[Claudius]

La nuit a déposé des couches cotonneuses,     
Le silence s'étend sur les pentes neigeuses,
Et d’adret en ubac, d’opalin recouvert
Le massif montagneux met son manteau d’hiver.

Un sentier empierré à la paroi s'attache,         
Il mène au bord d'un lac, qui prudemment se cache 
Au milieu des grands pics, gardiens de son secret, 
Ses rives sont voilées au regard indiscret. 

Le soleil a repeint l'azur de transparence,   
Et pose ses rayons pastels au lac immense, 
La surface des eaux se ride au vent léger, 
Plissant sur le miroir où le ciel vient plonger.

Vaguelettes douceur en mille éclats scintillent, 
D’un beau pourpoint de soie les pieds des monts s'habillent,
La lumière argentée en reflet irradie 
Il suffit d'un regard et la paix m'envahit. 

Je voudrais être peintre et que ma main dessine, 
L’irréel camaïeu, le tableau me fascine,             
Mais je suis désarmée pour traduire l'émoi,         
Que cet instant magique a imprimé en moi.     

Je suis restée longtemps assise au banc de pierre, 
À contempler émue cet étonnant mystère,             
Quand le soleil se prend de teinter au pinceau,     
L'eau d'un lac enneigé perché sur les coteaux.     

L’image reste encore ancrée dans ma mémoire,         
Souvent je la revois, lorsque ma nuit est noire   
Souvenir incrusté, vision presque irréelle       
Que je voudrais un jour écrire en aquarelle.

[Fried]

Mhmmm tout serait bon, l'écrire, la peindre, la sculpter ou la chanter pour encore la ressentir.
Merci pour ce joli paysage.

[Claudius]

 

Merci Fried tu es bien aimable 

[Ashka]

Eh bien voilà, je me suis perdue moi aussi dans la contemplation !

Et d’adret en ubac, d’opalin recouvert
Le massif montagneux met son manteau d’hiver.

comment en quelques mots m'embarquer dans ton poème...

La surface des eaux se ride au vent léger, 
Plissant sur le miroir où le ciel vient plonger.

eh oui... soupir!

Il suffit d'un regard, et la paix m'envahit. 

étonnant mystère, n'est-ce pas...

Quand le soleil se prend de teinter au pinceau,     
L'eau d'un lac enneigé perché sur les coteaux.   

   

Souvenir incrusté, vision presque irréelle       
Que je voudrais un jour écrire en aquarelle.

 Sais-tu peindre Claudius ?

[Claudius]

Chère  Ashka, hélas non je n'ai jamais su peindre, dessiner oui, pas trop mal mais jamais de couleur, du fusain.

Mais l'imagination est mon pinceau et les mots sont mes couleurs.

Merci de ton appréciation, toujours aussi aimable et détaillée.

 

[Marygold]

Hello Claudius !

Ca fait longtemps - enfin, depuis ton arrivée, quoi ! - que j'ai envie de lire ce que tu écris !

Alors chapeau pour le poème, c'était une belle lecture.
J'ai été assez transportée mais... mais mais mais... j'ai senti que j'aurais pu être davantage touchée par ce tableau que tu peins, et qui visiblement t'a fait beaucoup d'effet. Du coup, je l'ai relu avec attention et je crois que ce qui me manque, c'est un peu plus de détails dans les sentiments éprouvés devant ce que le regard embrasse (non pas les objets regardés - le lac, la montagne, les rides sur l'eau, etc. - mais ce qui donne à l'esprit ce sentiment de paix, de perfection).

Souvenir incrusté, vision presque irréelle       
Que je voudrais un jour écrire en aquarelle.

J'aime beaucoup cette fin mais contrairement à ce que ce dernier vers indique (avec aquarelle), je ne trouve pas qu'il y ait beaucoup de teintes décrites dans le poème... Je note : cotonneuse, opalin, azur, pastels (mais quelles couleurs ? c'est dommage que ça reste vague), argenté, camaïeu (mais idem, de quelle couleur ce camaïeu ?). Évidemment, on devine qu'on est entre bleu et blanc, mais autant le sentiment de paix est bien retranscrit, autant la beauté du paysage lui-même m'a échappé un peu.

