Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

29 mars 2024 à 06:35:13
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Le Monde de L'Écriture » Salon littéraire » L'antichambre de l'édition » Créer sa boite d'edition pour s'editer n'est-ce pas la meilleur solution ?

Auteur Sujet: Créer sa boite d'edition pour s'editer n'est-ce pas la meilleur solution ?  (Lu 6835 fois)

Hors ligne Ari

  • Palimpseste Astral
  • Messages: 3 568
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je serai heureux d'éditer d'autres auteurs à l'occasion, mais j'avoue que pour l'instant je n'en ai pas lus qui tiennent la route, après, j'ai peu prospecté de ce côté là, mais si vous en connaissez qui cherchent un éditeur, je me ferais un plaisir de les lire
Je suis perplexe devant tes formulations '-' décidément, on ne se comprend peut-être pas très bien. Bien sûr qu'il y a de bons auteurs qui cherchent des éditeurs... par contre, probablement qu'ils s'adressent d'abord à des ME (re)connues. Si c'est ton souhait de publier d'autres personnes et non uniquement toi et ta compagne, il faut proposer quelque chose qui intéresse lesdits auteurs. Personnellement, je ne pense pas que la question du pourcentage soit unique ou suffisante (elle ne l'est clairement pas pour moi ou pour les amis avec qui je communique le +). Il y a aussi (comme évoqué + haut à plusieurs reprises) la ligne éditoriale qui joue beaucoup, les valeurs défendues par la ME, le potentiel de diffusion / reconnaissance dans le monde littéraire ou auprès d'un plus grand public...
J'ai l'impression que pour être éditeur (pour éditer d'autres personnes, je veux dire, et pas uniquement ses propres livres), il faut vraiment le vouloir et y croire ; dire qu'après un rapide balayage on n'a trouvé personne de convaincant, ça me trouble un peu. '-'

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J'ecris depuis des années et j'ai de nombreux manuscrits presque terminés.
Pour moi, la vraie question est : penses-tu que les lecteurs vont s'arracher tes romans ?
Si plusieurs ME sont prêtes à t'éditer, si elles se battent pour avoir tes manuscrits, alors oui, tu peux te dire que t'as une chance en les éditant toi-même.
Je suis assez d'accord avec Rémi. Et aussi (/surtout ?) : pourquoi "presque" terminés ? '-'
~ Ari ~

Hors ligne Earth son

  • Calame Supersonique
  • Messages: 1 725
    • Ma page perso
Bonjour Ange,

Je ne vais peut-être pas dire quelque chose de pertinent (ça m’arrive souvent) mais je m’exprime quand même.
Je dois avouer, en fait, ne pas comprendre le fond de ta question car, il est quasiment toujours plus rentable de faire quelque chose soit même plutôt que de le faire faire par un professionnel (valable pour tout : sa vidange, sa salle de bains, ses espaces verts, son site web...). Le problème de faire soit même est d’avoir le temps et surtout les compétences.
Donc si tu penses avoir les deux et que tu es persuadé d’avoir un volume de ventes suffisant pour être pérenne, bah vas-y, mais ce n’est pas pour rien que les auteurs passent par des maisons d’édition.

Sinon, pour ta phrase
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les petits éditeurs independants fleurissent (ce qui tendrait à prouver qu'ils s'en sortent financièrement)
Ce n’est pas une preuve de réussite. On peut ouvrir sa boite facilement et fermer deux ans plus tard, faute de résultats suffisants.

En tout cas, bonne chance à toi.
« Modifié: 26 juillet 2021 à 08:38:19 par Earth son »
Ce que tu penses, tu le de­viens. Ce que tu res­sens, tu l’at­tires. Ce que tu ima­gines, tu le crées

Hors ligne Ange Fetochris

  • Plumelette
  • Messages: 16
Merci de ton retour Rémi,
Alors en ce qui concerne les frais, je voyais bien ça comme ça, mais c'est sympa d'avoir fait ce petit récapitulatif, ça pourra d'ailleurs servir à d'autres personnes je pense.
Par contre, j'ajouterai qu'il y a un sans doute quelques frais supplémentaires, du genre frais de création de la société et frais de comptabilité. Par contre un certain nombre de frais sont déductibles et amortissables dans ta comptabilité, quand à la TVA tu la récupères (bien sûr il faut tout de même avoir une trésorerie suffisante).

