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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » Le houmous d'Alice

Auteur Sujet: Le houmous d'Alice  (Lu 1811 fois)

Hors ligne True Duc

  • Calliopéen
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Le houmous d'Alice
« le: 13 octobre 2019 à 15:24:22 »
Version finale
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Ils ne devraient plus tarder. Hop, les pistaches dans le ramequin. Où j'ai mis le grand plateau rouge ? Et les verres... On sera combien?... Cinq… Avec moi six, voire sept si Chiara vient accompagnée. On se connaît depuis qu'on est ado avec Chiara, on a découvert beaucoup de choses ensemble, partagé pas mal de bons moments. J'étais sorti avec son premier amour, un certain Anthony. C'est moi qui l'ai dépucelé, pas elle, mais elle ne le sait pas. Elle ne l'a jamais su. Je n'en suis pas fière, hein. Je ne sais pas pourquoi, mais je suis souvent attirée par les mecs de mes copines. En général, ce sont eux qui me draguent et moi  je suis faible. Toc Toc.

Tristan et Coline, les premiers arrivés, à la seconde près, comme toujours. Coline me tend une bouteille et me dit, on a croisé un voisin, c'est lui qui nous a ouvert la porte de l'immeuble, ça va toi, tiens, c'est un vin jaune, on a passé le week-end dernier dans le Jura, c'est beau le Jura, faut le mettre au frais je crois, Tristan faut le mettre au frais le vin jaune ? Tristan est déjà à quatre pattes, dans le couloir, en train de jouer avec le chat. Il n'a pas entendu. Koolènzeugueng, lui, ronronne déjà.

Coline se propose d'aider pour les derniers préparatifs. Prends les softs au frais, ma puce, c'est gentil. Elle me demande si c'est moi qui ai fait le houmous. Bien évidemment ! Elle aimerait bien un jour essayer d'en faire. Je lui conseille d'aller acheter de la tahini dans l'épicerie du côté de la rue des Mèches. Tahini, c'est la purée de sésame, ma puce. Le plateau-là suffira même s'il est moins grand que le rouge, je pose les verres dessus, ric-rac, je refuse l'aide de Coline, je vais gérer t'inquiètes. Vibration dans ma poche gauche, l'interphone sonne, le chat miaule, Tristan dit, j'ouvre, je fais glisser mon doigt sur le Huawei pour répondre, deux verres s'entrechoquent. Je gère.

C'était Chiara, elle sera en retard. Ça n'étonne pas Steve et Margaux. Ils viennent d'arriver, je les invite à enlever leurs vestes, Margaux préfère garder la sienne, Steve s'excuse en me tendant un paquet de Dragibus, une boîte de Chipster et un pack de six de Guiness : on vient de passer au Carrefour Market, on a trouvé que ça, ou sinon, quoi de neuf Alice ? Pas le temps de répondre, le couple vient de plonger dans les olives vertes. T'as des noires plutôt ? Non ! Margaux : Coline / Coline : Margaux, Tristan tu as déjà croisé Margaux ? Steve répond, en effet, Tristan se souvient que c'était au concert où Chiara mixait, Coline dit, j'étais pas là, ma sœur accouchait, Tristan nous informe du sexe de l'enfant, mais j'ai pas entendu. Margaux éternue. Plusieurs fois. Je lui demande si ça va. Elle me dit qu'elle est allergique au chat. Tristan a plein de poils sur le pantalon qui témoignent de sa relation félino-câline de toute à l'heure, Coline lui époussette maternellement les cuisses, Margaux éternue de plus en plus fort. Je lui propose des antihistaminiques. Elle me sort un blah-blah-industrie-pharmarceutique. Okay-Daaakor ! Steve semble lassé par ses répliques blessantes. Cela fait seulement deux mois qu'ils sont ensemble. Lui, je le connais depuis quasiment dix ans, c'est mon pote, on a couché deux trois fois ensemble, jadis. Elle, par contre, elle ne le mérite pas d'après moi, je n'ai jamais connu une personne aussi antipathique, dans son physique, dans ses propos. Mais bon, c'est sa meuf. Je lui avais dit, Steve, je crois que ta nouvelle copine me déteste, il m'avait répondu, rassure-toi, elle déteste tout le monde. Ça m'a en effet rassurée. Surtout sur le fait qu'on est bien tout.e seul.e : pas besoin de gérer les incapacités sociales de sa moitié, entre autre. Tristan vante la bouteille de la micro-brasserie-d'un-pote-du-taf. Le bouchon de Liège pète.

