Dans tous les cas je trouve ces passages les moins intéressants, les plus sang chaud, c'est une intro dont ton propos pourrait se passer, parce qu'au final c'est tout le monde qui dit qu'il est pas comme tout le monde, et quand tu dis que t'es pas comme tout le monde c'est les passages où tu es le plus comme tout le monde ; et j'ai souvent la sensations que chez les écrivains, ou les artistes en général, être le plus pas comme les autres, c'est l'équivalent en salle de muscu de celui qui fera le plus de pompe, qui portera le plus de poids, et entre mec fc homme de celui qui aura la plus grosse. Je te trouve plus captivant, et pas comme tout le monde, quand tu t'analyses minutieusement, quand tu réduit à néant la trivialité jamais aussi bien que devant la subjectivité unique de ton expérience de vie, qui je pense est suffisamment claire pour parler à tout le monde.
hmmm ui, douleur et vanité, je phase bcp sur cette question de l'identité, comme tu dis on prétend tous être un peu unique et c'est vite relou d'en faire le concours, surtout lorsque on aime sa singularité mais qu'on aime pas qu'autrui vienne trop ramener la sienne... t'as raison je trouve, faudrait que je me calme un peu là-dessus, merci pour tes mots car autant cette douleur est bien ressentie, autant si je me questionne j'en pas tant que ça à foutre du rejet que ça peut provoquer, faut moins que je m'offusque du truc, juste que je le dise avec un sourire dédramatisant, j'crois remarquer chez les humoristes notamment, qu'ils sont balèzes quand ils transforment une douleur en rire, la singularité du point soulevé passe bcp mieux le seuil de tolérance, même si la contre-partie est que du coup ça banalise le truc... ça fait disparaitre en apparences la douleur, c'est l'avantage social de ce sacrifice de communication, car après on rigole de ce qui était à la base un coup de gueule ; enfin, c'est comme ça que j'interprète bcp des meilleurs coups de comm 'prise de conscience', ça passe bcp mieux avec l'humour, alors qu'un coup de gueule plus grincheux fait surtout grimper l'escalade de la grinche... et ça j'en veux pas, donc il faut que je taise un peu mes humeurs au profit d'un sourire ; ayaya et la transparence émotionnelle dans tout ça ? j'verrai bien...

- avoir la maitrise de son corps donne vraiment une sensation de liberté, une sensation de contrôle de soi et de son environnement. Cet état de "ratatine" a été expérimenté par beaucoup je pense ; voir le corps qui se désarticule, qui part en miette, qui perd ses reflexe les plus simple, moi aussi ça me fait flipper ; et me voir aussi "déconnecté" de mon corps aujourd'hui, en perdre presque la capacité de sentir, c'est dramatique - et pour retrouver la sensation y'a tout un travail à faire.
tellement '_' ils parlent de 'sédentarité' d'un point de vue socio-médical, et oui, ça fait flipper, moi j'suis carrément touché par le phénomène, et de plus en plus tant mes phobies me cloisonnent chez moi à rien foutre

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la ratatine ? c'est lorsque je ne suis pas proprio, mais seulement locataire... pour la demeure de mon âme, à qui dois-je rendre des comptes ? ce coatch sportif est autant le bailleur d'un appartement, que l'Etat territorial qui a un pouvoir souverain de propriété y compris sur celui qui a acheté son permis de construire ; le médecin est l'électricien ou le plombier qui agit sur l'appartement ; l'architecte est tantôt le géniteur, tantôt l'enseignant devant les pupitres d'enfants assis bien sagement qui commencent à perdre l'accès au métier du maçon, du couvreur, à peine récupérés par les profs de sport...
Trop cool ce passage un peu plus poétique. Globalement j'ai moins l'impression que c'est un texte qu'un lancement de débat ou une espèce de billet, malgré cette action plus profonde de traduire ce qui se passe en toi, parce que le ton et l'exigence de l'écriture est plus à la discussion qu'à la proposition littéraire ou poétique.
Tout est claire, l'absence de point ou de majuscule ne se sent même pas, ça fait parti de toi maintenant, le débit est naturel et fluide, comme souvent quand tu expliques, les idées s'enchainent bien, à merveille, rien à signaler formellement - à part que comme d'hab c'est unique, mais ça devient évident à force de te lire, on s'est acclimaté, c'est devenu "normal"  ;D
ow merci, poétique pour l'usage de la métaphore ? j'y voyais un peu plus en mode 'blague' avec le jeu de mot 'proprio', mais entre un sourire et un rire, on est dans les deux cas avec une forme de joie intérieure... avec qmm une grosse base dépressive ahah, mais 'qu'à cela ne tienne !'