En revenche, lorsque tu dis que beaucoup d'écrivains écrivent 1 livre en 1 mois ou 2, si c'est corrections comprises je n'y crois pas du tout.
D'ailleurs les exemples d'écrivains que tu donnes sont anciens et concernent des écrivains à la fois très connus (leurs éditeurs devait sûrement passer bc de temps en corrections) et plutôt particuliers.
A l"inverse, je pourrai mentionner Tolkien à qui il a fallut 12 ans pour écrire la trilogie du Seigneur des anneaux et plus proche de nous, George R R Martin qui a mis 15 ans à écrire les 5 premiers romans du cycle du Trône de fer.
Personellement, pour un premier livre (corrections comprises) je pense qu'en moyenne un auteur passe entre 1 à 2 années dessus. Mais ce n'est que mon avis, je n'ai lu aucunes statistiques à ce sujet. Si quelqu'un en a ou si des écrivains qui lisent se post veulent nous donner le temps qu'écrire et corriger leur prend, ce serait intéressant.
Autrement, si tu as mis des textes à toi sur le forum, je serai ravi d'en lire  : )
En ce qui me concerne, j'ai juste mis le premier chapitre de mon livre contemporain dans la rubrique textes cout, de mémoire. Et là je suis en vacances mais à partir de la fin août, je mettrai la suite avec plaisir  : )
Merci encore de ton intervention et bonne journée !



Ariane, en ce qui concerne la question du poucentage, je me suis plus étendu là-dessus dans ma première réponse à Alain Tréar.

Pour ce qui concerne ton étonnement sur le fait, que je n'ai jusqu'ici lu que quelques textes que des auteurs m'ont proposé de lire, sans prospecter davantage, c'est tout simplement parce que pour l'instant je ne suis pas éditeur, je pèse le pour et le contre, avant de me décider dans le courant de l'année qui vient. Donc pour l'instant je ne vais pas passer mes journées à lire des textes, alors que je ne serai peut-être jamais éditeur.

En ce qui concerne ta dernière questions, c'est drôle parce qu'elle ne permet que des mauvaises reponses :  si je te dis, bien sûr je pense que mes livres sont géniaux et qu'ils vont cartonner, je passerai forcément pour un vantard de première sans aucune légitimité et je ne doute pas des réactions de certains, à n'en pas douter ça va saigner  :D. Et si je dis que je ne sais pas, qu'on ne peut être sûr de rien, surtout dans ce domaine, on  va me dire que je n'ai pas la conviction nécessaire pour arriver quelque part. Je pense donc que tu te trompes de question ou au minimum de formulation, si tu veux en savoir davantage sur moi.





Earth Son, merci de ta contribution pleine de bon sens, c'était un plaisir de te lire   ;)






Modé : messages regroupés, merci d'éviter les doubles posts.
« Modifié: 26 juillet 2021 à 17:20:36 par Ben.G »

Hors ligne Aléa

  • ex Ben.G
  • Clochard céleste
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  • Messages: 9 207
  • Veilleuse de nuit
    • Polygone Portail
Vu tes réponses t'as l'air déjà convaincu du fait que tu veux le faire donc je comprends pas ce que tu recherches en demandant ici  :???:



Et merci d'éviter les doubles postes, pour une question de lisibilité des sujets 1 message = 1 personne, tu peux répondre à plusieurs personnes en un seul message.
Le style c'est comme le dribble. Quand je regarde Léo Messi, j'apprends à écrire.
- Alain Damasio

Hors ligne Ari

  • Palimpseste Astral
  • Messages: 3 568
En ce qui concerne ta dernière questions, c'est drôle parce qu'elle ne permet que des mauvaises reponses :  si je te dis, bien sûr je pense que mes livres sont géniaux et qu'ils vont cartonner, je passerai forcément pour un vantard de première sans aucune légitimité et je ne doute pas des réactions de certains, à n'en pas douter ça va saigner  :D. Et si je dis que je ne sais pas, qu'on ne peut être sûr de rien, surtout dans ce domaine, on  va me dire que je n'ai pas la conviction nécessaire pour arriver quelque part. Je pense donc que tu te trompes de question ou au minimum de formulation, si tu veux en savoir davantage sur moi.
??
Ma dernière question, c'était pourquoi tu dis que tes livres sont "presque" terminés et non terminés ? Mais si tu n'as pas envie de répondre, aucun souci, c'était juste histoire de rebondir.
Sinon, juste avant, je disais juste que j'étais d'accord avec Rémi sur le fait que finalement ça allait surtout se jouer sur la qualité des livres en question. Mais il n'y avait pas de question ouverte à ce moment-là.
Bref. Comme Ben.G j'ai l'impression que tu es déjà convaincu ; et que les réponses des personnes qui ne te soutiennent pas dans ta démarche ne t'apportent finalement pas grand chose...
Bon courage pour la suite.
~ Ari ~

Hors ligne Rémi

  • ex RémiDeLille
  • Modo
  • Trou Noir d'Encre
  • Messages: 10 111
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Par contre un certain nombre de frais sont déductibles et amortissables dans ta comptabilité, quand à la TVA tu la récupères (bien sûr il faut tout de même avoir une trésorerie suffisante).
Déductibles ? ce que tu payes, ben tu le payes, hein !
Amortissable : les investissements sont amortissables sur plusieurs années (achat ordi par exemple), mais ils ne font pas partie de la liste que j'évoquais
Quant à la TVA, on récupère la TVA qu'on a décaissé sur nos achats, si on a encaissé plus de TVA par nos vente (si c'est pas le cas, c'est que l'entreprise est morte  :mrgreen:).

