Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

05 décembre 2023 à 05:43:58
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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » Sensible Imagination

Auteur Sujet: Sensible Imagination  (Lu 240 fois)

Hors ligne Rayan Toufaily

  • Plumelette
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Sensible Imagination
« le: 11 novembre 2023 à 02:54:29 »
— Chers téléspectateurs nous nous retrouvons aujourd’hui en bonne compagnie puisque je suis accompagné du professeur Harris, directeur de l’orphelinat de la Sorcelande. Vous êtes avec Sundine sur votre chaine préférée, préparez-vous. Comme vous pouvez le voir, c’est un magnifique manoir… si luisant qui semble se restaurer tout seul.
— Eh bien, je peux vous jurez sur le nom de Maître Yoahis lui-même que ce manoir regorge de petits secrets.
— Dites-nous en davantage professeur. Nous voulons le secret de sa luisance.
— Vous vous trouvez devant le plus mythique de tous les bâtiments de la Sorcelande, et je pèse mes mots ! Une petite visite ? Tout d’abord, la porte, que dis-je, la grande porte de l’amour. Elle grandit de jour en jour, vous savez pourquoi ? Parce que le cœur gagne toujours sur la raison…
— C’est-à-dire ?
— L’amour partagé entre les enfants, l’euphorie constante, que dis-je, l’euphorie exponentielle… elle les rassemble et d’une certaine façon la porte grandit pendant que cet amour croît. Et elle ne s’arrêtera jamais de grandir.
— Jolie.
— Voyons, ne soyez pas timide, honneur à vous !

Une fois la porte fermée, le paillasson d’intérieur piétiné, on pouvait observer un paysage extraordinaire; les tableaux semblaient bouger tout seul. Vu sous certains angles, les murs ne se montraient pas sous la même forme; ils affichaient une porte, puis en les regardant de plus près faisaient apparaître une basse suivie d’une bibliothèque.

— Dites, monsieur Harris, je rêve ou les meubles bougent tout seul.
— Vous rêvez, car oui, vous vous trouvez dans l’enceinte du rêve ! Gare à vous, c’est un petit paradis, mais éloignons-nous rapidement, je ne voudrais pas le perturber.
— Dites, vous êtes très flous, nos téléspectateurs aimeraient des descriptions plus détaillées, des petits secrets croustillants qui les forcerait à aller se préparer un bon bol de popcorn. C’est quand même un moment exceptionnel que nous vivons, jamais au grand jamais vous n’avez autorisé un média de l’Antre à se rendre sur place, c’est…
— Taisez-vous bon sang, et appréciez cet univers qui s’offre à vous.

Un souffle léger fit valser les bonsaï de la bibliothèque de l'hôpital. Des enfants lisaient, discutaient de leur malheur avec une once de joie. La journaliste  fit tomber son micro au sol : au sommet de l’escalier en bois de chêne, une jeune femme et un jeune homme caressaient un piano d’une exquise délicatesse. La position des doigts étaient parfaites, si bien qu’aucune fausse note ne se déclarait. Sur leur visage se reflétait cependant une expression vide. Aucune émotion, aucun regard braqué sur eux. Les autres enfants préféraient se plonger dans des livres qu’ils avaient déjà lus une dizaine de fois. Dans un recoin de la bibliothèque, un tableau noir lévitait. Assis sur un piédestal, un gosse démontrait des dizaines de formules mathématiques à la chaîne, sans jamais s’arrêter. La journaliste s'approcha doucement, elle n’était pas sereine. Pourtant, s'approcher d’un musicien est une expérience qui transporte dans l’univers de l’artiste, qui ouvre la porte à son imagination.

— Bonsoir, qu’est-ce que vous nous jouez de bien beau aujourd’hui ?

La jeune fille prit un temps inhabituel pour tourner la tête, comme si elle ne le faisait jamais. Elle posa sa main sur sa nuque douloureuse et fixa la journaliste. Son regard ne savait se poser sur le sien. Ses yeux étaient rouges.

—  j’en sais rien, demandez-lui.
— Euh, eh bien, qu’est-ce que vous nous jouez de bien beau aujourd’hui, jeune homme ?

Lui continuait de jouer et ne ressentait pas l’envie de répondre, trop concentré sur sa tâche. Ses doigts virevoltant voyageaient à travers les touches.

— Mais non, pas lui, lui dit la jeune fille en haussant la voix. L U I.

La journaliste se sentit expédiée ailleurs. Un tsunami de sentiments divers et variés perturbait son écosystème intérieur, et elle les ressentait enfin, toutes ces émotions qu’elle souhaitait effleurer depuis le début. Elle n’était plus dans la bibliothèque, mais sur une plage, ses oreilles caressées par les vagues. Un souvenir qui n’avait jamais existé. Une fumée translucide s'agrippait sur les doigts des jeunes gens. C’était un petit parasite inoffensif, qui dansait autour d’eux, alors que les nuances dégagées par le piano descendaient decrescendo.

