Je viens de lire une phrase qui m'a bien fait rire !
D'abord j'ai cherché à comprendre, ensuite j'ai renoncé, puis je me suis dit dans ma petite tête pleine de neurones fatigués :
— T'as jamais baissé les bras, t'as jamais renoncé ! Alors tente le coup ma belle ! Si tu n'y arrives pas tu auras au moins la satisfaction d'avoir essayé.
En fait cette phrase a fait remonter en moi des souvenirs bien lointains :
Je vous raconte :
Cela remonte à quelques années (beaucoup), du temps où mon père bossait encore, il avait un copain d'atelier que l'on surnommait le Quinquin.
Quinquin avait un problème grave d'élocution. Il devait sûrement être atteint d'une surdité précoce, il transformait les mots.
Mais il les transformait grave !
Mon paternel et ses collègues en étaient arrivés à tenir un petit calepin des lapsus incontrôlés de Quinquin, et régulièrement le petit carnet faisait le tour des familles. Oh ! Ce n'était pas très sympa, mais que c'était rigolo !
Même qu'un jour il est venu à la maison, maman était aux anges ! Elle allait enfin connaître ce drôle de bonhomme au langage particulier. Mon père et Quinquin ont conversé chasse et chiens durant une heure, maman cachée dans sa cuisine attendait le mot fatal ! Rien ! Mais rien de rien, il a causé normal ! Déçue, la madré !
Mais alors qu'il était reconduit à la porte par papa, il en a sorti une énorme ! Et maman n'a pas entendu ! Le sort est quand même capricieux !
Après cet aparté, revenons à nos moutons : un soir de Noël, notre paternel sort de sa poche de veste le fameux carnet, et il nous annonce tout fier que notre soirée serait animée. Oui il faut dire qu'à l'époque nous n'avions pas la télévision, alors il fallait occuper les soirées spéciales.
Bref, papa ouvre le précieux objet et commence sa lecture...
Bon avant il faut que je vous dise que j'avais 12 ans, donc mon cerveau n'était pas encore à maturité et que l'humour d'atelier j'avais du mal à le maîtriser.
Ah ! Oui, j'oubliais mon père bossait dans les avions, il était électricien sur les mirages.
Donc, ouverture du grimoire et allons-y (je vous le sers comme on me l'a servi) quelques mots dont je me souviens :
Le papier solapin — C'est quoi le papier Saut Lapin ?
Papa se bidonne et me dit :
— mais non solapin – sopalin
Je suis parti en vacances en yousgolavie — Papa ! Je n'ai rien compris : pourquoi il parle moitié anglais, moitié français : Yours go la vie !
… silence puis fou-rire de mon frère aîné, de ma mère, de papa évidemment, et de ma petite soeur qui n'avait rien compris mais qui riait de voir rire les autres.
J'ai donc décidé de me taire et d'écouter, après tout c'était plus le plaisir du chef de famille que le mien.
Je n'ai pas dû être bien attentive au discours sur les perles du Quinquin, mais il a passé comme ça tout un tas de mots aujourd'hui sortis de ma mémoire - vu mon grand âge - jusqu'à cette phrase dont je me souviendrai toute ma vie :
Il faut que je vous raconte j'ai vu un askident (phonétique) hier, une pimpoum dans une volgaden a fait un radépage dans un rivage a foncé dans le parcabrise et s'est ouvert la cage souricière.Bon j'ai compris « ouvert » c'est déjà ça ! Parce qu'il faut dire aussi, que parfois il parlait normalement ce qui était assez cocasse !
Mon cher papa nous a transcrit en bon français la phrase en question, je suppose que je n'ai pas à le faire, et puis si, vous aurez tous compris que la pin up dans la Wolksvagen a raté un virage s'est ouvert l'arcade sourcilière en fonçant dans le pare-brise.
Alors quand vous me dites aujourd'hui que :
Monitrice de la première vendit tout ce qu'ils n'appellent pas l'applaudissement, vous croyez que ça me choque ?
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