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Le Monde de L'Écriture » Salon littéraire » Salle de lecture » Théâtre et poésie » [Théâtre] Antigone (Jean Anouilh)

Auteur Sujet: [Théâtre] Antigone (Jean Anouilh)  (Lu 17587 fois)

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[Théâtre] Antigone (Jean Anouilh)
« le: 08 mai 2007 à 19:47:59 »
Il est vrai que je n'aurais jamais pensé mettre cette pièce de théâtre sur ma liste de lecture en dehors du cadre scolaire mais après l'avoir lu, j'ai beaucoup apprécié. C'est le mythe bien connu d'Antigone de Sophocle repris par Jean Anouilh et qui débute après la guerre de ses deux frères pour le gouvernement de Thèbes et leur mort. Créon, son oncle, devenu roi proclame Etéocle, l'aîné, héros de Thèbes, le bon fils à qui il sera fait d'imposantes funérailles tandis que Polynice, le vaurien, le révolté sera laissé sans pleurs et sans sépultures, la proie des corbeaux et des chacals. Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort. Antigone bravera cette loi et ira à deux reprises tenter de couvrir le corps de Polynice mais se fera attraper à la deuxième fois. Créon fera tout pour tenter de sauver sa nièce mais Antigone ne lui laisse d'autre choix que de la faire mourir. Une pièce tragique, empreinte de fatalité et émouvante comme on aime!  ^^

« Modifié: 27 octobre 2017 à 20:01:29 par Eveil »

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Re : Antigone- Jean Anouilh
« Réponse #1 le: 08 mai 2007 à 20:12:26 »
J'ai beaucoup aimé cette pièce. Je l'ai lue quand j'étais dans ma période "réécriture de mythes", en même temps que d'autres pièces de Giraudoux ou de Cocteau.

C'est tragique et drôle à la fois, c'est triste, c'est émouvant, c'est beau...  ::)
"J’ai soudain la sensation limpide d’avoir gaspillé ma jeunesse… L’avoir vue s’échapper de mes mains comme l’anguille effrayée et m’appeler à présent sur le lierre du tombeau, où patiente depuis toujours le chant des enfants, les raisins volés…"

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Re : Antigone- Jean Anouilh
« Réponse #2 le: 08 mai 2007 à 20:18:45 »
Je suis tout à fait d'accord  ^^
Et quels sont les passages qui t'ont plu le plus?  :noange:
Moi c'est le face à face avec Créon que j'ai le plus apprécié!

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Re : Antigone- Jean Anouilh
« Réponse #3 le: 08 mai 2007 à 20:33:27 »
Moi aussi j'adore cette pièce...  :)
Mon passage préféré, celui qui m'a fait découvrir ce bijou, c'est entre Ismène et Antigone... Je le trouve extrêmement émouvant, d'autant plus que je l'ai vu joué (très très bien) avant de le lire. J'adore particulièrement les tirades d'Antigone sur son enfance et d'Ismène sur sa peur du supplice...