À plus Dot, c'était un réel plaisir, et merci pour cette conscientisation  ;D
huhu yea, ravi de te savoir dans cette pratique toi aussi

* edit : justement, le regard est un peu le seul truc de ma restructuration somatique que j'ai pas foiré : je voulais le spécifier dans le texte mais j'y ai pas écrit sur le coup, alors je le rajoute là : j'ai plus besoin de lunettes depuis que j'ai proprioagi mes yeux quand j'ai cassé mes verres... ce qui me rend encore plus déprimé dans mon irresponsabilité de conscience à ma santé sur tant d'autres points de ma proprioception...
« Modifié: 10 février 2024 à 17:33:53 par Dot Quote »
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Re : je baille, disait le proprio
« Réponse #4 le: 10 février 2024 à 19:59:48 »
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la question se pose j'avoue m'imaginer que bcp des mentalisations intérieures qu'on peut se faire prennent une grosse part d'inspiration sur les sens physiques ; ce n'est pas le même monde, pas donc les mêmes attributs, mais qmm, des fois j'ai 'une voix' dans ma tête (en tant que schizo le sujet est épineux, j'aime pas dire ça parce qu'on croit que c't'une hallu, alors que ça reste une projection mentale), des fois je 'vois' ma pensée comme une image, je peux m'imaginer une sensation tactile, et dans le même temps, étant quasi totalement anosmique et agueusique, bin j'ai très peu de mentalisations de type olfactif ou gustatif ; pareil pour un peu titiller le quintet normatif, je peux imaginer une température et que ma pensée suive un peu l'humeur de cette donnée physique... bon après y'a qmm des trucs que je saurais pas décrire et qui ne sont pas de l'ordre d'un sens physique, mais là je manque vraiment de mots pour creuser...
Whoua tellement dommage pour toi de ne pas avoir de mentalisation olfactive : c'est pour moi, et je crois que y'a une littérature scientifique sur le sujet, un des sens les plus puissant, qui agit le plus directement avec les souvenirs, la pensée, l'inconscient, ça peut réveiller des choses tellement souterraines, enfouies en nous. Par contre du coup, "voir" sa pensée comme une image, c'est assez ouf - je peux voir des images en pensée, mais voir la matérialisation de la pensée elle-même, difficile à concevoir. Pareil "imaginer" une sensation tactille, je vois un peu le concept, je crois que j'ai déjà essayer de le faire, à certains moment de la vie que je ne nommerais pas, mais j'ai jamais réussi, ou alors vraiment très peu, de l'ordre du mec qui arrive à faire un bon trait sur un dessin de 15m.

