[Basic]

Bonjour,

un autre texte de scène. ce que j'appelle un monologue à plusieurs. Peut-être parce que je n'ai pas les moyens, un opéra à une voix et sans musique.
Bon, c'est un peu bizarre, les didascalies ne sont pas vraiment des didascalies encore une fois. Au début, elles jouent le jeu du théâtre, puis elles s'en lassent.
Je poste le texte en deux paquets, vous vous servez, vous prenez le temps.

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.

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[ZagZag]

Salut, ça fait un bail

je lis le premier paquet pour le moment, je reviendrai pour la suite

j'aime bien l'entrée en matière, les toutes premières phrases très simples, ça prend direct

Le soir tombe.
C’est une phrase qui ne correspond pas à la réalité.
Il voit, bien sûr, le soleil couchant faire effet de couleur un peu comme une braise, mais il ne croit pas que le soir tombe, il pense plutôt que la nuit monte comme de l’eau remplissant une cuve, un abreuvoir d’eau noire pour les bêtes de la nuit, pour les bêtes que l’on porte dans sa tête.

j'aime la digression, peut-être que la phrase qui l'introduit "C’est une phrase qui ne correspond pas à la réalité." est un peu maladroite à mon goût, mais je ne sais pas bien comment la tourner autrement

des phrases qu’il ne contrôle pas pas

petit bug

Il pense que le paysage devant lui, lui ressemble.

d'un côté le lui/lui est un peu rude à la lecture d'un autre côté j'aime bien le lien supplémentaire que ça créé entre le paysage et lui

Le vieil homme nous manque, ces deux personnages  qui bavardent nous fatiguent, pourtant il faut les supporter, supporter leur exubérance et leur arrogance.

je suis ok avec le fait que les didascalies donnent une impression de la scène, mais "pourtant il faut les supporter, supporter leur exubérance et leur arrogance." je trouve ça un peu de trop, je laisserai le lecteur se faire son idée précise, surtout que la suite est assez explicite pour le coup

On achètera tout, le chemin, le vent,  (..)

je trouve "acheter" un peu trop facile, trop caricatural. pourquoi pas "on aura tout" ? finalement on sait bien comment

Spectres : Méfie toi de ceux qui t’appellent ! Méfie toi deux !

d'eux

Ce que tu dis te tient debout, c’est ton squelette, sans lui, tu tombes... sans lui tu rampes sur la terre, la bouche et la langue dans la boue.

j'aime

de brins de laine, de mésange,s de neige, de vent…Il y avait des choses plus dures.

mésanges


j'aime les passages avec le vieil homme, ils sont doux, bien écrits, on ressent vraiment un truc dans cette petitesse et ce respect pour la nature (et pour l'absurdité)
les reste, j'aime un peu moins, le passage avec les spectre marche pas mal, sinon j'avoue que les autres, monologues m'ont un peu moins emballé, si tu veux je peux essayer de détailler un peu plus
les enfants autour de la voiture ça marche assez, mais le monologue de la petite est un peu abrupt, la fin avec les culasses c'est évocateur mais j'ai du mal à vraiment comprendre l'analogie

bref y a de la matière, ça transporte quand même, y a de beaux moments de méditations, à bientôt pour la suite des réflexions

[Basic]

Bonjour ZagZag

le vieil homme m'a paru si évident qu'il a suffi que je le remette dans le paysage pour que ça marche tout seul.
Le reste est peut-être plus laborieux.
J'ai essayé de créer un effet d'éclats sans que ce soit trop coupant. Un mix entre un propos sur la mise en scène elle même et les scènes, ces éclats de ma mémoire envahis, embellis ( peut-être) par la mystification du théâtre. Le fait que pour moi, il s'agit d'une seule voix... qui interprète toutes les voix, me joue des tours. J'ai commencé par écrire des textes théâtraux classiques, avec personnages et distributions, vrais didascalies puis à les jouer avec une bande de potes. C'est peut-être le heurt avec la réalité, les moyens ( la disproportion entre l'image mentale et la réalisation) qui m'a petit à petit fait jouer mes textes dans mon esprit, en interprétant tout ( personnages, décors, didascalies)... donc ce n'est plus un objet de théâtre, c'est autre chose... entre une lecture publique et un opéra sans chanteur ni perso ( mais pas une vidéo)... donc bien difficile à expliquer.
Bref, on en reparlera peut-être.
Pour les autres monologues que tu as moins aimé. Ils sont limites, limites trop intimes, limites trop perso. Mes questions porteraient sur ça justement. Sont ils trop niaiseux ? Trop intimes .
La scène des gosses par ex, sort direct de mes souvenirs ( bon, un peu boosté bien sûr) . Je ne voulais pas en faire une scène facile ( on garde l'idée qu'il n'y a qu'une voix), il y a pour moi, l'évocation de la vivacité de l'enfance par le jeu des dialogues, mais toujours en arrière fond, et le propos sur la mort et le propos sur le destin et ses virolos, les choix... le faire et défaire.  Donc, la voix de la fille se charge de plusieurs personnalitès : cette gosse que j'ai aimée étant gosse, moi gamin, moi vieux, elle vieille ( comme je l'imagine)
Voilà pour l'instant ce que je peux en dire.
J'ai suivi tes remarques et modifié. Merci encore.
B

[ZagZag]

Salut Basic,

pour te répondre, déjà

Pour les autres monologues que tu as moins aimé. Ils sont limites, limites trop intimes, limites trop perso. Mes questions porteraient sur ça justement. Sont ils trop niaiseux ? Trop intimes .

