Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

07 décembre 2024 à 13:17:53
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Le Monde de L'Écriture » Salon littéraire » L'antichambre de l'édition » Créer sa boite d'edition pour s'editer n'est-ce pas la meilleur solution ?

Auteur Sujet: Créer sa boite d'edition pour s'editer n'est-ce pas la meilleur solution ?  (Lu 8133 fois)

Hors ligne Ange Fetochris

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J'ecris depuis des années et j'ai de nombreux manuscrits presque terminés. Là je me tâte à créer, ma propre maison d'édition pour m'éditer parce que j'aimerai vivre de ma passion. Lorque que je vois les pourcentages de droit d'auteur de maison d'édition qui généralement correspondent à une rente avoisinant 85 centimes par livre pour l'écrivain, je me demande si ce n'est pas plus intéressant de créer sa propre boite d'édition, soit sous forme de société soit sous forme d'association. D'autant que les chiffres me semblent largement en faveur des éditeurs (les petits éditeurs independants fleurissent (ce qui tendrait à prouver qu'ils s'en sortent financièrement) tandis que les auteurs qui parviennent à vivre uniquement de la vente de leurs livres representent un pourcentage très faible par rapport au nombre d'auteurs édités. Sutout que les éditeurs prennent un risque financier limité vu que généralement pour un roman d'un nouvel auteur, ils tirent aux alentour de 1000 exemplaires (rien à voir en terme d'investissemnt comparé aux autres industries de loisir comme la TV le cinéma ou les jeux vidéo par exemples, en parlant des studios indés bien sûr) Donc la question se pose à mes yeux. D'autant plus qu'en étant à la fois son propre auteur et éditeur, on peut se faire des contrats aux petits ognons (genre 10 % de droit d'auteurs et ne pas y inclure les versions numeriques qui raporte 70 % du prix du livre à son auteur par exemple). L"idée ce serait d'avoire une société ou une association déficitaire pour ne pas avoir à payer d'impôts surbles société, mais par contre me permettant de toucher bien d'avantage de droits d'auteur. Qu'en pensez-vous ?  (en sachant que je sais créer un site web de qualité, unebillustration de couverture, que je maîtrise à peu près les reseaux sociaux et que je connais 1 distributeur).

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Quid si personne n'achète tes livres ?

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les petits éditeurs independants fleurissent (ce qui tendrait à prouver qu'ils s'en sortent financièrement)

Et combien prospèrent ou même survivent ? Il ne faut pas oublier le budget pub qui doit être colossal si tu veux te faire connaître. Et ne pas oublier non plus que les maisons d'édition ont un comité de lecture qui sélectionne les meilleurs manuscrits. S'auto-éditer permet certes d'être sélectionné à tous les coups mais sans aucun recul.

J'en pense donc qu'à moins d'avoir des connaissances pointues en édition, tout un carnet de contacts et un budget conséquent, il vaut mieux passer par la filière classique (ou l'auto-édition style wattpad — j'ai bien dit "style", je ne connais pas plus que ça cette plateforme — même si personne n'achète au moins tu ne débourses (quasi) rien).
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Hello Ange,

Je plussoie mes petits camarades.
Publier c'est une chose, vendre c'en est une autre.

Avec ton histoire de site web, ça me fait penser à un client de mon mari (qui est dans l'info, le web) : il a un site web top depuis quelques mois mais rame pour trouver des clients.
Si t'as pas de référenceur, de budget comm et tes entrées pour vendre, ben ça va faire pschitt.

Bonne chance.
Ce que tu penses, tu le de­viens. Ce que tu res­sens, tu l’at­tires. Ce que tu ima­gines, tu le crées

