Je viens d’un monde imaginaire
Rêvé par un enfant solitaire
Qui m’y attribue bien des dons
Et change souvent mon nom.
Je vis dans un espace réduit
A celui d’un enfant chéri.
J’y ai vu voler des châteaux,
Des crapauds changer de peau,
Le ciel, lentement, s’effacer,
Et la terre, en un instant, s’effriter.
J’évolue dans ses paysages de prose,
Où je me métamorphose :
Astronaute, footballer ou acteur,
Professeur des écoles ou de philosophie.
Ce que je voudrais être, c’est auteur
Pour enfin écrire sa vie.
La nuit, je le regarde dormir,
Et le sens parfois frémir
Sous l’emprise de ses rêves
Qui ne lui laisse aucune trêve.
Pour un instant, simple peluche,
J’écouterai cet ami, au matin
Me parler des embûches
Qu'il affrontera, peut-être demain.