Mauvaise organisation Alice, t'as oublié plein de trucs, je me parle à moi-même pendant les multiples allers-retours entre le salon et la cuisine. Coline me demande, tant que t'y es, prends des cure-dents pour les olives s'il te plaît. J'ai oublié, je suis désolée, je le crie assez fort, car le mixer est en route. Je fais des rillettes de thon, les gens adorent mes rillettes de thon, je le crie aussi. J'entends un youpi. Je sors le houmous. Chiara derrière la porte du frigo, sursaut, tu m'as fait peur, comment t'as fait pour rentrer ? Elle me rappelle qu'elle a toujours mes clés (nous étions coloc' dans une autre vie) en les exhibant. Je me souviens du porte-clé, c'était l'emblème du club de foot de mon ex, je déteste le foot, mais lui, je l'aimais tant. Bref. Une vieille histoire. La nouveauté par contre, c'est l'être humain agrippé à Chiara, il faut donc un septième verre. Alice, je te présente Krotz. Bonjour Alice, Chiara m'a beaucoup parlé de toi. Pas mal le type, le style rock'n'roll-dandy, le mec a des santiags et une moustache, mais ça le fait sur lui, sur d'autres, ce serait ridicule. Enchantée, c'est de quelle origine Kr... Ça arrive les cure-dents ou quoi ?

On rejoint tout le monde. Je vous présente Krotz. Chiara, elle, on ne la présente plus, c'est une star locale, elle en joue, elle aime ça. Secrètement, je la jalouse. Je la déteste, je crois. De plus en plus.

Krotz s'assoit sur le pouf zébré, Koolènzeugueng vient baptiser son pantalon velours couleur moutarde, Coline me remercie pour les cure-dents en transperçant une olive (verte, toujours!), Steve parle de houblons et de brassage à Tristan, ce dernier n'écoute pas vraiment, il semble jaloux de l'accueil que le félin a fait au cow-boy-georges, Margaux fixe une statuette d'éléphant en se mouchant, Chiara caresse les longs cheveux (qui paraissent gras) de son mec du moment. De haut, je regarde ce beau monde, attention les amis, je m'excuse pour mettre mon houmous au centre de la table basse (et des discussions, je l'espère) en effleurant légèrement la cuisse de ma prochaine proie. Je minaude un pardon. Chiara m'annonce qu'il est allergique aux pois chiches. Krotz confirme, mais j'adore le thon, il ajoute. Margaux s'exclame en m'imitant d'une voix niaise, tu ne veux pas des antihistaminiques gnia gnia gnia ?

Il est vingt-et-une heures passées de deux minutes. Le houmous est très bon, me dit Coline, une cuillère dans la bouche. Pour l'instant, tout va bien. Pour l'instant...

 Je me lève pour aller chercher le pain pita.

>>>
Ils sont lourds ces sacs, on a bu énormément hier. Parfois, ça me manque les bras d'un homme. Surtout quand je dois me taper les trois étages pour descendre les cadavres. Non ! Koolènezeugueng ne sors pas, reviens , Kool… Satané chat !

Rez-de-chaussée. Bonjour Monsieur Vignotte. Mouvement vertical de tête. Vous avez vu passer mon chat ? Son œil valide se dirige vers la porte d'entrée de l'immeuble. Merci Monsieur Vignotte. Sourire pincé d'ancien combattant. À ma connaissance, il n'a fait aucune guerre. Sa seule bataille gagnée, c'est d'avoir fait éloigner le conteneur à verres au fin fond du parking. À la fête des voisins, au printemps dernier, pour des questions de nuisances sonores, on l'a tous soutenu, mais, là, mes petits bras de femme fragile le regrettent.

Originale la forme de la bouteille de vin jaune que Coline et Tristan ont amenée, dommage de la jeter, je pourrais la recycler en… Miaou/Oups /Gling Diiing... RIP le projet "vase". Tu m'as fait peur bêta, qu'est-ce que tu fais sur ma voiture méchant minou ? Descends, allez... Mais.... Qu'est-ce que tu lèches sur le pare-brise….P.U.T. Le "E" doit être proche de l'estomac de Koolènzeugueg. Il se lèche les babines. On dirait mon houmous, sur mon pare-brise, écrit en grand!!! Je goûte, c'est le mien, ce petit goût inimitable, l' ingrédient secret que mes amis tenteraient de me faire cracher sur le lit de mort. Je ne comprends pas : qui a pu, en plus d'insulter ma préparation culinaire, de souiller ma voiture (je ne sais même pas où faut mettre le lave-glace) porter atteinte à ma dignité? "PUTE"? Tout le monde m'aime… Enfin, j'ai l'impression.