Donc, pour reprendre la métaphore de l'aquarelle, j'ai eu plus l'impression de voir ce paysage dessiné précisément au crayon et agrémenté de quelques teintes claires, que de voir l'aquarelle en question. J'aurais bien aimé, par exemple, lire de la couleur pour le beau pourpoint de soie, ou les éclats scintillants

Sinon, pour les petits détails :

Vaguelettes douceur en mille éclats scintillent, 

"Vaguelettes douceur" ? je ne comprends pas

La lumière argentée en reflet irradie
Il suffit d'un regard, et la paix m'envahit. 

Il manque une ponctuation après "irradie". Un point ?
(mais en fait, ça arrive plusieurs fois en fin de vers... alors c'est peut-être mieux de ne pas rajouter des points ? Mais comme ton poème est très ponctué, ça m'a semblé étrange de manquer de ponctuation ici)

Je voudrais être peintre et que ma main dessine,
L’irréel camaïeu, le tableau me fascine,

Là je supprimerais la virgule après dessine

Voilà, bon, ce ne sont que des suggestions évidemment. Tu écris bien et j'ai beaucoup aimé cette lecture

[Claudius]

Waouh ! C'est un retour exceptionnel sur ce poème et je t'en remercie, très touchée.

Je ne sais si c'est vraiment le premier que tu lis, il y en a d'autres.

Pour te répondre, je comprends tout à fait ce que tu veux dire par le manque de couleurs, c'est vrai il me faudrait peut-être essayer de le rendre plus réaliste, plus aquarelle.

Le problème est que c'est un poème de forme classique et qu'il est difficile de concilier, les alexandrins, les rimes féminines masculines et conserver la fluidité des mots tout en essayant de transmettre ce que les yeux observent. D'autant qu'en hiver les couleurs sont plutôt rares, gris argent, bleu pâle, blanc... Tout est transformé par le manteau neigeux.

Vaguelettes douceur : cette expression je l'ai voulue ainsi, imagine sur la surface de l'eau une ondulation légère et continue, pas de vraies vagues, juste une ondulation, et le reflet des rayons du soleil dessus qui scintille.

Pour la ponctuation un peu trop présente, tu as raison, c'est un de mes défauts, je ponctue un peu trop parfois.

Je vais revoir tout ça, en tout cas merci pour tes précieux conseils, un oeil différent, des ressentis différents, c'est génial !

Si tu es encline à me lire encore je te conseillerais (si je peux me le permettre) de lire deux de mes poèmes : le peintre et le chiffonnier.

Merci de tout coeur encore ! Un échange enrichissant pour moi.

 

[Marygold]

Pour te répondre, je comprends tout à fait ce que tu veux dire par le manque de couleurs, c'est vrai il me faudrait peut-être essayer de le rendre plus réaliste, plus aquarelle.

Le problème est que c'est un poème de forme classique et qu'il est difficile de concilier, les alexandrins, les rimes féminines masculines et conserver la fluidité des mots tout en essayant de transmettre ce que les yeux observent. D'autant qu'en hiver les couleurs sont plutôt rares, gris argent, bleu pâle, blanc... Tout est transformé par le manteau neigeux.

Ne t'inquiète pas, je me rends bien compte que ce n'est pas évident du tout ! C'était une suggestion, parce qu'en tant que lectrice, je ne me suis pas sentie aussi investie que toi/la narratrice ni aussi émerveillée par la beauté du paysage décrit, avec une certaine frustration de ne pas réussir à me le peindre complètement. Mais, ça reste un avis subjectif, d'autres ont certainement mieux réussi

Vaguelettes douceur : cette expression je l'ai voulue ainsi, imagine sur la surface de l'eau une ondulation légère et continue, pas de vraies vagues, juste une ondulation, et le reflet des rayons du soleil dessus qui scintille.

Oui, je vois bien l'idée, mais c'est la juxtaposition de deux substantifs qui m'a fait tiquer (alors que le reste du poème est classique dans sa syntaxe)

C'était bien le premier poème de toi que je lisais (je crois, mais j'oublie parfois des lectures...) mais j'irai voir ceux que tu me conseilles

[Claudius]

Merci Mary, considérons que c'est une figure de style mais je chercherai si je peux changer en gardant l'idée.

