[Basic]

Un sujet qui aurait pu aller dans la case " antichambre de l'édition" mais je me suis dit que non, c'est un anti sujet.

Je ramène ici une discussion commencée avec le camarade dot qote au mauvais endroit( j'espère qu'il me pardonnera de le citer et surtout de déformer ses propos, ce que je dois faire certainement) .

Certains d'entre nous ont eu des expériences avec le milieu éditoriale, certains en ont de bons souvenirs, d’autres moins et évidemment beaucoup d’entre nous ont vécu l’expérience du postage de texte-attente-refus de textes avec une dramaturgie plus ou moins élaborée. On peut aussi observer ce milieu, voire même les deux, le vivre et l'observer.
Je considère qu'il y a eu de profonds bouleversements dans ce milieu, j'en ai plusieurs fois parlé. Étrangement, des discussions entamées sur ce sujet partaient en vrille.
Dot, dans notre échange, mettait en jeu, en cause, la dimension marchande du projet. Si tout simplement il ne s'agissait pas ( pour nous surtout, écrivailleurs) de ne pas vendre des livres mais de seulement pouvoir les donner à lire.
J'ai eu l'impression ( dans mon expérience, mais dans ce que j'imagine être celles d'autres personnes) que nos aventures éditoriales avec des petits éditeurs ( plus une taille de réseau qu'autre chose) et l'auto édition aussi, qu'il y avait une sorte de mystification, de faire semblant. Malgré ou du fait des mouillages de chemises, des supplications diverses auprès des libraires, des salons locaux, des blogs, des artifices contemporains... le texte n'atteint pas le lecteur.

Alors, y aurait-il une alternative ? Un truc qui existe déjà ou qui n'a pas été inventé, pour donner à lire. Sortir du système marchand, peut-être ?
Souvent, je me dis : comment se fait-il qu'avec un outil aussi puissant que l'internet, on ne puisse pas toucher, atteindre ? Que souvent, les écrivailleurs que nous sommes, se trouvent dans des situations où ils usent des perversions du système : réseaux sociaux, like, speed editing, blog d’auteurs ( où ça nombrilise plutôt que ça cause du texte), table de dédicace chez carrefour etc.
Existe t-il des collectifs d’auteurs, des amap littéraires, salons des refusés… tiens des forums d’entraide ?

B

[VertCarmin]

J'ai réfléchi un peu à ce sujet et pour moi, cela repose sur une question fondamentale : "Que recherche-t-on à travers la publication ?"

Certains recherchent l'argent (bien que je pense qu'il y ait des moyens plus simples pour gagner sa vie, mais bon ), et dans ce cas, on est inévitablement amené à suivre le modèle commercial du monde de l'édition, des réseaux sociaux, des dédicaces, etc. D'autres recherchent la reconnaissance, un petit plaisir narcissique de réassurance qui, tant qu'il n'est pas poussé à l'extrême, ne fait pas de mal. Dans ce cas, le monde de l'édition est également une option, bien que cela puisse être très blessant en cas de refus. Il nous reste toujours les réseaux sociaux (forums, Facebook, et compagnie) pour partager nos textes. Enfin, il y a une dernière option, celle de militer, où les réseaux sociaux sont la voie prioritaire.

Il resterait alors l'option du plaisir désintéressé, mais je crois profondément qu'aucun acte dans la vie n'est totalement désintéressé.

Personnellement, je ne vois pas en quoi une nouvelle approche serait pertinente. Le problème réside souvent dans le fait que l'artiste est un mauvais communicant... et dans ce cas, soit on est très doué dans ce que l'on fait et ça passe, soit on a besoin d'aide. Tout le monde a déjà rencontré un artiste moyen mais qui réussit (Jeff Koons, par exemple, oui, c'est gratuit, mais ça me fait plaisir) parce qu'il est extrêmement doué pour la communication. Le problème d'être un bon communicant se pose lors du processus de création, quand on se dit "J'aimerais faire ça de telle manière, mais je vais le faire ainsi parce que je connais mon public et cela se vendra mieux." C'est ainsi que, en école d'art, je suis passé d'élève moyen à premier de la classe simplement parce que j'avais cerné les goûts de mes professeurs. Quelle tristesse... En bref, le monde est mercantile et il faut s'y adapter (regardez Amélie Nothomb : son style vestimentaire n'a rien de loufoque, c'est purement du marketing). Il y a sûrement des aspects qui m'échappent, car je maîtrise mieux les arts visuels, mais globalement, quelle que soit la création, on vend autant l'artiste que l'œuvre. Combien de personnes ont déjà lu un texte uniquement parce qu'il est signé de XX, ou parce qu'elles ont entendu XX à la radio et ont aimé, alors elles ont acheté son livre. En résumé, il est difficile d'atteindre le lecteur sans un certain degré d'auto-promotion.

En parlant de mon expérience personnelle, depuis un an je vends mes peintures, alors qu'auparavant c'était chaotique. Les gens viennent même me dire "J'adore ce que tu fais, etc., bref." Il y a 3 ans, j'ai commencé à faire du sport 5 heures par semaine, et aujourd'hui, j'ai un profil plutôt athlétique. Il y a 2 ans, j'ai laissé pousser ma barbe et mes cheveux (en raison du Covid coiffeur fermé), et aujourd'hui, j'ai les cheveux longs et souvent tressés. Je m'habille souvent en vert avec des motifs. J'ai rapidement remarqué la différence dans le regard des gens... même dans ma commune (3000 habitants), la plupart des gens me reconnaissent à cause de mon apparence, ce qui fait qu'ils se souviennent de moi après une seule rencontre. Cela fonctionne de la même manière lors d'expositions, je vends surtout quand je suis présent. C'est une réalité à accepter, et chacun a le choix de la manipuler ou non.

Je suis peut-être un peu hors sujet finalement. J'ai déjà entendu parler de collectifs d'auteurs, donc je pense que cela existe. Sur les réseaux sociaux, il y a Discord, où existent des salons dédiés à l'écriture.

[Basic]

Bonjour Vert Carmin,

dans mon esprit, l'interrogation portait plus sur les écrivailleurs que nous sommes que sur le "grand" marché du livre.

B