Il faut que je creuse dans ma gueule de bois. On a beaucoup bu, je ne me souviens pas de tout. En tout cas, ça avait plutôt bien commencé...
<<<

Vingt-et-une-heure et trois minutes. Rien de plus simple pour le pain pita, ma puce : farine, sel, levure boulangère, deux cuillères à soupe d'huile d'olive, une de sucre, de l'eau bien évidemment; tu pétris, tu fais des boules, tu étales au rouleau, et hop, dans la poêle. Coline est impressionnée par le fait que je connaisse pas mal de choses. J'ai beaucoup voyagé, tu sais, j'aime découvrir d'autres cultures. Elle m'avoue : j'aimerais bien être comme toi des fois, je ne suis pas débrouillarde, Tristan me le reproche souvent. Coline, c'est une de mes seules amies que je qualifierais de stable : CDI, cheveux lisses, rien qui déborde. Je sais que notre lien repose sur le fait qu'elle me vénère. J'aime briller dans les yeux des gens. J'aurais pu la rassurer une fois de plus, mais je change de sujet : au fait ta sœur ? Un garçon ou une fille ? À elle de dévier du sujet : il faut que je te dise quelque chose, je viens de l'apprendre ce matin, moi aussi je suis enceinte, j'ai fait une prise de sang, Tristan ne le sait pas encore, je ne sais pas comment lui annoncer, je veux que tu sois la marraine, ne dis rien s'il te plaît. Pas le temps de répondre, de la féliciter, elle s'est éclipsé dans le salon, avec l'assiette de pain pita. Je récupère d'autres bouteilles au frais.

La soirée prend forme tout doucement. Chiara et Krotz caressent le chat, se caressent les cuisses et caressent sûrement l'espoir de ne pas rentrer trop tard afin de laisser leur bestialité commune s'exprimer. Quand on était en colocation, je l'entendais beugler. Elle devait faire ça pour me rendre jalouse. Notre relation est basée là-dessus : une compétition de séduction avec les mecs. Elle prend la parole : les amis, au fait, samedi prochain, je mixe au Qwerty, tenez, j'ai des flyers, c'est Krotz qui les a fait. Je suis infographiste, il ajoute. Steve se marre : on est bien d'accord que c'est une tortue qui fait des bulles de savon ? Si je peux me permettre, Krotz, tu n'as pas que le prénom d'étrange ! Margaux souffle, le Pikassosexy ne se vexe pas. Faut dire que Steve a le sarcasme-vaseline, ça passe tout seul, ça met les gens à l'aise. Je prends un flyer : moi, j'aime bien, j'aime beaucoup même, tu as du talent Krotz. Je mets ce que j'appelle de la pétillance dans mes yeux. Chiara a vu, Chiara sait, on a souvent partagé nos petits trucs.

Pour briser la glace, lorsqu'à priori, on a rien en commun, on parle boulot. Margaux et Coline ont opté pour cette méthode. Coline bosse dans une banque de patrimoine privé, Margaux est éducatrice. Coline dit : c'est bien ça, mais moi, je ne pourrais pas, faut être à l'écoute, avoir de l'empathie. Margaux éternue, ne dit pas pardon et se tourne vers la personne à sa gauche : Krotz.

Tu as toujours porté la moustache ? C'est un peu vilain, tu ne trouves pas ? … Steve interrompt la salve acide de sa moitié : ignore là, fais-la rêver en lui disant que tu aimes te balancer sur ton rocking-chair en fumant ta pipe. Tristan : ... Dans le Jura, on est passé à Saint-Claude... Chiara : c'est la capitale de la pipe, c'est ça… Moi : tu t'y connais, toi, dans ce domaine. Le sourire de Krotz confirme, Koolèzeugueng se fait les griffes sur son pantalon moutarde, Margaux sacrifie une olive verte, Coline ajoute : on a visité le musée, le guide nous a fait un florilège de jeu de mots croustillants. Margaux se lève, calmement : comme je sens que ça va finir dans une discussion grivoise et puérile, je préfère partir. Je tente de la retenir : allez, Margaux, reste un peu, tu n'as même pas goûté au houmous, tu sais que c'est ma spécialité. Le chat me fixe avec un regard qui veut dire : laisse la partir, c'est une conne. Les yeux rouges de Margaux me foudroient. Elle disparaît.

