Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

15 mai 2024 à 00:47:44
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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » Muse

Auteur Sujet: Muse  (Lu 1368 fois)

Hors ligne Aloysiah

  • Plumelette
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Muse
« le: 09 septembre 2018 à 18:43:05 »
Salut, voici mon premier texte que je poste sur le forum. Je l'ai écrit pour un atelier où le sujet était de faire une description d'un personnage en rendant compte des sentiments de celui qui faisait la description.


***

Son regard fixait encore et encore la feuille blanche. Il se refusait de le porter ailleurs, au risque de voir la poubelle remplie de ses derniers essais. Son stylo tournoyait entre ses doigts. Sans que cela ne dissipe sa frustration grandissante.

Pourquoi n’arrivait-il pas à la décrire ?

Il ferma une nouvelle fois les yeux. Son regard de saphir lui apparut clairement brillant d’ironie et de malice. Il semblait lui chuchoter : « Tu te penses mon créateur et pourtant, tu ne peux m’écrire ».
Ses yeux se rouvrirent. Il posa la pointe de son stylo sur la feuille pour écrire ce regard qui le fixait. Mais il ne sut mettre, ni la couleur ni l’intensité de ce dernier en mot. Si seulement il avait su peindre ! Il l’aurait dévoilé  à l’aquarelle. Il aurait dessiné ses grands yeux, ce regard intense, quelque peu moqueur, comme l’océan un jour venteux d’été. Il aurait pu combiner tous les bleus, les verts, les gris pour rendre hommage à ces bijoux qui le fixaient encore et encore. Mais il ne savait qu’écrire...

Pourtant, ce n’était pas comme si c’était la première fois qu’il écrivait ! Il avait su écrire ses mésaventures ! Mais elle…

Il n’arrivait pas à la rendre comme elle lui apparaissait. Elle n’était pas le personnage trop parfait et trop lisse de ses premiers essais. Elle était bien plus qu’un simple mannequin, un canon de beauté. Si on pouvait dire qu’elle avait des défauts, ce n’était que pour la servir. Mais elle n’était pas non plus ce personnage morne et banal ayant vu le jour sous son stylo. Elle avait quelque chose en plus qui la rendait si particulière. Quelque chose qui lui échappait encore et toujours.

Son stylo s’arrêta un instant entre ses doigts crispés. Il semblait presque essoufflé. Il se leva brusquement, faisant sursauter son chat. Il ignora son regard noir, se remplit un verre d’eau. Soudain, il se redressa, renversant la moitié de son verre. Mais le temps qu’il arrive à son bureau, les mots avaient fui, de nouveau, déserté.

Il entendait son rire à travers ses fines lèvres couleurs fleur de cerisier : « Bah alors, toi qui te veux mon dieu, tu te reposes, bien avant le septième jour, avant de m’avoir finie ». Il n’avait pas non plus su écrire son rire tel qu’il l’entendait. Ce n’était pas un joli rire carillonnant, il n’était pas particulièrement harmonique. Pourtant, il était sincère et lui réchauffait le cœur. Comme sa voix d’ailleurs. Elle était légèrement plus grave que celle d’une femme et pourtant toujours pleine de vie et d’humour.

Nouveau soupir. Sa corbeille se remplissait plus vite que sa feuille et la lumière déclinait déjà. Il aurait pu abandonner depuis longtemps, mais pourtant, il voulait vraiment lui donner vie. Elle qui l’avait longtemps soutenu. Elle était toujours là, en lui, pour le soutenir dans les moments difficiles.

Il aimerait pouvoir écrire ce corps avec de légères rondeurs qui ne la rendait que plus humaine, son visage toujours souriant et convivial. Son nez légèrement tordu, souvenir d’un temps où elle était casse-coup. Sa démarche toujours rapide sans pour autant paraître pressée. Mais aussi son caractère positif, un rien trop moqueur, mais toujours tourné vers les autres. C’était le genre de personne qui avait toujours le bon mot pour nous réconforter, nous faire rire. Débordante d’une énergie peut-être un peu trop communicative : on ne pouvait se sentir fatigué à ses côtés. Elle insufflait toujours un sentiment de bonheur, de bien-être. On voulait être avec elle pour le restant de nos jours.

Mais pourquoi ne pouvait-il mettre tout cela en mots ?

Il ferma une nouvelle fois les yeux. Son regard de saphir lui apparut de nouveau clairement. Mais cette fois-ci, il ne se moquait pas, la malice avait disparu. Il sut alors qu’il avait trouvé.

« Merci » chuchota-t-elle une dernière fois.