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t'as raison je trouve, faudrait que je me calme un peu là-dessus
Ah non vraiment je ne disais pas ça dans ce sens, je trouve ça trop cool de montrer notre différence, de mettre de l'énergie à l'expliquer comme t'as fait là, ce que je trouve moins intéressant c'est l'avant propos, l'annonce du plongeur pour que tout le monde le regarde avant le plongeon, ce truc un peu démonstratif. Mais en même temps je comprends bien cette amertume, cette douleur, et en même temps cette petite fierté que provoque en nous la différence. C'est un truc vraiment paradoxal parce que d'un côté on se sent pas comme tout le monde et on peut s'en enorgueillir , mais d'un autre côté l'incompréhension, le jugement de l'autre est, malgré toute la distance qu'on peut prendre avec le monde, douloureuse, en tout cas pour moi. J'ai beau me faire un tas d'idée bien rationnelle d'à quel point ne l'est pas la prise en compte du rejet de l'autre, je peux pas m'empêcher de le prendre en pleine gueule, et ça me brise à chaque fois, parce que c'est un truc dans les gênes j'en sait rien, ou une construction sociale, on est programmé pour que désapprobation des autres = ça nous rend pas bien, puis on le transforme en vanité après, avec le temps, c'est peut-être une façon de se protéger. Après c'est peut-être pas vrai pour tout le monde... Mais c'est vrai que faire passer cette douleur par l'humour (moi je pense à Beckett quand tu dis ça, lui qui fait des perso total atypiques, paumés, à la logique incompréhensible, et les fait interagir avec un environnement à peu près "normal", ce qui créer un décalage entre lui et les autres incroyable de drôlerie) peut être un moyen et de la surmonter et de la rendre compréhensible. Pour autant comme tu dis faut pas non plus minimiser ta douleur réelle en la rendant constamment comique, d'autant que faire de l'humour sur une douleur nécessite quand même une bonne prise de recul dessus, nécessite de l'avoir déjà bien digérée, pour pouvoir non seulement en rire de la meilleur façon, mais encore en rire sans se faire mal à soi-même, en toute sécurité - faut pas que ça devienne juste un masque sous lequel tu mets ta douleur. Bon tout ça c'est de la psyco de comptoir mais enfin c'est mon niveau de psyco, tu m'en excuseras j'espère  :D

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ils parlent de 'sédentarité' d'un point de vue socio-médical, et oui, ça fait flipper, moi j'suis carrément touché par le phénomène, et de plus en plus tant mes phobies me cloisonnent chez moi à rien foutre
Ouais c'est un cercle vicieux le truc, un peu comme la solitude que plus tu la fréquente et plus tu t'y habitues et plus tu as peur des sorties alors même que c'est le manque de sociabilisation qui te rend pas adapté mais du coup quand tu te confrontes de nouveau t'as un décalage qui du coup t'incite encore plus à rester tout seul et à être encore moins adapté et à encore plus en souffrir.

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ow merci, poétique pour l'usage de la métaphore ? j'y voyais un peu plus en mode 'blague' avec le jeu de mot 'proprio', mais entre un sourire et un rire, on est dans les deux cas avec une forme de joie intérieure... avec qmm une grosse base dépressive ahah, mais 'qu'à cela ne tienne !'
Ouais je trouvais cette métaphore filée assez poétique, ça m'a fait penser à Proust qui adore ces longues analogies qui englobe tout un concept dans un autre, trouve entre eux (ou fabrique) une infinité de liens fertiles et libérateur pour l'imagination. En tout cas je trouvais la tienne inventive  :)
Il regardait le verre non à sa portée d'une façon de reproche.

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Re : je baille, disait le proprio
« Réponse #5 le: 14 février 2024 à 19:39:07 »
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Whoua tellement dommage pour toi de ne pas avoir de mentalisation olfactive : c'est pour moi, et je crois que y'a une littérature scientifique sur le sujet, un des sens les plus puissant, qui agit le plus directement avec les souvenirs, la pensée, l'inconscient, ça peut réveiller des choses tellement souterraines, enfouies en nous.
oooo je sais pas jusqu'où je tombe dans un biais de confirmation combiné à un biais de connaissance rétrospective, mais ça fait tellement sens ce que tu écris là, moi qui ai une mémoire trèèès amoindrie ! cela me renvoie à du vieux souvenir d'enfance, ma médecin homéopathe qui me faisait sentir des odeurs en me demandant ce à quoi ma mémoire pouvait réagir ; j'étais bien con, à peine conscient que j'étais très diminué sur ce sens, et cela me laissait pantois, sans réponse, on a jamais atterri sur ce simple fact que j'suis vraiment aveugle du nez, il m'a fallu des années encore avant de le conscientiser... preuve que c'est un tout autre monde que par exemple la vue, qui quand elle est défaillante, est vite remarquée par un diagnostic ; non moi j'ai vécu énormément de temps perdu à sentir des odeurs comme ça, très faiblement, sans même soupçonner que ce sens était pour moi défaillant ; c'est ouf ce monde qui doit être tien d'un point de vue sensible (des sens, ai-je besoin de le préciser, arf on n'est pas dans mon dico anti-confusion méééé...), ça me rend très curieux de ta singularité, et de ce que toute singularité promet des surprises en divergences d'identités impliquant tant d'effets à nos perceptions du monde !