Hors ligne Ange Fetochris

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Je pense que ma question soulève un vrai sujet qui mérite des remarques construcrivesl, et pas des jugements à l'emporte-pièce (j'ai créé une star-up il y a 15 ans alors je crois que je sais l'importance du referencement, du marketing et comment ca marche, merci bien).
Pour en revenir à mon propos, voici quelques chiffres tirés d'une vaste étude qui date un peu certes (2013) mais vu la courbe des 30 dernières années ça n'a pas dû s'améliorer  :  101600 érivains etaient déclaré à l'AGESSA en 2013, dont seulement 5900 affiliés (pour pouvoir être affilié à l'AGESSA, il fallait pouvoir déclarer 8649€ de paiement de droit d'auteur en 2013 de memoire c'est à peu près la même somme aujourd'hui). Le revenu médian chez les affiliés était de 15539€ en 2013 ce qui veut dire que 2950 auteurs touchaient entre 8649€ et un peu plus que le smic. Soit en moyenne moins que tous les travailleurs non diplômés, moins qu'une caissière de supermarché aux 35 heures (je n'ai rien contre les vendeuses de supermarché mais j'estime qu'écrire un livre capable de se faire éditer devrait être davantage rémunéré qu'un travail de caissière). Donc en france en 2013 seul environ 3000 auteurs gagnaient davantage qu'un smicard sur 101000 auteurs. Des auteurs qui font vivre les sociétés d'éditions qui les éditent et qui je pense rémunèrent leur personnel au SMIC voir beaucoup plus pour certains salariés chez des editeurs importants. Bref, tout ça pour rappeler que la question de passer par un éditeurs se pose très sérieusement pour un auteur, s'il veut pouvoit un jour vivre de son métier.
Maintenant pour vous parler de mon experience personnelle, je connais 3 éditeurs dont 1 à la retraite, donc je sais grosso modo en quoi consiste le métier. L'un de ces 3 éditeurs a d'abord été auteur et il touchait 86 centimes d'€ par livre et ne s'en sortait pas, il a fini par racheter son stock à son éditeur et par monter avec sa femme une maison d'édition sous forme de SARL et depuis il sort 1 titre par an et cela permet de faire vivre son foyer tout à fait correctement. Cependant, il était sur un marché de niche, ce qui l'a sans doute beaucoup aidé niveau marketing et aussi auprès des libraires.
Peronnellement, j'aimerai recueillir sur ce forum un ou plusieurs témoignages un peu similaires, mais qui concernerait des marchés plus généraliste (comme la littérature adulte ou jeunesse). Voilà, tout témoignage ou avis constructif seront les bienvenus  :)

Hors ligne Aléa

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Alors si t'as vraiment besoin d'un avis "précis", j'ai étudié et bossé dans l'édition pendant plusieurs années, plutôt des grosses maisons mais énormément discuté avec des gens travaillant dans des petits et micro structures + eu des datas là-dessus


bah, je te déconseille plutôt de faire ça


Tu as regardé les stats du statut de vie des écrivain‧es ok c'est une chose, je t'invite aussi à chercher les stats des maisons d'éditions (la majorité des maisons, qui publie moins de 10 livres par an avec des tirages inférieur à 1000 livres, et leur durée de vie, surtout, qui est de moins de 5 ans pour la majorité du panorama de l'édition)

Disons qu'éditeur c'est un métier déjà
Sur le prix du livre 20% va à l'éditeur (mais en réalité, il va se faire une marge qui va plus de l'ordre de 5%, puisqu'il faut payer les impots, les employés/soi-même, les loyers etc)

Ce qu'il faut surtout que tu demandes c'est : est-ce que tu as des compétences de graphisme (pour la couverture) ? Si non, il te faudra un budget et étudier de combien est ce budget, si oui, c'est du temps passé dessus qui n'est ni du temps de boulot d'éditeur, ni d'écrivain. Est-ce que tu as des compétences de maquettiste ? Un belle mise en page c'est important et c'est un métier également. Même remarque, beaucoup de temps pour acquérir ces compétences, éventuellement payer des logiciel pour le faire, ou de l'argent pour payer quelqu'un.

