[Luna Psylle]

Salut !

Les défis Tic-Tac, c'est quoi ? Un sujet aléatoire est donné et on a une heure pour écrire un texte. Hésitez pas à fouiller le sujet éponyme épinglé en haut de section pour plus de détails, ou même poser vos questions
Pour ce Tic-Tac, ça donne quoi ? le sujet est un mélange de phrases et images, donné par Beglous merci Beglous

A noter : l'image ci-dessous n'est pas fixe. Quand j'ai commencé le tic-tac, la phrase parlait de ne pas gêner dans le musée. Je le précise ici car j'ai pris un peu de cette phrase pour mon texte.

omer.mobi

*

thestoryshack.com An ornithologist stumbles upon a talking parrot. The situation is encumbered by plague
(traduction du web) : Un ornithologue tombe sur un perroquet qui parle. La situation est encombrée par la peste.

*

romainvaleri Des milliers de hussards se morfondaient.

Mood bien meilleur que la dernière fois. Texte très inspiré par mon petit film du moment qui me tire vers le haut comme il peut.

En vous souhaitant bonne soirée et bonne lecture !

Edit 07/05 : j'ai revu le texte, un peu étoffé. Tout ne me plaît clairement pas, donc je vous laisse la version tic-tac en spoiler.

En vous souhaitant bonne journée et bonne lecture !

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.

Entre ombre et lumière

   Comme d’habitude, elle admirait les tableaux du peintre mystérieux. Le directeur du musée racontait à qui voulait l’entendre comment il avait découvert une première œuvre énigmatique en arrivant un matin devant la grande porte. Impressionné par la qualité artistique et le message délivré par ces peintures, il avait décidé de les afficher malgré les exclamations choquées du public. Elles mettaient en scène une société entre ombre et lumière, dont chacune de ces facettes hésitait à se mêler à l’autre. Et en leur centre, ce couple étrange, touché lui aussi par ce jeu de clair obscur.
   Dans les livres d’Histoire, on appelait cela la Grande Peste. Une épidémie meurtrière qui avait divisé la société. D’un côté, les épargnés avaient repris leur vie, éclairés par un soleil radieux. De l’autre, l’horreur pestiférée avait été écartée, comme on jette une poubelle nauséabonde.
   Dès la fin des cours, l’adolescente venait et s’installait ici pour admirer ces scènes. Elle ne croisait jamais personne, car personne n’osait regarder cet idéal en face. On apprenait aux enfants épargnés qu’ils ne devaient pas approcher de l’horreur pestiférée, protégés de cette dernière par un immense mur. Elle s’allongea sur le banc, ferma les yeux un instant, s’imagina dans ce monde réuni.

   — Mademoiselle ?
   Elle se réveilla d’un rêve doux. Elle leva les yeux vers la fenêtre : dehors, la lune siégeait déjà haut dans le ciel. Le vigile lui adressa un regard intrigué. Sa lampe torche dirigée vers le sol la gênait un peu et l’empêchait de distinguer son visage.
   — J’ai dû m’endormir, s’excusa-t-elle.
   Il regarda sa montre :
   — Il est 2h45 du matin, mademoiselle. Suivez-moi, je vous laisserai utiliser le téléphone : vous appellerez quelqu’un pour vous raccompagner chez vous.
   Elle secoua la tête, gênée :
   — Je peux rentrer seule.
   — Je ne vous laisserai pas seule dans les rues.
   Elle se résigna et le suivit. Arrivés à un petit local, elle composa un numéro dont elle savait que personne ne répondrait. Surveillée, elle parla dans le vide quelques secondes, s’accorda des silences, imagina les répliques en face, raccrocha et rassura le vigile :
   — Quelqu’un va venir. Je vais attendre devant le musée.
   — Très bien, se satisfit le vigile.

   Assez fière de son petit mensonge, elle profita un peu de la brise nocturne. Le vigile était reparti à sa ronde et ne lui prêtait plus aucune attention. Après plusieurs minutes, elle se mit en route. Elle déambulait, jouait avec les dalles du trottoir, en esquivait une sur deux. Soudain, une ombre attira son attention. L’adolescente la suivit, intriguée par cette âme solitaire comme elle. La silhouette remonta jusqu’au musée devant lequel elle déposa un tableau.
   Le peintre mystérieux.
   Il leva les yeux vers elle avant de disparaître. Elle cligna plusieurs fois des yeux devant ce tour de magie. Elle le chercha, quitta petit à petit sa cachette. Elle sursauta au courant d’air dans son dos, perdit l’équilibre, recula de plusieurs pas et s’accrocha à un lampadaire. Il était juste là : l’horreur pestiférée. Aucun des deux ne dit un seul mot, elle éclairée par le réverbère, lui à la limite du halo doré créé par ce soleil artificiel. Il l’observa un moment comme s’il gravait ses traits dans sa mémoire ; et repartit comme il était venu. À peine avait-elle fermé les paupières une seconde qu’il n’était plus là.

   Quelques semaines plus tard, un nouveau tableau était accroché au mur : elle se reconnut, assoupie à la lueur d’un soleil couchant. Sous sa tête, des genoux qu’elle imagina ceux de l’artiste, dissimulés dans son ombre.

