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12 décembre 2024 à 16:09:28
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Le Monde de L'Écriture » Salon littéraire » L'Atelier » Le petit amphithéâtre » Les organisations de personnalité selon les théories psychanalytiques

Auteur Sujet: Les organisations de personnalité selon les théories psychanalytiques  (Lu 12808 fois)

Verasoie

  • Invité
Edit 2019 (wow)
J'ai modifié le titre qui était ouvertement PUTACLIC (mais ce terme n'existait pas en 2009), et je souhaite dire en préambule ce que j'aurais aimé qu'on me dise à l'époque : ceci est une théorie, une vérité parmi d'autres. Ça aide à soigner certaines personnes, d'autres n'y croient pas, et tant mieux, la diversité nous enrichit u.u

Je vais recopier ici un peu de mon cours de psychologie clinique, qui à mon avis peut intéresser tout le monde même sans être en psycho. Autant au niveau personnel qu'au niveau de la cohérence d'un personnage :mrgreen:

J'ai pas encore eu le cours en entier ni lu la bibliographie (mais le livre est commandé !) donc j'éditerai au fur et à mesure.

Ah et gardez en tête que le cours est très caricatural (c'est notre prof qui le dit ^ ^) parce qu'il faut des années de pratique pour saisir les nuances du bins et que ce serait incompréhensible et inclassable si on ne simplifiait pas à outrance. Et puis je résume moi-même ce résumé (de la façon dont je l'ai compris, en plus), alors...

Tout d'abord, les structures de personnalité.

On peut parler d'une sorte de cartographie des différentes structures de la personnalité. Selon notre structure, on a un fonctionnement différent, une réalité différente, des défenses spécifiques face aux difficultés, et une façon particulière d'investir autrui dans nos relations.

Il y a aussi la notion de compensation, décompensation. Un être compensé va bien ; quand on décompense (sur un "mode" différent selon notre structure), on va mal. Parfois on fait des mini-décompensations (pétage de plombs momentané, ou qui dure une journée), mais les décompensations à proprement parler, c'est ce qu'on trouve dans les dépressions et les problèmes pathologiques.

Il faut distinguer les  structures "authentiques" (solides, fixes, définitives) : la psychose et la névrose, des "astructurations" (on parle d'états limites) qui donnent naissance à des aménagements. En fait les états limites sont plus fragiles (ils décompensent plus facilement), ont moins de défenses, et ont une relation à l'objet plus problématique.

MAIS il n'y a pas de structure "mieux" ou "plus évoluée" qu'une autre, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients (et de toute façon comme on n'y peut rien, hein, bon). Ce qui détermine la structure dans laquelle on va s'ancrer, c'est notre vécu (de la naissance à l'adolescence environ).


Le fameux tableau

L'ordre est important mais il n'est pas qualitatif (la névrose n'est pas plus "évolutée" que la psychose, etc)

Structure : Psychose
Stade libidinal : Oral
Relation à l'objet : Fusion

- Schizophrénies
- Schizoparanoïdes
- Comportements maniaques
- Paranoïaques

Structure : Astructurations (Etats Limites)
Stade libidinal : Anal
Relation à l'objet : Anaclitisme (relation de dépendance)

- Perversions : Sadique
                              Masochiste
- Caractères : Psychose de caractère
                            Perversion de caractère
                            Névrose de caractère
- Narcissismes

Structure : Névrose
Stade libidinal : Phallique / Génital
Relation à l'objet : Génital et objectal

- Obsessionnels
- Phobiques
- Angoisses
- Hystériques, conversions

Quelques clarifications :

L'enfant en se développant passe par plusieurs stades libidinaux. Quand on écrit que le stade libidinal psychotique c'est le stade oral, c'est à dire qu'un certain ancrage a eu lieu (un traumatisme, par exemple) pendant ce stade. Il est possible de s'ancrer un peu dans un stade mais de "continuer" quand même le développement. D'ailleurs, la plupart des gens passent un peu par tous les stades pendant qu'ils grandissent (par exemple la perversion sadique... les petits garçons qui prennent un malin plaisir à torturer des mouches ou à écrabouiller des fourmis : P. Pour les filles je crois que c'était plus maltraiter leurs poupées. Perso je me souviens très bien de cette phase XD)

Et quand je parle de relation à l'objet, l'objet, c'est une personne.