La diffusion. Le référencement sur des sites comme Fnac et Amazon ça suffit pas, tu t'en doutes, faire uniquement de la prospection auprès des libraires, c'est long (et si ta maison d'édition n'existe que pour publier tes propres livres, tu risques de te heurter à une forme de méfiance de la part des libraires ; en effet, le métier d'éditeur a plutôt une vocation de partager les autres et faire découvrir des textes qu'on a envie de défendre, ça fait aussi partie des spécificités de ce milieu, tout comme parler de "boite" d'édition pourra te discalifier dans le milieu qui valorise une culture de secteur, du monde du livre, assez fort et très attaché à sa chaine de production). La distribution, pareil, poste de dépense tout comme le stockage éventuel des livres qui peut vite devenir un enfer de carton si tu le fais chez toi (et au garage, risqué, des mauvaises conditions pouvant abîmer les livres). Tu peux également payer des diffuseurs-distributeur, mais il faut avant tout les convaincre qu'ils ont quelque chose à gagner là-dedans. J'oublie la promo au passage, bien sûr. Et la marge librairie qui va etre de 30% du prix

L'impression, 20% en moyenne de ton prix du livre, beaucoup de question puisqu'en fait le nombre de livre que tu vas imprimer dans les meilleurs cas tu espères en vendre 80%, donc il faut prendre ça en compte, sachant que ton seuil de bascule de rentabilité, de combien tu penses pouvoir en vendre c'est le nerf de la guerre et le pari, et que plus tu en imprimes moins le prix de revient brut sur l'impression coute cher.

Bref voilà grosso modo tous les postes de dépense et de compétence que tu vas devoir maitriser, ça fait un investissement financier vraiment vraiment conséquent pour un retour qui à mon avis sera de bien moins de 80cent par livre au début, bref ça s'amorti sur des années quoi.
Comme tu dis ton ami s'en sort certainement parce qu'il est sur une niche très précise, ça peut être une clé. En tout cas les petites maisons d'édition dans le panorama ont du mal à survivre surtout sur les domaines les plus généralistes où y'a le plus de présence et l'approche start-up est encore assez peu compatible avec le modèle actuel, ou alors misé sur de nouveaux concepts mais juste pour vendre ton livre ça me semble assez limité et limitant, il faudrait voir plus loin et plus en terme d'éditeur avec une ligne éditorial et des idées particulières de médiums et de littérature à partager


bon courage en tout cas, chaque cas d'auteurice ou de maison d'édition est particulier
Le style c'est comme le dribble. Quand je regarde Léo Messi, j'apprends à écrire.
- Alain Damasio

Hors ligne Ari

  • Palimpseste Astral
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Bonjour,

Il y a sûrement qqch qui m'échappe car personne d'autre n'a eu besoin de poser la question :-[ :
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je me demande si ce n'est pas plus intéressant de créer sa propre boite d'édition, soit sous forme de société soit sous forme d'association.
Quelle est la différence (s'il y en a une) avec l'auto-édition ? Si ta maison d'édition ne publie que tes livres... '-' est-ce juste un choix de mots, parce que le terme "auto-édition" est souvent mal reçu ? (mais j'ai l'impression que le même concept, qui emploierait d'autres mots, serait tout aussi déprécié, voire davantage, comme s'il manquait de franchise ou de transparence...).
Il y a peut-être un truc évident qui m'échappe '-' désolée.  :-[
Concernant les stats de "rentabilité" des auteurs en auto-édition, je ne les connais pas mais j'ai l'impression en discutant à droite et à gauche que c'est pire que les auteurs publiés en ME...

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les petits éditeurs independants fleurissent (ce qui tendrait à prouver qu'ils s'en sortent financièrement)
Outch, je pense que c'est une déduction vraiment rapide...
Un éditeur avec qui j'avais discuté (et pourtant, d'une ME très connue) expliquait qu'il avait mis des années avant de pouvoir se dégager un salaire ; sa principale collaboratrice est encore bénévole ; il ne peut employer des correcteurs / maquettistes / traducteurs qu'en free-lance il me semble (j'en suis sûre au moins concernant les correcteurs). Ce n'est pas l'image que tu sembles peindre, de salariés payés au smic voire +... (leur salaire est peut-être + important que le smic mais en cumulant les contrats dans plusieurs ME ou autres jobs). Lui-même tire la majorité de ses revenus d'autres activités que l'édition. Et pourtant, on est dans le cas de figure d'une ME qui marche très bien !
Les personnes que tu connais, s'ils se définissent en tant qu'éditeurs, font forcément partie de ceux pour qui ça a marché suffisamment pour rester professionnels dans ce milieu... ça veut dire que tu peux tenter l'aventure, bien sûr ; mais la manière dont tu le présentes dans tes messages donne l'impression (peut-être à tord, j'en conviens) que tu n'as pas en tête toutes les situations où la ME ne survit pas... ça semble un peu "magique" : il suffit de créer sa boîte et on garde le + gros des pourcentages.

