Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

03 mai 2024 à 23:34:00
Bienvenue, Invité. Merci de vous connecter ou de vous inscrire.


Le Monde de L'Écriture » Salon littéraire » L'antichambre de l'édition » Propos contre la corruption dans les milieux littéraires

Auteur Sujet: Propos contre la corruption dans les milieux littéraires  (Lu 1804 fois)

Hors ligne Alan Tréard

  • Vortex Intertextuel
  • Messages: 7 308
  • Optimiste, je vais chaud devant.
    • Alan Tréard, c'est moi !
Propos contre la corruption dans les milieux littéraires
« le: 14 janvier 2018 à 14:03:25 »
Bonjour,

Je poste ces propos dans la section destinée à l'édition, mais j'ai conscience qu'ils pourraient avoir leur place ailleurs (donc ne pas hésiter à déplacer si nécessaire).

Pour ma part, j'arrive au bout d'une longue recherche, avec de tristes constats à la clé.

Bien sûr, au-delà de la lecture de cet état des lieux, j'entendrai vos réactions, éventuels doutes ou désaccords s'il devait y en avoir ; les commentaires sont là pour ça.

Je poste cet écrit ici car ça reste aujourd'hui le lieu le plus adapté pour échanger sur des sujets qui nous concernent toutes & tous. Un grand merci à vous pour votre générosité.

(Pour celles & ceux qui le demanderaient, je prendrai également le soin de relayer ces propos sur la toile et ailleurs.)


Propos contre la corruption dans les milieux littéraires


Quand on sait que les milieux littéraires sont affaiblis par une corruption sans limite, dans un état de déliquescence totale, sans aucun espoir de s'en sortir. Quand on sait que l'insécurité et la méfiance généralisées touchent les auteurs, les éditeurs, les libraires, et tous les acteurs du livre.

Quand on sait que les discussions sont rendues impossibles par des réseaux de hors-la-loi qui profitent de l’affaissement populaire pour déstabiliser les milieux culturels.

Quand on sait que la seule issue est l'élimination d'autrui pour assurer sa propre subsistance littéraire.

Doit-on pérenniser un tel modèle ?

Faut-il « être à la mode » ?

Et si la mode est à la dérégulation et à la loi de la jungle ? Et si la mode est aux mafias et aux autorités occultes qui bloquent toute tentative d'amélioration ? Et si la mode est à la méfiance et à l'affaiblissement des individus ?

Et si la mode est à l'insécurité et à la corruption ? Et si la mode est à la guerre des clochers, à l'asservissement du journalisme ? Et si la mode est au fanatisme ou aux petits labels entre copains ?

Et si la mode est de traiter les auteurs et les lecteurs comme du bétail à abattre ?

Faut-il « être à la mode » ?

La corruption, c'est quoi ? C'est quand les idées et les opinions sont considérées comme une source de richesses, monnayées au plus offrant.

La corruption, c'est quand la loi a été remplacée par des « labels » et des « prix » qui préservent une féodalité comme on n'imaginait plus en voir précédemment. La corruption, c'est quand il faut obéir au chef d'un clan ou d'une bande lorsque l'on veut survivre en tant que libraire ou distributeur.

La corruption, c'est quand tout l'argent public est dépensé à éliminer et à sélectionner le bon bétail du mauvais bétail ; que la sélection coûte plus cher que jamais aux milieux littéraires et à la population. La corruption, c'est quand des propagandistes sont sous-payés pour produire des contenus vides de conséquences si ce ne sont celles de préserver la domination temporaire de quelques égarés.

La corruption, c'est quand plus aucun espace de réflexion collective n'est préservé, que la seule issue est de s'accorder au pillage généralisé de nos ressources communes.

Eh bien ! Moi, en tant qu'auteur, j'ai fait mon choix, je ne m'accorderai pas à cette corruption dangereuse pour nos lectrices & lecteurs. Et dans un même geste, j'invite plus d'acteurs de nos milieux littéraires à ne pas s'accorder à une telle infamie, libraires, auteurs, éditeurs, distributeurs, j'invite chacune & chacun à lutter contre la corruption dans les milieux littéraires au quotidien.
Mon carnet de bord avec un projet de fantasy.

anlor

  • Invité
Re : Propos contre la corruption dans les milieux littéraires
« Réponse #1 le: 14 janvier 2018 à 15:06:06 »
Juste pour cerner un peu mieux ton propos : tu pourrais nous donner des exemples concret de ce que tu appelles la corruption dans le monde de l'édition ?