Extrait :
ISMENE
Tu es malade?
ANTIGONE
Ce n'est rien. Un peu de fatigue. (Elle sourit) C'est parce que je me suis levée tôt.
ISMENE
Moi non plus, je n'ai pas dormi.
ANTIGONE, sourit encore.
Il faut que tu dormes. Tu serais moins belle demain.
ISMENE
Ne te moque pas.
ANTIGONE
Je ne me moque pas. Cela me rassure ce matin, que tu sois belle. Quand j'étais petite, j'étais si malheureuse, tu te souviens? Je te barbouillais de terre, je te mettais des vers dans le cou. Une fois, je t'ai attachée à un arbre et je t'ai coupé tes cheveux, tes beaux cheveux... (Elle caresse les cheveux d'Ismène) Comme cela doit être facile de ne pas penser de bêtises avec toutes ces belles mèches lisses et bien ordonnées autour de la tête!
ISMENE, soudain.
Pourquoi parles-tu d'autre chose?
ANTIGONE, doucement, sans cesser de lui caresser les cheveux Je ne parle pas d'autre chose...
ISMENE
Tu sais, j'ai bien pensé, Antigone.
ANTIGONE
Oui.
ISMENE
J'ai bien pensé toute la nuit. Tu es folle.
ANTIGONE
Oui.
ISMENE
Nous ne pouvons pas.
ANTIGONE, après un silence, de sa petite voix.
Pourquoi?
ISMENE
Il nous ferait mourir.
ANTIGONE
Bien sûr. A chacun son rôle. Lui, il doit nous faire mourir, et nous, nous devons aller enterrer notre frère. C'est comme ça que ç'a été distribué. Qu'est-ce que tu veux que nous y fassions?
ISMENE
Je ne veux pas mourir.
ANTIGONE, doucement.
Moi aussi j'aurais bien voulu ne pas mourir.
ISMENE
Ecoute, j'ai bien réfléchi toute la nuit. Je suis l'aînée. Je réfléchis plus que toi. Toi, c'est ce qui te passe par la tête tout de suite, et tant pis si c'est une bêtise. Moi, je suis plus pondérée. Je réfléchis.
ANTIGONE
Il y a des fois où il ne faut pas trop réfléchir.
ISMENE
Si, Antigone. D'abord c'est horrible, bien sûr, et j'ai pitié moi aussi de mon frère, mais je comprends un peu notre oncle.
ANTIGONE
Moi je ne veux pas comprendre un peu.
ISMENE
Il est le roi, il faut qu'il donne l'exemple.
ANTIGONE
Moi, je ne suis pas le roi. Il ne faut pas que je donne l'exemple, moi... Ce qui lui passe par la tête, la petite Antigone, la sale bête, l'entêtée, la mauvaise, et puis on la met dans un coin ou dans un trou. Et c'est bien fait pour elle. Elle n'avait qu'à ne pas désobéir.
ISMENE
Allez! Allez!... Tes sourcils joints, ton regard droit devant toi et te voilà lancée sans écouter personne. Ecoute-moi. J'ai raison plus souvent que toi.
ANTIGONE
Je ne veux pas avoir raison.
ISMENE
Essaie de comprendre au moins!
ANTIGONE
Comprendre... Vous n'avez que ce mot-là dans la bouche, tous, depuis que je suis toute petite. Il fallait comprendre qu'on ne peut pas toucher à l'eau, à la belle et fuyante eau froide parce que cela mouille les dalles, à la terre parce que cela tache les robes. Il fallait comprendre qu'on ne doit pas manger tout à la fois, donner tout ce qu'on a dans ses poches au mendiant qu'on rencontre, courir, courir dans le vent jusqu'à ce qu'on tombe par terre et boire quand on a chaud et se baigner quand il est trop tôt ou trop tard, mais pas juste quand on en a envie! Comprendre. Toujours comprendre. Moi, je ne veux pas comprendre. Je comprendrai quand je serai vieille. (Elle achève doucement.) Si je deviens vieille. Pas maintenant.
ISMENE
Il est plus fort que nous, Antigone. Il est le roi. Et ils pensent tous comme lui dans la ville. Ils sont des milliers et des milliers autour de nous, grouillant dans toutes les rues de Thèbes.
ANTIGONE
Je ne t'écoute pas.
ISMENE
Ils nous hueront. Ils nous prendront avec leurs mille bras, leurs mille visages et leur unique regard. Ils nous cracheront à la figure. Et il faudra avancer dans leur haine sur la charrette avec leur odeur et leurs rires jusqu'au supplice. Et là, il y aura les gardes avec leurs têtes d'imbéciles, congestionnés sur leurs cols raides, leurs grosses mains lavées, leur regard de boeuf -qu'on sent qu'on pourra toujours crier, essayer de leur faire comprendre, qu'ils vont comme des nègres et qu'ils feront tout ce qu'on leur a dit scrupuleusement, sans savoir si c'est bien ou mal... Et souffrir? Il faudra souffrir, sentir que la douleur monte, qu'elle est arrivée au point où l'on ne peut plus la supporter ; qu'il faudrait qu'elle s'arrête, mais qu'elle continue pourtant et monte encore, comme une voix aiguë... Oh! je ne peux pas, je ne peux pas...
ANTIGONE
Comme tu as bien tout pensé!
ISMENE
Toute la nuit. Pas toi?
ANTIGONE
Si, bien sûr.
ISMENE
Moi, tu sais, je ne suis pas très courageuse.
ANTIGONE, doucement.
Moi non plus. Mais qu'est-ce que cela fait?
Il y a un silence, Ismène demande soudain :
ISMENE
Tu n'as donc pas envie de vivre, toi?
ANTIGONE, murmure.
Pas envie de vivre... (Et plus doucement encore, si c'est possible.) Qui se levait la première, le matin, rien que pour sentir l'air froid sur sa peau nue? Qui se couchait la dernière, seulement quand elle n'en pouvait plus de fatigue, pour vivre encore un peu plus la nuit? Qui pleurait déjà toute petite, en pensant qu'il y avait tant de petites bêtes, tant de brins d'herbe dans le près et qu'on ne pouvait pas tous les prendre?
ISMENE, a un élan soudain vers elle.
Ma petite soeur ...
ANTIGONE, se redresse et crie.
Ah, non! Laisse-moi! Ne me caresse pas! Ne nous mettons pas à pleurnicher ensemble, maintenant. Tu as bien réfléchi, tu dis? Tu penses que toute la ville hurlante contre toi, tu penses que la douleur et la peur de mourir c'est assez?
ISMENE, baisse la tête.
Oui
ANTIGONE
Sers-toi de ces prétextes.
ISMENE, se jette contre elle.
Antigone! Je t'en supplie! C'est bon pour les hommes de croire aux idées et de mourir pour elles. Toi, tu es une fille.
ANTIGONE, les dents serrées.
Une fille, oui. Ai-je assez pleuré d'être une fille!
ISMENE
Ton bonheur est là devant toi et tu n'as qu'à le prendre. Tu es fiancée, tu es jeune, tu es belle...
ANTIGONE, sourdement.
Non, je ne suis pas belle.
ISMENE
Pas belle comme nous, mais autrement. Tu sais bien que c'est sur toi que se retournent les petits voyous dans la rue ; que c'est toi que les petites filles regardent passer, soudain muettes, sans pouvoir te quitter des yeux jusqu'à ce que tu aies tourné le coin.
ANTIGONE, a un imperceptible sourire.
Des voyous, des petites filles...
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Re : Antigone- Jean Anouilh
« Réponse #4 le: 08 mai 2007 à 20:43:17 »
Oui c'est vrai que c'est un beau passage et c'est courageux de ta part de l'avoir mis(et moi en bonne flemmarde paresseuse, j'ai abondonné en voyant les longues tirades de Créon  ::) )

