L'Appel à Textes du prochain Mammouth Éclairé se clôt dans une dizaine de jours et se poursuivra sur une phase préparatoire durant laquelle auteurices et lecteurices échangeront sur les textes du concours. Nous vous proposons, en parallèle, une démarche réflexive sur ces échanges en nous parlant de votre rapport aux commentaires.
Nous venons ici pour être lu. Nous attendons des autres qu'ils nous dévoilent leur lecture, leur rencontre avec le texte. Nous avons semé quelques graines et nous présentons leur croissance aux yeux de ce monde ; le texte à l'image d'une terre qu'on a tournée et retournée, cette page blanche qu'on a noircie et qui fleurit. Un texte comme en terre.
Nous sommes aussi des visiteurs venant arpenter des terres d'ailleurs, nous frayant un passage dans leur arborescence, à la recherche du bâtisseur. Nous pouvons nous extasier - comme c'est charmant ici - ou fulminer - je me prends les pieds partout - c'est toujours à quelqu'un que nous nous adressons. Nous sommes toujours chez quelqu'un.
Mais peut-être que l'auteur n'est plus le maître des lieux, la nature ayant repris ses droits, les phrasés se sont enracinés plus loin que prévu - tels des rhizomes traçants - et le sens du lieu échappe désormais à son créateur, relégué au statut de visiteur d'un domaine dont il pensait jouir. C'est dès lors la nature profonde de cette terre qui s'exprime.
Le texte en terre invite à réfléchir à la façon dont nous abordons le commentaire à travers la mise en espace imaginaire des récits. Nous vous invitons donc à raconter, sous la forme d'une déambulation exploratoire, votre rapport aux commentaires, reçus ou donnés. Vous êtes donc, tour à tour, visiteur et visité, étranger ou habitant, vous pouvez même vous sentir étranger à votre propre texte, ou bien avoir élu domicile dans celui d'un autre.
Commenter, être commenté.e, c’est parler du texte mais c’est aussi parler de soi et de son rapport à l’autre, c’est sortir de terre et prendre un peu de lumière. Dans l’ombre pourtant se tissent les œuvres, tels des bulbes qui sommeillent dans nos tanières intérieures. Nous vous proposons donc de nous adresser votre témoignage par MP à
Beglous. Dans le respect du clair-obscur propre à chacun.e, vous pouvez vous exprimer dans l’ombre et demander à ce que votre participation soit anonymisée.
Nous publierons ainsi, au sein de la treizième parution de la revue du Mammouth Éclairé, des contributions qui illustreront la diversité des traces laissées par le commentaire.
Nous vous souhaitons une agréable germination.
Les autres activités du Mout :
L'Appel à textesL'Appel à illustrationsPremier jeu - Racines torduesDeuxième jeu - Jus de racines rafraîchissantesTroisième jeu - Remontons à la racineVenez témoigner - La racine dans notre imaginaireQuatrième jeu - Jeu du cortège