***
suite aux conseils, quelques corrections orthographique ont était faites et j'ai enlevé "lambda" car en effet sa marche mieux sans dans " Elle était légèrement plus grave que celle d’une femme lambda"
J'ai également suivis la majeur partie des conseil de Chapart.
« Modifié: 17 septembre 2018 à 16:41:05 par Aloysiah »
"Ecrire.
Non pas une lettre, ni même un journal intime.
Non. Simplement écrire. Comme on respire.
Pour vivre. " - Pierre Bottero

Hors ligne arpenseur

  • Plumelette
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Re : Muse
« Réponse #1 le: 09 septembre 2018 à 19:19:46 »
Salut,

J'ai bien aimé la chute.
Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.


La forme gagnerait à être nettoyée, par exemple avec un correcteur automatique, car les fautes nuisent parfois à la compréhension, ce qui n'est pas voulu, j'imagine.

J'ai peut-être mal interprété cette phrase :
Citer
Elle était légèrement plus grave que celle d’une femme lambda
OMG OMG !
On est toujours le lambda de quelqu'un d'autre, mais quand même.

J'ai aussi eu une hésitation sur :
Citer
Elle était bien plus qu’un simple mannequin, un canon de beauté. Si on pouvait dire qu’elle avait des défauts, ce n’était que pour la servir.
Tu veux parler de défauts physiques, c'est bien ça ?
Car si je m'arrête à la première phrase, je peux croire que c'est un canon de beauté++. Du coup, les défauts a suivre ne seraient pas physiques, mais :
Citer
Son nez légèrement tordu, souvenir d’un temps où elle était casse-coup.
semble le démentir (même si je suppose que tous les nez sont tordus).

Hors ligne Claudius

  • Modo
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Re : Muse
« Réponse #2 le: 13 septembre 2018 à 19:47:23 »


J'ai bien aimé ce texte, il sait rendre tout les sentiments de l'écrivain ne trouvant pas les mots pour décrire son personnage. alors que le narrateur sait en donner tous les détails. C'est vraiment chouette, simple et facile à lire.

J'ai relevé juste une petite coquille, comme si tu avais modifié ta phrase et oublié de changer un mot, ici :

" S’il, seulement, avait-il su peindre, il l’aurait fait à l’aquarelle. "  Je pense que ce pourrait être : si seulement il avait su peindre...

Bonne continuation et à une prochaine fois

 ;) ;)
Usage de la fenêtre : inviter la beauté à entrer et laisser l'inspiration sortir. Sylvain Tesson

Ma page perso si vous êtes curieux

Hors ligne Chapart

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Re : Muse
« Réponse #3 le: 16 septembre 2018 à 03:57:52 »
Salut salut,

D'abord les détails

Ses yeux se rouvrirent. Il posa la pointe de son stylo sur la feuille pour écrire ce regard qui le fixait. Mais, il ne su mettre ni la couleur ni l’intensité de ce dernier en mot.

"sut" / "en mots" / le rythme de la phrase est un peu curieux, je crois que j'enlèverais la première virgule

S’il, seulement, avait-il su peindre, il l’aurait fait à l’aquarelle.

"Si" au lieu de "S'il". Mais j'ai trouvé ça un peu lourd. Je crois que soi j'écrirais simplement "S'il avait su peindre, il l'aurait faite à l'aquarelle". ou alors je séparerais en deux: "Si seulement il avait su peindre ! Il l'aurait faite à l'aquarelle."  Mais je pense qu'on peut trouver un mot plus joli que "faite" ; il aurait façonné ses traits ? il l'aurait dessinée / représentée ? (par exemple).

Il aurait dessiné ses grands yeux, ce regard intense quelque peu moqueur,

peut-être une virgule avant "quelque peu" ?

Mais il ne savait qu’écrire...

Mais ce n’était pas comme si c’était la première fois qu’il écrivait ! Il avait su écrire ses mésaventures. Mais elle…

les deux "Mais" à la suite, ça fait un peu lourd à mon goût. "Pourtant, c'était loin d'être la première fois qu'il écrivait" ! "Pourtant, en matière d'écriture, il en avait vu d'autres !" par exemple ? (c'est juste des exemple pour illustrer un peu ce qui me traverse l'esprit, je vais pas récrire le texte à ta place  :D ).

Il n’arrivait pas à la rendre comme elle lui apparaissait.

j'ai trouvé ça un peu nébuleux... il n'arrivait pas à trouver les mots juste pour décrire ce regard ?

Elle n’était pas le personnage trop parfaite et trop lisse de ses premiers essais.

parfait

Elle était bien plus qu’un simple mannequin, un canon de beauté. Si on pouvait dire qu’elle avait des défauts, ce n’était que pour la servir. Mais elle n’était pas non plus ce personnage morne et banale ayant vu le jour sous son stylo.

banal (le sujet c'est "ce personnage")

Il ignora le regard noir de ce dernier, se remplit un verre d’eau.

tu as déjà utilisé "ce dernier" plus haut, du coup ici on sent que c'est pour éviter la répétition. Il me semble que si tu écris juste "Il ignora son regard noir", on sent bien qu'il s'agit du chat...