[Beglous]

Salut Luna Psylle,

J'ai beaucoup aimé ce jeu d'ombre et lumière que tu proposes. Un tableau renvoyant au portrait d'une société clivée, apparemment fragilisée par un évènement terrible qui a laissé des marques, des empreintes, et qui n'a pas épargné les artistes. Le fait que tout ne soit pas explicite, mais se laisse entrevoir, me parait tout à fait cohérent avec le titre. Cela fait écho chez moi à quelque chose de l'ordre de la résistance, peut-être parce que l'ombre ici est associée à ce qui doit rester caché, ce qui est rejeté, et doit dès lors engager une lutte pour exister.

Merci pour cette proposition toute en nuance et à bientôt !

[Cendres]

Un texte surnaturel.

Le peintre mystérieux m'a fait penser a Banksy. On voit ses œuvres, on les reconnait au premier coup d'œil, mais on n'en connait pas l'auteur.

Ton peintre me fait penser a une sorte de vampire, car restant dans la pénombre(Sauf que c'est pour se cacher lui)

[Claudius]

Superbe texte extraordinaire Luna, ton imagination est fertile.

J'ai particulièrement apprécié la rencontre, même fugitive, peut-être un peu plus étoffée, même si je sais qu'en une heure c'est difficile.

Et pourquoi n'est-elle pas pour que le directeur du musée dévoile les tableaux puisqu'elle les aime ?

Belle idée en tout cas.

 

[Luna Psylle]

Salut !

Merci pour vos retours,

Merci Beglous pour ta lecture et ton commentaire !

Quand tu dis la résistance, tu penses la Résistance ? Peut-être. Même si les engagements et l'ennemi est différent, la lutte est présente
Merci Cendres pour ta lecture et ton commentaire !

Pour l'aspect surnaturel, je pense que ça dépend de la lecture je ne l'imaginais pas comme ça, mais l'image du vampire, d'une société vampirique mis au ban de l'humanité marche aussi. C'est cool, ça ouvre le champ des possibles
Je pensais ne pas connaître Banksy, je suis allée chercher et en fait, je connaissais, me souviens juste jamais du nom

Merci Claudius pour ta lecture et ton commentaire !

Je me dis que si je dois étoffer cette rencontre au-delà de ce qui est déjà écrit, ça reviendrait à réinterpréter à l'écrit mon petit film du moment qui m'a inspirée, comme dit en introduction, du coup je ne pense pas aller plus loin. Pas pour l'instant en tout cas.

Et pourquoi n'est-elle pas pour que le directeur du musée dévoile les tableaux puisqu'elle les aime ?

J'ai dit quelque part qu'elle n'était pas pour ? Si oui, je veux bien savoir où pour corriger, parce qu'après relecture, je ne trouve toujours pas.
Pour moi, le directeur doit afficher ces tableaux dans un couloir un peu à l'écart plutôt qu'une grande salle avec beaucoup de passage de visiteurs, à cause du public de manière générale. Elle (narratrice) aime venir les regarder et reste donc des heures dans ce couloir ; et il y a tellement personne qu'elle peut s'y endormir sans que personne ne s'en rende compte avant le milieu de la nuit (c'était l'idée voulue).

J'ai corrigé les quelques fautes que j'ai repéré. Je ne pense pas y retoucher trop pour l'instant. Peut-être plus tard, si l'envie d'élargir l'univers me donne envie.

Une bonne soirée à tous !

[Claudius]

Un peu fou, il peignait un monde idéal. Le directeur appréciait les tableaux et, sourd aux exclamations choquées de la bienpensante, il les accrochait à la vue de tous.

C'est dans ce passage que j'ai pensé qu'elle ne souhaitait pas qu'il les affiche.

Mais effectivement c'est le détail "à la vue de tous" qui ne lui plait pas. Je comprends mieux.

 

[Aponiwa]

Coucou Luna,

Vraiment très sympa ton texte, un chouette concept l ombre et la lumière.
J ai été gênée par les premières phrases : qui est qui, qui est la "bien pensante", mais après ça coule tout seul.
La rencontre furtive est chouette, on se demande s ils se connaissaient et s ils vont se revoir.
Merci pour ton texte! 

[Luna Psylle]

Salut !

Merci Claudius pour ton retour !

Si j'y ajoute le commentaire d'Aponiwa, je pense savoir d'où vient le quiproquo. Sans promesse rapide, je vais essayer de reformuler.

Merci Aponiwa pour ta lecture et ton commentaire !

Du coup, comme dit juste au-dessus, je vais revoir ces première phrases qui essayent de tout poser, peut-être trop vite.
Quant à savoir s'ils se connaissaient, ça restera dans l'ombre même si à mes relectures ça semble improbable justement parce qu'il y a cette notion de ne pas mêler les uns et les autres.

Je vais réfléchir donc à étoffer un minimum le background, même si ça restera (pour moi, pour l'instant) une bulle solitaire.

En vous souhaitant une bonne journée !

Edit : j'ai revu le texte, un peu étoffé. Tout ne me plaît clairement pas, donc je vous laisse la version tic-tac en spoiler.

[Beglous]

Quand tu dis la résistance, tu penses la Résistance ? Peut-être. Même si les engagements et l'ennemi est différent, la lutte est présente

Oui, en fait oui ! Mais j'aime bien me dire que si j'ai oublié la majuscule c'est peut-être parce que dans le fond les deux sens me convenaient (j'ai beaucoup pensé à l'ambiance de V for Vendetta en lisant ton texte, la ruelle lugubre, l'angoisse pesante, l'homme qui se cache...)