Quelques descriptions de...


- La structure psychotique

À chaque fois je décrirai la structure compensée : c'est à dire une personne normale, qui va bien.

La structure psychotique se caractérise par une défaillance précoce de l'organisation narcissique primaire au début de la vie. La relation avec la mère demeure fusionnelle, indifférenciée (à la naissance, le bébé ne distingue pas lui-même du reste du monde ; sa mère est comme une partie de son corps, qui le satisfait quand il a faim par exemple. Cette impression est confirmée par le fait qu'on le nourrisse automatiquement dès qu'il pleure). Il y a donc une indifférenciation entre le Moi et le non-Moi qui persiste. Le Moi n'est pas complet : il est morcelé, il n'est pas unifié.

L'angoisse profonde de la personnalité psychotique est une angoisse de morcellement, une menace perpétuelle d'éclatement du corps et de l'esprit. Le conflit type se joue entre la réalité et les pulsions.

Question récurrente de l'inconscient : est-ce que j'existe ?

- La structure névrotique

Elle est centrée sur le respect du principe de réalité (et non du principe de plaisir). Le névrotique respecte "les règles", et culpabilise quand il les transgresse. Il a intégré la problématique oedipienne et s'y situe à tout moment.

Le conflit névrotique se joue entre le Ça (les pulsions, les désirs) et le Surmoi (l'instance d'intégration des règles, héritier du complexe d'OEdipe). Sa défense caractéristique est le refoulement.

Question récurrente de l'inconscient : qui suis-je ?

- Astructurations ou états-limite

Le fonctionnement psychologique est plus ou moins à la limite entre la psychose et la névrose : le Moi a dépassé le danger de morcellement (intégré la différenciation entre Moi et non-Moi, entre lui et ce qui n'est pas lui, le reste du monde), mais au début du complexe d'OEdipe (pour Freud, c'est de 3 à 6 ans), un événement est vécu comme une frustration très vive ou un risque de perte d'objet : c'est un traumatisme précoce. Ce traumatisme survient à un moment où le sujet n'est pas assez mûr pour lui faire face : pour y échapper, l'enfant entre précocement en phase de latence (normalement, de 6 à 10 ans, entre l'OEdipe et l'adolescence, c'est une période de grand calme pulsionnel).

Pas de résolution de l'OEdipe signifie : problème au niveau du Surmoi (des règles) et un Idéal du Moi (l'image idéalisée des parents) gigantesque dont on n'arrive pas à se défaire (dans la névrose au contraire, à un certain moment le sujet réalise que ses parents, ou ses idéaux, ne sont pas parfaits).

La relation de l'état-limite est anaclitique (caractérisée par une grande dépendance). Son angoisse majeure est celle de perte d'objet (d'une personne).

Question récurrente de l'inconscient : qu'est-ce que je vaux ?

*retourne réviser*
« Modifié: 07 septembre 2019 à 02:55:21 par Verasoie »

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Re : Schizoparanoïdes, Hystériques et Phobiques, bienvenue
« Réponse #1 le: 14 novembre 2009 à 22:01:45 »
Oh joli ce fil !! Et très instructif ^^

Merci =)
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Verasoie

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Re : Schizoparanoïdes, Hystériques et Phobiques, bienvenue
« Réponse #2 le: 05 janvier 2010 à 14:30:29 »
J'en ai rajouté un peu, j'ai retrouvé une description synthétique des deux structures et de l'a-structuration. (C'est bien, ça m'aide à réviser). Si ça vous intéresse mais qu'il y a des passages obscurs, n'hésitez pas à me le dire  :mrgreen:

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Re : Schizoparanoïdes, Hystériques et Phobiques, bienvenue
« Réponse #3 le: 05 janvier 2010 à 15:28:41 »
Ca parle de cours !  :o


Je lirai ce topic après mes examens  :mrgreen:
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Re : Schizoparanoïdes, Hystériques et Phobiques, bienvenue
« Réponse #4 le: 01 juin 2014 à 02:41:33 »
C'était vraiment très intéressant, merci beaucoup, Vera ! :)
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Re : Schizoparanoïdes, Hystériques et Phobiques, bienvenue
« Réponse #5 le: 11 août 2019 à 11:48:47 »
ce fil date d'il y a 10 ans... et c'est aussi ce que j'avais appris lors de mon cours de psycho en 2013. ces distinctions, en 2019, elles sont toujours valables ? me semble que j'ai lu/entendu qu'il a été décidé que la différence entre psychotique et névrotique n'est plus aussi claire (si je dis pas de bêtises...)