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En revenche, lorsque tu dis que beaucoup d'écrivains écrivent 1 livre en 1 mois ou 2, si c'est corrections comprises je n'y crois pas du tout.
j'ai pas dit "beaucoup d'écrivains", je parlais de temps d'écriture pour revenir à ton concept de rentabilité et de comparaison au SMIC ;)
Et sinon, faut pas confondre durée et charge de travail. Si on veut s'amuser à calculer le taux horaire de l'écrivain, il faut mesurer le temps passé à écrire, pas les mois qui s'écoulent. Mais bref, c'était de la blague, hein !
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Personellement, pour un premier livre (corrections comprises) je pense qu'en moyenne un auteur passe entre 1 à 2 années dessus.
1 an = 1500 heures de boulot, quand on est aux 35h ^^

Ce que je voulais dire, c'est que les éditeurs, les maquettistes, les libraires... ils bossent à plein temps pour gagner leur croute et que les écrivains qui voudraient des gros pourcentages, ben souvent ils ont pas le même investissement dans leur "travail", genre 7h par jour tous les jours... (Encore une fois, je précise que pour moi l'écriture n'est pas un boulot mais un loisir)

Bref, bonne écriture ! Ce qui compte, c'est de sortir des bons bouquins !
Le paysage de mes jours semble se composer, comme les régions de montagne, de matériaux divers entassés pêle-mêle. J'y rencontre ma nature, déjà composite, formée en parties égales d'instinct et de culture. Çà et là, affleurent les granits de l'inévitable ; partout les éboulements du hasard. M.Your.

Hors ligne Ange Fetochris

  • Plumelette
  • Messages: 16
Hello a tous   :D
Alors désolé pour ceux qui pensent que j'ai déjà pris ma décision et bien, ce n'est pas le cas, je suis du genre à ne pas me lancer à la légère.

Rémi pour les dépenses, ce que je voulais dire c'est qu'il faut les sotir de ta trésorerie, mais ensuite tu les défalques de tes bénéfices (donc pas d'impôts ni de charges dessus, si tu fais appelle à des freelances ou des droits d'auteurs, et si c'est moi qui touche ces salaires de graphistes et d'auteur c'est intéressant tu comprends).
Après on est bien d'accord que ce qui compte au départ c'est la qualité des livres que l'on édite !
Sinon tu expliquais que tu étais écrivain, mais tu ne m'as pas donné 1 lien vers l'un de tes textes sur ce forum, c'est dommage je trouve.

Allez bonne journée à tous et encore merci pout vos remarques :)

Hors ligne Angarth

  • Calligraphe
  • Messages: 148
A en juger par tes extraits, déjà je ne dirais pas de ton style qu'il est aussi coulant, précis, professionnel que celui de 99+% des livres publiés par des maisons d'édition. Un peu plus tôt j'ai feuilleté un titre de chez Actes Sud, je considère qu'il était mieux écrit, plus emportant, et un autre de fantasy, pareil.

Je n'ai pas vu de rarissime qualité évidente qui me ferait dire "ce mec aurait de bonnes chances s'il contactait une maison d'édition", du coup je ne dirais pas non plus "ça vaut le coup de parier gros sur le projet qu'il envisage".
« Modifié: 22 août 2021 à 00:31:50 par Angarth »

Hors ligne Angarth

  • Calligraphe
  • Messages: 148
Comme j'avais juste le temps de passer, je finis mon message. A lire certains, on en arriverait presque à croire, qu'il y a une justice pratiquement idéale dans la chaîne du livre. Non, mais ce n'est pas le cas hein. Ce n'est pas parce qu'il y a d'autres gens qui galèrent, que la situation des auteurs est normale. Ce n'est pas parce que des petites maisons d'édition galèrent (plus ou moins) aussi, vous traitent bien en ce qui les concerne et au vu de leurs moyens, que chez des maisons plus à l'aise, qui ont les moyens pour, avec X et Y qui font pas mal de bénéfices sur les livres (vos livres), vous êtes payés équitablement. C'est une grande partie du problème : dans la plupart des cas où tu pourrais aussi, où tu pourrais enfin, si tout le monde y mettait du sien, jouir d'un salaire correct, ben ce sera non, parce que c'est "toi après", et "c'est moi qui décide, et quand on décide si tranquillement pour les autres bah euh..."

