[Dot Quote]

Purulent Ovni Kraignant Eructation Révélatrice

shot 1

il l'aime énervée
elle l'aime triste
peur que tout ceci
soit dégoûtant

ô joie

edit : shot 2

elle redoute sa colère
il a peur de ses larmes
préoccupés l'un par l'autre
leurs silences pourrissent

ô joie

écœurés par leurs cœurs enflammés
pleurent-ils l'un pour l'autre
tremblant à l'idée d'être eux-mêmes
à vomir leurs blessures pudiques

ô joie

des cris au marteau
désespoirs en étau
le bleu blême en emblême
une couleur mortifère

ô joie

une main irrespectueuse
au coin d'un œil coule
il se ferme en réflexe
la vision se trouble

ô joie

re-edit : shot 3

les sourcils furieux
derrière un jeu honteux
l'angoisse est à son comble
la sueur sent mauvais

ô joie

surenchère de menaces
déception de confiance
hypothèse d'un encore
bousillent le décor

ô joie

re-edit-+ : shot 4

des cartes en carton
sur un tapis d'usage
des jetons de couleur
et déguisements de sages

ô joie

une suite ?
une couleur ?
un brelan ?
un carré ?

ô joie

[Dot Quote]

yoyoyo, merci pour le retour

le mot 'sens' est ptetr un peu ambigu pour parler de la construction axiologique de ce texte... si c'est une forme de militantisme idéologique que tu cherches, ou un sentiment à partager, une émotion ou une situation, effectivement il n'y a rien à saisir, je ne crois pas soutenir une quelconque vision particulière, disons qu'artistiquement je ne cherchais pas à partager la sensibilité d'une âme 'humaine' spécifique, ma subjectivité n'est pourtant pas absente, mais en gros là où j'ai voulu porter du sens, c'était plutôt sur la construction que je peux détailler un peu ici :

l'idée des cinq émotions fondamentales en psychologie me parle bcp, comme m'a parlé en cours de peinture, la théorie des couleurs primaires (cmjn pour la synthèse soustractive adaptée au phénomène de réfraction, rvb pour la synthèse additive adaptée au phénomène d'émission) ; ici chaque ligne tente un peu à la fois d'identifier une de ces émotions fondamentales, et de se mélanger aux autres pour créer d'autres couleurs... c'est sûrement un peu pour me révéler à moi-même comment fonctionnent les processus psychiques dans ma vision où les émotions sont nos outils de mentalisation, y compris pour le développement de la raison (non ne sommes pas des ordinateurs me dis-je, ce n'est pas du computationisme logique, c'est par nos peurs, nos colères, nos tristesses et nos dégoûts, que nous réfléchissons afin de trouver la joie)...
se shot 1 était un exemplaire qui s'est produit unique, il y a donc la colère, la tristesse, la peur, le dégoût, c'est quatre là étant les fondamentales 'négatives', de douleur, de détection d'un problème conceptuel, menant à la cinquième qui est selon moi la finalité des quatre autres : c'est en réagissant à nos peurs, nos colères, nos tristesses et nos dégoûts, que par la réflexion et l'action, nous pouvons atteindre la joie... bon, heu... c'est ma conception, mais pas forcément l'envie de lui donner plus de sens qu'une simple formulation ainsi construite ; et puis je me suis fait attaquer par le shot 2, tout de suite après, puis le shot 3, puis le shot 4... mais sans que ce fut purement cathartique, sans oui, que ce fut purement irréfléchi, spontané, c'est vrai qu'il n'y avait pas plus de recherche d'approfondissement ou de clarification ou de précision que ce qu'on pourrait attendre du partage d'un auteur ; c'est mes mots en toute la dissociation qui m'anime... je suis moi-même pas vraiment au clair avec tout ce que cette libre association de pensées pourrait être interprétée d'un point de vue psychique et ou idéologique

...