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je trouve ça trop cool de montrer notre différence, de mettre de l'énergie à l'expliquer comme t'as fait là, ce que je trouve moins intéressant c'est l'avant propos, l'annonce du plongeur pour que tout le monde le regarde avant le plongeon, ce truc un peu démonstratif [...] sans se faire mal à soi-même, en toute sécurité - faut pas que ça devienne juste un masque sous lequel tu mets ta douleur.
un bon paragraphe plein de détails intéressants sur la profonde réflexion psychologique que suppute le concept d'humour... l'autre jour j'suis tombé sur une interview d'un humoriste qui en une phrase disait vraiment bien ce qu'on soupçonne un peu tous sur comment il est tjrs plus délicat de rire lorsqu'on est concerné, je sais plus qui c'était ni les mots exacts, mais je crois pouvoir affirmer que mon hypothèse incertaine soupçonne grandement que le rire soit une alternative à une douleur, ce qui m'engage dans une remise en question de son utilité, ou du moins du cadre safe de son usage, car je ne crois pas retrouver autant de joie dans mon expérience, mes vécus, du rire, qui pour moi dresse un bilan émotionnel plutôt négatif, n'en déplaise à ceux qui le considèrent comme un composant positif de leur bonheur global... ce que je comprends et envisage par le fait que bin oui, qmm, l'austérité de ma joie générale ne serait sûrement pas la même sans les quelques rires agréables que je vis parfois !

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Ouais c'est un cercle vicieux le truc, un peu comme la solitude que plus tu la fréquente et plus tu t'y habitues et plus tu as peur des sorties alors même que c'est le manque de sociabilisation qui te rend pas adapté mais du coup quand tu te confrontes de nouveau t'as un décalage qui du coup t'incite encore plus à rester tout seul et à être encore moins adapté et à encore plus en souffrir.
tellement... le train de la société m'a laissé sur le quai de ma solitude, il y a foooort longtemps, et en vrai dans cette gare je me sens à ma place, arrivé à destination d'un non-voyage, comme bien là où je suis, et très peu enclin à reconnaitre lorsque je souffre de ses désavantages... par contre pour ma réclusion, mon envie d'arpenter le monde, la santé de mon corps perdue dans l'immobilisme de ma sédentarité, j'avoue que j'en souffre substantiellement, oui, et de plus en plus chaque jour où je m'encrasse, m'enlise, m'engraisse et me statufie, enfermé là où je me sens au calme...



merci à toi pour cet échange, ce fut fructifiant de te découvrir ainsi !
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Re : je baille, disait le proprio
« Réponse #6 le: 14 février 2024 à 23:51:38 »
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non moi j'ai vécu énormément de temps perdu à sentir des odeurs comme ça, très faiblement, sans même soupçonner que ce sens était pour moi défaillant
En vrai je trouve ça assez triste pour toi, mais peut-être, comme c'est représenté dans Dardevil (t'in ça remonte à loin ça), qu'un de tes autres sens compense du coup - l'oui peut-être, ou le toucher, toi qui arrive même à te représenter une texture ?  ;D
En tout cas pour moi la madeleine de Proust a été une théorie qui s'est vérifiée : rien que grâce à une odeur, celle de la menthe à grenouille, qui pousse au bord d'un ruisseau du village voisin de mon village d'enfance, tout un pan de mon enfance s'est ressuscité en moi, avec des images et même, en travaillant un peu, en approfondissant, des sensations, toute une partie de ma vie où j'allais voir un ami dans ce village, et où on jouait dehors comme des gosses, en respirant cette odeur de menthe à grenouille particulière qui vraiment embaume tout le village. Je me suis fait madeleine de Prousté quoi. Mais je crois que j'ai hérité du bon odorat de ma mère, ce qui a ses désavantage aussi - le moindre petit truc qui pue va me retourner  :D
Truc marrant à noter, en hiver mon archéologie du souvenir est quasiment impossible, parce que y'a plus d'odeur : c'est impossible pour moi de me souvenir à cette période, même de me ressouvenir correctement d'un truc que j'avais déjà retrouvé. Et quand le printemps vient, ben mes souvenirs ça a la même gueule que le printemps : ça fleurit de partout, ça foisonne dans ma tête, y'a mille truc en même temps, parce que c'est la saison la plus odorante, et que chaque petite fleur transitoire que j'ai pu fréquenter dans mon enfance à cette saison me ramène une scène, un état d'esprit ou des images de l'époque.