C'est un peu facile de traiter les artistes comme des êtres dispensables, "oh mais écrire c'est un loisir", "ben ils ont qu'à faire autre chose", lorsque sans eux tous ces milliers de gens seraient au chômage, qu'il y aurait peu de culture, ou des mines d'or en moins si on parle d'autres arts.

Pourtant, on a vu récemment les auteurs/artistes alerter sur leur précarité, et réclamer une rémunération plus équitable. Ce n'est pas juste un caprice, hein. Qu'est-ce qu'un charmant monsieur a répondu? Que ce sont les maisons d'édition qui prennent "tous" les risques. C'est vrai que les gens qui font ce qu'ils font de mieux pour essayer d'y arriver, survivre, doivent bosser beaucoup plus car ils sont sous-payés, doivent rester dans un boulot précaire à côté façon caissière, mettre leur vie sociale en mode minimum, les grandes victimes et suicidés ici et là, ils ne connaissent pas le risque, eux, alors de quoi ils se plaignent?


Concernant les stats de "rentabilité" des auteurs en auto-édition, je ne les connais pas mais j'ai l'impression en discutant à droite et à gauche que c'est pire que les auteurs publiés en ME...
Il y a peu, j'ai lu une étude comparative avec un bon échantillon. Il en sortait que de façon générale, et tout considéré, les écrivains auto-édités gagnaient plus (pas beaucoup plus, mais plus). Bon je ne sais pas, ça compte peut-être plutôt des gens qui n'auront pas très vite été contraints d'abandonner. Mais il ne faut pas oublier non plus que sur les produits auto-édités, beaucoup ne sont juste pas follement bien écrits, pas follement pro, ont une narration qui va un peu nulle part, etc. Alors oui, même si c'est plus une solution provisoire (il faudra bien que d'autres te publient pour éviter l'oubli, ou que quelqu'un d'autre participe à la promo si tu veux écrire plus), si t'es vraiment capable de créer un bon livre, d'attirer les lecteurs, que tu peux faire des choses toi-même (mise en page, relecture), l'auto-édition est clairement un choix qu'il faut envisager. Pour le problème "difficile d'être pris au sérieux", on peut toujours trouver un entre-deux, comme placer des textes sur des concours ou magazines de qualités.

Ah oui, et il y a des auteurs qui quittent leurs maisons d'édition pour l'auto-édition, parce qu'ils estiment qu'on ne veut pas les payer équitablement, et qu'au bout d'un moment c'est juste inacceptable. Si ça ne fait pas réfléchir...
« Modifié: 24 août 2021 à 15:47:15 par Angarth »

Hors ligne Loïc

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  • Prout
Enfin si les auteurs/trices gagnent pas bien leur vie, c'est aussi et surtout qu'ils vendent pas assez, hein.

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Ah oui, et il y a des auteurs qui quittent leurs maisons d'édition pour l'auto-édition, parce qu'ils estiment qu'on ne veut pas les payer équitablement, et qu'au bout d'un moment c'est juste inacceptable. Si ça ne fait pas réfléchir...

Ou plutôt que, s'étant fait leur réseau grâce au boulot du reste de la chaine du livre, ils peuvent se permettre de la court-circuiter.
;)

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C'est un peu facile de traiter les artistes comme des êtres dispensables, "oh mais écrire c'est un loisir", "ben ils ont qu'à faire autre chose", lorsque sans eux tous ces milliers de gens seraient au chômage, qu'il y aurait peu de culture, ou des mines d'or en moins si on parle d'autres arts.

Non, t'as pas besoin d'être écrivain professionnel pour faire de l'art correct. Je dirais même que c'est plutôt l'inverse, et que les écrivains français qui vivent de leur art, aka ceux qui sortent un livre par an, c'est sans doute pas les meilleurs. Soit c'est de l'art, soit c'est un produit que tu vends comme des patates, comme le disait un fil y a pas si longtemps, mais tu peux pas avoir les deux (même si les patates c'est très bon, par ailleurs).
Des livres, de toute façon il y en a trop. On peut diviser par 1000 le nombre de bouquins publiés chaque année, ça changera pas la face du monde et ça permettra ptet à tout le monde de faire du boulot correct.
"We think you're dumb and we hate you too"
Alestorm

"Les Grandes Histoires sont celles que l'on a déjà entendues et que l'on n'aspire qu'à réentendre.
Celles dans lesquelles on peut entrer à tout moment et s'installer à son aise."
Arundhati Roy

