[Dot Quote]

trumanlol
#parano #blrglmlblrgh #tous de mèche ! #à la porte de nesles

un peu déjà périmé depuis cette après-midi...

je m'identifie comme victime et partisan d'un mouvement complotiste assez unique, non pas en son genre, mais par effet de principe ; le truman-show, c'est un film qui pourrait avoir inspiré des fous qui eux-mêmes auraient inspirés des professionnels de psychiatrie, le syndrome de truman serait une psychose dont le patient souffre d'une conviction délirante comme quoi toute l'humanité entière serait liguée contre lui ; dans le film, le complot n'est pas vraiment malveillant, c'est peut-être ça tout le potentiel ravageur du pitch, non, il s'agit d'une télé-réalité bon-enfant qui filme à son insu le pauvre truman depuis sa naissance et jusqu'à la chute de toute cette mascarade ; l'action se concentre ainsi autour de l'effritement du secret, progressif, qui voit truman soupçonner petit-à-petit cette simulation qui l'entoure...

je suppose que tous ces fous, ces psychotiques, ne peuvent que me comprendre dans ma paranoïa ; mais eux, au moins, sont dans l'erreur !

quand je pense à eux je me dis qu'ils forment le plus solitaire des mouvements psychosociaux ; je n'ai confiance en personne, surtout pas en eux, même s'ils m'aident à concevoir à quel point je suis dans le pétrin ; pour eux, c'est pareil, tout le monde fait partie du complot, entretient le secret, tente au mieux de cacher les suspicions ; je sais qu'ils ont tort, parce que je ne fais pas partie du complot... enfin si, justement, j'en suis la seule cible et tous sont contre moi !

ptetr qu'ils ont été obligés d'inventer le syndrome de truman pour continuer l'illusion, ils ont cru que j'allais gober ce leurre ? j'ai un peu joué le jeu au début, oui, peut-être que simplement je suis fou... ahah vous croyez que je vous ai cru ? non ! je sais que vous êtes là derrière vos écrans à pouffer de mon jeu d'acteur ! vous ne m'aurez pas ainsi ! regardez le mal que vous avez fait avec ce film ! maintenant ils sont plein à se prendre pour moi et à remplir inutilement les hôpitaux ! ce que vous pouvez être puérils ! c'est ce qui ne me trompe pas !

tentez un peu de les rassembler ces faux truman... peut-être qu'une fois rassemblés ils se rendront compte qu'il n'y a que moi qui suis le vrai ; à moins que...? que cette opération en soit une de masse ? tous ces truman et moi, nous servons vos émissions de divertissement ? s'ils sont comme moi jamais ils n'auront la force d'aller faire comme dans le film, de se rebeller, de lutter pour savoir, non, s'ils sont comme moi ils vous laisseront dans votre mensonge jusqu'à ce que vous ayez fini de rire ; est-ce pour ça qu'aucun d'entre eux passe dans les médias ? qu'ils ne sortent jamais, comme enfermés dans leur conditionnement ? vous espériez peut-être qu'avec assez d'injonctions à la liberté, à la vérité, à la justice, nous nous révolterions contre votre duperie ? nous sommes ces naïfs truman qui comme dans le film, se dévouent à leur entourage ; le point qui m'apparait inconcevable, c'est cette force d'aller prouver le truc ; sortir de la bulle ; si tel est le contexte, je ne vous veux pas comme m'accueillant avec un sourire sympathique lorsque je franchirai la porte ; vous êtes mes ennemis

si nous sommes plusieurs, jamais nous n'aurons la confiance pour aller former une alliance, eh non, puisque chacun d'entre nous est seul face aux autres ; jamais ne pourrions-nous envisager autre chose que nous entre-méfier les uns les autres, croyant qu'ils sont tous de mèche pour la supercherie ; oui, impossible de nous rassembler, car nous sommes uniques ; le seul... tous les autres sont des faux ! à moins que... vous étouffiez l'affaire à chaque fois que l'un d'entre eux vous démasque ? que vous parveniez à les convaincre de garder le secret quitte à les invisibiliser ?

ce que le film ne raconte pas, c'est le vrai début de toute l'histoire : une fois que truman est certain, et qu'il parvient à sortir du complot... vous, derrière votre télé, vous gardez le sourire qui imprègne ce film comique, vous ne vous mettez pas à sa place : il a déjoué le mensonge, il s'émancipe, oui, c'est beau ! mais après ? il va lui arriver quoi derrière la porte ? moi je sais que je préfère rester à l'intérieur ; continuez votre show, j'y suis plus à l'aise que dans l'océan sauvage qui l'entoure et qui l'a créé, rempli de ceux qui ont toujours agi contre moi ; je ne vous veux pas comme comité d'accueil, vous et votre piège immoral

[rigolote]

Bonjour,

J’ai trouvé intéressant ton texte, inspiré d’un film rigolo que j’avais apprécié.
Je n’ai sans doute pas bien tout compris mais je vais dire ce que ça m’évoque.