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par contre pour ma réclusion, mon envie d'arpenter le monde, la santé de mon corps perdue dans l'immobilisme de ma sédentarité, j'avoue que j'en souffre substantiellement, oui, et de plus en plus chaque jour où je m'encrasse, m'enlise, m'engraisse et me statufie, enfermé là où je me sens au calme...
Ouais, en plein cercle vicieux quoi... Mais comme tomber dans l'inaction/l'immobilité, la sédentarité, la complaisance de cette vie calme et sans événements (dans laquelle on se réfugie par nécessité d'abord, comme une espèce de protection contre la violence du monde, mais aussi par la croyance qu'elle nous fera moins souffrir, parce qu'on ne voit pas tout de suite sa violence, plus insidieuse et sur le long terme), ne se fait pas du jour au lendemain, en sortir se fait aussi pas à pas, par des gestes simples et qui peuvent paraître idiots, mais qui sont nécessaires pour enclencher un changement, si l'état actuel n'est pas satisfaisant/fait souffrir - genre s'habiller tous les matins, être prêt à sortir quoi, c'est une excuse de moins pour ne pas sortir, pour aller faire une petite course qui nous permettra de manger correctement, pour aller voir ce pote qui nous invite, pour profiter de ce rayon de soleil (tellement important ça aussi la lumière, on sous estime pas mal son rôle sur la santé), pour simplement aller marcher, apparemment marcher le cerveau y kiff. Et sans dire que ces petits gestes peuvent guérir l'immobilité/l'inaction/la sédentarité/la dépression/ou même un problème d'ordre plus métaphysique, ils peuvent être le départ d'une réaction en chaine, genre parce qu'on a réussit à se préparer le matin, on a pu aller faire cette course et du coup cuisiner un peu et mieux manger, ce qui donne un petit sentiment de fierté, puis petit à petit comme ça, un autre jour parce qu'on a réussi à se préparer le matin, on a eu le courage de sortir, de se balader, puis ça nous a fait cogiter, on a trouvé ça pas trop mal, puis du coup on recommence, et en cours de route, à force de cogiter, à force de faire chauffer les muscles, on se dit que quand même c'est pas cool d'avoir ghosté ce pote parce qu'on était en mode ermite, on a le courage de lui envoyer un message, puis du coup on recommence à voir de l'humain, etc. Mais tout ça c'est une construction longue et fastidieuse, et qui n'est pas à l'abri de rechutes ; la solitude, l'immobilité, plus encore quand on y est sujet, fertile, c'est une espèce d'aimant contre lequel faut toujours lutter.
En tout cas force à toi Dot, je comprends bien ton état, enfin il me semble...
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Re : je baille, disait le proprio
« Réponse #7 le: 16 février 2024 à 14:33:25 »
Bonjour à vous, chers explorateurs du monde occulaire !  ><