Hors ligne Angarth

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Enfin si les auteurs/trices gagnent pas bien leur vie, c'est aussi et surtout qu'ils vendent pas assez, hein.
Bien sûr, le problème va plus loin, et au passage on peut trouver normal qu'il ne soit pas facile de (presque) vivre de son art. Seulement, le système ne fait rien pour aider, bien au contraire, et beaucoup de maisons d'éditions enfoncent le clou aussi. Des petits +, peuvent faire une grosse différence, en aider une bonne partie à émerger un peu de cette précarité. Mais se borner à : "c'est surtout qu'ils ne vendent pas assez", pour moi ça revient à dire "tout est normal", "c'est comme ça", "laissons-les donc se débrouiller". Ca m'étonne de lire ça sur un forum d'écriture.


Ou plutôt que, s'étant fait leur réseau grâce au boulot du reste de la chaine du livre, ils peuvent se permettre de la court-circuiter.
;)
Alors je te donne mon interprétation de cette phrase : les écrivains qui estiment ne pas être rémunérés équitablement, ils prétendent cela mais ce n'est pas pour du vrai, par contre toi, tu sais ce qu'il en est réellement, ils ne sont pas mécontents.


Non, t'as pas besoin d'être écrivain professionnel pour faire de l'art correct. Je dirais même que c'est plutôt l'inverse, et que les écrivains français qui vivent de leur art, aka ceux qui sortent un livre par an, c'est sans doute pas les meilleurs. Soit c'est de l'art, soit c'est un produit que tu vends comme des patates, comme le disait un fil y a pas si longtemps, mais tu peux pas avoir les deux (même si les patates c'est très bon, par ailleurs).
Je n'ai jamais prétendu qu'il y avait besoin de vivre de son art, pour faire de l'art correct. Cela dit, en vivre n'empêche pas de faire de l'art véritable, et dans l'absolu, ça peut aider, grandement oui, de ne pas devoir faire caissier à côté, et de ne pas être dans la précarité. Je ne dis pas que ça se voit beaucoup sur le terrain, je crois aussi que beaucoup d'écrivains "pro" pensent plus quantité que qualité, et ce n'est pas illogique : ceux qui s'en sortent sont souvent ceux qui sont capables de produire énormément, et de ne pas s'attarder plus que cela sur le détail.

Enfin un livre par an, c'est plus que faisable de présenter une oeuvre polie, tu sors une page par jour, t'as ton livre de 250 pages. Celui qui ne peut pas vivre que de l'écriture, et sort un livre au bout de plusieurs années, il n'y passe pas forcément plus de temps.


Des livres, de toute façon il y en a trop. On peut diviser par 1000 le nombre de bouquins publiés chaque année, ça changera pas la face du monde et ça permettra ptet à tout le monde de faire du boulot correct.
Bah là on est d'accord, et c'est une partie du problème, on a eu de plus en plus de livres pour de moins en moins d'impressions.
« Modifié: 24 août 2021 à 17:12:57 par Angarth »

Hors ligne Loïc

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  • Prout
Enfin si les auteurs/trices gagnent pas bien leur vie, c'est aussi et surtout qu'ils vendent pas assez, hein.
Bien sûr, le problème va plus loin, et au passage on peut trouver normal qu'il ne soit pas facile de (presque) vivre de son art. Seulement, le système ne fait rien pour aider, bien au contraire, et beaucoup de maisons d'éditions enfoncent le clou aussi. Des petits +, peuvent faire une grosse différence, en aider une bonne partie à émerger un peu de cette précarité. Mais se borner à : "c'est surtout qu'ils ne vendent pas assez", pour moi ça revient à dire "tout est normal", "c'est comme ça", "laissons-les donc se débrouiller". Ca m'étonne de lire ça sur un forum d'écriture.
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Bah, tu as de vraies solutions, du coup ? à part filer 2000€ annuels pour chaque 500 exemplaires vendus ?

Ou plutôt que, s'étant fait leur réseau grâce au boulot du reste de la chaine du livre, ils peuvent se permettre de la court-circuiter.
;)
Alors je te donne mon interprétation de cette phrase : les écrivains qui estiment ne pas être rémunérés équitablement, ils prétendent cela mais ce n'est pas pour du vrai, par contre toi, tu sais ce qu'il en est réellement, ils ne sont pas mécontents.

C'est une façon de voir. Je pense plutôt qu'on dit la même chose, mais d'une perspective différente. S'ils court-circuitent, c'est sans doute qu'ils sont mécontents de ce qu'ils gagnent, mais ceux dont on parle, encore une fois, en ont bien profité avant. Après tout, pourquoi pas hein, je ne dis pas qu'il doit y avoir un attachement spécifique avec un éditeur, tout dépend de comment on voit son bouquin, sa relation avec l'éditeur, la littérature en général.
Mais reste, qu'ils ne peuvent faire ça que parce qu'ils ont déjà acquis une notoriété sans vraiment bosser pour.

