[Feather]

Bonjour,

Je souhaitais aborder ici la question de la répétition du champ lexical dans nos écrits.
Je m'aperçois en relisant mes textes , que des automatismes et un certain vocable sont redondants, ce qui alourdit ma production.

Comment faites vous pour enrichir et vous détacher de vos "tics" lexicaux et narratifs ?

[Basic]

Bonjour,

déjà en avoir conscience c'est une bonne chose.
Au niveau pratique, pour ces tics que j'ai repérés, je fais une recherche avec mon logiciel de traitement de textes : style rechercher" peut-être" , la machine m'amène à examiner toutes les phrases dans lesquelles se trouve "peut-être", je garde ou j'élimine.
Après, nous ne sommes que des bêtes, nous répétons nos rituels, ils nous rassurent.
B

[Feather]

Bonjour Basic,

Merci pour cette astuce technique.

C'est intéressant comme procédure, ce qui reviendrait, si je peux me permettre de pousser la réflexion, à se détacher d'une certaine spontanéité instinctive pour observer sa production au regard d'une normalisation.

Ce serait maîtriser sa créativité en gardant en mémoire une certaine volonté de se faire comprendre en usant des standards esthétiques.

Au-delà de l'expression syntaxique et sémantique, le projet d'écriture devra se calquer sur un objectif entendable et compris par une majorité pour faire consensus.

Donc, l'originalité se nourrit d'un conformisme(?)

[Basic]

Je ne pense pas.
Ce que tu dis est très étrange, il y a une différence entre cherchez ses tics langagiers et travailler la langue. Si une poésie utilise " peut-être" à chaque début de ligne... ça peut créer une tension, un effet, un rythme. Si tu écris un roman de fiction, et que tu colles deux cent "peut-être" ça lasse. Questions de mesures, de contraintes, de nécessité, de créativité. Travailler la langue n'est pas contre créatif. Au contraire me semble t-il. Il faudrait juste acérer son sens de l'objectif, me semble t-il. La spontanéité instinctive... peut-être un pléonasme. Je crois effectivement à l'élan créatif mais aussi au travail necessaire.

B

[Feather]

Admettons, que nous sommes la quintessence de ce qui nous a nourri. Notre attirance, notre curiosité...nous ont orientés vers une écriture singulière.
Cependant, des automatismes agréables ou moins agréables à entendre s'insinuent dans notre technique.
Je me demandais si par exemple ces "tics" ne sont pas là pour démontrer une immaturité ou un savoir approximatif: une pensée en évolution qui tente de trouver son chemin dans l'objectif de plaire.

[Basic]

Je crois bien alors que travail sur la langue et regard extérieur sont alors nécessaires, même si écrire est un peu une activité solitaire. C'est pour ça qu'un outil comme le mde, c'est bien.
B

[Feather]

Basic,

Sans tomber dans un truisme. J'essaye de comprendre où se trouve la frontière entre
la créativité et la production intéressée. Lors de l'exécution littéraire avons-nous besoin de tenir compte des lecteurs, et devons-nous nous conformer à un modèle pour rendre intelligible le travail ?
Est-ce peut-être ce compromis qui nous fait tomber dans des travers répétitifs ?
À mon avis on reste sous des influences qui nous empêchent une certaine ouverture et liberté stylistique.
...et si on se laissait  surprendre par une écriture "décontextualiséé"?