[Arsinor]

Un bel extrait, pas moins beau que le reste, ou qui contraste par sa qualité avec le contexte.
Un extrait interminable, aussi long que l'amour que vous lui portez.
Un extrait incisif, aphoristique, inoubliable.
Veuillez indiquer le titre, le nom de l'auteur, la date peut-être.
Un contexte ? Si vous voulez... si nécessaire...

[Beglous]

Sympa la démarche

Un extrait, parmi d'autres, qui m'a marqué au point de le recueillir dans un carnet :

"

Certains individus font de l'effet. On dit d'eux qu'ils dégagent, qu'ils en imposent, qu'ils en déplacent, que leur magnétisme naturel nous inspire les plus nobles sentiments, que leur seule présence en quelque endroit apporte chaleur et lumière, qu'à leur contact, à leur simple passage, tout s'éveille, les chiens, les chats, les plantes, la vie. De ces personnes on dit aussi qu'elles irradient, resplendissent, qu'elles sont comme des soleils. J'aimerais être tel, vraiment, j'aimerais avoir des prédispositions, ce pouvoir d'attraction, d'irradiation, être un soleil-vivant et resplendir à tout vent. Mais, à l'inverse, depuis toujours, j'ai l'impression de plutôt n'inspirer, de plutôt m'expirer, enfin de plutôt n'attirer que du rien, d'en créer autour de moi, de repousser tout, tous et toutes comme un aimant renversé. Quel est l'exact contraire d'irradier ? Assombrir, disons. Où que j'aille, les choses se voilent, cessent mystérieusement de se produire et, si je me mêle de prendre la parole, les gens regardent leur montre. Je pourrais le jurer : ma présence provoque le ralentissement, jusqu'à l'interruption momentanée des évènements, je suis une masse nuageuse, je suis une panne de courant. Je l'ai remarqué plus de cent fois, c'est une tare, c'est peut-être inné, inscrit dans mes cordes : il ne se passe presque rien là où j'apparais, et moins encore quand j'y reste un peu. On m'invite pourtant, là-bas, chez eux ou ailleurs. Je suis un individu sinon sollicité, au moins bienvenu, apprécié même, pour mon "humour décalé", mon "sens de l'autodérision" ou je ne sais trop quelle qualité de consolation. J'ai souvent dit oui, j'ai joué le jeu des gens, avec eux et de bon gré. Mais, où que j'aille, où que je sois hors de chez moi, tout stoppe, le temps se fige, l'ennui s'installe, emplit les âmes, hante l'espace. Mieux vaut retourner en mes grottes et tanières. Comment rendre, avec des mots, ces pauvres mots, à quel point je me sens seul ?

"

Tiré du "Journal d'un psychotronique" d'Aleski K. Lepage

J'ai lu ce texte il y a très longtemps, trouvé par hasard en furetant dans une bibliothèque. Au delà de la qualité d'écriture que je lui trouve, c'est une confession de l'intime qui me touche beaucoup.

[Basic]

Un bout de texte extrait de l'œuvre de HP Lovercraft.

Nous étions assis sur une pierre tombale abandonnée, vieille de trois siècles, dans le vieux cimetière d'Arkham, par une belle après-midi d'automne, et l'indicible occupait nos pensées.

Furieusement kitch.
Elle a occupé un bout de mur au-dessus de mon bureau pendant quelques années.

B

[Titus]

Un extrait du récit « La Mort du jeune aviateur anglais » in Écrire de Duras (1993) p.71

« Il y aurait une écriture du non-écrit. Un jour ça arrivera. Une écriture brève, sans grammaire, une écriture des mots seuls. Des mots sans grammaire de soutien. Égarés. Là, écrits. Et quittés aussitôt. »

La poésie de Paul Celan en est un bel exemple.