Bonjour à tous et toutes,
Je me lance. Un petit texte écrit un jour de mauvaise humeur... La journée commençait mal. Mais elle s'est plutôt bien terminée. Thérapie de la feuille et du stylo...
J e l'ai intitulé AINSI SOIT-IL.
En espérant qu'il vous plaiera...
En attendant de lire vos remarques, je file à la plage!
AINSI SOIT-IL
Je suis de sale humeur. De très sale humeur.
Ouais, bonjour. Bonjour, c’est ça, bonjour. Parce que tu trouves qu’il est bon ce jour ? T’as de la craie sur la cornée, ou quoi ? Tu ne les vois pas ? Le ciel gris, le crachin… Le ciel bas qui bavouille et postillonne ? La ouate au plomb qui plane au raz de nos crânes ?
Ca te met de bonne humeur ce temps-là ?
Moi, ça me déprime. Et puis surtout, ça m’agace ! Ce temps-là, il ne ressemble à rien ! C’est du temps mi chien mi cochon. Une bonne averse qui te trempe jusqu’à l’os en moins de temps qu’il n’en faut pour cracher un juron, ouais, ça c’est du temps. Du mauvais temps, du vrai temps de chien, un temps de cochon ! Ca tombe, ça mouille, ça trempe, c’est clair, c’est net. Ca ressemble à quelque chose !
Une bonne averse, les éléments se déchaînent, le ciel s’exprime pour de bon. Un bon orage, du tonnerre, des éclairs, le ciel ouvre sa gueule, c’est franc du collier. Une tempête et le ciel nous engueule, nous insulte, nous flagelle, et nous fouette ! C’est vivant, bon sang ! On sait à quoi s’en tenir. Une mise au point honnête.
Alors que le crachin de ce matin, c’est petit, c’est mesquin, ce n’est pas franc ! C’est du gnangnan de cours de couvent, c’est de la diplomatie hygrométrique, du courage de bureaucrate ! Ca suinte l’hypocrisie, ça sent le lèche-cul. Pire, c’est suspect !
D’habitude, ça me déprime. Aujourd’hui ça m’énerve !
Et l’autre qui se croit tout seul sur la route ! Vas-y, gares-toi en double file juste devant mon nez, tant que tu y es ! 15 km/h. Et vas-y que je regarde le paysage. Un vieux… Je parie que c’est un vieux ! Du genre, le retraité qui sort sa voiture pile poil quand tout le monde part au boulot. Genre je n’ai rien à foutre de la journée, je n’ai pas d’horaires, mais je n’ai pas le temps. Putain, tu vas l’avancer ta caisse ?!? Ca y est, clignotant à droite, il va nous lâcher. Oh merde, il veut faire un créneau. On n’est pas sorti…
Ouais, bon, ça va, tu t’en sors bien..
Gagné, c’est un vieux ! C’est ça, fais moi risou. Parce que tu crois que je vais te répondre et te sourire en plus ?! Dans tes rêves !
Et l’autre, là, il fait quoi ? Oh hé !! Ce n’est pas un stop, c’est un rond-point ! t’attends quoi pour passer, qu’on t’installe un feu vert ?! Ouais, c’est moi qui klaxonne, et alors ? Tu vas t’engager, oui ?
Et comme par hasard, c’est une bonne femme ! Hourra ! Elle est passée ! T’es trop forte. T’as réussi à passer le rond point en moins de quinze minutes ! Tu veux une médaille ? Allez, dégage !
Oh toi, derrière, la ramènes pas! C’est bon, je t’ai vu ! Deux roues, deux neurones ! Tu aimerais bien que je serre un peu ma droite pour te libérer le passage, hein ? Ben c’est dommage, parce qu’aujourd’hui, tu vois, je ne suis pas d’humeur. Je n’ai pas envie d’être gentil et aimable. Surtout pas avec un motard abruti qui arrive trop vite dans mon rétroviseur ! Tu vas ralentir, ça va te calmer !
Tu as de la chance, on arrive au supermarché, faut que je tourne…
Bienvenu à Blaireauille !
Allez le gros, casse toi avec ton caddie ! Laisse moi passer, que je puisse me garer, et dépêches toi d’aller te gaver de gras, de sucré et de gazeux pour entretenir tes bourrelets. T’as les hanches qui débordent, comme ton chariot !
Et bien entendu, il n’y a plus de caddies de ce côté du parking ! Comme par hasard, juste le jour où je dois faire le plein d’eau minérale. Sont trop idiots !
Et les gosses ! On se calme ! Et toi, tu dis pardon quand tu bouscules quelqu’un !
Tu ne peux pas les tenir un peu tes monstres ? Ca ne te gène pas d’avoir des gamins mal élevés ? Et profites-en pour leur essuyer la morve au nez, ils seront un peu moins vilains !
Ca c’est classe ! Achète leur des bonbons, histoire de leur pourrir les dents et la santé ! Déjà qu’ils sont moches et qu’ils n’ont pas l’air très malin, tu vas leur bousiller les ratiches, et en faire des obèses ! Trois pots de Nutella, allons-y gaiement !
Il y en a qui partent mal dans la vie, c’est clair.
Qu’est-ce qu’elle fait là, la bourgeoise ? Avec son collier de perles ? Non, mais tu as vu ta dégaine ? Tu veux quoi, avec tes bijoux et ton foulard Hermès, faire la nique aux ménagères ? Inutile de me regarder de haut, tu as l’argent, peut-être, mais tu manques de classe !
C’est pas vrai !! Faut que je tombe sur la caissière la plus lente de la ville ! Prends ton temps, surtout ! Tu veux un café ? Ca y est, l’empotée s’est plantée ! Pas possible d’être aussi godiche. Et j’appelle ma collègue, et je fais des simagrées… Je pense que ça va nous faire aller plus vite, c’est sûr.
Et maintenant l’autre bécasse qui range tranquillement son caddie avant de payer. Prends ton temps, surtout ! Ce n’est pas comme s’il y avait des gens qui attendent ! C’est bien, cherche ton porte-monnaie dans ton sac… Et la carte bleue dans le porte-monnaie… Ne t’énerve pas, surtout ! Ah ben non, c’est pas le bon porte-monnaie. On va regarder dans l’autre. Ce n’est pas comme si tu pouvais anticiper, c’est sur !
Tu es lente, tu es vilaine, tu ne penses qu’à ta pomme, seule au monde, et en plus tu as l’air idiot ! Tu le sens mon regard de haine sur ta nuque? Ouais, tournes toi, tu le vois mon œil méchant qui te dit tout ça, et bien plus encore ? Allez, va te cacher !
Enfin ma rue.
Enfin la maison.
Plus d’abrutis à supporter !
Enfin à l’abri de la connerie humaine et du troupeau de moutons débiles !
Raté, voilà la créature qui me sert de voisine ! Pas sorti de l’auberge...
« Bonjour mon Père ! Comment allez-vous ? Il parait que vous avez enfin arrêté de fumer ? »