Hors ligne Ambrena

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Re : Antigone- Jean Anouilh
« Réponse #5 le: 08 mai 2007 à 21:16:40 »
Tu as du courage, Mary... ::) C'est vrai que ce passage est très beau...

Moi j'aime le tout début de la pièce, le passage entre la Nourrice et Antigone.

EXTRAIT

LA NOURRICE
D'où viens-tu?

ANTIGONE
De me promener, nourrice. C'était beau. Tout était gris. Maintenant, tu ne oeux plus savoir, tout est déjà rose, jaune, vert. C'est devenu une carte postale. Il faut te lever plus tôt, nourrice, si tu veux voir un monde sans couleur.
Elle va passer.

LA NOURRICE
Je me lève quand il fait encore noir, je vais à ta chambre pour voir si tu ne t'es pas découverte en dormant et je ne te trouve plus dans ton lit!

ANTIGONE
Le jardin dormait encore. Je l'ai surpris, nourrice. Je l'ai vu sans qu'il s'en doute. C'est beau un jardin qui ne pense pas encore aux hommes.

LA NOURRICE
Tu es sortie. J'ai été à la porte du fond, tu l'avais laissée entrebaillée.

ANTIGONE
Dans les champs, c'était tout mouillé et cela attendait. Tout attendait. Je faisais un bruit énorme toute seule sur la route et j'étais gênée parce que je savais bien que ce n'était pas moi qu'on attendait. Alors j'ai enlevé mes sandales et je me suis glissée dans la campagne sans qu'elle s'en aperçoive...

LA NOURRICE
Il va falloir te laver les pieds avant de te remettre au lit.

ANTIGONE
Je ne me recoucherai pas ce matin.