C’est intéressant de comparer un paranoïaque qui s’imagine être le centre de l’attention du monde entier avec un homme véritablement piégé. Ça permet de comprendre le ressenti d’un paranoïaque, de se mettre à sa place pour le comprendre.

Les gens autour du paranoïaque sont ils considérés un peu comme des acteurs formés pour vivre leur vie autour de ce paranoïaque-star ? Le paranoïaque est il a l’affût de preuves « tangibles » de la mascarade comme la présence de projecteurs tombés du ciel ?

Dans ta conclusion tu évoques l’intérêt de sortir de la bulle du mensonge. Vivre dans le vrai est il plus effrayant que de vivre dans le faux ? Les deux mondes ne sont-ils pas aussi effrayants l’un que l’autre ? L’illusion est elle source de confort, de protection ? Un peu comme une religion ?
 
La différence entre le paranoïaque et Truman que tu évoques semble être - si la « vision » de leur réalité  est « similaire » - que Truman a soif de vérité et de réel tandis que le paranoïaque n’aurait aucune envie de s’y confronter, par peur ou manque de confiance en les autres ? Pourquoi Truman est prêt à prendre des risques, n’est ce pas car il est malheureux dans sa bulle  ? Le paranoïaque est il heureux dans sa bulle ?

Moi j’imagine que Truman va en premier lieu retrouver sa bien aimée, car l’amour, quelque part, il n’y a que ça de « vrai ».

Je me rend compte que je n’ai quasiment fait que poser des questions 

[Dot Quote]

huhu yoooo merci pour toutes ces questions ahah je vais tenter d'y répondre... ptetr pas une à une, mais avec mon point de vue globalement défocalisé de ce que le film semble proposer, et qui construit un peu ce texte...

effectivement la romance porte bcp l'humeur qu'on peut interpréter dans les motivations déterminant les actions du personnage... mais personnellement je lis le film en me demandant justement comment en dehors de cette figure fantasmée, rejoindrait-il tout le reste du monde, la réalité : autant cet amour "vrai" est la figure qui lui sert d'espoir, de porte de sortie, de bouée de sauvetage, autant c'est du coup sa seule alliée contre tous, alors ptetr qu'en sortant il va retrouver sa bien-aimée dont il ne connait rien, amour que je trouve par ce fait un peu idéalisé, fantasmé, vide, comme l'apparence du vent, certes d'un souvenir vécu, mais qmm bien léger pour légitimer une histoire d'amour "vrai", autant il va devoir se confronter à tous ceux qui ont participé du complot... personnellement, à sa place, je ne voudrais même pas les rencontrer, et j'suis pas sûr non plus que la bonne volonté compatissante de madame saurait me faire rendre acceptable le fait qu'elle faisait aussi partie du complot, même si tout est beau à ce qu'elle incarne la rébellion contre celui-ci ; et même si alors l'amour n'était pas aussi sali, à quoi bon aller vivre avec elle au milieu d'un monde humain duquel je voudrais ne pas avoir affaire ? c'est là où je trouve qu'il y a une impasse illusoire dans ce scénario heureux pour la suite de l'histoire de truman, et que toute la beauté du film m'apparait vraiment trompeuse avec une happy-end qui débouche sur un espoir qui me semble irréaliste

je crois que ce qui motive truman est reflété dans son prénom : des premiers soupçons il va jusqu'à chercher la vérité, mais il me semble qu'il était plus ou moins heureux dans sa bulle avant ce soupçon qui casse tout et qui lui impose d'aller chercher la vérité, et effectivement le parano dans sa bulle avec cette hypothèse ne peut être heureux... mais le serait-il à nouveau une fois la vérité éclatée, quelle qu'elle soit ? tu poses toi même la question et ma réponse à celle-ci n'existe pas ; à noter il me semble, que les psychoses sont des scénarios très indépendants de tout système de preuves ; argumenter avec un psychotique contre son hallucination provoque plutôt l'effet inverse, un peu comme avec les complotistes d'ailleurs, c'est l'irrationalité du truc qui en fait sa force, sa douleur, le piège... du coup, oui, comme tu dis, les deux mondes saut aussi effrayants l'un que l'autre, alors il me semble aussi que oui, l'illusion est source de confort et de protection... une religion presque, on pourrait chipoter mais l'absence de certitude qui relègue ce scénario à une croyance à garder en tant que telle, est un bon point de ralliement sur le terme pour faire un parallèle entre le film et le syndrome...