Je plussoie les conseils de Ben.G sur l'idée qu'une ME s'inscrit mieux dans l'état d'esprit actuel de l'édition (surtout des petites maisons d'édition) si elle propose une certaine ligne éditoriale, si elle souhaite défendre ses livres en faveur d'un certain paysage littéraire, plutôt qu'afficher un but purement (auto-)commercial. Je ne sais pas de quoi parlent tes livres, donc peut-être qu'une certaine couleur se démarque déjà :) . Mais quitte à vouloir créer une ME, pourquoi s'arrêter à ses propres livres ?
Parmi tous les professionnels listés par Ben.G, c'est peut-être une évidence mais je pense qu'un vrai travail de relecture / conseils / avis extérieur sur tes livres est également très important (au-delà de la correction technique pure et simple, déjà nécessaire)...

Bon courage pour tes questionnements et recherches !

Edit :
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je n'ai rien contre les vendeuses de supermarché mais j'estime qu'écrire un livre capable de se faire éditer devrait être davantage rémunéré qu'un travail de caissière
Même en essayant d'endosser des façons différentes de voir le monde, je crois que sur à peu près toutes les échelles de valeurs possibles, je ne suis pas d'accord avec cette phrase >< . Tant pis, ce n'est pas le sujet...
~ Ari ~

Hors ligne Basic

  • Modo
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En passant, je me demande si vous parlez tous de la même chose.
En passant encore, il y a une différence entre vendre des livres et vendre de la littérature, entre faire de l'argent et faire œuvre d'édition, d'écriture...
Bref, c'était en passant.
B
Tout a déjà été raconté, alors recommençons.

Page perso ( sommaire des textes sur le forum) : https://monde-ecriture.com/forum/index.php?topic=42205.0

blog d'écriture : https://terredegorve.blogspot.com/

Hors ligne Krapoutchniek

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Je pense que ma question soulève un vrai sujet qui mérite des remarques construcrivesl, et pas des jugements à l'emporte-pièce

Bah demande pas notre avis alors ?
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Hors ligne Ange Fetochris

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Ben G et Arriane, merci pour vos retours.
Pour commencer à répondre d'abord à Ariane, je n'ai pas dit que je ne souhaitais que m'éditer à titre personnel, je serai heureux d'éditer d'autres auteurs à l'occasion, mais j'avoue que pour l'instant je n'en ai pas lus qui tiennent la route, après, j'ai peu prospecté de ce côté là, mais si vous en connaissez qui cherchent un éditeur, je me ferais un plaisir de les lire  :)
Si je monte ma maison d'édition, ce sera avec ma femme et j'aurai dès le départ 1 roman de littérature contemporaine, 1 roman heroic fantasy, et 4 romans formant le début d'une série (ma femme écrit les romans jeunesse que je lui corrige et j'écris les autres). Cela nous permettra de nous consacrer uniquement sur la distribution et le marketing la première année (tous en cherchant aussi des auteurs) Bien sûr, nous avons déjà un panel d'une vingtaine de bêtas lecteurs que nous connaissons, auxquels s'ajoutent des clubs de lecture de médiathèque.
L'idée ce serait de faire une maison d'édition hybride qui permettent aux auteurs d'être rémunérés plus correctement, avec des contrats davantage en leur faveur (nous ne demanderions pas de contrat de cession de droits à l'internationnal au début, et pas forcément de droits sur les versions numériques par exemple). Et contrairement à de nombreux éditeurs, nous rechecherons plutôt des séries, surtout en jeunesse et fantasy plutôt que des romans uniques.
Pour répondre à Ben G, en ce qui concerne le graphisme et la mise en page, on maîtrise sans souci.
La correction c'est mon domaine, aidé d'une amie correctrice, nous atteignons un niveau de correction à peu près équivalent aux standards des grandes maisons d'édition ( je lis beaucoup de roman jeunesse à ma fille de 7 ans et il m'arrive souvent d'y déceler des fautes d'hortographes et encore plus souvent des phrases mal construites).
On sait faire un dossier de presse et j'ai des bases en marketing, par contre je ne connais pas de professionnels spécialisés dans le marketing orienté littérature (si vous avez des plans, ils sont les bienvenus).
Après, comme nous sommes en ile-de-france, nous comptons nous occuper nous même de la distribution dans cette régions. Pour le reste de la france, nous comptons passer par un distributeur.
Dans un premier temps, l'idée c'est que notre maison d'édition nous permette de vivre de nos droits d'auteurs sans qu'elle ne fasse de bénéfices. Voilà pour les précisions.