Je ne dirais pas que les passages qui m'ont moins plu étaient trop "intimes", ce n'est pas vraiment le mot (et pas forcément un défaut pour moi), par exemple le passage avec les deux jeunes gens puis les spectres ne m'a pas semblé si intime que ça. Naïf peut-être ?

Je ne voulais pas en faire une scène facile ( on garde l'idée qu'il n'y a qu'une voix), il y a pour moi, l'évocation de la vivacité de l'enfance par le jeu des dialogues, mais toujours en arrière fond, et le propos sur la mort et le propos sur le destin et ses virolos, les choix... le faire et défaire.  Donc, la voix de la fille se charge de plusieurs personnalités : cette gosse que j'ai aimée étant gosse, moi gamin, moi vieux, elle vieille ( comme je l'imagine)

Là, on sent quand même l'intime, mais je dirais que ça tombe assez comme un cheveux sur la soupe, la scène qui précède le monologue de la petite fille est assez triviale (même si plutôt bien plantée, hein) et d'un coup on a ce monologue assez chargé, un peu complexe, à la lecture c'est difficile de le digérer et de l'apprécier, pour moi.

En fait cette idée de faire et de défaire, d'aller-retours temporels, c'est un truc à creuser, mais là c'est peut-être encore trop brut, ou en tout cas à l'écrit on a du mal à la prendre comme tel (à moduler selon d'autres lectures).

et du coup, pour la suite

Le marcheur s’apaise et souffle après avoir grimper une sorte de colline, après avoir passer un accroc dans le paysage de son poème.

grimpé, passé

Mon poème de défait et pleut avec la pluie.

se défait

Il s’appuie sur un creux dans la pente, il s’allonge debout dans la montagne, un arbre sous la nuque et la chair du chemin dans son dos.

j'aime

Qui a pu échappé ces éclats, ces lambeaux de cuivre, ces pensées ?

"À qui a pu échapper" ou " Qui a pu laisser échapper"

Ce deuxième morceau me plait bien plus ! Je le trouve peut-être plus cohérent, là où le premier laisse plus l'impression d'un enchaînement de saynettes qu'on a du mal à remettre ensemble. Là, il y a un propos qui nous suit tout du loin sur le rapport à la poésie de soi et du monde, le faire et le défaire, la mort et le fait de continuer à avancer. On retrouve le vieil homme, c'est très doux, on sent qu'il est un peu partout, mais dans le passage où l'on parle de lui explicitement, on retrouve cette idée d'insignifiance face et au monde (et pourtant, c'est sa vie entière) que j'aime beaucoup.
Il y a des passages très réussis, la marche dans la montagne, et cette phrase

Lorsque la fumée aura été dissipée par la tempête, lorsque le tumulte du désastre sera retombé, tu verras peut être des pas, des traces de pas dans la poussière, ou des plantes… alors tu les suivras.

on sent les cendres, le défaire et le faire dont tu parles.

Peut-être que ça vaudrait le coup de réorganiser un peu les scènes entre elles ? Parce qu'en l'état, les deux parties sont assez différentes, et je pense que ce que j'ai moins aimé dans la première partie serait mieux mis en valeur entouré de ce qu'il y a dans la seconde. On y gagnerait des deux côtés, sans doute.

Je peux essayer préciser tout ça, évidemment, si ce n'est pas très clair ou trop en survol.

[Basic]

Merci Zag,

je pense que je vais essayer de l'enregistrer. J'aime assez ce chaos, mais je comprends que c'est fragile, je comprends ce que tu proposes, mais par moment je me dis que c'est justement parce certains enchainements tombent comme des cheveux dans la soupe que ça crée un sens qui dépasse celui de la scène, ça va gratter ailleurs... mais purée c'est super délicat.
Bon, je laisse reposer et puis je me l'enregistre.
En tout cas merci Zag, c'est des questionnements comme les tiens qui me font me questionner.

B

[Joachès]

Bonjour Basic,

J'ai lu ton texte, mais j'avoue m'être un peu perdu dans ton désert des Tatars (non Tartares). C'est très étrange, très déstructuré, comme si le vent de ton désert prenait des bouts d'histoires de gens croisés au hasard et les emmenait ailleurs, loin très loin, à l'autre bout du désert, du continent. Je n'ai pas réussir à saisir le but de ton histoire et j'avoue que cela ça dérangé.
Quant à la forme, je ne te dirais rien, je n'ai rien rien vu de négatif, je suis bien incapable de trouver quoi que ce soit, la technique c'est pas mon fort.

[Basic]

Merci de ton passage Joachés. Même si tu n'y as pas trouvé ton compte, ta curiosité m'a fait plaisir.

B

[Joachès]

De rien. J'ai toujours défendu la curiosité intellectuelle

D'ailleurs il faut que j'essaye de lire la suite de ton textes longs. J'avais lu le début et je t'avais dit que ce n'était pas ma sauce, mais je vais quand même essayer d'en lire un peu plus une fois que j'aurais terminé celui de Béatrice M.