Sur mon front perlent l'affliction et la peur. L'eau glisse sur mes joues pour former cette indicible blessure de mon sentiment affaibli.
Quand pourrais-je me relever de cet enfermement désespéré ? Quand pourrais-je m'élever au-dessus de mes rêves?
Et je fuis, toujours et toujours pour comprendre cette ineffable blessure de mon cœur en friches. Je surplombe mon ardente peine lorsque dans la pénombre, mon corps se fissure. Mes membres lourds et épars se rompent sur le sol mouvant. J'essaye de crier mes sanglots et, foulant l'amertume de ma résignation, je trébuche sur mes peines sanglantes. Ma peau s'effiloche, se desquame en oripeaux de laideur. Ces haillons puriformes creusent les affres de ma déchéance.
Je ne suis qu'un zombie, désirant m'extraire de ma condition d'Être instable, nageant dans l'incomplétude du désaveu charnel.
Mon esprit se meut et s'alourdit, blanchi par ces sentiments fragiles, inconscients que mon imagination ne saurait que dépeindre dans une mélancolie profonde.
Jamais, nul pansement ne saurait calmer ce désenchantement existentiel, où l'ombre du soleil a rafraîchi les rougeurs des joies de la vie.
Alors péniblement, traînant mon corps terni, je perçois la lumière sillonnant dans le fléau de ma destinée.
Un trophée dont le vernis flamboie comme un espoir se révélant devant moi.
Suis-je enfin libérée? Suis-je réelle, malgré la déliquescence de cette chair mordue, pétrifiée par l'indécise image de l'effroi?
La légèreté s'éprend de moi, par embrassades, le souffle caresse ma peau unifiant les disparates proportions de cet idéal morcelé qu'était l'enfant emprisonné.
Et je souris, alors que la blancheur ouatée des souvenirs me rappelle l'éternel, la chaleur parsème mon Moi.
Le sang échafaude des spirales, enivre et réchauffe mes sens, pour finalement redonner sa rougeur à mes joues charnues.
Le cadavre redevient charnel, sensuel, de nouveau épris de tentations délictuelles.
Le vice redore l'indomptable et la captive odeur de l'amour ressurgit aux abords des envies.
Renaissance, floraison, le printemps de la déraison se montre déshabillé, empourpré par les instincts juvéniles et sincères.
Enfin, j'étais et je suis...