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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » Le fantôme de la forêt

Auteur Sujet: Le fantôme de la forêt  (Lu 272 fois)

Hors ligne marrailla

  • Tabellion
  • Messages: 45
Le fantôme de la forêt
« le: 09 Juillet 2024 à 11:26:18 »
Le fantôme de la forêt

Quand ils arrivèrent devant l’imposante demeure, la porte était déjà ouverte, comme une invitation à entrer. Les adolescents se regardèrent, leur corps tremblait d’un mélange d’excitation et de peur. Ils restèrent un instant sur le seuil, attendant que l’un d’entre eux prenne la décision. Peu importe laquelle d’ailleurs, leur camarade aurait fait demi-tour et aurait fui dans les bois, ils l’auraient suivi aveuglément. Mais, au contraire, celui-ci poussa la lourde porte en chêne et pénétra à l’intérieur. Les trois autres suivirent sans se poser de question. La porte se referma sur eux, les enfermant tous les quatre à l’intérieur.

L’intérieur du manoir était en moins bon état que le laissait croire la majestueuse façade. De nombreuses autres personnes étaient venues en ces lieux au fil des années. Le mobilier, ancien et onéreux, avait été réduit en petit-bois. Le papier peint, jadis à la dernière mode, était aujourd’hui recouvert de graffitis. Une épaisse et sombre couche de poussière recouvrait les lieux, mais on pouvait distinguer ici et là, des empreintes de pas et des traces de doigts.

Les quatre amis décidèrent d’un commun accord de faire le tour des lieux. L’un derrière l’autre, ils avançaient dans un silence religieux de pièces en pièces. Certaines avaient été relativement épargnées, d’autres en revanche avaient été saccagées du sol au plafond. Ils purent visiter l’ensemble des pièces de la maison, de la cuisine, en passant par les chambres, sans oublier les salles de bain ou encore la salle à manger. Il y avait néanmoins une porte, une minuscule petite porte, au fond d’une chambre préservée de toute dégradation, qu’ils n’étaient pas parvenus à ouvrir. Ils ne s’étaient pas montrés très insistants, préférant penser qu’il s’agissait d’une porte de placard fermée à clef depuis plusieurs décennies.

Après, avoir pris de nombreuses photos, la seule chose qu’ils s’étaient autorisée à prendre, les adolescents décidèrent de rentrer chez eux. La nuit était tombée et ils avaient encore un long chemin à parcourir dans les bois avant de regagner la route. Ce n’est qu’en sortant sur le palier, qu’ils osèrent enfin s’exclamer, rire, parler à voix haute. Chacun d’eux, malgré l’excitation, avait eu un drôle de sentiment à l’intérieur et ils étaient tous très contents d’avoir refermé la porte derrière eux. Alors qu’ils s’éloignaient, parlant de ce qu’ils avaient vu, se montrant leurs photos, l’un d’eux leva une main en direction de la maison. Une fenêtre, la plus haute, était éclairée. Dans l’obscurité, elle ressemblait à un phare. Ils se regardèrent tous les quatre, l’incompréhension se lisant sur leur visage. L’électricité avait été coupée, l’un d’eux se souvint avoir actionné l’interrupteur sans résultat, un autre vérifia qu’ils avaient tous leur lampe torche, il compta, une, deux, trois fois. Un troisième ne parvenait pas à quitter cette fenêtre du regard. Après de longues minutes de contemplation, il affirma qu’il n’avait pas vu cette fenêtre à l’intérieur. Toutes les fenêtres se ressemblaient, or celle-ci était ronde. Le quatrième n’avait pas encore parlé. Il écoutait attentivement ses camarades, se posant lui aussi, une multitude de questions. Sans en avertir ses amis, il s’avança vers le manoir. Ils essayèrent de le retenir mais il leur expliqua avec détermination qu’il voulait savoir ce que c’était. Les trois autres refusèrent dans un premier temps, puis, ils entrèrent à leur tour. L’un d’eux néanmoins, avait été bien plus difficile à convaincre. Il insista pour laisser la porte ouverte et plaça même une chaise, enfin ce qu’il en restait, pour l’empêcher de se refermer totalement.

Les adolescents montèrent les escaliers dans un silence non plus religieux et respectueux mais plutôt oppressant. Chacun d’eux, prenait soin de ne pas faire craquer le plancher sous ses pas ou même de ne pas respirer trop fort. Ils se rendirent directement dans la plus belle chambre, sans la moindre hésitation. Là, leur stupeur fut totale quand ils remarquèrent que la porte, qui tout à l’heure été verrouillée et impossible à ouvrir, était désormais grande ouverte. Le jeune garçon qui fermait la marche, laissa échapper un sanglot. Les autres le fusillèrent du regard mais il était évident qu’eux non plus n’était pas rassurés. Même l’intrépide de la bande se demanda ce qui convenait de faire. Ils discutèrent à voix basse et précipitée. Un voulait aller voir, supposant qu’il s’agissait d’explorateur comme eux, un deuxième, pensait qu’il était plus prudent d’attendre ici que la ou les personnes ressortent. Avec un peu de chance, ils connaîtraient d’autres endroits à explorer. Le troisième était indécis, il n’avait certainement pas envie de passer cette porte, mais attendre dans cette chambre pendant une durée indéterminée, ne lui convenait pas davantage, surtout que sa mère allait commencer à s’inquiéter de son retard. Le quatrième fut très clair, ils devaient tous partir le plus vite possible. Ils étaient en danger. Ses amis ricanèrent et ne prirent pas en compte son opinion. Il fut décidé que deux iraient voir pendant que deux attendraient. Cette décision, ne plus pas au quatrième mais il se laissa convaincre.