Non, parce que le fait que, effectivement, l'édition en France soit bouffée par les grands groupes de divertissement type Lagardère et cie, d'accord, mais "ce n'est jamais qu'" une conséquence de notre société capitaliste, et c'est pas non plus de la mafia. Juste des gens qui ont beaucoup de thunes qui se sont offert des maisons.
Pour le reste, je crois qu'on a encore un État qui (bon, ok, pas beaucoup) permet à de petites maisons d'exister (je pense aux bourses à la traduction du CNL par exemple). Effectivement, on donne de moins en moins de moyens à ces organismes, comme on en donne de moins en moins aux établissements et associations culturelles en générales, mais je ne vois pas bien où est la corruption dans tout ça.  :-\

Hors ligne Alan Tréard

  • Vortex Intertextuel
  • Messages: 7 308
  • Optimiste, je vais chaud devant.
    • Alan Tréard, c'est moi !
Re : Propos contre la corruption dans les milieux littéraires
« Réponse #2 le: 14 janvier 2018 à 15:42:40 »
Bonjour anlor,

Merci pour ta réaction.

Concernant l'État, il est diversifié et pluriel, comme vous et nous. La corruption touche avant tout les milieux littéraires (si elle les dépasse je n'ai pas d'éléments pour m'en informer).

Ensuite, tu peux consulter des discussions précédentes que nous avons eues :

Comme tu le remarques, ces différentes situations ne remettent pas en question l'action de l'État mais questionnent sa capacité à pouvoir intervenir dans le secteur du livre. Que ce modèle soit préservé est donc bel et bien une question de corruption (et d'intérêts personnels).

Un président que je ne me serais jamais cru citer, Macron dans ses vœux aux médias (RTL) :
Citer
Une façon de justifier la rareté de la parole présidentielle dans les médias désormais. "Trop souvent, pouvoir et médias ont donné l'impression d'une complicité, et parfois d'une brutalité qui était son revers, dont (la) dignité démocratique fut la première victime", a déclaré le président de la République.

"C'est pourquoi je crois beaucoup plus fécond que chacun exerce son rôle dans son intégrité, à distance des tentations de castes et de pugilats outranciers et avec un retour aux fondamentaux qui est d'abord le respect", a-t-il ajouté.

Après cela, tu admettras que le journalisme et l'écriture sont aujourd'hui considérés comme une source de pouvoir et d'abus ; aucune place pour les acteurs du livre dans leur humanité et leurs droits.

Macron s'est, pour l'instant, distingué de ces méthodes dangereuses, ce qui n'interdit pas de vérifier s'il tiendra parole jusqu'au bout.

Par ailleurs, dans ces mêmes voeux :
Citer
3. Mieux rémunérer les créateurs de "valeur ajoutée"

Pour améliorer la qualité générale de l'information et bien différencier les contenus proposés sur internet, Emmanuel Macron veut trouver des solutions économiques pour valoriser les médias. "Toutes les paroles ne se valent pas", a souligné le chef de l'État, qui veut lutter contre "le relativisme absolu" des contenus.

Emmanuel Macron considère qu'il est "indispensable que la valeur ajoutée soit mieux répartie auprès de ceux qui créent". C'est à dire que le président de la République souhaite s'engager pour une nouvelle et meilleure répartition des revenus entre producteurs de l'information (journalistes, auteurs, médias au sens large) et certains diffuseurs (Facebook, Google). Un chantier ambitieux, compliqué, mais incontournable à l'heure du numérique. Le président a également interpellé les journalistes à participer à une réflexion collective sur les médias en 2018.

Il est bien écrit : "meilleure répartition entre producteurs de l'information" = auteurs

Donc, c'est une question d'actualité, même si je ne m'identifie pas à l'opinion de Macron.

Enfin, concernant "les grands groupes financiers", c'est à chacune & chacun de se responsabiliser et de mettre fin à cette situation (à son échelle la plus humble) ; il ne s'agit pas seulement de questionner le modèle, il s'agit aujourd'hui de s'y refuser.

On doit pouvoir mener des discussions sur le sujet, c'est fondamental.

Enfin, tu m'as toi-même prétendu que l'économie du livre pue, plus reproché de vouloir corrompre le MDE.

Discussion sur l'invitation d'éditeurs ici.

Donc tu admettras que la situation est non-seulement confuse, mais amène qui plus est la méfiance à s'étendre à tout un chacun. L'insécurité provoque la méfiance, la méfiance l'insécurité, c'est une spirale infernale.

Bien sûr, le débat est ouvert (et je suis heureux de voir que les désaccords s'expriment, je suis là pour ça, désolé si mon ton est un peu vif, passionné que je suis).
« Modifié: 14 janvier 2018 à 15:51:13 par Alan Tréard »
Mon carnet de bord avec un projet de fantasy.

 


Écrivez-nous :
Ou retrouvez-nous sur les réseaux sociaux :
Les textes postés sur le forum sont publiés sous licence Creative Commons BY-NC-ND. Merci de la respecter :)

SMF 2.0.19 | SMF © 2017, Simple Machines | Terms and Policies
Manuscript © Blocweb

Page générée en 0.083 secondes avec 19 requêtes.