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Textes mi-longs / Marguerite de Kervannec [Appel à Texte-MNHN]
« Dernier message par Joachès le Aujourd'hui à 06:45:17 »Voici la première version texte que j'ai rédigé pour l'Appel à Texte du MNHN sur le thème des migrations, à rendre pour le 26/01.
J'ai choisi de rédiger une notice biographique sur un personnage que j'ai imaginé il y a des années pour la saga historique je voulais écrire.
Le texte à été passé sur Scribbens. Je dois faire encore quelques recherches historiques et géographiques, mais la trame est là.
Marguerite, Gouëdig, Catherine, Marie de Kervannec, née le 4 août 1727 à Kervannec (Finistère), morte le 8 août 1818 à St Victor-Kervannec (Québec), est une aristocrate et épistolière française installée au Québec, co-fondatrice de la société St Victor-Lanthenay-Kervannec et associés.
Biographie
Elle est l’une des nombreux enfants de Julien de Kervannec, l’aîné de ses deux filles qu’il a eu de sa seconde épouse Gouëdig. Marguerite de Kervannec à quatre demi-frères plus âgés qu’elle, Henri et Joachim nés du premier mariage de son père avec Louise de Goyon, les jumeaux Alexandre et Pierre, qu’il a eu de son aventure avec sa belle-sœur Catherine de Goyon, quelques mois avant son second mariage, une sœur et deux frères cadets, Marie, Charles et Philippe.
Marguerite est une enfant sauvage, qui passe son temps dehors à jouer avec son demi-frère aîné Henri et les enfants du village. Elle se rend également régulièrement à Brest chez sa marraine, Catherine de Landelle. Cette dernière est également la sœur de la première femme de son père et la mère d’Alexandre et Pierre de Kervannec, les jumeaux qu’elle a eu de son aventure avec Julien de Kervannec. Ses fréquents séjours à Brest la conduise à devenir proche d’Anne-Catherine, la dernière fille de sa marraine. Malgré son esprit espiègle et les longues heures passées dehors, Marguerite est dotée d’une grande culture historique, géographique et littéraire acquise dans la bibliothèque du château familiale où elle passe de longues heures en compagnie de Joachim, le fils cadet de son père et de sa première épouse.
Le tournant
À 17 ans Marguerite de Kervannec dont le caractère a continué à s’affirmer autant que sa culture et sa beauté, séduit tous les garçons qu’elle croise. Cette année-là comme chaque année, elle se rend pour le mois d’août chez sa « cousine » Anne-Catherine. Les deux jeunes femmes profitent de l’absence estivale de M. et Mme de Landelle pour organiser une fête à laquelle elles invitent le gratin de la société brestoise, en particulier les jeunes officiers de marine qui peuplent la ville. Après une soirée qui a tourné à la débauche, Marguerite aide Louis de St Victor-Lanthenay, jeune lieutenant de cavalerie, qui doit embarquer pour le Canada, à retourner à son navire. Une fois à bord, alors que l’équipage dort encore, épuisée par sa nuit et l’aide soutenu apporté à Louis de St Victor-Lanthenay, elle s’endort sur le pont.
Elle sera réveillée quelques heures plus par le roulis du bateau et les gémissements du jeune officier. Sur le pont, elle apprendra que le navire a levé l’ancre depuis plusieurs heures pour la Nouvelle-France et que le capitaine ne peut faire demi-tour sans être poursuivi. Marguerite de Kervannec, bien qu’elle n’ait pas choisi sa situation, elle l’accepte en y voyant un signe du destin. La traversée sera parfois pénible quand la mer se déchaîne. Durant de longues heures, elle tient compagnie à Louis de St Victor-Lanthenay, malade. La traversée dure plusieurs semaines. Louis de St Victor-Lanthenay expire dans les bras de Marguerite alors que le navire remonte le fleuve Saint-Laurent. Le capitaine propose à Marguerite de retourner avec lui en France sitôt qu’il sera prêt à reprendre la mer. La jeune femme décline la proposition. Elle décide de rester et d’aller trouver l’oncle de Louis de St Victor-Lanthenay, un coureur des bois qui s’est installé à l’ouest de Québec.
St Victor-Lanthenay
Maximilien de St Victor-Lanthenay, coureur des bois depuis plus de vingt ans, accueille la jeune femme avec scepticisme. En quelques semaines Marguerite de Kervannec, démontre à Maximilien de St Victor-Lanthenay et ses voisins, trappeurs eux aussi, sa capacité à vivre avec eux au milieu des bois. Elle découvrira dans le même temps qu’elle est enceinte de l’un des amants qu’elle a eu lors de la fête chez Anne-Catherine.
Sans enfants Maximilien de St Victor-Lanthenay, lui lègue ses maigres biens lorsqu’il meurt en 1750. Marguerite proposera à ses voisins de s’associer à elle. Eux trapperont et elle revendra les peaux. Le contrat qu’elle rédige signe la naissance de la future société St Victor Lanthenay-Kervannec et associés.
La guerre de Sept Ans
En 1756 Marguerite de Kervannec et ses associés, les trappeurs doivent faire face à la guerre contre les Anglais. Durant les sept années que vont durer la guerre de Sept Ans, Marguerite sera l’âme de la lutte contre les Anglais, qui la surnommeront, « L’Athéna canadienne ». Elle n’hésite pas à parcourir de grandes distances avec ses amis trappeurs et indiens pour aller piller les forts Anglais. Elle vivra le Traité de Paris, comme une trahison et continuera la lutte. Plusieurs fois arrêtée, elle s’évadera à chaque fois. Elle finira par capituler après que les habitants du village survivants l’aient empêché de mettre le feu à la cabane de Maximilien de St Victor-Lanthenay. Elle échappera à la condamnation à mort grâce à l’intervention de l’épouse du roi d’Angleterre, George III, qui déclarera après avoir entendu par hasard l’histoire de la française « J’en aurais fait autant à sa place ! ». Néanmoins, l’armée anglaise garde un œil sur Marguerite de Kervannec.