Il n'est pas encore vingt-trois heures. Steve ironise : nom d'une pipe, elle est en progression, elle est restée plus de deux heures cette fois-ci. Un jour, elle enlèvera peut-être sa veste, et, dans quinze ans, je pourrais enfin la présenter à mes parents. Vous êtes mes cobayes, désolé. Ca fait rire l'assemblée. Il est bien ce type, on aurait pu faire un beau couple. Mais bon, il a basculé rapidement dans ma Friend Zone, on se connaît par coeur, je lui même avoué MON secret. Il enchaîne : en parlant de couple modèle, vous, les vieux tourtereaux qui partent en séjour dans des départements obscurs, qui sont propriétaires d'un pavillon en banlieue, qui roulent en break et qui ont un labrador prénommé Darwin, c'est quand que vous allez vous reproduire, je suis sûr que cette idée flotte dans un coin de l'utérus de Coline. Tristan pouffe. J'ai peur de fauter, j'ai la pupille qui ne sait pas mentir. Fuite : il n'y a plus de pita, je vais aller toaster du pain de mie.

Fourchette dans le toaster, black out. Dans le salon, ça crie, ça fait wouhou, j'entends une personne hurler "à poiiiil", je ne reconnais pas la voix. Je me justifie : j'ai voulu récupérer le pain de mie avec la fourchette, j'ai toujours fait ça. Coline, au loin, m' engueule : tu es folle, tu aurais pu mourir. Elle est déjà si maternelle. Une voix suave surgit des ténèbres : il est où ton disjoncteur ? Je ne sais pas, au fond du couloir, dans le cagibi, je crois, c'est la première fois que ça m'arrive.

C'est étroit, on est serré, Krotz m'éclaire avec le Huawei, il est juste derrière. Il me dit de faire tourner le bidule sur le boîtier pour le faire passer du 0 au 1. Je fais celle qui n'a pas assez de force. Il pose ses doigts sur les miens, je sens son souffle sur ma nuque, cela devient très excitant. Et hop, voilà, sur le 1 : les convives hurlent "youhou". Je remets sur 0 : les convives hurlent "ohhhhh". Je me retourne, j'ai envie de l'embrasser. Il me dit : tes cheveux sentent bon, c'est du shampoing Mimosa ? Non, avocat ! Je suis allergique à l'avocat ! Là, en deux secondes, il vient de tout casser, je remets sur 1. Moi, la reine du guacamole et du houmous, je ne vais pas me rabaisser à emballer un mec qui ne saura pas apprécier mes délices. Il ne me mérite pas le Dijon-Quichotte, je tenterai de me faire le prochain mec de Chiara. Merci Krotz, je lui tape sur l'épaule.

On rejoint tout le monde. On met de la musique ? Ca vous branche ? Krotz dit : je vais rouler un joint. Chiara lui demande si lui reste de la "C". Coline demande si c'est possible qu'il fume à l'extérieur. Tristan questionne : pourquoi, t'es enceinte ? Steve danse avec lui-même, dans le miroir, So fresh, FRESH, exciting... Minuit sonne.

>>>
.U.. Le félin semble repu, il ne finira pas la dernière voyelle. Les sacs sont vides. Je les secoue. Le reste de la soirée est flou, je n'arrive pas à comprendre le pourquoi du comment. Quel est l'ami qui a pu déshonorer mon plat fétiche…
… … ... Coline ? Je ne me souviens pas avoir trahi la confidentialité de sa grossesse… Et puis, je suis un peu son modèle… Jalouse ? Jalouse de moi, c'est possible… Après tout, je peux être parfois condescendante… … … Tristan, c'est le gendre idéal, je ne l'ai jamais entendu dire une seule grossièreté… Bon, c'est vrai que j'avais déjà conseillé à Coline de le tromper histoire de pimenter un peu sa vie… Mais bon, elle ne m'a pas écouté et c'est tant mieux, je vais être la marraine de leur gosse, je suis contente, je vais organiser une super soirée pour la baby-shower… … … … Steve, non pas Steve, j'ai une confiance totale en lui. Il est blagueur, c'est vrai, mais il me l'aurait déjà dit, m'aurait envoyé une photo de son cul devant son méfait… Pas lui… En plus, il connaît MON SECRET, le truc inavouable … … … Chiara, elle a mes clés, si elle devait me faire un coup de pute, elle serait plus fine… Bon après, c'est vrai que j'ai un peu dragué Klotz. Mais c'est notre jeu ça, on est toutes les deux des putes… … … Klotz alors ? bon ok, je lui ai mis un petit vent dans le cagibi, j'ai fait l'allumeuse… Mais il est allergique au pois chiche. Prendrait-il ce risque? … … … MARGAUX, mais bien sûr. C'est une conne, elle me déteste, elle est jalouse de ma relation amicale avec Steve… Margaux… … … Ben non, Margaux est partie avant tout le monde… Elle n'a pas touché à l'arme (crémeuse) du crime. IMPOSSIBLE DONC. Mystère...

