LIEN POUR LA VERSION SONORE (maquette 5 titres, enregistrée avec mon fils)
https://www.youtube.com/watch?v=df5QW3VZbZo&list=PLXoFfbMMz75672yOxfBc7IjZpCzztGM5t&index=2"C'est la faute au soleil" fait partie d'un "triptyque andalou". Voici les liens pour les deux autres chansons
Couleurs andalouses ->
https://monde-ecriture.com/forum/index.php?topic=21131.0Le bon vouloir ->
https://monde-ecriture.com/forum/index.php?topic=41331.new#new
ParolesIl est trois heures de l'été
Et dans les rues pas un chat,
Ou alors un chat crevé,
Bouffé par les cancrelats
Qui crépitent dans les poubelles
Le long des rues avachies
Et grignotent dans ma cervelle
Mes ardeurs et mes envies.
Il est trois heures de rien,
La chaleur mord dans les chiens
Et des cohortes de mouches
Me piquent les mots de la bouche ;
Le soleil darde des flèches
Qui fauchent mes rêves en plein vol,
Les éparpillent en flammèches
Et les clouent contre le sol.
Et si j'ai l'air fatigué,
Si j'ai l'cœur aride et ridé,
Si mes caresses sont devenues rêches,
Si je pleure des larmes sèches,
Si mon amour s'ensommeille,
C'est pas ma faute,
C'est la faute au soleil.
Cela fait depuis toujours
Que je ne dors plus mon amour,
Et depuis très exactement
Trois heures, trois jours, trois ans,
J'entends
Un putain d'orage éclater,
Mon amour, dans le plein cœur de l'été.
Il est trois heures du mois d'août,
Crucifié par le soleil,
Happé par l'ombre du doute,
Je sais déjà qu'au réveil,
Je devrai abandonner
Ma vieille peau qui m'asphyxie,
Pour continuer écorché
Mon long chemin dans la nuit…
Et quand j'aurai quitté ma peau,
J'épancherai à la fontaine
Le sang qui bout dans mes veines
À grandes rasades de diamants d'eau ;
Puis tout là-haut sur la colline,
J'irai porter mon corps en terre,
Dans l'ombre fraîche et longiligne
D'un des cyprès du cimetière.
Et si j'ai l'air ombrageux,
Bouffi, tari, cafardeux,
Si mon âme est à l'orage,
Si j'écume des mots de rage,
Si dans ma tête bourdonnent les abeilles,
C'est pas ma faute
C'est la faute au soleil.
Cela fait depuis toujours
Que je veux partir d'ici,
Que je deviens fou, mon amour,
Que je cours au ralenti,
Que le temps s'est arrêté
Il y a très exactement
Trois heures, trois jours, trois ans,
Dans le plein cœur de l'été.