— Pianissimo, tu sais pas lire ? Tu tapes comme un bourrin.
— S’cuse moi l’artiste, j’avais pas vu. C’est quand même incroyable de jouer ici, tu ne trouves pas ?
— C’est vraiment une question que tu me poses ? J’me suis jamais senti aussi heureux.
— Arrête, tu vas me faire rougir.

Le parasite s’enroulait autour de leurs doigts. Quand la Lune se montra enfin, ils s’allongèrent sur le sable froid, et trouvaient enfin le temps d’exprimer leur foi. Ils feront le tour du monde, pas en quatre-vingts jours; pour le restant de leur vie. La journaliste mangeait ses belles paroles, n’en manquait pas une seule miette, tremblait de plus en plus à mesure que le parasite grandissait.
Deux années sont passées, les lycéens sont devenus des adultes, mais ce n’est plus comme avant. Le plaisir ne se manifestera plus. Seul au milieu de tous, le parasite dansait, ses filaments s'entremêlant avec les doigts de ses nouvelles victimes. Les marionnettes sont prêtes, et joueront pour l’éternité. Il s’approcha d’elle, le sourire aux lèvres, ses deux humains adoptés sur les épaules. Dans l’oreille gauche de la journaliste, il murmura : Le Cygne, de Saint-Saëns, et beaucoup d’improvisation par ailleurs.
Madame Sundine fit un pas en arrière, et se reconnecta à la réalité.

— Il vous a répondu ?

Encore trop perturbée, elle s’assit sur le sol et respira un bon coup.

— Le Cygne, Saint-Saens, dit-elle, avec une petite voix apeurée. C’est un… beau morceau. Vous jouez avec une justesse incroyable.
— Il vous dit merci et vous exprime sa plus grande reconnaissance.
 
La tête de la jeune fille se repositionna comme précédemment, et elle se remit à pianoter sans une once d’émotion.
Complètement déboussolée, madame Sundine dévalisa les escaliers et sauta sur ses collègues.

— Vous avez vu ce que j’ai vu ?
— Non ?
— Vous n’avez vraiment rien vu ? C’est pas possible vous êtes pas observateurs. La plage ? L’horrible créature… Dites professeur, les enfants que vous prenez en charge ici n'ont vraiment pas l’air dans leur assiette, enfin vous me direz que c’est le genre d’enfants qu’on retrouve dans un orphelinat..
— C’est marrant, sachez que c’est le genre d’enfants qu’on retrouve dans un orphelinat.. (L’Imagination débordante en chacun).
— Les deux pianistes n’ont pas l’air d’avoir envie de jouer, on dirait qu’ils se forcent. Ils jouent si bien pourtant.
— Ils puisent dans leur Imagination, l’Imagination madame. Dans ce monde, c’est imaginer ou subir l’Imagination des autres.
— Oui, enfin bon…

Le Professeur Harris attira l’équipe de journalistes dans une autre salle. Madame Sundine était nerveuse; sa jovialité extrême se transforma en un stress intense qu’elle diffusait sur tout le petit monde qui l’accompagnait. Le parasite était beaucoup trop réaliste pour n’être que le fruit d’un rêve. Mais si elle avait accepté de participer au tournage d’une émission au sein même de l'orphelinat, c’était bien pour réaliser son rêve.

— Ton cerveau te joue des tours; tu lui as inculqué que tu vivais un des plus beaux jours de ta vie, et en retour il te fait voir des choses fantastiques dans tous les sens du terme.
— Dans tous les sens du terme ?
— Bah, tu vois des monstres, ça relève du fantastique. Et en même temps, pour toi on se trouve dans un lieu génial, fantastique ducoup.
— Tu m’interromps pour une absurdité pareille. Donc là mon cerveau me fait voir des monstres parce qu’il a comprit que je m’enjaille ici ?
— Oui.
— Drôle de manière de rationaliser la situation quand même.

Le parasite voleur d’imagination appréciait faire danser ses nouveaux sens sur le seul balcon de l’hôpital qui donnait sur l’extérieur, guettant la démarche ridicule de madame Sundine.
« Modifié: 11 novembre 2023 à 03:00:47 par Rayan Toufaily »

Hors ligne Cendres

  • Palimpseste Astral
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Re : Sensible Imagination
« Réponse #1 le: 11 novembre 2023 à 18:59:18 »
Merci pour ton texte

C'est une histoire surréaliste, bien que je n'ai pas saisie tout ce que tu voulais nous raconter
L'orphelinat est un lieu magique qui semble fabuleux au début. Mais un parasite, dont on ne sait pas a quoi il ressemble, a besoin de se nourrir des rêves des gens.
Je n'ai pas compris les allusions que tu faisais, mais je suis nulle en double sens. Attend de lire des autres avis pour te faire une opinion.