Il faut que je leur envoie un message à tous, en la jouant ah ah la bonne blague. Mais oui, je suis bête : c'est juste une blague potache, mes amis m'adorent, certains m'admirent même. Alice, ne sois pas parano. Tiens, j'ai cassé l'écran du Huawei hier,  je ne m'en souviens pas non plus. Sacrée moi. Koolènezeugueng, on remonte, hop, viens, maman, te porte. Bon, je vais quand même les gronder, car, même pour une farce, on ne gâche pas la nourriture. D'ailleurs, j'en avais fait en rab, il en reste dans le frigo. Plateau télé mon matou ?

La sentinelle de l'immeuble est en permanence sur le pas de sa porte. Monsieur Vignotte, un de mes amis a voulu me faire une blague en vandalisant pour-de-faux ma voiture, vous n'avez rien vu à tout hasard ? Moue habituelle, ça doit être un "Non". Bonne journée, je remonte avec les sacs et mon chat.

J'ouvre ma porte. Derrière moi, le voisin de palier. C'est la première fois que je le vois, il vient d'emménager :
― Bonjour Mademoiselle Alice, tenez, je vous ... Je te... Rends le tupperware.
― Pardon ? Quel tupperware ? On se connaît... Euh... Bonjour. Enchantée même.
― Ben le tupperware de houmous. Vous ne vous souvenez plus ? C'est vrai que c'était la folie hier soir chez toi...
<<<
 
Comment ça t'es enceinte ? Tu prends la pillule, c'est pas possible, je veux pas d'enfant moi, je ne t'aime pas, je ne t'aime plus Coline, va te faire foutre, c'est fini. Tristan prend sa veste et claque la porte. Coline ne pleure pas, Steve ne fait pas de blague, Chiara se frotte la cocaïne sur les gencives, Krotz tend le joint à Coline. Elle accepte, je lui dis : tu ne devrais pas. Je gueule sur Krotz : pourquoi tu proposes ta merde à une femme enceinte ? Chiara m' ordonne de me détendre. Je t'emmerde la starlette poudrée. D'un revers de main, je fais voler son gramme de came qu'était sur un de ses flyers. Elle me chope par les cheveux, je la frappe avec mon Huawei. Steve tente de nous séparer, Coline commence à pleurer, Krotz lui récupère le joint. Koolénzeugueng, assis sur la table basse, me regarde me débattre, et sournoisement, pousse le plat de houmous. Splatch….
 
Bam, Bam, BAM! Police ! Ouvrez.

>>>
 ― oui, ça me revient. Je.. Je vous prie de m'excuser pour le dérangement.
― ah non, ne vous… Ne t'inquiète pas. On avait aussi des amis à la maison. C'était notre crémaillère. J'étais juste venu récupérer un tire-bouchon, car on n'avait pas encore vidé tous les cartons. Je crois que je vous ai un peu fait peur, à toi et tes amis, j'aime bien crier Police/A poil/c'est pas écrit la Poste !!! Je suis un marrant ... On se tutoie, on est d'accord, hein ?
― oui, oui, bien sûr. Mais... euh... Le houmous ?
― vous… Tu as insisté pour me donner aussi du houmous que vous aviez… que t' avez, en trop dans votre frigo. Je suis le seul à y avoir goûté hier, les estomacs de mes amis étaient déjà bien remplis d'alcool. Il est délicieux. C'est quoi ce petit goût ? Il est meilleur que celui de ma femme. Ma femme est libanaise, tu sais. Elle m'a dit qu'il était ouais pas mal. M'enfin elle a dû tout mangé ce matin, y'en a plus, elle ne m'a rien laissé. Ou sinon, tu passes quand tu veux à la maison… même en journée, hein.
― d'accord, merci pour le tupperware. Le tire-bouchon c'est cadeau, j'en ai plusieurs. Passez une bonne journée.
 
Étrange cette soirée. Ça  aurait dû être pépère à la base. Il faut que j'appelle Coline, la pauvre ...et les autres aussi. Mon houmous : ouais pas mal ? La voisine libanaise… Oh putain, la salope ! C'est la voisine la coupable, c'est évident. Jalousie féminine, comme dirait l'autre. Classique, l'histoire de ma vie. Je me souviens maintenant : avant-hier, elle m'avait regardé de haut en bas sur le parking. Je la comprends, j'aurais pu faire pareil. Une nouvelle compétitrice, coriace en plus. Je vais me faire son mec, je sens qu'il me kiffe à son regard, ça va être facile. Je vais la pourrir, elle ne sait pas qui se cache derrière mon apparente fragilité. Elle va voir, à la prochaine fête des voisins, c'est qui la pute. Je le dis haut et fort, je parle toute seule...
 