Hors ligne Alan Tréard

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Bonjour Ange Fetochris,


Déjà, je me permets de souligner que les différentes interventions dont tu as profité pour répondre à ta question étaient de qualité, valorisantes, des conseils qui t'orientent parfaitement dans ce vaste monde qu'est l'économie du livre. Si j'interviens moi-même, donc, c'est pour ajouter certaines réponses au panel de réponses qui t'ont déjà été apportées dans l'espoir que tu trouves de quoi satisfaire ta si grande curiosité pour les métiers d'écriture. ^^


D'abord, sache que le problème de l'édition aujourd'hui, ce n'est pas le « marketing » mais c'est la librairie. Il y a une réelle déconnexion entre libraires et éditeurs depuis l'évolution des pratiques d'édition avec des maisons qui ont des sites web et catalogues sophistiqués, une vraie connaissance du monde numérique ou des réseaux sociaux, une grande capacité d'adaptation démontrée au quotidien face à des libraires qui aspirent à un autre monde.

Ainsi les librairies ne suivent-elles pas cette révolution numérique, et cette rupture entre éditeurs et libraires a créé une grosse dégradation de la prescription/diffusion des œuvres (à cause d'un manque d'entente et de conciliation). Les libraires depuis peu innovent et avancent jour après jour vers de nouvelles pratiques qui permettent peu à peu de recoller les morceaux, de recréer du lien entre les différents métiers, or ça prend du temps.

Bien sûr, tu l'auras compris, la solution au problème n'est pas un monopôle trompeur du nom d'Amazon maquillant mensongèrement la dégradation de la prescription/diffusion du livre.


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Donc en france en 2013 seul environ 3000 auteurs gagnaient davantage qu'un smicard sur 101000 auteurs. Des auteurs qui font vivre les sociétés d'éditions qui les éditent et qui je pense rémunèrent leur personnel au SMIC voir beaucoup plus pour certains salariés chez des editeurs importants. Bref, tout ça pour rappeler que la question de passer par un éditeurs se pose très sérieusement pour un auteur, s'il veut pouvoit un jour vivre de son métier.

Ce que tu dis est tout à fait inexact : il n'existe pas à Paris de maison d'édition exemplaire... et les plus grosses des maisons d'édition sont obligées de racheter les catalogues des autres pour essayer de survivre à la détérioration de la qualité des livres. Si l'on trouve tant de rachats absurdes et injustifiables dans le contexte du livre, c'est bien parce que les éditeurs vont mal ! Plus tard, le marché de l'édition devrait redevenir plus attractif (avec une véritable amélioration des conditions de vie des auteurs/éditeurs/libraires) si la situation continue à s'améliorer peu à peu, mais pas avant de meilleurs progrès chez tous les acteurs du livre (y compris les libraires et les auteurs).


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Pour commencer à répondre d'abord à Ariane, je n'ai pas dit que je ne souhaitais que m'éditer à titre personnel, je serai heureux d'éditer d'autres auteurs à l'occasion, mais j'avoue que pour l'instant je n'en ai pas lus qui tiennent la route, après, j'ai peu prospecté de ce côté là, mais si vous en connaissez qui cherchent un éditeur, je me ferais un plaisir de les lire

À ma connaissance, ce n'est pas le pourcentage qui décide une jeune autrice ou un jeune auteur à signer avec un éditeur, mais plutôt la richesse de son catalogue et sa véritable connaissance des domaines sollicités (moral ou éducatif pour la jeunesse, mode pour la romance, scientifique pour la science-fiction, légal pour le polar, etc.).