ah oui pis tout ça parce que la grosse base du truc tient en le titre : cinq mots qui reprennent vaguement la structure des cinq lignes, une colère purulente, un ovni solitaire triste dans le vide intersidéral, kraignant par la peur, éructant une bile dégoûtante, mais pour une révélation positive... avec la métaphore apportée par l'acrostiche qui fait passer ces cinq choses comme une main dans une partie de cartes dans ce célèbre jeu à forte tendance à l'intimité et à la gestion des secrets dans une lutte pour la victoire, celle ci étant causée à la fois par les déterminismes du jeu, et par d'autres paramètres relevant plutôt de l'identité, du comportement, du paraitre etc...

j'crois avoir à peu près fait le tour ; merci pour ton attention sincère

ah si, qmm, y'avait le 'il' et le 'elle'... c'est à prendre avec parcimonie et relativité, y'a rien d'objectif

[mercurielle]

A part le titre (qui pour moi ne corresponds pas au texte), je pense vaguement à Rimbaud dans ses grands délires. J'aime tes "ô joie" qui scandent les strophes.

Le seul mot qui me dérange, c'est "bousillent" : niveau de langue familier dans un ensemble que je trouve élégant, hermétique évidemment, mais très visuel en même temps.

J'aime les "blessures pudiques" et d'autres associations que je trouve bien venues. 

Ce n'est pas toujours facile de te comprendre, je te l'ai dit, mais je m'y efforce.

[Dot Quote]

mmmow, mince j'crois tu as raison, j'ai un peu bâclé le titre... mais c'est pourtant lui qui m'a pris le plus d'efforts, au bout d'un moment j'ai mis un stop, moins satisfait que pour le reste... bon en soi c'est pas du tout le poème dont je suis le plus fier, tant pis j'l'assume qmm !

ooo Rimbaud, d'ac, flateur de me sentir ainsi évocateur d'une valeur sûre, dommage de me dire que du coup c'est pas une fierté identitaire mais pas pire d'y voir alors comme une fierté partagée...

hmmm, heu... j'avoue que j'trouve que c'pas juste en utilisant le 'ô' qu'on enflamme le lecteur, mais qmm, un peu, si, j'avoue que là j'étais en mode 'usage d'une valeur facile', on peut pas dire que c'est mainstream mais je dois beaucoup à ce qui ne relève pas de moi, cet espèce de piédestal quasi-obligatoire à ce 'ô' que j'essaye d'éviter un peu comme un bon écrivain se doit d'éviter le verbe faible 'être' au maximum... hmm, bon si je l'ai usé efficacement selon toi, c'pas plus mal, mais j'ai pas forcément de quoi prétendre à une force particulièrement pertinente pour autant

bien noté, ce 'bousillent' qui fait office de mouton noir... cool ! tant qu'il y a de la place pour des trucs là où ils n'ont pas leur place, je... pars en confusion personnelle sur les notions d'uniformité, de norme, de stabilité à la morale ou l'identité ou toute singularité mise à l'écart, ou à part, rejetée ou non, par un groupement unitaire qui cherche cohésion bref... pour ce poème, voici le souffre-douleur de mon texte, la délation est un terme un peu abusif pour ma réaction ici un peu humoristique, je prends considération pour ce signalement huhu

ahui 'blessure pudique', j'le trouve aussi porteur d'un sens qui peut susciter une forme émotive de compassion ; j'crois que le concept-ci peut vite parler à certaines intériorités, il m'est venu ainsi lexicalisé parce que cette mienne intériorité cherchait à sortir, merci de me confirmer que ces mots ne sont pas vides

huuuuu mince pour ce qui n'est pas facile ; merci de t'efforcer, j'ai du mal encore à réaliser à quel point j'suis pas facilement compréhensible, entre une structure d'élaboration que je considère comme 'normale' mais que je commence à le comprendre, est parfois assez complexe et inaccessible, et le fait que des bourdes, des maladresses, des erreurs, des bâclages et autres irrégularités, viennent me mettre des bâtons dans les roues, j'avoue que je tente de m'améliorer dans mon travail, sur ce point donc je compte bien faire moi aussi des efforts !