LA NOURRICE
A quatre heures! Il n'était pas quatre heures! Je me lève pour voir si elle n'était pas découverte. Je trouve son lit froid et pesonne dedans.

ANTIGONE
Tu crois que si on se levait comme cela tous les matins, ce serait tous les matins aussi beau, nourrice, d'être la première fille dehors?

LA NOURRICE
La nuit! C'était la nuit! Et tu veux me faire croire que tu as été te promener, menteuse! D'où viens-tu?

ANTIGONE, a un étrange sourire
C'est vrai, c'était encore la nuit. Et il n'y avait que moi dans toute la campagne à penser que c'était le matin. C'était merveilleux, nourrice. J'ai cru au matin la première aujourd'hui.

LA NOURRICE
Fais la folle, Fais la folle! Je la connais, la chanson. J'ai été fille avant toi. Et pas commode non plus, mais dure tête comme toi, non. D'où viens-tu, mauvaise?

ANTIGONE, soudain grave.
Non. Pas mauvaise.

LA NOURRICE
Tu avais un rendez-vous, hein? Dis non, peut-être.

ANTIGONE, doucement
Oui. J'avais un rendez-vous.

LA NOURRICE
Tu as un amoureux?

ANTIGONE, étrangement, après un silence.
Oui, nourrice, oui, le pauvre. J'ai un amoureux.

LA NOURRICE, éclate.
Ah! c'est du joli! c'est du propre! Toi, la fille d'un roi! (...) Qui est-ce? Un voyou, hein, peut-être? Un garçon que tu ne peux pas dire à ta famille: "Voilà, c'est lui que j'aime, je veux l'épouser." C'est ça, hein, c'est ça? Réponds donc, fanfaronne!

ANTIGONE, a encore un sourire imperceptible
Oui, nourrice.
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Re : Antigone- Jean Anouilh
« Réponse #6 le: 09 mai 2007 à 21:52:09 »
très joli comme passage ! J'adore comment Antigone parle de la nature, c'est magique.

Citer
Tu as du courage, Mary...
::) c'est pas un copier-coller qui m'a beaucoup fatiguée ! En fait, je collectionne dans mon ordi mes passages préférés des oeuvres, donc j'ai des tas d'extraits comme ça (Cyrano, Antigone, Andromaque, La condition humaine, poèmes, etc.) pour les partager avec d'autres ! ;)
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Re : Antigone- Jean Anouilh
« Réponse #7 le: 09 mai 2007 à 22:15:33 »
Ah, tu avais une astuce... ;) Parce que moi, ben...disons que je me suis entraînée à taper, quoi!  :-°

Ca te dirait, de mettre quelques-uns de ces extraits que tu as en réserve dans des fils de discussion, comme on l'a fait ici? Ce serait sympa... ::)
"J’ai soudain la sensation limpide d’avoir gaspillé ma jeunesse… L’avoir vue s’échapper de mes mains comme l’anguille effrayée et m’appeler à présent sur le lierre du tombeau, où patiente depuis toujours le chant des enfants, les raisins volés…"

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Re : Antigone- Jean Anouilh
« Réponse #8 le: 09 mai 2007 à 22:24:14 »
Pas de problème (à la fin de mon concours)... tu veux dire, créer des sujets pour chacune des oeuvres, c'est ça ?
De toute façon, je comptais bien les présenter, en plus ce sont des oeuvres "classiques" (du genre que je peux réutiliser en dissert de français) donc ça changera de la fantasy ! ;)
Dans le sujet de cyrano, je crois que j'en ai déjà mis...
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Hors ligne Milora

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Re : Antigone- Jean Anouilh
« Réponse #9 le: 10 mai 2007 à 19:13:42 »
J'avais lu cette pièce, jadis, autrefois, en première, et j'avais été très surprise, du ton, parce que c'était indiqué avec les tragédies de Racine que j'avais lues juste avant, et le contraste, comme je ne m'y attendais pas, était assez notable. Je ne dirais pas que j'ai adoré, mais j'ai été agréablement surprise !
Il ne faut jamais remettre à demain ce que tu peux faire après-demain.