Non, t'as pas besoin d'être écrivain professionnel pour faire de l'art correct. Je dirais même que c'est plutôt l'inverse, et que les écrivains français qui vivent de leur art, aka ceux qui sortent un livre par an, c'est sans doute pas les meilleurs. Soit c'est de l'art, soit c'est un produit que tu vends comme des patates, comme le disait un fil y a pas si longtemps, mais tu peux pas avoir les deux (même si les patates c'est très bon, par ailleurs).
Je n'ai jamais prétendu qu'il y avait besoin de vivre de son art, pour faire de l'art correct. Cela dit, en vivre n'empêche pas de faire de l'art véritable, et dans l'absolu, ça peut aider, grandement oui, de ne pas devoir faire caissier à côté, et de ne pas être dans la précarité. Je ne dis pas que c'est ce qui se passe sur le terrain, je crois aussi que beaucoup d'écrivains "pro" pensent plus quantité que qualité, et ce n'est pas illogique : ceux qui s'en sortent sont souvent ceux qui sont capables de produire énormément, et de ne pas s'attarder plus que cela sur le détail.

Enfin un livre par an, c'est plus que faisable de présenter une oeuvre polie, tu sors une page par jour, t'as ton livre de 250 pages. Celui qui ne peut pas vivre que de l'écriture, et sort un livre au bout de plusieurs années, il n'y passe pas forcément plus de temps.

250 jours, en estimant qu'on ne bosse que cinq jours par semaines, ça fait déjà 50 semaines, il n'en reste plus que deux pour le travail éditorial, l'impression, la diffusion. Ça fait court :p
Même à 5 pages par jours, ça fait déjà 10 semaines de taf (soit deux mois et demi), faut espérer que l'éditeur derrière attende vraiment le roman et soit efficace :D
Mais du coup oui, ce que tu veux c'est plus de quantité et moins de qualité. Well, pas vraiment ma vision des choses. La littérature formatée de Levy et Musso, je pense que je peux m'en passer.
Par ailleurs, la solution c'est pas "écrivain bien payé ou précaire", hein, tu peux avoir un boulot stable et payé correctement à côté.

Des livres, de toute façon il y en a trop. On peut diviser par 1000 le nombre de bouquins publiés chaque année, ça changera pas la face du monde et ça permettra ptet à tout le monde de faire du boulot correct.
Bah là on est d'accord, et c'est une partie du problème, on a eu de plus en plus de livres pour de moins en moins d'impressions.

Moins en moins de lecteurs/lectrices, surtout.
Et du coup, ce serait limiter la publication à quelques élu-es, bien payé-es pour ça. Les autres iraient se faire voir, c'est l'idée, non ?
"We think you're dumb and we hate you too"
Alestorm

"Les Grandes Histoires sont celles que l'on a déjà entendues et que l'on n'aspire qu'à réentendre.
Celles dans lesquelles on peut entrer à tout moment et s'installer à son aise."
Arundhati Roy

Hors ligne Angarth

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Bah, tu as de vraies solutions, du coup ? à part filer 2000€ annuels pour chaque 500 exemplaires vendus ?
Bah tu as suivi l'actualité, entendu les revendications (dont un taux de rémunération minimal de 10%), entendu parler d'un certain rapport Racine? Qu'il n'y ait pas de solution qui puisse sauver l'Humanité entière, que tout le monde ne puisse s'accorder sur tout, ne signifie pas qu'il n'y a rien à faire d'intelligent pour améliorer la situation, ni que les choses doivent rester comme ça.


250 jours, en estimant qu'on ne bosse que cinq jours par semaines, ça fait déjà 50 semaines, il n'en reste plus que deux pour le travail éditorial, l'impression, la diffusion. Ça fait court :p
Même à 5 pages par jours, ça fait déjà 10 semaines de taf (soit deux mois et demi), faut espérer que l'éditeur derrière attende vraiment le roman et soit efficace :D
Mais du coup oui, ce que tu veux c'est plus de quantité et moins de qualité. Well, pas vraiment ma vision des choses. La littérature formatée de Levy et Musso, je pense que je peux m'en passer.
Non, je parle juste du temps pour écrire le livre, côté auteur. Sachant qu'il peut faire autre chose, mais je prends le cas où il ne fait quasiment qu'écrire. Enfin, logiquement t'attends pas que le livre soit fabriqué et tout, pour passer à la suite. Donc non, je ne veux pas plus de quantité. De nombreux auteurs ont produit 250 pages de qualité, à pas mal de reprises en l'espace d'un an. Certains "grands" ont fait un très bon livre en quelques mois quand c'était nécessaire. Il y en a qui ont sorti 200, 250 pages de fiction en prose poétique dans l'année, en étant pas mal occupé ou sans écrire que cela. Je ne dis pas que c'est facile, et encore moins qu'on devrait essayer de tenir le rythme sur 40 ans, mais 250 pages de qualité en un an ça n'a rien de mission impossible.