Hors ligne jonathan

  • Grand Encrier Cosmique
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  • Désabusé - AVFF
Re : Sensible Imagination
« Réponse #2 le: 11 novembre 2023 à 19:06:34 »
Rassure-toi Cendres, je n'ai strictement rien compris non plus. C'est l'apanage des nouveaux auteurs de pondre des texte tarabiscotés et donc incompréhensibles aux béotiens que nous sommes, pauvres lectrices et lecteurs.
Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur... [Pierre Augustin Caron de Beaumarchais]
Le silence est l'expression la plus parfaite du mépris... [G.B. Shaw]
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Blog : http://keulchprod.eklablog.fr/

Hors ligne Michael Sherwood

  • Grand Encrier Cosmique
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Re : Sensible Imagination
« Réponse #3 le: 12 novembre 2023 à 07:35:56 »
Hello Rayan Toufaily,

Un monde anglo-saxon (Sorcelande, Mme Sundine, Professeur Harris, once, popcorn) à la Harry Potter (enfin, je suppose, je n'ai pas lu, mais vu des scènes à la télé), sans doute mixé à des images de jeux vidéos.
Il y a quelques belles scènes, tels les enfants dans la bibliothèque, les joueurs de piano, la plage, malheureusement noyées dans une sorte de vacuité : on ne comprend (je ne comprends) pas le lien entre tout ça, vers quoi tend le texte, ce qu'il veut démontrer.
Mais peut-être est-ce juste écrit pour le plaisir de décrire différentes scènes, sans la nécessité de démontrer quoi que ce soit  8) !

Quelques fautes d'orthographe ou de frappe - à relire attentivement...
It's not because you're paranoid that they aren't after you.

Hors ligne Delnatja

  • Grand Encrier Cosmique
  • Messages: 1 048
  • Ailleurs et au-delà
Re : Sensible Imagination
« Réponse #4 le: 12 novembre 2023 à 09:18:52 »
Bonjour Rayan Toufaily.
En fait, j'ai sournoisement attendu que d'autres fassent un commentaire pour faire le mien.
Cela démarre bien et il me semble qu'il y a une certaine poésie dans les descriptions.
Ensuite, le passage dans l'ailleurs est à revoir, je pense.
C'est quoi au juste ce parasite, un extraterrestre, un Djinn ?
Pourquoi une plage ? On ne sait rien de la journaliste.
Je n'ai pas trop de conseils à donner dans la mesure où, je me suis ramassée avec mon dernier texte, mais quand même. Je pense que ton idée de parasite est intéressante.
Belle journée.
Michèle

Hors ligne helio

  • Plumelette
  • Messages: 13
Re : Sensible Imagination
« Réponse #5 le: 12 novembre 2023 à 20:51:26 »
Bonjour

Texte intéressant. Alors comme tout le monde je ne crois pas avoir tout saisi mais j'ai une théorie.

Alors j'y vais de ma théorie:

Si je me base sur la dernière phrase de la nouvelle
Citer
Le parasite voleur d’imagination appréciait faire danser ses nouveaux sens sur le seul balcon de l’hôpital qui donnait sur l’extérieur, guettant la démarche ridicule de madame Sundine.

Le mot Hôpital donne une piste, genre il s'agirait peut être d'un asile de fou dont M Sundine serait une patiente, le parasite sa malade et peut être même que Harris serait le médecins en charge. Et tout ce que tu nous raconte serait un délire de Sundine... allez avoue ^^

En tous cas pas grand chose à dire sur le style (après je n'ai pas eu le temps de vraiment tout relever)

Merci encore pour le partage, y a vraiment des idées à creuser avec cette histoire de voleur d'imagination.

A+

Hors ligne Rayan Toufaily

  • Plumelette
  • Messages: 6
Re : Sensible Imagination
« Réponse #6 le: 13 novembre 2023 à 01:06:42 »
Merci pour toutes vos réponses !
Je m'attendais à ce que l'incompréhension règne donc ça ne m'étonne pas, je pense que plusieurs inteprétations sont possibles, j'aime bien la théorie de helio par ailleurs.

Mon idée initiale était d'introduire une entité qui se nourrit de l'imagination de ses victimes, qui finissent aliénées.
Vous avez du remarqué que je ne suis qu'un débutant qui a du mal à faire en sorte que ses textes soient moins tarabiscotés. Je prendrai volontiers quelques conseils là-dessus.

Hors ligne jonathan

  • Grand Encrier Cosmique
  • Messages: 1 416
  • Désabusé - AVFF
Re : Sensible Imagination
« Réponse #7 le: 14 novembre 2023 à 10:18:07 »
Bonjour.
Citer
tarabiscotés.
Rassure-toi je suis parfois (souvent ?) excessif dans la formulation de mon ressenti à la lecture de certains textes. Pour les conseils, ce n'est que mon humble avis, ils peuvent porter sur l'orthographe, certaines tournures linguistiques mais comme tu es maître de tes idées, donc de ton style épistolaire, comment intervenir dans ce cas là ? Peut-être que certaines ou certains auront d'autres suggestions pour t'aider.
Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur... [Pierre Augustin Caron de Beaumarchais]
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