Tout d’abord, merci de partager et de me culturer, comme d’habitude.
Ensuite, en tant que non pratiquante, je m’encuriorise de cet étrange jeu de défocalisation et je dois dire qu’au 1er abord, il me fatigue un peu.
De plus, la longueur du propos m’effraie, sa forme atypique m’anxiogène, mais je m’encourage et finalement je tombe totalement sous le charme de l’idée.
J'essaie de pratiquer depuis 3 jours mais je ne parviens qu'à un long tunnel sombre où la lumière ne luit pas à tous les fonds ni tous les étages...autant dire qu'il "fait tout noir" !
 Me vient immédiatement ensuite une pelletée de questions que je notai au fur et à mesure de ma lecture pour ne pas les oublier et pour connaître son flux, voire plus.
- Tout d’abord, quel intérêt réel ? Le but est-il de ne donner de l’importance à rien, ou à tout ? Et dans cette optique (^^) est-ce que cela porte des fruits, des rencontres et découvertes vraiment différents ou bien est-ce plus une forme de protection contre le regard des autres parfois trop intrusif ? Certainement pour d’autres raisons également ? [à la fin de ma lecture, j'entrevois quand même une luciole de compréhension...peut-être que la pratique aiderait à se sortir d'un sursaut de ratatine? ]
- Et puis, je me demande comment ceux qui ont des problèmes de vue peuvent jouer l’exercice ? Lunettes, pas lunettes, étoiles, légumineuses ?
- Aussi ce mot « Ratatine » associé au départ au lavage de main après avoir touché un chien, puis plus loin défini comme un « mouvement anthropologique »…je ne l’ai pas bien compris…est-ce pour exprimer l’ancrage d’une pathologie ? ou simplement l’usure des corps à cause du temps ?
- Ah mais au fil de ma lecture, cela s’éclaircit : « la ratatine ? c'est lorsque je ne suis pas proprio, mais seulement locataire » dis-tu…oui, merci, la métaphore est jolie et parlante ! Et voici une question qui enchaîne de façon fort pertinente : « pour la demeure de mon âme, à qui dois-je rendre des comptes ? » merci d’y répondre ensuite aussi exhaustivement ! Je cerne mieux ta révolte anarchiste….mais au fond, tu as raison, dans ce jeu de l’oie c’est toujours la canne à paix (ou le cas nappé) qui gagne !
- « si je considère que la pleine santé n'est pas la norme avérée pour la majorité, je continue de croire que notre espèce pourrait la retrouver un jour...» mon optimisme sur ce point de regain n’est pas si conscient….mais on s’en fou ! Le monde a besoin de croire, alors il croit ! Le champignon se développe pour se développer, comme un objectif intrinsèque et inné. Belle mégalo cette pourriture ! D’autres disent « la vie ?, c’est une saloperie » ! Pardon pour tant de vulgaire.
- « j'ai plus besoin de lunettes depuis que j'ai proprioagi mes yeux quand j'ai cassé mes verres... ce qui me rend encore plus déprimé dans mon irresponsabilité de conscience à ma santé sur tant d'autres points de ma proprioception... » comme dirait un petit personnage sympa « Il faut savoir se satisfaire du nécessaire lalalalalère »…et je rajoute : sans pour autant trop s’enfermer dans le confortable, aussi austère puisse-t-il être. A chacun de trouver l’inconfort qui le fera proprioagir et propriopercevoir !
Bon’chance et douceur à toutes les madeleines ;-)
SOo
"Aimer quelqu'un c'est le lire". Christian Bobin.

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Re : je baille, disait le proprio
« Réponse #8 le: 16 février 2024 à 18:20:09 »
yoyo à vous deux :



SablOrOr :