Un bon écrivain ne veut pas d'un éditeur qui connaisse les business plans des start-up du numérique, un bon écrivain préfère largement un éditeur qui est pleinement intégré dans le genre de littérature qu'il affectionne, quitte à gagner moins d'argent qu'ailleurs.


 
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On sait faire un dossier de presse et j'ai des bases en marketing, par contre je ne connais pas de professionnels spécialisés dans le marketing orienté littérature (si vous avez des plans, ils sont les bienvenus).

Tout simplement parce qu'en littérature il n'existe pas de « marketing publicitaire » mais des attachés de presse.

Certains font la confusion entre presse et communication publicitaire, ceux-là ne trouvent jamais leur place en littérature malheureusement (c'est une sorte de fatalité intrinsèque au milieu).

Je te conseille donc de rechercher des pigistes ou des journalistes doués qui voudraient, comme toi, travailler pour les autres plutôt que pour eux-mêmes. L'un de ceux-là accepterait sûrement de se spécialiser dans les domaines que tu affectionnes, rejoignant ton équipe en devenant attaché de presse, dans l'idée de faire vivre la littérature d'auteurs créatifs. Tu devrais, si ton plan fonctionne à merveille, les payer mieux que ce qu'ils ne reçoivent eux-mêmes de leurs piges, et ils connaîtront suffisamment le milieu de la presse pour faire parfaitement le travail pour lequel tu les payeras.


Bien sûr, comme tout conseil, il t'appartient de décider de ce qu'il est bon ou non de faire pour toi-même.

Sur ce je te souhaite un agréable week-end et espère que nos premières réponses suffiront à te satisfaire, voire mieux, à t'apaiser. :)
« Modifié: 24 juillet 2021 à 13:15:48 par Alan Tréard »
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Hors ligne Ange Fetochris

  • Plumelette
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Bonjour Alan, merci d'avoir pris le temps de me répondre : )
J'ai trouvé intéressant ton point de vue sur la déconnection entre les éditeurs et les libraires, même si tu restes assez flou sur ce qui coince véritablement. En tout cas, c'était dans cette optique que je me disais que nous devions nous occuper nous même de la distribution de nos livres en île-de-France, afin de tisser des liens avec les libraires en les rencontrant directement et en prenant le temps d'expliquer notre démarche éditoriale et aussi auprès des auteurs et des écoles (nous comptons avec ma femme aller dans les écoles pour sensibiliser les élèves à tous les bienfaits de la lecture).
Je pense aussi que les libraires sont assez intéressés par les petits éditeurs indépendants (s'ils peuvent leur garantir un minimum de publications par an). En effet, il me semble que les acheteurs qui viennent dans ses librairies plutôt que de commander sur amazon, aiment que les libraires les conseillent et leur fassent découvrir des nouveautés peu connues. Pour être caricatural, si c'est pour acheter le dernier best-seller autant le faire sur amazon.

Pour l'attaché de presse, oui ça me parait logique maintenant que tu en parles  ;D

Par contre, lorsque tu dis qu'un auteur se fiche du pourcentage que l'éditeur lui reverse, comme de la cession de ses droits à l'international sans contre partie ou de pouvoir conserver ses droits sur les oeuvres numériques, franchement à moins que tes auteurs soient des oies blanches, ça m'étonnerait. Mais si des auteurs lisent ce post leurs avis sont les bienvenus ! Car se sont les premiers concernés !
Après si tu veux dire qu'un auteur pourra préférer choisir de toucher 6 % de droits d'auteurs avec un éditeur qui semble vraiment croire en lui et en une collaboration durable et qui paraît prêt à tout mettre en oeuvre pour faire connaître et reconnaître son talent d'auteur, plutôt que de toucher 8 % avec un éditeur qui a l'air moins concerné, là je suis tout à fait d'accord. C'est d'ailleurs une des raisons pour laquelle en jeunesse je privilégierai les séries au roman solo. Quel meilleur moyen de prouver à un auteur que l'on croit réellement à son potentiel et que l'on est prêt à l'accompagner sur le long terme. Malheureusement, c'est assez rare que de jeunes auteurs, n'ayant encore aucune publication à leur actif, aient le choix entre plusieurs éditeurs.

