[PierrePierre]

Bonjour à tous, 

Après avoir lu "le dormeur du val" d'Arthur Rimbaud, j'ai eu l'idée de ce texte qui est une pure fiction mais qui pourrait malheureusement être d'actualité lorsque la saison froide reviendra sur Paris ou ailleurs.
Le poème est formé de toutes les phrases qui commencent en début de ligne, et toutes celles qui sont décalées sont des digressions et des dialogues (inventés) car inclure notamment du Hervé Vilard dans un texte, ça me fait rire (mais peut-être que ça ne fait rire que moi...)
En tout cas, j'assume !!!

En fin de message, je mets des liens vers les références externes présentes dans le texte - je sais, j'aurais peut-être dû mettre la version du dormeur du val chantée par Léo Ferré, mais :
   1) la version que j'ai trouvée sur youtube avait un son vraiment horrible
   2) Et quitte à choquer, je préfère la version chantée par Sapho 

Bien à vous
Pierre


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Le dormeur du pont

C'est un petit pont sous lequel coule la Seine
          Et nos amours perdues, faut-il qu'il m'en souvienne
          - Eh, oh, tu t'crois où là ? T'es sur monde-ecriture.com,
            tu penses vraiment que ça va passer inaperçu ? (il est cash, mon frère)
            - Ok, ok, t'énerve pas, je vais chercher autre chose...
Drainant les détritus et les rebus d’égout.
A leur vue : haut-le-cœur, maux de ventre et dégoût,
Mais ce poème a trait à une toute autre scène.


Bouche grande ouverte, l'homme paraît en peine,
Sous nos yeux, il est là, immobile et c'est tout !
Je dis "nos" car en ce jour ma vie c'était nous.
          Nous, c'est une illusion qui meurt
          D'un éclat de rire en plein cœur
          Une histoire de rien du tout
          Comme il en existe beaucoup
          - Alors là, passer d’Apollinaire à Hervé Vilard, j'aurai tout vu dans ma vie
           - C'était plus fort que moi, que voulais-tu que je fisse ?
           - Ouais, c'est ça, fais le malin avec ton imparfait
Lui, couché sur le sol, la rue est son domaine.


Son âge ? Indéfini... Une petite trentaine ?
La misère vieillit, la misère est relou.
         - Vas-y, fais du verlan maintenant
          - Toi, d’abord, j'te parle plus
Je me penche, lâchant la main de Madeleine.


Je propose un en-cas, je le sais sans le sou,
Mais il ne bouge pas, et j'entends la sirène...
DCD me dit-on, mon regard devient flou.


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Références :

 - L'idée de mon texte est tirée du seul poème d'Arthur Rimbaud, parmi ceux que j'ai lus, que j'ai compris !!
   "Le dormeur du val" chanté par Sapho : https://www.youtube.com/watch?v=TxFcmrPmzu0

 - Guillaume Apollinaire lit "Le pont Mirabeau" : https://www.youtube.com/watch?v=5UGA_T4G3Ns

 - Hervé Vilard chante "Nous" : https://www.youtube.com/watch?v=20lbSFTncIc

[Gaëlle]

Bonjour Pierre , surprenant  ce texte , ce mélange de poésie et de dialogue ,  apollinaire et Hervé billard on a pas du les rapprocher souvent pourtant je trouve le résultat original et ..... en regardant le lien suis même allé voir qui était Hervé Vilard ( Apollinaire je connaissais mieux 😅) et bin quelle vie cet homme a eu, incroyable merci et  au plaisir 😉

[PierrePierre]

Bonjour Gaëlle,

Merci pour ta lecture

Pierre

[Claudius]

C'est complètement déjanté, jusqu'à la chute, mais ça m'a fait sourire. Original et mené rondement, ton texte a le mérite de surprendre.

Mais il faudra que tu m'expliques la faim fin 

[ch]

J'adore.
Pas de prise de tête et pourtant un texte travaillé, percutant de par son style presque détaché et une réalité crue quotidienne.
Des références culturelles d'une France qui se noie dans  la misère globale.
Un beau texte que je trouve bien engagé au propre comme au figuré... dans son époque.

[PierrePierre]

Comme préconisé par les modérateurs, je fais une réponse globale 

Tout d'abord, en relisant le texte, je me suis aperçu que le premier vers de la deuxième strophe contenait 14 syllabes (si ma mémoire est bonne) !! Alors que je m'escrimais à faire le texte en alexandrins !
J'ai donc modifié le vers en question.

Claudius,
Merci à toi pour ton retour, je suis content que ça t'ait faite sourire ! En tous les cas, quand j'ai travaillé le texte, ça me faisait rire d'y intercaler les dialogues et le texte de la chanson d'Hervé. 

Concernant les césures des alexandrins, elles sont souvent atrocement placées, mais bon,... j'assume ces inélégances (bien que tu m'aies appris les règles des césures) autant que mes disques d'Hervé Vilard !! 

A propos de la fin du texte, ne sachant pas à partir de quel vers tu veux que je t'explique, par défaut je prends la dernière strophe :

Je propose un en-cas, je le sais sans le sou,

J'étais en vacances et en ballade à Paris avec ma dulcinée, sacs à dos et sandwiches pour notre déjeuner. Donc comme je le vois allongé et l'air miséreux, je me penche vers lui, sors mon sandwich et le lui tends.

Mais il ne bouge pas, et j'entends la sirène...

Il ne réagit pas à mon geste pour lui donner le sandwich, et au même moment, j'entends la sirène d'une camionnette de pompiers qui s'approche.

DCD me dit-on, mon regard devient flou.

Les pompiers ont examiné l'homme, moi je reste là, immobile. Et lorsque je pose la question à l'un des pompiers sur l'état de santé de l'homme couché, il me répond : "décédé". Mon regard devient flou car des larmes apparaissent dans mes yeux.

Ch,
Je te remercie pour ta lecture et ton appréciation qui me touche vraiment.
Selon moi, l'individualisme prend le pas sur la solidarité...

Au plaisir de vous lire,
à bientôt,

Pierre

[Claudius]

Je suis nulle, j'avais mal lu, je comprends bien Pierre, je n'avais relevé que le côté ludique du poème alors qu'en fait il est plus que ça.

Plein d'humanité et d'humanisme.