Par ailleurs, la solution c'est pas "écrivain bien payé ou précaire", hein, tu peux avoir un boulot stable et payé correctement à côté.
Ouais, enfin si tu as un boulot à temps plein, assez prenant, éventuellement un temps de trajet pas hyper court, une famille, un brin d'autres centres d'intérêt, au bout d'un moment tu vas pas écrire grand-chose. C'est pour ça que souvent, c'est plutôt boulot à temps partiel au smic horaire.


Et du coup, ce serait limiter la publication à quelques élu-es, bien payé-es pour ça. Les autres iraient se faire voir, c'est l'idée, non ?
Encore une fois, avant on publiait moins de livres pour davantage d'impressions, je n'ai pas le sentiment que beaucoup se disent "c'est mieux maintenant", et oui, j'estime que c'était plus enviable. Au moins, ceux qui sont publiés se font une part plus respectable, ceux qui ne le sont pas ont moins de raison de s'entêter "cette maison d'édition m'a dit oui, faut continuer on y croit", pour au final ne jamais faire que se taper des miettes.
« Modifié: 24 août 2021 à 19:46:24 par Angarth »

Hors ligne Loïc

  • Vortex Intertextuel
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  • Prout
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Bah tu as suivi l'actualité, entendu les revendications (dont un taux de rémunération minimal de 10%), entendu parler d'un certain rapport Racine? Qu'il n'y ait pas de solution qui puisse sauver l'Humanité entière, que tout le monde ne puisse s'accorder sur tout, ne signifie pas qu'il n'y a rien à faire d'intelligent pour améliorer la situation, ni que les choses doivent rester comme ça.

Clair qu'un taux à 10% va sauver des auteurs à 5000 ventes :D

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Non, je parle juste du temps pour écrire le livre, côté auteur. Sachant qu'il peut faire autre chose, mais je prends le cas où il ne fait quasiment qu'écrire. Enfin, logiquement t'attends pas que le livre soit fabriqué et tout, pour passer à la suite. Donc non, je ne veux pas plus de quantité. De nombreux auteurs ont produit 250 pages de qualité, à pas mal de reprises en l'espace d'un an. Certains "grands" ont fait un très bon livre en quelques mois quand c'était nécessaire. Il y en a qui ont sorti 200, 250 pages de fiction en prose poétique dans l'année, en étant pas mal occupé ou sans écrire que cela. Je ne dis pas que c'est facile, et encore moins qu'on devrait essayer de tenir le rythme sur 40 ans, mais 250 pages de qualité en un an ça n'a rien de mission impossible.

Ah bah si. C'est un livre publié par an et qui fait au moins 10 000 ventes (pour un grand format à 20€, avec une part auteur à 10%). Donc en un an il faut : le roman écrit, corrigé, envoyé, corrigé, publié, vendu.
Et si, si tu veux que ce soit un taf, c'est pour 40 ans. En un an, c'est possible, je dis pas le contraire. Mais encore une fois, pour avoir un revenu de l'écriture, faut faire ça tous les ans.

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Ouais, enfin si tu as un boulot à temps plein, assez prenant, éventuellement un temps de trajet pas hyper court, une famille, un brin d'autres centres d'intérêt, au bout d'un moment tu vas pas écrire grand-chose. C'est pour ça que souvent, c'est plutôt boulot à temps partiel au smic horaire.

Ah oui pardon, on doit aux auteurs pas de temps de trajet, une vie familiale, toussa.
Non mais à un moment c'est un choix, hein. Personne t'oblige à sortir un livre par an (ou même tous les deux ans), et les derniers romanciers que j'ai lus et que j'ai vraiment aimés, ils avaient plutôt l'écriture rare. Sans doute rapport au fait de bosser leur texte et pas d'en sortir à la pelle.

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Encore une fois, avant on publiait moins de livres pour davantage d'impressions, je n'ai pas le sentiment que beaucoup se disent "c'est mieux maintenant", et oui, j'estime que c'était plus enviable. Au moins, ceux qui sont publiés se font une part plus respectable, ceux qui ne le sont pas ont moins de raison de s'entêter "cette maison d'édition m'a dit oui, faut continuer on y croit", pour au final ne jamais faire que se taper des miettes.