Hors ligne Alan Tréard

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Re-Bonjour Ange Fetochris,


Il me semble que tu vois à peu près de quoi on parle en général, je ne m'inquiète donc pas sur le fait que tu traceras ton propre chemin, personnellement. Je te souhaite bonne chance dans tes nouvelles démarches et publications.

Pour la rupture libraires/éditeurs, il me semble qu'elle est plus complexe qu'elle en a l'air (n'est pas juste une question de bénéfices/risques, mais plutôt un vrai écart entre deux conceptions du livre très différentes l'une de l'autre), ce qui explique que j'aurais du mal à mieux préciser mon constat à ce propos en peu de mots spontanément.

Pourtant, la littérature est le domaine idéal pour mener un débat de fond, affronter des problèmes logiques ou théoriques, chercher des points d'entente ou d'accord lorsqu'il y a par ailleurs quelques désaccords. Autrement dit, il me semble que les librairies sont tout à fait disposées à rencontrer de jeunes éditeurs pleins d'ambition, curieux et créatifs, des librairies ouvertes à la nouveauté, heureuses de découvrir des catalogues hors du commun aux idées renouvelées. ^^


En ce qui concerne le pourcentage : oui, c'est bien la deuxième hypothèse qui est en question, celle où un écrivain aspire plus facilement à se tourner vers un éditeur qui croit en lui.

Aussi, suite à la première publication de jeunes écrivains, se pose naturellement la question du renouvellement du contrat d'exploitation... un renouvellement temporaire qui fait respirer pleinement cette précieuse relation auteur-éditeur à laquelle tout le monde aspire tant. :)


Voici, voilà pour le peu de choses que je pouvais apporter pour nourrir la discussion. Je serais curieux moi aussi de suivre ce fil de discussions pour découvrir les interventions des membres toutes plus inattendues et constructives les unes que les autres.

À bientôt.
« Modifié: 24 juillet 2021 à 16:29:27 par Alan Tréard »
Mon carnet de bord avec un projet de fantasy.

Hors ligne Ange Fetochris

  • Plumelette
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Merci pour cet échange de points de vue enrichissant Alan  !  C'était un plaisir.
J'espère que d'autres personnes du forum viendront y participer.
Belle journée.

Hors ligne Rémi

  • ex RémiDeLille
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Comme le disait Ben.G, les coûts sont multiples, et si on décompose le prix de vente d'un livre, on a (n'hésitez pas si j'oublie quelque chose) :

1) Relecture / correction
2) Conception Couverture et 4e
3) Maquette
(ces coûts ci-dessus ne dépendent pas de la quantité vendue ni fabriquée)
4) Fabrication : 20% à 30 % (dépend du nombre, comme dit Ben, mieux vaut provisionner aussi les exemplaires invendus)
5) Logistique (stockage et acheminement au point de vente)
6a) Vente en librairie (le libraire, il bosse)
ou 6b) Vente à distance (donc temps d'emballage et frais de port à déduire, ils sont toujours gratuits sinon je vais chez mon libraire !)
7) Rénumération auteur
8) TVA à 5,5%
9) Rémunération éditeur

Pour les points 1, 2 et 3, que tu fasses toi-même ou que tu fasses faire, ça ne change rien au fait que tu vas payer quelqu'un (ou toi) pour faire le boulot. Si tu réussis à faire le boulot en deux semaines 70 heures, ça coûte un demi salaire (chargé...) soit environ 1000 euros minimum.

Prenons le cas d'un livre de poche tiré à 1000 exemplaires et vendu 10€.

1+2+3 = 1€ par bouquin (10%)
4 = 2 € (20%)
5 = 1€ mini par bouquin (si tu fais la tournée des librairies, ça prend du temps, si tu payes qqn, j'imagine mal qu'il fourgue suffisamment de bouquins pour prendre moins que 1€...) (10%)
6a libraire = 30%
6b distance = 10%
7 = 8%
8 = 5,5%
9 = il reste un peu moins de 20% pour l'éditeur

Heu... 20% de 1000 bouquins x 10€ = 2000 euros ; si un éditeur qui bosse seul sort dix bouquins par an et réussit à en vendre 1000 de chaque, alors il est déjà très limite pour gagner sa vie (avec un comité de lecture bénévole).