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Re : Antigone (Anouilh)
« Réponse #10 le: 27 juin 2008 à 00:18:07 »
je suis aussi une grande fan de cette pièce (que j'ai relu au moins 15 fois) et en particulier des face à face Antigone/Créon mais plus que tout des passages ou Antigone semble être ailleur et ou on perçoit combien les autres peuvent être prosaïque.
"You said I killed you - haunt me, then! The murdered do haunt their murderers, I believe. I know that ghosts have wandered on earth. Be with me always - take any form - drive me mad! only do not leave me in this abyss, wh
ere I cannot find you!"

Coccinelle

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Re : Antigone (Anouilh)
« Réponse #11 le: 04 novembre 2008 à 17:34:15 »
Voilà mon avis de la pièce d'Antigone: Antigone me rappelle des souvenirs de cours de Français au Collège, surtout avec un de mes camarades où je faisais Créon. Cela dit quand on est dans le contexte de comparer ça à l'époque où Jean Anouil, la mit en scène pour les Allemands alors occupants. Ils en rigolaient mais cela était une sorte de Résistance pour l'auteur qui représentait Antigone pour l'occupée qui résiste et Créon pour les Occupants. Ils n'ont pas compris pourquoi mais les Français avaient compris.
J'attends nos réactions avec impatience, j'ai beaucoup aimer cette pièce pour preuve je l'es relu 5 fois. :P

Verasoie

  • Invité
Re : Antigone (Anouilh)
« Réponse #12 le: 06 novembre 2008 à 10:47:42 »
J'adore cette pièce. Même si la première fois que je l'ai lue, au collège, je l'ai trouvée barbante, je l'ai redécouverte au lycée, puis étudiée de fond en comble pendant mes TPE.
 Notre sujet comparait la version de Anouilh (avec, comme a dit Coccinelle, les références à la Resistance etc) et celle de Brecht, auteur allemand, écrite à la même époque, qui avait aussi des références à l'occupation nazie. Je dois dire que c'était sympathique ^^

Le passage que je préfère, dans le face à face Antigone/Créon, est celui où Créon "détruit", "salit" le souvenir qu'a Antigone d'un de ses frères. Il se moque de la dévotion qu'elle a pour son corps et disant qu'il était un vaurien et ne la méritait pas, etc. Il est vraiment touchant, ce passage.

Sinon, la relation Ismène/Antigone aussi est très belle. En fait j'aimerais vraiment voir cette pièce jouée, un jour ^^

Hors ligne Scorpnix

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Re : Antigone (Anouilh)
« Réponse #13 le: 19 novembre 2008 à 15:10:05 »
J'aime beaucoup cette pièce également.

On l'a étudié en 3°, et c'était vraiment passionnant ! On a joué certaines scènes en plus, c'était sympa ^^ Et puis on a vu l'une des mises en scènes, celle de Nicolas Briançon, avec Barbara Schultz & Robert Hossein, qui est vachement bien.

J'aime beaucoup le personnage d'Antigone, sa façon de voir la vie, d'affronter son destin...  ::)
« Modifié: 27 novembre 2008 à 21:25:12 par Scorpnix »

Hors ligne Zephyr

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Re : Antigone (Anouilh)
« Réponse #14 le: 07 juillet 2009 à 11:10:10 »
Cette pièce est, pour moi, un véritable chez d'œuvre. Bien que ce texte est une des nombreuses réécritures de Sophocle, Jean Anouilh à su rendre à cette pièce sa force et sa réflexion. Les personnages jouent un rôle, leur rôle. Ils jouent et rejouent leur vies, en sachant très bien que la fin est inévitable, que la chute est la seule issu possible. Mais chacun veut echapper à cette chute. Sauf la petite, la maigre, la noire Antigone.

Comme vous l'aurez remarquer, Je suis un vrai fan de cette pièce. Si je cevais choisir un passage, je prendrai la dialogue Antigone /  Ismène, où l'on voit l'amour d'Ismène et cette relation étrange entre ces sœur, ou peut être le premier monologue du Prologue, où l'on voit que l'issu va être la mort et la solitude.
Si j'écris quelque fois, je n'écris point d'ardeur,
J'écris naïvement tout ce qu'au cœur me touche,
Soit de bien, soit de mal, comme il vient à la bouche,
En un style aussi lent que lente est ma froideur.

Joachim du Bellay, Les Regrets, « 21 »

 


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