FRÉROT
Je t'écris quelques maux
Quelques verres, quelques larmes
Ici le temps est gris
Et la pluie se fout bien
De mouiller mon chagrin
Je ferme un peu les yeux
Et je pars en voyage
Je mets dans mon bagage
Un peu de liberté
Prise aux mains du hasard
Même si loin, Frérot, j'espère encore
Même si loin, tu es mon port
Frérot
Regardes-tu la mer
Quand tu me fais ripaille
Vois-tu notre amitié
Qui n'a plus de frontière
Ni barrière de corail
Sens-tu les alizés
Colporter nos fous rire
Les vois-tu se glisser
Sous les jupes des filles
Grisées de souvenirs
Même si loin, Frérot, j'y crois si fort
Même si loin, tu es mon port
Frérot
Parle-moi de ces femmes
Qui créolent tes désirs
Sous un croissant de lune
Sont-elles comme en nos terres
Enivrantes à mourir
J'ai de vagues projets
Sur cette terre lointaine
Des rêves en sursis
Et l'odeur du destin
Déshabille ma peine
Même si loin, Frérot, même à bâbord
Même si loin, tu es mon port
Frérot
Les pensées qui m'agitent
Et guident mes errances
S'en viennent jusqu'à toi
Pour te dire simplement
Qu'elles ne sont point souffrance
Je m'en vais te quitter
Car ma plume s'embrume
A force de glisser
Sur ce papier froissé
Tous les mots s'en exhument
Même si loin, Frérot, pas de remords
Même si loin, tu es mon port