La vengeance est un plat qui se mange froid, ma belle ! Sursaut, je me retourne : Steve, qu'est-ce que tu fais là ?
― ils viennent d'emménager. Essaye de ne pas l'empoisonner tout de suite, celle-là.
 
Comme réponse, je caresse machiavéliquement la tête de Koolènzeugueng.









« Modifié: 22 octobre 2019 à 19:19:34 par True Duc »
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Re : Le houmous d'Alice
« Réponse #1 le: 15 octobre 2019 à 17:04:47 »
Très bon début de soirée, bonne mise dans l'ambiance. Mais la suite ?....
Le "pour l'instant" est alléchant, comme "le jusqu'ici tout va bien" que dit le type qui tombe du sixième étage en passant devant le quatrième. 

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Re : Le houmous d'Alice
« Réponse #2 le: 15 octobre 2019 à 19:04:19 »
Salut True Duc!

Alors rapidement:

J'ai bien aimé le style, même si je ne suis pas tout à fait sûre de à qui sont adressées ses paroles? Elle les pense pour elle-même? Mais du coup, pourquoi elle se rappelle à elle-même qu'elle a couché avec l'amour de la vie de Chiara? Et si c'est pas pour elle-même, c'est pas trop clair à qui d'autre elle s'adresse.

J'aime beaucoup le nom du chat. Et puis la dynamique de l'action, et tout pourrait être vrai, même si pas forcément à mon goût^^ (dans le sens où je n'aimerais pas être là ni forcément connaître cette personne).

Bon, mais puisqu'il y a un manque de fin évident, et que je ne sais pas d'où tombe ce texte ni ce que tu veux en faire, j'ai de la peine à commenter mieux pour le moment. Mais ça a clairement soulevé mon intérêt!
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Re : Le houmous d'Alice
« Réponse #3 le: 15 octobre 2019 à 20:35:22 »
En effet, sur ce texte je suis resté une fois de plus sur la forme: j'ai tenté d'intégrer les dialogues (intérieurs et entre les personnages) dans le récit. J'avais déjà vu ce procédé dans Fief de David Lopez: compliqué de saisir le "qui parle?" au début mais j'avais beaucoup aimé.

Vous pensez quoi de cette "prise de liberté"?

Mais, en effet, en relisant, je me suis dit que je devais aller plus loin que la seule expérimentation stylistique. Il faudrait que j'apprenne à développer intrigue/personnages/chute.

Ainsi, je vais y réfléchir. Je vais tenter de donner envie de connaître cette personne...tout en évitant de tuer Koolènzeugueng

Va pour une suite, alors....en réflexion.

Merci
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Re : Le houmous d'Alice
« Réponse #4 le: 15 octobre 2019 à 22:03:42 »
Salut :)

Rien relevé, à part :
Citer
Krotz s'assoit sur le pouf zèbré,
zébré

L'exercice stylistique marche vachement bien, perso je n'ai pas galère, c'était fluide et assez facile à suivre, j'ai trouvé. Pas évident d'en faire une nouvelle courte, mais ça doit pouvoir le faire (pas évident de trouver une chute à posteriori qui résonne avec le début).

Merci pour la lecture, c'était cool :)

Rémi
Le paysage de mes jours semble se composer, comme les régions de montagne, de matériaux divers entassés pêle-mêle. J'y rencontre ma nature, déjà composite, formée en parties égales d'instinct et de culture. Çà et là, affleurent les granits de l'inévitable ; partout les éboulements du hasard. M.Your.

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Re : Le houmous d'Alice
« Réponse #5 le: 16 octobre 2019 à 08:34:32 »
Ah ok!  :D

Bon ben je trouverais quand même pas mal qu'il y ait une fin, ou sinon écris en spoiler que c'est un exercice de style.

Mais du coup, je le trouve réussi aussi! Et non, ta prise de liberté ne dérange absolument pas, elle contribue même au dynamisme du texte (j'aime bien faire ça aussi  :D)

A bientôt!
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  Nicolas Bouvier

Hors ligne True Duc

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Re : Le houmous d'Alice
« Réponse #6 le: 16 octobre 2019 à 14:19:20 »
Citer
Pas évident d'en faire une nouvelle courte
En effet, je réfléchis depuis hier. Plusieurs pistes, plusieurs intrigues, des chutes rocambolesques, dramatiques....
...Mais, je veux rester dans ce "réalisme brut teinté d'absurde"....