++

et merci

[mercurielle]

Bonjour Dot Quote,

Certes; le "ô joie" est facile, mais c'est bien la seule ficelle - ô ces vieilles lunes de la poésie !  - de ton poème. Le reste est tellement singulier que le lecteur a besoin d'une certaine zone de confort et se retrouve un peu dans ces deux mots (je parle pour moi). C'est d'ailleurs le truc qui m'a attirée et m'a incitée à entrer dans le poème.   

Car les "Ô joie" ne sont pas ton truc ! 

[Marie Laure]

Moi, j'ai vachement aimé, pour utiliser un langage familier. Je n'ai pas cherché à comprendre. J'y ai vu ce que je voulais y voir, un couple qui se défait...Les sens sont là. les couleurs de l'enjeu, du décor, comme je l'ai écrit dans une de mes poésies. Un jeu de "cartes" qui tourne mal ? Ou quel chemin choisir ?
Bravo en tous cas !

[LOF]

 Il n'y a rien de délirant dans ce poème. Tout est parfaitement clair.
 Les trois premières strophes sont psychologisantes.
 A partir de la quatrième, on aborde les métaphores et les images.
 Avec toujours quelques repères psychologiques cependant.
 Le mot "bousille" n'est pas gênant, au contraire il donne de la vivacité et de l'urgence au sens.
 Le mélange des registres est intéressant en poésie, c'est comme dans la vie. (Rimbaud et d'autres y ont recours).
 Je me méfie des poésies qui nous enferment dans leur code et règles.
 Par contre le titre ainsi n'est pas nécessaire ; il fait un peu truc, tape à l'oeil et ne reflète pas le style du poème.

[Dot Quote]

yooo à vous, dsl je traîne un peu à force de ne pas trouver mes mots...


j'ai envie de confronter vos deux commentaires, LOF et Marie Laure, sur la question de l'interprétativité, que vous semblez aborder de manière radicalement opposée, et moi entre deux... Marie Laure tu me fais penser à Harry Potter et le miroir de Rizhed qui montre ce que l'on veut le plus au monde, j'crois y'a tjrs un peu de ça dans tout 'filtre' psychique sur la réalité, et pourtant un miroir est qmm conceptuellement sensé être le plus réaliste possible, sans subjectivité, et l'idée de voir ce qu'on veut peut vite être un danger de lucidité... ce à l'opposé de quoi, LOF, tes formules absolues ne laissent pas place à la relativité de l'interprétation (même si je suppose que tacitement ces formes tu les veux sous l'angle 'ceci est mon avis'), est-ce vraiment le poème qui n'a rien de délirant ou ton avis ainsi formulé sans détachement ? n'est-il pas tout parfaitement clair pour toi, différemment de en soi ou pour quelqu'un d'autre ? est-ce pour autant que tu y a lu ce que je voulais écrire ? bref, entre les deux, j'ai du mal à répondre sur le contenu du truc et votre réaction à son propos

pour toi mercurielle, huhu l'usage du mot ficelle est adéquat pour aborder ce qui 'fonctionne' par principe automatisé depuis les lecteurs et leurs avis convergents majoritaires... ce fut poli de ta part de me congratuler sur ces 'ô', mais je suis encore plus content de te lire les considérer comme ils le sont... zone de confort pour les blessures pudiques ? du point de vue lecteur probablement, mais du point de vue auteur je crois que parfois trop biaisément, notre travail passe ainsi pour confortable sans que le lecteur devine que ce fut le fruit de tout notre effort, et que lorsque les mots parlent facilement, c'est pas contradictoire avec le fait qu'ils purent être difficiles à construire ; on peut vite se sentir mésestimé dans ces efforts, toi aussi t'y vois un peu comme ça ? cool qmm qu'entre psuedo innovation et usage des poncifs, j'ai suscité à ton regard assez de curiosité pour que cette échange ait pu naitre


merci à vous...

pour le titre je note qu'il est à améliorer, mais pour l'instant en tous cas, j'ai rien à proposer

[Béatrice M]

Bonjour Dot
je pense aussi que ton texte est plutôt clair, phycologique, des mots qui sonnent bien, une poésie qui décrit le mal de l'amour et le mot joie lui donne un contraste avec le texte, des deux facettes du verbe aimer.
Douce journée à toi