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Re : Schizoparanoïdes, Hystériques et Phobiques, bienvenue
« Réponse #6 le: 11 août 2019 à 16:10:52 »
Ce sont des notions de psychanalyse qui sont retranscrites ici. (D'ailleurs ça me démange vraiment vraiment de modifier le titre, je le trouve pas approprié).

Du coup, c'est pas forcément la question d'actualiser les données, c'est que c'est de la psychanalyse. C'est-à-dire un ensemble de théories et modélisations du fonctionnement psychique (enfin, après, il y a des débats et différents courants et tout mais je simplifie) établi il y a des dizaines d'années, jamais prouvé, jamais réfuté, sans preuve scientifique de l'efficacité clinique, mais dont beaucoup de personnes expriment que ça les a aidées.

Miro peut-être que tu fais allusion aux diagnostics psychiatriques, type DSM (un manuel qui fait référence au niveau international pour la psychiatrie), et qui, pour le coup, évoluent régulièrement avec des catégories qui sont remodelées, re-fragmentées ou fusionnées - et qui essayent de s'adapter aux données de la science (que ce soit en terme d'évolution des connaissances des mécanismes, en terme d'utilité pratique ou de reproductibilité des diagnostics). Dans les dernières versions du DSM, le terme névrose n'apparaît tout simplement plus ; la notion de psychose n'a rien à voir avec ce qui est décrit là ; et les troubles de la personnalité ne sont plus catégorisés de la sorte.
« Modifié: 11 août 2019 à 16:47:31 par Ariane »
~ Ari ~

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Re : Schizoparanoïdes, Hystériques et Phobiques, bienvenue
« Réponse #7 le: 11 août 2019 à 17:44:43 »
Tout aussi intéressé que vous par cet aspect de transformation et d'exploration, j'ai l'impression de ne pas en comprendre la moitié... mais cela ne m'empêche pas d'essayer d'en décrypter quelques traits communs humblement avec un regard souvent naïf et enthousiasmé.
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Verasoie

  • Invité
Re : Schizoparanoïdes, Hystériques et Phobiques, bienvenue
« Réponse #8 le: 07 septembre 2019 à 02:52:39 »
Wow ce CRINGE.

J'avais aucun souvenir d'avoir écrit ça  :-[

Pour le contexte, en 2009 j'étais en première année de fac de psycho. J'étais aussi complètement obsédée et fascinée par les maladies mentales, tout autant que désinformée. Du coup j'ai pris les premières infos que j'ai reçues comme argent comptant : ). Je savais même pas qu'il s'agissait d'une vérité parmi d'autres.

J'édite le titre, Ariane !

Hors ligne Dot Quote

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  • ?
hmm ui je me disais aussi que c'était vchement confus tout ceci

mais je pige pas trop la confusion entre psychiatrie DSM et, psychanalyse dont les tenants et aboutissants bien reniés par ceux qui y approchent sans nécessité relèvent de ce que pourtant ils cherchent quand il prétendent, coup-ci-émotion coup-là-raison, mais boudiou comment lie-t-on le truc par linéarité sans associer le pensées de façon chaordique (terme déplacé mais existant hein) lulilul bon, psychanalyse, étudier les ressorts psychique d'un trouble émotionnel, et ce avec intelligence rationnelle... d'où que oui faut pas confondre ce que plusieurs termes gravitent autour d'une dichotomie de référence : trouble du cerveau (psychiatrie moléculaire ?) et trouble de l'esprit (psychothérapie quelconque par pertinence de ce qui se fait des théories de l'esprit ?)... moi j'ajouterais une trinité,  pour le feeling, trouble de l'âme, mais on va pas aller lire ma def pompée à descartes, non les problèmes de croyances, de religion métaphysique, c'pas du tout comme si ça pouvait être l'objet d'un trouble mental dans notre monde réaliste incarné à preuves tangibles et nécessité de certitude scientifique...

heu bon mince j'étais passé à coté de ce sujet, du coup j'ai fait le mien à ma manière aussi c'est con que j'arrive là après, mais au moins, pluralité d'approches, c'cool !

 


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