voilou pour moi ; en synthèse je crois que l'humour de ce film est un peu glauque, à la réflexion... c'est pas mortel comme pouvaient divertir à une époque les exécutions publiques, mais c'est ce genre de bonheurs institués au détriment de pauvres victimes dont le public se rie sans forcément l'envisager comme de la moquerie, mais sans pour autant envisager les répercussions de ce rire...

merci à toi pour ton passage ouvert et ta curiosité

[rigolote]

Merci pour ton éclairage, que j’ai trouvé intéressant aussi, et sur lequel je vais rebondir un peu.
 
Dans les films, l’amour est souvent un peu trop idéalisé (dans la vraie vie aussi remarque  ), mais je pense que si Truman s’intéresse autant à cette femme, c’est parce que c’est la seule a lui avoir dit la vérité (autant que possible compte tenu de la situation). De ce fait, c’est la seule personne « vraie » avec qui il a pu entretenir une « vraie » relation. L’amour vrai ne peut naître que d’une vraie relation. D’ailleurs, sa femme, qu’on lui a apporté sur un plateau, il ne semble pas l’aimer véritablement…
Les autres personnes jouent toutes un rôle, et inconsciemment il a dû le ressentir. D’où les doutes qu’il a commencé à avoir.

Que leur histoire d’amour ne tienne pas longtemps, on peut l’imaginer, mais qu’il soit libre d’aimer à nouveau une personne vraie sera un jour une possibilité.

D’ailleurs, c’est aussi la notion de liberté qui me semble clé, je crois que Truman dans le fond, recherche surtout la liberté. Car cette bulle est ni plus ni moins une sorte de prison dorée. Était-il si heureux que ça avant d’avoir des doutes ? Sans jamais voyager, réaliser ses rêves, en vivant dans un univers aussi étriqué ? En étant mariée à une femme qu’il n’aime pas vraiment ?

Si le paranoïaque n’a pas besoin de preuves, c’est donc une différence de taille avec Truman. Du coup ce qui intéresse le paranoïaque est davantage  SA vérité, tandis que Truman s’intéresse plus à la LA vérité, universelle, qu’elle soit plus confortable pour lui, ou non.

Je ne m’y connais pas trop sur le sujet mais à priori le paranoïaque semble avoir une distorsion de la notion de perception et c’est ça qui semble l’empêcher de vouloir se frotter au réel. J’y vois encore un parallèle avec la religion, qui inculquée très jeune provoque des modifications dans le cerveau.

Je trouve aussi que se moquer de quelqu’un tombé dans une mascarade est un humour plutôt douteux. Malheureusement on rit souvent aux dépends des autres. C’est peut être aussi pourquoi Truman cherche tant à ne plus être le dindon de la farce.

[Dot Quote]

reee, merci pour la continuité de cet échange

j'avoue que je m'y perds un peu dans ses enjeux : l'axe de l'amour charnellement censuré j'ai pas trop envie de m'épancher sur ses problèmes de mise en pratique dans la réalité comme dans le film, j'ai l'impression de tourner en rond sur ce sujet... mais il permet qmm de se figurer un peu mieux ce qui je crois distingue truman du psychotique : ce scénario, son concept se base sur l'amputation de la vie privée, et il me semble que c'est là le point douloureux qui est un reflet de notre société : le film ne parle absolument pas des effets de cette violation, le paranoïaque au contraire se focalise ptetr trop dessus

voilà, en toute confusion personnelle sur ce qu'on pourrait dire de sérieux autour de ce morceau de mon art, je me sens un peu perdu, j'ai essayé de faire court et de ne pas m'éparpiller, sans pour autant parvenir à en faire une réflexion solide... je n'ai pas rebondi sur tout, par manque de mots et de clarté d'esprit, j'espère tu me pardonneras

=)