Ouais, désolé si ce modèle productiviste, monobloc et sans diversité me convient pas. Après si tu préfères Marc Lévy à Alain Damasio ou Jean-Philippe Jaworski, well, effectivement, let's agree to disagree.
Perso je préfère toujours la diversité au monopole de quelques auteurs approuvés parce qu'ils font une littérature commerciale. Mais après tout, t'as le droit d'être fan de la grande distribution.
(Spoiler : ça fonctionne pas mieux pour les producteurs).

Je suis pour un revenu de base. Pour le reste, non, je vois pas sur quel critère certains auteurs devraient avoir droit à un salaire et pas d'autre. À ce moment-là, je veux bien être rémunéré pour tous mes commentaires sur ce forum.
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Celles dans lesquelles on peut entrer à tout moment et s'installer à son aise."
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Hors ligne Angarth

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Clair qu'un taux à 10% va sauver des auteurs à 5000 ventes :D
Donc ce que tu dis, c'est autant rester dans une situation injuste/m*rdique, sous prétexte qu'on ne peut pas sauver tout le monde. C'était vain de se battre pour 5 semaines de congés payés, de toute façon les autres semaines il faut piocher.


Ah bah si. C'est un livre publié par an et qui fait au moins 10 000 ventes (pour un grand format à 20€, avec une part auteur à 10%). Donc en un an il faut : le roman écrit, corrigé, envoyé, corrigé, publié, vendu.
Et si, si tu veux que ce soit un taf, c'est pour 40 ans. En un an, c'est possible, je dis pas le contraire. Mais encore une fois, pour avoir un revenu de l'écriture, faut faire ça tous les ans.
Ecrire et corriger (on parle déjà de sa propre correction avant envoi), ça va un peu ensemble en ce qui me concerne. Parce qu'écrire un brouillon en un an, ça tout le monde peut le faire hein. Je réitère : le temps que ton livre soit fabriqué, logiquement ton petit écrivain est passé à autre chose.

Je rappelle qu'un auteur peut continuer de gagner de l'argent sur ses livres déjà écrits (quand tu vends 10000 exemplaires, c'est ce qui arrive souvent). Prétendre qu'inévitablement, tu seras obligé de produire autant après 40 ans, ça n'a juste aucun sens.


Ah oui pardon, on doit aux auteurs pas de temps de trajet, une vie familiale, toussa.
J'espère que tu n'es pas de mauvaise foi, personne n'a prétendu qu'on devait aux auteurs tout et n'importe quoi.


Non mais à un moment c'est un choix, hein. Personne t'oblige à sortir un livre par an (ou même tous les deux ans), et les derniers romanciers que j'ai lus et que j'ai vraiment aimés, ils avaient plutôt l'écriture rare. Sans doute rapport au fait de bosser leur texte et pas d'en sortir à la pelle.
Etre capable de sortir 250 pages en une année, ce n'est pas en sortir à la pelle, et je réitère que niveau qualité c'est faisable et démontré. Ce n'est pas parce que récemment tu as plutôt aimé des écrivains ayant l'écriture rare, que ça annule cette vérité. Certains essayent d'écrire 10 pages par jour, ça oui, c'est en sortir à la pelle.


Ouais, désolé si ce modèle productiviste, monobloc et sans diversité me convient pas. Après si tu préfères Marc Lévy à Alain Damasio ou Jean-Philippe Jaworski, well, effectivement, let's agree to disagree.
Perso je préfère toujours la diversité au monopole de quelques auteurs approuvés parce qu'ils font une littérature commerciale. Mais après tout, t'as le droit d'être fan de la grande distribution.
(Spoiler : ça fonctionne pas mieux pour les producteurs).
Parce que quand il y avait juste deux fois moins de titres publiés, il n'y avait pas de diversité, et il n'y avait que de la littérature commerciale, nulle, sérieusement la littérature d'aujourd'hui propose mieux, t'as pas l'impression que c'est l'inverse? Qu'est-ce qui te permet de dire ça? Mais je ne lis pas du Marc Levy, et Marc Levy fait des ventes folles dans notre monde actuel, qui selon toi semble seul à autoriser quelque diversité supérieure.


Je suis pour un revenu de base. Pour le reste, non, je vois pas sur quel critère certains auteurs devraient avoir droit à un salaire et pas d'autre. À ce moment-là, je veux bien être rémunéré pour tous mes commentaires sur ce forum.
Du coup, tu ne vois pas pourquoi tous les gens qui ne parviennent pas à être publiés, n'obtiennent pas un salaire, quand ceux qui parviennent à être publiés, en ont un. A ce moment-là, la Terre entière veut bien s'écrier qu'elle écrit.
« Modifié: 24 août 2021 à 20:57:25 par Angarth »

 


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