Après avoir hésité avec un autre texte, que je n'ai pas réussi à faire aboutir, voici ma proposition pour l'AT. J'espère être dans le thème
Je vous remercie d'avances pour vos commentaires.V1Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.
V2Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.
V3Cela fait plusieurs années, que je suis amoureux de Lucas, mon meilleur ami hétérosexuel, un beau brun, sportif et cool. C’est un cliché de la littérature ou du cinéma. Aussi ridicule que les princesses Disney.
Nous nous sommes rencontrés au collège. Nos amis respectifs étaient dans une autre classe, celle qui avait été choisie pour un voyage linguistique. Pendant leur absence, seuls, perdus, nous nous sommes rapprochés. C’est ainsi que nous sommes devenus amis, avant que je me rende compte, en fin de collège, que j’avais une certaine attirance pour les garçons et en particulier pour lui.
Je n’ai jamais osé lui dire que je l’aimais, ce qui ne l’a pas empêché de s’en douter. Nous n’en avons pas parlé. Je pense que sans m’en rendre compte, j’ai eu une attitude qui l’a renseigné sur mes sentiments à son égard. C’était sans nul doute pour cette raison, qu’il s’était éloigné de moi. Il n’était pas gay et je n’avais aucune chance qu’il m’aime aussi, pourtant j’avais une faible lueur d’espoir.
Cela faisait près de cinq ans, que nous ne nous étions pas vus, quand nous nous sommes croisés par hasard dans la rue. Lucas n’avait pas changé, il était toujours aussi beau et aussi charismatique. Je n’ai jamais su expliquer pourquoi, si ce n’est qu’il dégageait une aura, dont il était le seul à ne pas se rendre compte. Nous étions surpris et heureux de nous revoir. Son visage s’était éclairé en me voyant. J’étais ravi qu’il soit aussi chaleureux avec moi. Nous échangions quelques mots, assez banals, mais cela suffisait à mon bonheur. Je lui ai dit ma satisfaction d’être diplômé. Il me félicitait, à ma grande surprise il me proposait de fêter cela chez lui. Chez lui, c’est le sous-sol de la maison de sa mère. Même si mes sentiments se sont émoussés avec le temps, j’accepte aussitôt.
Je me rends donc un samedi après-midi, chez lui avec une bouteille de cidre. Rapidement il me propose de faire, ce que j’ai envie de faire, des expériences que je n’ai jamais vécues. Ses paroles ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Il y a une chose, dont je rêve depuis des années, mais je n’ose pas lui demander, il me rirait au nez. Face à mon silence, mon ami me propose de jouer aux jeux vidéo, de nous saouler, … Avec beaucoup d’appréhension tout de même, je finis par ma jeter à l’eau.
« Il y a une chose dont j’ai toujours rêvé. J’ai toujours eu envie que tu me fasses l’amour.
— Tu sais bien que je suis hétérosexuel mec !
— Oui … mais je n’ai jamais fait l’amour, parce que personne ne s’intéresse à moi et que je rêve de le faire au moins une fois.
— Oui mais…
— Tu seras actif. … Je te le demande juste une fois, dis-je d’un ton larmoyant … Tu voulais que je fasse des choses que je n’ai jamais faites.
Lucas réfléchit quelques secondes et soupire.
— D’accord, juste une fois et c’est moi qui te prends. Je n’osais croire qu’il me dise oui, je ne dis rien de mon étonnement de peur qu’il change d’avis. »
On se déshabille, un peu gênés, chacun de notre côté. Une fois nu, mon ami met un préservatif et nous commençons à faire l’amour. J’ai mal durant les premières minutes de la pénétration, mais je finis par prendre beaucoup de plaisir. Si j’avais jusque-là des doutes sur ma sexualité, ils sont désormais derrière moi. J’essaie de profiter de chaque instant, de ressentir intensément chaque chose, les mouvements de sa verge, la vue de son corps sublime, le temps est comme suspendu. Tandis que Lucas ferme les yeux, comme s’il ne voulait pas voir ce qu’il fait. Lorsqu’il se retire et se couche fourbu, à mes côtés en ôtant le préservatif, il me dit « Finalement c’était pas si mal. ». Je ne peux m’empêcher de sourire à sa remarque. Il reprend « Ça t’a plu ? » Je lui réponds que oui, sans m’appesantir sur ce que j’ai ressenti. Face à mon silence, il ajoute qu’il est content d’avoir essayé, mais qu’il n’a accepté de le faire que parce que c’était moi. Là encore je souris. J’avoue tirer une satisfaction personnelle de ce qu’il vient de déclarer. Je lui réponds que je suis content qu’il m’ait offert ma première fois, que je ne pouvais espérer un plus beau cadeau de sa part. Cette fois c’est lui qui sourit. Il est vraiment à craquer quand il se montre ainsi. J’adorerais l’embrasser, mais je me retiens. Je me contente de me tourner vers lui et de poser ma main sur son torse musclé, sans que je m’en rende vraiment compte. Il me regarde, je me rends compte de ma bévue et retire ma main, mais dans le mouvement elle passe sur son sexe, qui se redresse aussitôt. Nous nous regardons surpris par ce mouvement. « Je crois que finalement ça m’a plu et que je pourrais le refaire me dit-il l’air malicieux. ». Je ne peux qu’approuver. Pour mon plus grand bonheur nous faisons de nouveau l’amour. Lorsqu’il s’arrête, épuisé il se pose sur mon torse, tout en restant en moi, d’une voix fatiguée il me dis « Je crois que finalement, j’aime te faire l’amour. » Je lui dis que je pensais la même chose. Je reprends
« Et si on allait plus loin ?