Citer
je trouverais quand même pas mal qu'il y ait une fin
...donc je vais prendre ce défi d'écrire une suite comme un exercice de style élargi.

Enfin, j'y réfléchis, je me laisse quelques jours pour voir si je modifie ou pas.
En tout cas, il me manque quelques notions théoriques pour créer des chutes efficaces.
Je tente!

M'enfin ne vendons pas la peau du pois chiche avant de l'avoir écrasé!!!
« Modifié: 16 octobre 2019 à 14:45:29 par True Duc »
« Tu veux t'asseoir sur le trône ? Faudra t'asseoir sur mes genoux.»(Elie Yaffa)

Hors ligne Kris

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Re : Le houmous d'Alice
« Réponse #7 le: 16 octobre 2019 à 15:32:30 »
Bonjour True Duc,

j'ai apprécié le style qui donne clairement l'impression que tout s'enchaîne dans la tête de la narratrice. Les phrases courtes se percutent entre elles et donnent un sentiment de rythme effréné, souligné par le fameux "Mauvaise organisation Alice, t'as oublié plein de trucs" ou elle se rend compte qu'à vouloir trop bien faire elle finit par perdre le fil.

Personnellement je serais revenu à la ligne plus souvent pour faire respirer un peu le texte.
Et pour la narration, j'ai hâte de voir la soirée se heurter à des disputes  ;D



Hors ligne txuku

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Re : Le houmous d'Alice
« Réponse #8 le: 16 octobre 2019 à 20:23:01 »
Bonsoir

Une foule de personnages bien differencies - je ne me suis pas perdu .....

Le texte coule facilement et j attends la suite ! ;D
Je ne crains pas d etre paranoiaque

"Le traducteur kleptomane : bijoux, candelabres et objets de valeur disparaissaient du texte qu il traduisait. " Jean Baudrillard

Hors ligne True Duc

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Re : Le houmous d'Alice
« Réponse #9 le: 19 octobre 2019 à 04:53:00 »
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Le texte coule facilement et j attends la suite !
Voilà. J'ai un peu débordé. Je suis passé des 1000 mots dans la version initiale à 3500. Oups!
C'est un peu du "raccommodage", la cohérence n'est peut-être pas au rendez-vous.

Citer
Personnellement je serais revenu à la ligne plus souvent pour faire respirer un peu le texte.
Dans mon brouillon, c'était plus aéré, mais j'ai décidé d'étouffer le texte dans ce grand flot flou. Mais, en effet, ça se discute...

Voilà pour la deuxième partie

Forme: je suis resté dans mon expérimentation de dialogues intégrés. J'ai tout essayé: les ",", les ":" , les "--". C'est un gros bordel, il va falloir que je me décide. [casse-tête pour la mise en forme quand on modifie un texte sur le forum, l'italique est passé à la trappe]
Fond:  je n' avais pas de fin en tête lors de la première version. Je n'ai d'ailleurs rien changé de la première partie. J'ai fait ça comme un défi. Casse-tête, puzzle. J'ai voulu rester dans une simplicité, dans une description de l'atmosphère, dans le développement des interactions des personnages. J'ai saupoudré quelques miettes de polar, plus par "clin d'oeil". Le houmous est devenu un "MacGuffin".

Enfin, je sais pas si j'aurais dû me lancer dans une deuxième partie. Dites-moi. En tout cas, je viens de me rendre compte que je n'ai pas assez lu de nouvelles, je ne connais pas les mécanismes. Je m'en vais de suite en lire plus, ici, sur ce forum...

Merci d'avance pour votre lecture. ( sorry pour les coquilles et fautes oubliées, je viens d'en corriger plusieurs  que je n'avais pas vu sur mon traitement de texte)
« Modifié: 19 octobre 2019 à 05:41:59 par True Duc »
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Re : Le houmous d'Alice
« Réponse #10 le: 22 octobre 2019 à 12:08:51 »
Salut,
Sympa la deuxième partie, un peu confus par moment mais globalement ça marche bien, c'est un beau bordel ! Et le flashback est chouette. J'ai pas bien capté le "empoisonner" à la fin, je sais pas si j'ai raté un truc.
Sinon, j'ai relevé un "cdi" que j'aurais bien vu en majuscules.
Pas fan du passage : "Parfois, ça me manque les bras d'un homme" je trouve que le double sens n'est pas assez perceptible.