- quel intérêt ? pq forcément le voir sous l'angle d'une finalité utilitariste ? moi quand j'étais gamin j'ai agi ce truc juste par curiosité, juste parce que je me disais que c'était possible, juste parce que ça proposait une alternative à la mire... c'est ensuite sur le chemin de la pratique que j'y ai vu de l'intérêt, agrandir le regard, ouvrir les oeillères de la concentration, être plus réceptif à d'autres chemins que celui du centre, accroitre les opportunités de mon attention à se poser sur des objets périphériques... pis poursuivre des rêves psychiquement drôles : je me suis inspiré à un moment et cela me motivait, de ce que j'avais lu que l'angle de vue des chats était plus large que celui des humains, je pensais pas révolutionner mes yeux, mais au moins faire comme si, en y croyant à peu près... pis j'ai vu bien après que cela a changé mes qualités d'observation, y'a des trucs pour lesquels je suis moins observateur, d'autres ou je le suis pluss, d'où que le mot même, 'observateur', je ne sais plus comment me l'approprier, je peux remarquer des choses sur les toits ou derrière des haies, mais être totalement insensible à ce qu'il y a devant mes yeux, ainsi mes 'intérêts automatiques' ne sont ni plus ni moins observateurs, juste sur d'autres objets des gens, ce qui peut jouer contre moi car un truc que personne n'aurait vu je le verrai, et un truc que tout le monde aurait vu je ne le vois pas... mais en définitive c'est pas vraiment ou seulement l'intérêt qui motive, c'est juste la liberté de pouvoir faire ce qui est possible de faire, grâce à cette possibilité tirée de sous un rocher...
- j'avoue ne pas savoir quoi répondre à ceux qui ont des problèmes de vue...
- oui la ratatine en vrai c'est mon terme pour me figurer ce que j'ai l'impression de subir personnellemennt par des effets de confort de la société, ma vision d'une 'apocalypse physiologique', le truc que je subis notamment depuis que j'ai plus la force morale de faire du sport pour 'entretenir une santé que j'aurais voulue indépendante de cette aliénation par l'activité physique spécialement alouée à une activité dédiée', je m'engraisse dans ma sédentarité en refusant de me plier au diktat du sport car j'ai l'impression c'est le symptome d'une société flemmeuse, le 'cache-misère' d'une nature que les humains ont oublié, à savoir rester en forme sans ce sport que je considère comme un 'artifice'... ça couplé à l'idée que y'a plein de maladies, plein de problèmes de santé, et que la médecine est de ce mêmme ordre 'cache-misère' par rapport à ce que j'aurais bien voulu que l'homéostasie humaine soit moins assistée... mais c'est vague comme idée, et j'ai l'impression d'être le seul dans cette part de ma psychose... l'un des derniers trucs qui m'a renvoyé à ça était une pub du ministère de la santé dont le sloggan était un truc genre 'tout le monde devrait avoir accès à la santé', et je crisais intérieurement car pour moi c'était une injonction de publicité mensongère qui aurait été plus honnête avec ce terme 'tout le monde devrait avoir accès aux soins', ce qui moi me faisait penser que justement, on s'éloigne de plus en plus de la santé, dans le sens 'qui ne nécessite pas de soin particulier'...



Safrande :

