mon geek à moi
et autres démarches isolées
#culture, #asocial, #informatique,#rejetés
Je me questionne... pour les baccqueux S Science de l'Ingénieur nés en 1990, et plus particulièrement ceux d'un certain lycée particulier en tout cas, quoique pour d'autres annexes également, le terme
geek était une bannière à laquelle certains s'identifiaient et revendiquaient un mode d'existence renvoyant par identité, à un sens particulier de ce mot ; et puis le temps a passé, et je me rends compte que cet environnement axiologique est un peu dépassé aujourd'hui, et qu'on appelle
geek, autre chose qu'un passionné d'informatique
(de 'nouvelles' technologies), un peu enclavé dans une culture essentiellement masculine
(parce que les filles l'allaient pas encore là où les classes se remplissent de boutonneux à tessons de bouteilles), culture qui aurait orbité autour de la programmation
(articulation électronique/mécanique), d'une vague ludique de jeux vidéos à explorer
(l'époque des LAN, des mods, bref, le côté actif de l'informatique), d'un environnement culturel sombre
(Lovecraft en presque idole, et l'underground en ligne de conduite), et je reste non-exhaustif...
Je me questionne donc, et je vois que le mot
geek est un sacré mot fourre-tout, comme il est parfois difficile de les remarquer ces mots fourre-tout, car ils semblent parler au premier abord, porter un sens 'évident' et sans nécessité de précision, d'explication ; et pourtant, au bout d'un moment, selon sur qui on tombe, on peut avoir besoin de préciser ; c'est un peu comme le terme
hardcore, vous le connaissez tous, l'usez tous, notamment dans le domaine du cinéma et surtout, de la musique, mais si vous commencez à sortir de votre cercle culturel, vous verrez que le terme existe aussi, mais avec d'autres définitions, d'autres usages, etc... bin
geek, c'est aussi ce mot dont il vaut mieux avoir un peu l'historique si on veut s'en sortir...
Y'a quelques années, quand je commençais la réflexion présente, on me présentait un nouveau visage du
geek qui avait de quoi me décevoir en un rire un peu jaune... le valeureux exclus de la société qui pourtant se sacrifie au nom de la quête du progrès des sciences, au nom du travail des machines expérimentales, était devenu ce qui était à l'époque son ennemi, le fameux
kikoulol, celui qui s'amuse sans comprendre, en fait... celui qui ne sait que faire des smileys à outrance et sans substance autre qu'une émotivité sans impact que celui qu'il se croit dans son propre cercle, et qui joue bien dans les clous du programme qu'il a acheté dans le rayon facile des boites de jeux vidéos hors de prix sans savoir comment contourner les 1 et les 0, pis qui lit de la culture no-brain au sourire coincé en oubliant un peu la stigmatisation originelle de l'oiseau qui lisait à l'époque des trucs sombres pour pas trop se sentir incompris...
Du coup je sais pas trop comment prendre le truc, parce qu'autant je me suis jamais pleinement considéré comme étant un
geek (je ne programme pas, je ne recode pas mes jeux, ni au contraire ne fonds mon cerveau avec des émoticones ou des tutoriels youtube sur comment cliquer sur play), autant je me dis y'a un truc avec la cohésion de cette masse que j'ai l'impression de fréquenter de près ou de loin...
Alors ok, le
geek n'est pas vraiment uniquement
freak, ou même simplement
leet, ou alors
nerd, ou
pgm, ou même ahah moi si j'avais été
geek, ç'aurait sûrement été en mod
pnj, j'étais presque
kevin parce que j'étais trop apathique même pour un être un vrai, mais en tout cas y'a différents sens qui s'interconnectent dans ma vision toute relative de l'environnement des caractéristiques identitaires liées à l'étiquette, et ptetr, je me questionne donc, d'autres que ceux qui se véhiculent actuellement !
- le rejet social
- l'élite intellectuelle
- la passion à l'extrême
- le professionnalisme personnel
- le vide existentiel social
Voilà, le
geek pour moi, c'est un peu ça, mais visiblement d'après la sociologie, c'est un peu différent pour chacun puisque, je cite le spécialiste David Peyron :
"Plutôt que de définir ce qu’est la culture geek de façon fermée, chacun y met plutôt ce qu’il veut. Et ce qui lie finalement aussi, c’est le sentiment de rejet qu’ils ont eu en commun."
on dirait des gilets jaunes lolDu coup, entre culture de l'informatique, de la communauté virtuelle, de l'amour de la désincarnation robotisée, et de l'environnement social propice à l'exclusion vocale, je me demande ici, ce qui fait que le meud pourrait se considérer comme relevant de la culture
geek... entre l'aspect purement forumesque, les plateformes plus ou moins orientées (discord, jitsi, etc...), on est dans un environnement qui pose des questions pratiques quant au terme... à quoi le rattacher alors ? Sommes nous des
geeks qui se pensent ainsi ou n'en sommes nous pas, alors que pourtant ? L'inverse ? L'opposé ?
Bien à vos réactions contributoires si jamais...