Mais le temps qu’il arrive à son bureau, les mots avaient fui, de nouveau, déserté.

j'aime bien la rupture qu'il y a à la fin de la phrase.

Il entendait son rire à travers ses fines lèvres couleurs fleur de cerisier : « Bah alors, toi qui se veux mon dieu, tu te reposes, bien avant le septième jour, avant de m’avoir fini ».

"toi qui te veux" / "finie"

Ce n’était pas un joli rire carillonnant, il n’était pas particulièrement harmonique pourtant, il était sincère et lui réchauffait le cœur.

Je crois que je séparerais la phrase en deux à "pourtant", ici on pourrait croire que le pourtant se rapporte à "particulièrement harmonique", alors qu'il se rapporte à la suite.

Sa corbeille se remplissait plus que sa feuille et la lumière déclinait déjà.

joli ! (se remplissait "plus vite", peut-être ?)

Sa démarche toujours rapide sans pour autant paraître pressée.

une "démarche rapide", ça m'a fait un peu tiquer, je crois.

Mais aussi son caractère positif, un rien trop moqueur, mais toujours tourné vers les autres. C’était le genre de personne qui avait toujours le bon mot pour te réconforter, te faire rire. Débordante d’une énergie peut-être un peu trop communicative : on ne pouvait se sentir fatigué à ses côtés. Elle insufflait toujours un sentiment de bonheur, de bien-être. On voulait être avec elle pour le restant de nos jours.

comme il y a "nos jours" à la fin, je crois que plus haut je mettrais "nous réconforter, nous faire rire". Cette subite deuxième personne est un peu surprenante, mais pourquoi pas ! Mais à la fois "tu" et "nous", ça fait un peu trop, je trouve.

J'ai bien aimé, cette façon de "visualiser" ce regard sans réussir à le traduire en mots. Il y a quelques tournures que j'ai trouvées un peu maladroites, je les ai signalées plus haut. La fin est un peu ouverte (pour moi), je crois que ça m'a bien plu.

Il y a un truc qui m'a un peu perturbé: en lisant le début, j'avais l'impression qu'il n'arrivait pas du tout à écrire, mais à un moment donné on lit "Son stylo s’arrêta un instant entre ses doigts crispés". Du coup, j'imagine qu'il écrit des morceaux de phrases qui ne le convainquent pas, mais en lisant le début ça ne m'a pas paru clair, j'ai plutôt eu l'impression qu'il restait devant une page blanche. Du coup je crois que j'ai pas entièrement été plongé dans l'ambiance de la personne qui n'arrive pas à écrire, ça manquait peut-être un peu de détails à ce niveau-là (à mon goût). C'est très précis sur le regard qu'il veut décrire, ce personnage qu'il voit, etc., mais sur ses gestes pour tenter d'y parvenir, moins (à mon avis).

Merci pour le partage ! Au plaisir de te lire  :)

Chapart
« Modifié: 16 septembre 2018 à 04:00:40 par Chapart »

Hors ligne Aloysiah

  • Plumelette
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Re : Muse
« Réponse #4 le: 17 septembre 2018 à 16:21:43 »
Merci beaucoup pour tous ces conseils. Je vais m'appliquer a relire mon texte et je le modifierais dès que possible.
 
"Ecrire.
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Non. Simplement écrire. Comme on respire.
Pour vivre. " - Pierre Bottero

Hors ligne Basil

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Re : Muse
« Réponse #5 le: 19 septembre 2018 à 04:01:22 »
L'histoire que tu racontes est excellente, et elle imprègne bien les émotions de l'auteur en désarroi.

Citer
« Tu te penses mon créateur et pourtant, tu ne peux m’écrire ».
À la place de l'auteur, j'aurais senti mon orgueil fortement frétiller.  :D


Par contre, la fin m'a un peu laissé su ma faim. Il manque un raisonnement, comme s'il manquait un petit paragraphe pour amener cette conclusion. Peut-être était-ce ton but, aussi bien mon opinion n'est que subjectif.

Au plaisir de lire ton prochain texte.  ;)

Hors ligne Aloysiah

  • Plumelette
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Re : Muse
« Réponse #6 le: 24 septembre 2018 à 12:27:11 »
Merci pour tout ces commentaire. Il semblerait qu'il manque quelque chose à la fin, vu que tout le monde ce rejoins là dessus. Toutefois, je ne compte pas la toucher (du moins pour l'instant). C'est pas parce que je suis têtue (bien que je le sois). C'est plutôt que pour l'instant j'ai peur qu'en rajoutant un paragraphe, je perde quelques choses. Je le reprendrais donc si l'inspiration me reviens.
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