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En vrai je trouve ça assez triste pour toi, mais peut-être, comme c'est représenté dans Dardevil (t'in ça remonte à loin ça), qu'un de tes autres sens compense du coup - l'oui peut-être
wè j'avoue que ma vue est assez excellente, j'ai pas payé pour les tests autres que ceux remboursés, mais je ne m'étonnerais pas d'avoir plus de 10 dioptries... sans compter justement tous les changements de proprioception que ma défocale implique... mon ouïe aussi est bonne je crois, mais comme pour tous elle n'a pas de paupières, mon attention sur ce sens souffre de trucs chelous, genre j'écoute la musique pas fort, et comme pour ton odorat vite douloureux, je peux très vite souffrir du bruit environnant, les voitures, les gens qui parlent fort, même le bruit d'un frigo ou d'un four ou d'une soufflerie, ou quand les gens parlent en même temps... ça fait très mal et du coup en défense je peux très vite m'isoler de ce sens pour ne plus le subir, ce qui joue sur le fait que j'suis dans ma bulle ; il parait que ça peut être une caractéristique des schizos, mais pourtant je crois pas qu'ils aient forcément une bonne ouïe, donc je sais pas comment bien diagnostiquer tout ça chez moi... pis je parle pas de la parole et du côté plutôt 'logiciel' de ce que j'entends, comment des fois j'ai du mal à gérer les sons parlés... surtout qu'à cela s'ajoutent mes process mentaux liés un peu à mon goût pour l'art des mots, des fois j'entends des paroles et j'interprête des holorimes, juste, je pense, parce que j'ai pas su identifier les intentions du discours et que cherchant à trouver du sens à ces sons, je 'trouve' autre chose qui se serait écrit autrement mais qui sonne pareil ! très bizarre à vivre, ces effets, presque douteux, mais véridique et très confusif ! y'en a bcp plus qu'on pourrait le croire, de ces possibilités, je file un exemple pas vécu juste pour illustrer un peu ! imagine on te dit ça et tu piges à moitié : Louise de Vilmorin :
- Étonnamment monotone et lasse
- Est ton âme en mon automne, hélas !
autant c'est pratique pour écrire, autant quand je le subis dans mon interprétation, c'est horriblement déroutant
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Truc marrant à noter, en hiver mon archéologie du souvenir est quasiment impossible, parce que y'a plus d'odeur : c'est impossible pour moi de me souvenir à cette période, même de me ressouvenir correctement d'un truc que j'avais déjà retrouvé. Et quand le printemps vient, ben mes souvenirs ça a la même gueule que le printemps : ça fleurit de partout, ça foisonne dans ma tête, y'a mille truc en même temps, parce que c'est la saison la plus odorante, et que chaque petite fleur transitoire que j'ai pu fréquenter dans mon enfance à cette saison me ramène une scène, un état d'esprit ou des images de l'époque.
mais waw c'est fascinant !!! jamais je ne me serais imaginé ceci, et pourtant ça me parle tout à fait puisque oui j'ai déjà sûrement vu passer l'info comme quoi notamment la température peut jouer sur les odeurs !
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, ou le toucher, toi qui arrive même à te représenter une texture ?
oui, et encore une fois c'est très bizarre, sur au moins ces deux points :
- le contact humain m'est très douloureux, j'ai deux trois explications historiques mais je ne supporte que très mal ne serait-ce qu'une main sur l'épaule ! après je crois pas être spécialement plus 'sensible' mais j'ai pas forcément les mêmes 'goûts' en matière de toucher, je me rappelle cette conversation avec qqun qui me disait qu'elle aimait la sensation un peu rappeuse d'après un savonnage, moi j'avoue que au contraire je préfère lorsque quelques heures après ma peau a repris un peu de gras... et puis, allez j'vais faire comme si j'avais pas honte : je suis atteint d'hirsutisme, enfin c'pas noté dans mon dossier médical et on me dit que c'est normal, mais je vois qmm que j'ai des poils vraiment partout et en grosses quantités, bon jmef de pas avoir l'acquiescement de ceux qui voulaient ptetr juste me faire relativiser, mais pour le toucher ça joue qmm bcp, les massages les frictions le contact des tissus peut très vite m'être désagréable car ça tire la fourrure !
- au niveau gastronomie, le fait que je ne perçoive pas les goûts les odeurs, fait que mes 'intérêts' sont totalement de cet ordre 'tactile', je suis très attentif oui aux textures plutôt qu'aux goûts, et là dessus j'aime l'éclectisme, le croustillant d'une frite, la résistance spécifique à chaque morceau de viande, l'alliance d'un sandwich entre sauce, salade, garniture, le fondant d'un gâteau au chocolat... ça peut même être pratique d'un point de vue diététique, car par exemple je vais très vite m'écoeurer de nourritures abusives, des biscuits des plats trop gras des desserts trop sucrés, je m'en ferais péter le bide avec le peu de goût qui me séduit, mais je serais très vite retenu par ce qui emmerde mes salivations... genre le coca j'aime bien, mais j'm'en ferais pas une addiction car les bulles m'agressent et la bave toute sucrée toute pateuse est très inconfortable dès les premières gorgées...



huhu bref, c'est ouf tous ces détails de nos singularités sensibles ! si y'en a qui veulent ouvrir leur point de vue ici j'crois on finirait par devoir déplacer le fil vers les discussions, mais moi ça me rend très curieux !
"listen to the land of snow, it makes no sound"
time - wintersun

 


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