J'ai plein de textes à reprendre aussi bien en poésie qu'en textes courts, le temps fera les choses avec l'envie.

 

[Loïc]

Et pose ses rayons pastels au lac immense,

Ce vers est chelou, non ? Même sur le sens, j'ai du mal à comprendre (tu veux dire au bord du, j'imagine ?)

Vaguelettes douceur en mille éclats scintillent, 

Là c'est trop concept pour moi

La lumière argentée en reflet irradie 

J'aurais attendu reflet au pluriel.

Je voudrais être peintre et que ma main dessine,
L’irréel camaïeu, le tableau me fascine,       

Le narrateur voudrait que sa main dessine l'irréel camaïeu ? Si oui supprimer la virgule à dessine permettrait de clarifier l'enchainement.

J'aime bien la dernière strophe.
Joli poème qui confirme que je te préfère en alexandrins
Peut-être encore plus maitrisé que Le chiffonnier, même si j'ai préféré ce dernier qui rendait mieux l'ambiance. Dans le genre contemplatif en tout cas, ça me parait bien fait.

[Ari]

Très beau poème Claudius, j'étais passée à côté...
Contrairement à Marygold je me suis imaginé plein de couleurs (douces certes), pas forcément les bonnes, mais en tout cas j'y étais.
Je n'ai pas aimé "Vaguelettes douceur", pour moi il faudrait des virgules pour encadrer "douceur" si tu veux laisser le côté un peu déstructuré.

Le soleil a repeint l'azur de transparence => 
J'ai beaucoup aimé aussi le pourpoint de soie...
Et le dernier vers...
 

Merci pour ce partage.

[Claudius]

Et pose ses rayons pastels au lac immense,

Ce vers est chelou, non ? Même sur le sens, j'ai du mal à comprendre (tu veux dire au bord du, j'imagine ?)

La rigueur de l'alexandrin parfois oblige à utiliser des constructions un peu, comme tu dis : chelou. Mais je comprends ta remarque. Poser sur et pas poser au, je vais y réfléchir. Il y a aussi une coupure de rythme, la césure coupe l'accord entre rayons et pastels.

Vaguelettes douceur en mille éclats scintillent, 

Là c'est trop concept pour moi

oui, douceur ne va pas je voulais l'utiliser comme adjectif mais ça choque.

La lumière argentée en reflet irradie 

J'aurais attendu reflet au pluriel.

Je l'ai pensé comme un seul reflet sur le lac

Je voudrais être peintre et que ma main dessine
L’irréel camaïeu, le tableau me fascine,     

Le narrateur voudrait que sa main dessine l'irréel camaïeu ? Si oui supprimer la virgule à dessine permettrait de clarifier l'enchainement. 

Comme tu le sais, je suis fâchée avec la ponctuation, et d'autant plus en poésie, j'en mets souvent à chaque cesure.

J'aime bien la dernière strophe.
Joli poème qui confirme que je te préfère en alexandrins
Peut-être encore plus maitrisé que Le chiffonnier, même si j'ai préféré ce dernier qui rendait mieux l'ambiance. Dans le genre contemplatif en tout cas, ça me parait bien fait.

Merci Loïc tu as rempli ton contrat, en détail sur chaque texte et je t'en remercie.
 

Très beau poème Claudius, j'étais passée à côté...
Contrairement à Marygold je me suis imaginé plein de couleurs (douces certes), pas forcément les bonnes, mais en tout cas j'y étais.
Je n'ai pas aimé "Vaguelettes douceur", pour moi il faudrait des virgules pour encadrer "douceur" si tu veux laisser le côté un peu déstructuré.

Le soleil a repeint l'azur de transparence => 
J'ai beaucoup aimé aussi le pourpoint de soie...
Et le dernier vers...
 

Merci pour ce partage.

Ma chère Ariane, il y en a d'autres un peu anciens, mais on ne peut pas tout lire !
Oui pour douceur je vais y penser et changer ce mot,

Merci de ton retour si chaleureux ! Gros bisous