À noter que l'auteur, lorsqu'il a fini d'écrire, il a fini de bosser (hormis quelques dédicaces éventuellement). L'éditeur, lui, il bosse à plein temps !
Si le bouquin marche pas, l'auteur ne gagne rien, alors que l'éditeur s'assied sur 1+2+3+4 (perte possible entre 2000 et 3000 euros).
Si le bouquin marche moyen (la moitié de la fabrication vendue), l'auteur gagne quelques centaines d'euros, l'éditeur paye ses frais et ne gagne rien.
Si le bouquin marche bien, notre éditeur gagne sa vie.

Alors bien sûr, si on en vend non pas 1000 mais 10 000 bouquins par titre... là oui l'éditeur se fait des sous (et l'auteur aussi !) Mais pour arriver à 10 000, faut déjà sortir un putain de bon bouquin dans une collection connue et reconnue.

Conclusion : pour qu'un auteur gagne correctement sa vie, il doit écrire des super bouquins  :)
Pour qu'un éditeur gagne correctement sa vie, il doit assurer dans son boulot et trouver des auteurs qui sortent des super bouquins ^^

Sinon, si on parle de taux horaire :

Pas mal de très bons bouquins ont été écrits en un ou deux mois (Vian, Kerouac...) ; les auteurs qui écrivent vite et bien peuvent gagner très correctement leur vie (et une poignée sont très riches), sinon, les auteurs ont des revenus assez faibles et d'autres boulots en plus.

Le monde de l'industrie de l'impression regorge de Smicards, et comme Ariane, je suis pas sûr qu'ils ne méritent pas un salaire plus élevé.

Les relecteurs, les graphistes qui font les couv' et les maquettistes ne roulent pas sur l'or... souvent, ils ont aussi plusieurs métiers.

Pour qu'un libraire gagne correctement sa vie, à 3€ par bouquin, il faut en vendre combien par mois et donc par jour (sachant qu'il a un loyer et d'autres charges que son salaire...) ?

Pour info, j'ai publié, depuis 2019, 2 polars adultes et 2 polars jeunesse, tous écrits en un mois, en plus du boulot (faut rajouter le temps des relectures et corrections). Je suis vachement reconnaissant envers mon éditeur qui se démène pour les faire connaitre, les défendre, les présenter en librairie... C'est de l'édition régionale (collection Polars en Nord), ça marche pas mal, mais personne ne roule sur l'or ^^ Les bouquins sont chouettes (encore merci à tous les relecteurs du forum qui m'ont aidé  :calin:), mais je crie pas au scandale de pas en vendre des dizaines de millier... Donc, c'est un loisir qui me rapporte un peu, sans plus.

Bref, je le redis, pour vivre de sa plume, il faut écrire beaucoup et bien (spéciale dédicace à une certaine membre du forum qui se reconnaîtra si elle passe par ici ^^).

Ah oui, y a aussi quelques auteurs autopubliés qui font à bloc de salons et qui vendent en direct (mais là, c'est tour de France toute l'année) ; une bonne séance de dédicace, tu peux vendre 40 bouquins sur une demi-journée (mais tu peux aussi faire 4 ou 5...). J'ai signé 32 bouquins mercredi matin, avec mon éditeur, donc pas en direct, j'ai gagné 25 balles  :D mais il était content.

Du coup, tu écris :
Citer
J'ecris depuis des années et j'ai de nombreux manuscrits presque terminés.
Pour moi, la vraie question est : penses-tu que les lecteurs vont s'arracher tes romans ?
Si plusieurs ME sont prêtes à t'éditer, si elles se battent pour avoir tes manuscrits, alors oui, tu peux te dire que t'as une chance en les éditant toi-même.

N'hésite-pas à poster en section "textes longs" pour avoir des retours de lecteurs d'ici ;)

Bonne chance dans tous les cas !

A+
Rémi
Le paysage de mes jours semble se composer, comme les régions de montagne, de matériaux divers entassés pêle-mêle. J'y rencontre ma nature, déjà composite, formée en parties égales d'instinct et de culture. Çà et là, affleurent les granits de l'inévitable ; partout les éboulements du hasard. M.Your.

 


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