Les deux plus téméraires franchirent donc le seuil de la porte. Ils durent se courber afin de ne pas se cogner. Les deux autres, restés dans la chambre faisaient les cent pas, tendant l’oreille régulièrement, à l’affût du moindre bruit. Pendant de longues minutes, qui semblaient durer des heures, ils n’entendirent rien, absolument rien. Puis, alors qu’ils commençaient à se détendre légèrement, des cris stridents les firent sursauter. Leurs amis appelaient à l’aide. L’un d’eux se précipita en direction de la porte mais le plus peureux de la bande lui barra le chemin. Il le tira par le bras, le suppliant de le suivre, de partir avec lui. L’autre refusa. Les cris redoublèrent d’intensité, suivis d’un brouhaha indescriptible. Ils échangèrent un dernier regard puis il rentra passa la porte à son tour. Le dernier s’en approcha à petit pas. Les cris continuaient sans s’arrêter. Il tremblait de la tête au pied. Quelle aide pourrait-il apporter à ses amis ? Ici, aucune et il le savait. Il devait aller chercher de l’aide ailleurs.

Sans un regard en regard en arrière, il quitta la chambre, puis dévala les escaliers avant de se précipiter en dehors de la maison. Des larmes coulaient sur ses joues, sa respiration était difficile mais il devait trouver de l’aide pour ses amis. Il courut dans les bois, sans vraiment savoir où il allait, il ne prit pas le temps de sortir sa lampe torche, la lune guidait ses pas. Il courait, courait, ne s’arrêtant jamais, même quand les branches des arbres lui griffaient le visage ou quand les racines des arbres menaçaient de le faire chuter.

Dans la maison, les cris d’horreur et de douleur, laissèrent bientôt place à des rires hystériques. Les trois complices passèrent la petite porte un par un, se tenant le ventre et essuyant les larmes qui perlaient au coin de leurs yeux. Jamais, ils n’auraient pu imaginer que leur blague fonctionnerait aussi bien. Ils restèrent plusieurs minutes encore à rire, à imiter leur ami terrorisé, qui à ce moment précis courait dans les bois pour leur venir en aide. Ils rirent encore de bon cœur avant que l’un d’eux, plus scrupuleux, décide d’aller retrouver le dernier membre de leur bande. Ils sortirent du manoir et partirent à sa recherche.

Ils cherchèrent longtemps, pendant de longues heures, toute la nuit, le lendemain également.

Mais, jamais il ne fut retrouvé. Leur ami avait disparu, il s’était volatilisé sans laisser la moindre trace.
 
Cette histoire est aujourd’hui encore connue de tous. On raconte même que son fantôme, continue de courir dans les bois à la recherche d’une aide.


«Il n’y a pas de réussite facile ni d’échec définitif.» Marcel Proust

Hors ligne jonathan

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Re : Le fantôme de la forêt
« Réponse #1 le: 09 Juillet 2024 à 18:36:31 »
Bonjour. Le titre m'a accroché et l'idée de départ était excellente bien que le sujet ne soit pas novateur et déjà traité, notamment en téléfilm. Mais bon, après tout, tu présentais ta vision et ta version d'un fait divers teinté de mystère. Seulement, je pense que tu t'es un peu égaré(e ?) en chemin. On se perd dans tes phrases qui auraient gagnées à être plus courtes, plus rythmées afin de maintenir le lecteur dans l'incertitude : est-ce réel ou bien une illusion provoquée par la peur de s'être introduit dans un endroit maudit et hanté par un être DCD de mort violente y'a des lustres. Il manque l'intensité du mystère. Sinon j'ai quand même bien apprécié la lecture
Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur... [Pierre Augustin Caron de Beaumarchais]
Le silence est l'expression la plus parfaite du mépris... [G.B. Shaw]
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Hors ligne Lune

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Re : Le fantôme de la forêt
« Réponse #2 le: 15 Juillet 2024 à 19:15:26 »
Bonjour marrailla,

Ton histoire dans cette vieille demeure est assez angoissante.
Et mystérieuse aussi. La fenêtre éclairée ? L'adolescent disparu ?
C'est triste ce fantôme qui court encore à la recherche d'une aide ...

Merci pour cette bonne lecture  ;)
Ecoute le vent, il chante
Ecoute le silence, il parle
Ecoute ton coeur, il sait
Proverbe Amérindien

 


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