Bonjour petits curieux,
Si vous ne connaissez pas l'auteur, en voici un bref aperçu :
Laurent Gaudé est un écrivain français né en 1972 à Paris. Il écrit des pièces et des romans qu'il publie chez Actes Sud. En 2002, son 2e roman,
La mort du roi Tsongor lui permet de remporter et le prix Goncourt des lycéens et le Prix des libraires. Deux ans plus tard, gagne le prix Goncourt pour
Le soleil des Scorta. Je ne sais pas ce qu'il en est de l'intérieur, mais vu les titres sa bibliographie a l'air très tournée vers l'étranger, particulièrement l'étranger sud. Il a l'air également de pas mal s'appuyer sur des mythes fondateurs. C'est intriguant en l'état mais vous pourrez peut-être en dire plus sur la contenance !
Théâtre Combats de possédés, Actes Sud, 1999
Onysos le furieux, Actes Sud, 2000
Pluie de cendres, Actes Sud, 2001
Cendres sur les mains, Actes Sud, 2002
Le Tigre bleu de l'Euphrate, Actes Sud, 2002
Salina, Actes Sud, 2003
Médée Kali, Actes Sud, 2003
Les Sacrifiées, Actes Sud, 2004
Sofia Douleur, Actes Sud, 2008
Sodome, ma douce, Actes Sud, 2009
Mille orphelins suivi de Les Enfants Fleuve, Actes Sud, 2011
Romans Cris, Actes Sud,2001
La Mort du roi Tsongor, Actes Sud, 2002, Prix Goncourt des lycéens 2002 et Prix des Libraires 2003
Le Soleil des Scorta, Actes Sud, 2004, Prix Goncourt 2004 et Prix Jean Giono 2004
Eldorado, Actes Sud, 2006
La Porte des Enfers, Actes Sud, 2008
Ouragan, Actes Sud, 2010
Et vous, qu'avez-vous lu de lui ? Qu'en avez-vous pensé ? Que conseilleriez-vous ?
De mon côté, j'ai découvert cet auteur grâce au
Soleil des Scorta. Il m'a été offert par Lo dans le cadre du swap de Noël =)
Un bref résumé : le soleil, c'est celui qui écrabouille les Pouilles, une région du sud de l'Italie. Les Scorta, c'est une famille qui vit en dessous. Une famille pauvre, damnée, née d'un viol. Au récit de son destin s'ajoute la confession, plus personnelle, d'un pilier de la lignée, Carmela. Plus que tout, ce qui est mis en avant, c'est le récit des Scorta. Il y a beaucoup de tragique dans leur histoire mais aussi beaucoup d'espoirs et de volonté de s'en sortir. La peur de mourir et la peur de mal faire. La joie de vivre et les erreurs que l'on fait. Oui : il en ressort des échos aux âmes humaines en général, pas qu'à celles qui sont en perdition. Je pense que c'est ce qui fait la force de ce roman. Il se rapproche peut-être un peu de
Cent ans de solitude, décrit de cette façon, mais ce sont deux visions très différentes d'une même thématique.
Un bref avis : il y a de très belles phrases, de belles trouvailles, l'atmosphère de l'Italie du Sud est bien rendue, sa rudesse et son soleil. On sent l'auteur qui transpire un peu (trop ?) au travers de son narrateur et on comprend qu'il a fait ce voyage et qu'il a mangé ces plats et qu'il a passé ces ruelles et qu'il a sué des litres et qu'il a vu ces vieux, sur les bancs, et qu'il a pensé à eux et à ce qu'ils pourraient penser au seuil de leur maison. D'ailleurs il ne s'en cache pas, dans les remerciements. Mise à part cette petite facilité, l'ensemble emporte vraiment et j'ai bien aimé cette lecture. Je ne sais pas si ça vaut un Goncourt (en même temps je fais pas trop confiance à ce prix) mais c'était bien.