Comme il avait neigé sur leur vie
Ils prirent froid.
L’un retourna au silence
L’autre chanta afin de se croire gai.
La glace ne se fendait plus
Même un sourire ne dégelait rien.
Le printemps ne vint pas
Longtemps il restèrent à se faire des signes.
Le froid était venu
Il s’était mis à neiger sur leur vie.
À deux pas l’un de l’autre
À se toucher
Ils se voyaient flous.
La tendresse hésitait à la vitre de leurs yeux
Mais trop frileuse s’en retournait.
Le froid était trop vif dehors
Même à se frôler
Le chemin de l’un à l’autre était trop long.
Il avait neigé si fort.
Parfois, ils se souvenaient d’hier, et ne comprenaient pas.
Alors, le matin, l’un des deux se levait et se disait :
« Aujourd’hui ce sera l’été »
Mais tout était pris.