Bonjour tout le monde,
Je cherche en ce moment à diversifier ma syntaxe en essayant d'éviter les « que », les « pour » et les « afin de » (en grammaire, ça correspond à l'introduction d'un complément ou d'une proposition subordonnée).
L'une des solutions pour ne pas évoquer la raison, c'est d'évoquer la manière (la façon dont quelque chose est fait permet de deviner la cause de ce fait, sa motivation). L'adverbe reste la façon la plus élégante et succincte de sous-entendre une manière donc une fin en soi.
Sauf qu'il y a débat...
Actuellement, vous l'avez peut-être entendu au moins une fois dans votre vie (ou lu éventuellement), le langage parlé a laissé place au mot « chaud » pour évoquer une façon d'agir. Sauf que ce « chaud » dans son emploi ressemble admirablement à « fort » employé comme adverbe (grammaticalement parlant).
Une femme peut être
fort anxieuse à rester enfermée chez elle, et donc
chaud disposée à sortir un peu pour se changer les idées.
Le terme est également employé en cuisine lorsqu'un serveur se déplace avec un plat en main pour alerter un cuisinier dont il passerait dans le dos. Il dit : « Chaud » pour dire en quelque sorte « Attention, je me déplace avec un plat dans les mains, je suis en mouvement » de façon à ce que personne ne le bouscule, y compris lorsque ce plat est une salade froide.
Dans le dictionnaire, le mot en tant qu'adverbe n'apparaît pas tellement (peu décrit dans son utilisation élargie), et s'il devait apparaître clairement, il serait probablement relayé au plan du vocabulaire familier car il faut du temps pour qu'une utilisation singulière soit ancrée dans les mœurs.
Pourtant, je ne vois pas d'adverbe équivalent pour dire à la fois « en mouvement » et « avec motivation ». Chaud, en tant qu'adverbe, est employé comme lorsqu'un moteur est chaud, c'est-à-dire prêt à alimenter une machine en énergie, à faire démarrer une voiture, voire déjà en mouvement. Il désigne d'ailleurs fréquemment un allant qui ne peut pas arrêter son mouvement en cours (emporté).
Raison pour laquelle des jeunes sont chaud (adverbe) volontaires (adjectif) lorsqu'ils sont dans le mouvement, motivés par quelque chose, avec entrain. (L'adverbe ne s'accorde pas, il est invariable.)
Est-ce que ça vous choquerait qu'un adverbe de cette nature soit employé dans un roman ?
Pensez-vous qu'on puisse se permettre de transformer la langue française quitte à réemployer certaines tournures ou inventions du français et s'éloigner un peu des limites du dictionnaire ? Faut-il absolument limiter l'emploi des adverbes ou au contraire l'encourager ?
Bien sûr, il ne s'agirait d'employer « chaud » en tant qu'adverbe que dans le strict cadre qu'offre la grammaire française aux adverbes en général ; ma question reposerait donc plutôt sur la capacité du langage à favoriser une syntaxe adverbiale plus élargie (avec plus d'acception de vocabulaire de cette nature).
Sur ce, j'ai encoure beaucoup à dire sur le sujet, beaucoup d'interrogations qui me viennent, alors je laisse ici mes questions en suspens.
Au plaisir de connaître votre avis sur les possibilités et limites que nous prodigue la grammaire française.