— Que veux-tu dire ? demande-t-il intrigué.
— J’ai envie de t’embrasser.
— Au point où on en est, vas-y. »
Je ne me fais pas prier. Mon baiser est timide, j’ose à peine toucher ses lèvres, alors il me dit qu’il va me montrer ce que c’est qu’embrasser. Son baiser est court mais intense. Puis il m’embrasse une seconde fois, à pleine bouche, durant un long moment, avant de laisser mes mains courir sur son corps. Toujours en moi, je le sens recommencer doucement ses mouvements de va et vient. Lorsque soudain notre étreinte prend fin et qu’il me demande soudainement :
« Est-ce que je ne suis pas en train de virer pédé ?
— On dirait, lui dis-je. Ce qui n’est pas pour me déplaire.
— Je m’en doute.
— Ça te dérange d’aimer ça ?
— Je ne sais pas trop, je suis un peu perdu.
— C’est normal.
— Que fait-on ? me demande-t-il.
— On pourrait essayer d’être ensemble ?
— Tu voudrais qu’on sorte ensemble ?
— Oui.
— Je t’aime bien et j’ai bien aimé ce qu’on a fait, mais je ne suis pas sûr d’être amoureux de toi et d’être vraiment gay.
— On peut essayer et on voit si ça marche.
— Ça me va fait, dit-il en souriant. »
À notre grande surprise, et pour mon plus grand plaisir notre couple va durer dans le temps. Je suis même surpris de voir, que Lucas se revendiquera comme gay et osera davantage de choses quand on fera l’amour.
« Plop » un bruit de bouchon qui saute, une bouteille qu’on débouche et un liquide que l’on verse dans un verre, me tirent de ma rêverie.
« Alors que fait-on ? On vide la bouteille de cidre me demande Lucas ?
— D’accord, on vide la bouteille et on joue aux jeux vidéo, dis-je un peu tristement, regrettant de ne pas oser dire ce dont j’avais vraiment envie. »
Aujourd’hui je rêve d’avoir une machine à remonter le temps pour oser dire ce que j’avais envie de lui dire ce jour-là.
Car en regardant feuillant par hasard un journal au supermarché, j’apprends dans un article qu’un jeune homme a été tué à coup de couteau par un mari jaloux. Cela aurait pu être un fait divers, malheureusement banal, si le nom de la victime n’avait pas été mentionné dès l’introduction, Lucas H. Je suis abasourdi par la nouvelle, je chancèle même. Même si c’est douloureux, je dois lire le reste de l’article. D’après ce dernier, la victime était habituée à recevoir des menaces de maris trompés. Je ne comprenais pas, cela ne ressemblait en rien à Lucas de séduire des femmes mariées. Pourquoi avait-il fait cela ? Est-ce que si j’avais eu le courage de lui avouer mes sentiments, cela aurait changé quelque choses ? Il faut que j’en sache davantage, que je mène mon enquête, même si cela me fait de la peine. Je dois aller voir sa mère et sa sœur, pour comprendre. A moins que la police n’accepte de me dire quelques choses. J’en étais là de mes réflexions, lorsque j’entends ma femme, me demander si j’ai pris le thé. Je referme aussitôt le journal, que je repose, comme si de rien n’était, je mets la boite de thé dans le caddie.
Le lendemain j’apprendrais après avoir rencontré sa famille, qu’il se sentait perdu depuis quelques temps, comme s’il lui manquait quelques choses, quelqu’un. La police me confirmera que selon son assassin, les dernières paroles de Lucas étaient « Vas-y, tue-moi, de toute façon je ne mérite que ça ! »