A+
Rémi

Le paysage de mes jours semble se composer, comme les régions de montagne, de matériaux divers entassés pêle-mêle. J'y rencontre ma nature, déjà composite, formée en parties égales d'instinct et de culture. Çà et là, affleurent les granits de l'inévitable ; partout les éboulements du hasard. M.Your.

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Re : Le houmous d'Alice
« Réponse #11 le: 22 octobre 2019 à 19:24:27 »
Merci Rémi,

Le "empoisonner" final est une ouverture "polar noir", il résonne avec "SON SECRET" (que seul Steve connaît).
Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.


cdi en majuscule, en effet. Modifié.

"Les bras d'un homme...". Je ne change pas. Je veux donner à ce personnage d'Alice un mélange de "fille fragile, indépendante, mais pas trop". Mi-naïve, mi-manipulatrice.
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Re : Le houmous d'Alice
« Réponse #12 le: 22 octobre 2019 à 19:47:13 »
Salut True Duc

Je rejoins un peu l'avis de Rémi je crois. J'aime bien aussi la deuxième partie, avec les retours en avant et en arrière. Par contre, je trouve aussi que certains passages sont confus, ne sont pas aussi fluides que le début du texte. Si tu veux (quand j'aurai plus de temps) je te dirai lesquels?

Sinon, pour la chute, j'ai bien aimé aussi. Par contre:

Citer
Comment ça t'es enceinte ? Tu prends la pillule, c'est pas possible, je veux pas d'enfant moi, je ne t'aime pas, je ne t'aime plus Coline, va te faire foutre, c'est fini. Tristan prend sa veste et claque la porte.
Ce passage, je ne le trouve vraiment pas crédible. Apparemment, ça fait longtemps qu'ils sont ensemble, tout ça tout ça, alors quel mec se barre de cette manière? En plus visiblement, Tristan c'est un mec sympa, poli et tout. Dans l'ensemble, je trouve que ca frole souvent la caricature, mais c'est plus marrant que dérangeant, mais dans ce passage, j'ai eu l'impression que tu voulais juste faire du spectacle, au sacrifice de la cohérence. Enfin, dis-moi ce que tu en penses, ca m'intéresse.

Mais sinon, vraiment la construction du texte est cool :) il y a quelques moments qui m'ont vraiment amusé! 
"[...] alors le seul fait d'être au monde
  remplissait l'horizon jusqu'aux bords"
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Re : Le houmous d'Alice
« Réponse #13 le: 22 octobre 2019 à 22:26:09 »
Citer
e trouve aussi que certains passages sont confus, ne sont pas aussi fluides que le début du texte.
Si tu as plus de temps, bien évidemment que ça m'intéresse, je suis là pour ça. Mais en effet, sur toute la deuxième partie, j'ai tiré sur la corde. J'ai essayé qu'elle ne rompe pas, mais, il y a quelques nœuds. J'en suis conscient je n'ai pas réussi à les démêler.
Citer
j'ai eu l'impression que tu voulais juste faire du spectacle, au sacrifice de la cohérence.
Tu es pile dedans. Etant resté dans la description d'une soirée normale avec quelques tensions (comme cela arrive parfois dans des soirées), je me suis permis de me lâcher dans ce paragraphe pour FORCER LE SPECTACLE. J'ai eu mal pour Coline et Tristan, je voulais tellement pas leur faire ça. Je regrette. Snif.
J'ai tellement essayé de faire vivre les personnages, que, m'être un peu embourbé dans de l'intrigue "enquête policière" m'a fait l'effet d'une trahison envers ce petit monde. Je suis si sensible, bordel!!!!

En tant qu'écrivaillon néophyte, la rédaction en deux temps de ce texte long (3500 mots pour mes petits doigts c'est un record)  me questionne sur les méthodes de création:
-j'ai déroulé le fil en partant seulement du mot "houmous". Je ne savais pas qu'elle était ma direction à chaque mot => avantage: je me laisse guider par les mots / inconvénient: je dois forcer une chute.
-chaque partie écrite en one-shot nocturne => avantage: je suis dedans, je vis le truc / inconvénient:  je n'ai plus de caféine et l'épicerie n'ouvre qu'à 8h.

Ainsi, pour l'instant, je n'ai pas l'énergie de remodeler celui-ci. Je garde ça en tête pour un avenir à court terme.
Par contre, grâce à vos conseils, je viens de me rendre compte que je manque de discipline. Ce sera la prochaine étape. Je vais aller farfouiller sur le forum si je trouve des posts qui pourraient me guider dans ce sens afin d'améliorer ma méthode de création.

Dégrokissou!
« Modifié: 22 octobre 2019 à 22:39:26 par True Duc »
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