Les années 1770-1790
Les années suivantes seront plus tranquilles. En 1776, elle apprend que Jacques, son fils unique, qui a quitté le village de St Victor en 1764 pour Boston, dans les colonies anglaises, pour faire du commerce, a épousé la fille d’un riche bostonien. Marguerite profite de la Guerre d’Indépendance pour se ranger aux côtés des insurgés américains et dénoncer son fils coupable d’avoir fait divers trafics dont elle a eu vent. À l’aide d’un complice de sa mère, Jacques s’échappe de justesse et trouve refuge aux Antilles chez son oncle Henri. Avec l’aide de ce dernier, Marguerite parvient à faire annuler le mariage de Jacques et lui fait épouser, Gabrielle, la fille de leur défunt demi-frère Pierre de Kervannec, dont Henri de Kervannec à la charge.
En 1780 Henri annonce à sa demi-sœur la mort de Jacques. Le journal d’Henri nous apprendra comment Gabrielle a assassiné son mari sans être soupçonnée. Une mort qui n’attriste personne dans la colonie française. Marguerite, elle-même ne pleure pas son fils, déçue depuis trop longtemps par ce dernier. Après la mort d’Henri de Kervannec, Marguerite fait venir près d’elle, Gabrielle et son petit-fils, Jacques-Henri-Pierre de Kervannec. Tantôt en bateau, tantôt à cheval, tantôt à pied, avec un simple baluchon la mère et le fils font le chemin jusqu’au Québec.
Les dernières années
Durant les dernières années de sa vie Marguerite de Kervannec continue à diriger son village et ce qui apparaît désormais comme une entreprise. Outre ses parents et son fils, Marguerite aura la douleur de perdre tous ses frères et sœurs les uns après les autres. Elle aura néanmoins la joie de voir la Révolution se terminer avec la chute de Napoléon Bonaparte, comme elle l’écrit à l’un de ses neveux. Car en dehors de la gestion de ses affaires, de sa lutte contre les Anglais et de ses manigances familiales, Marguerite sera tout au long de sa vie une grande épistolière.
Postérité
Enfant, elle avait été très proche de chacun des membres de sa famille. Face à l’éparpillement de sa famille, elle avait pris l’habitude d’écrire, à ses parents en Bretagne, à ses frères et sœurs, à Paris, aux Antilles, à St Petersbourg, à Pondichéry,… . Ordinairement peu ordonnée, elle avait pris soin de copier ses lettres et de conserver les courriers qu’elle recevait de chacun.
À sa mort, la direction des affaires ira à Xavière, la femme de son petit-fils, une redoutable femme d’affaires qui fera de St Victor-Lanthenay-Kervannec et associés une puissante entreprise.
Aujourd’hui la branche canadienne des Kervannec est représentée par Anne de Kervannec et sa fille unique Marguerite.
Sources
Recueil des lettres de Marguerite de Kervannec
Journal d’Henri de Kervannec
Archives Départementales du Finistère
Archives du Québec
J'ai choisi de rédiger une notice biographique sur un personnage que j'ai imaginé il y a des années pour la saga historique je voulais écrire.
Le texte à été passé sur Scribbens. Je dois faire encore quelques recherches historiques et géographiques, mais la trame est là.
Marguerite, Gouëdig, Catherine, Marie de Kervannec, née le 4 août 1727 à Kervannec (Finistère), morte le 8 août 1818 à St Victor-Kervannec (Québec), est une aristocrate et épistolière française installée au Québec, co-fondatrice de la société St Victor-Lanthenay-Kervannec et associés.
Biographie
Elle est l’une des nombreux enfants de Julien de Kervannec, l’aîné de ses deux filles qu’il a eu de sa seconde épouse Gouëdig. Marguerite de Kervannec à quatre demi-frères plus âgés qu’elle, Henri et Joachim nés du premier mariage de son père avec Louise de Goyon, les jumeaux Alexandre et Pierre, qu’il a eu de son aventure avec sa belle-sœur Catherine de Goyon, quelques mois avant son second mariage, une sœur et deux frères cadets, Marie, Charles et Philippe.
Marguerite est une enfant sauvage, qui passe son temps dehors à jouer avec son demi-frère aîné Henri et les enfants du village. Elle se rend également régulièrement à Brest chez sa marraine, Catherine de Landelle. Cette dernière est également la sœur de la première femme de son père et la mère d’Alexandre et Pierre de Kervannec, les jumeaux qu’elle a eu de son aventure avec Julien de Kervannec. Ses fréquents séjours à Brest la conduise à devenir proche d’Anne-Catherine, la dernière fille de sa marraine. Malgré son esprit espiègle et les longues heures passées dehors, Marguerite est dotée d’une grande culture historique, géographique et littéraire acquise dans la bibliothèque du château familiale où elle passe de longues heures en compagnie de Joachim, le fils cadet de son père et de sa première épouse.
Le tournant
À 17 ans Marguerite de Kervannec dont le caractère a continué à s’affirmer autant que sa culture et sa beauté, séduit tous les garçons qu’elle croise. Cette année-là comme chaque année, elle se rend pour le mois d’août chez sa « cousine » Anne-Catherine. Les deux jeunes femmes profitent de l’absence estivale de M. et Mme de Landelle pour organiser une fête à laquelle elles invitent le gratin de la société brestoise, en particulier les jeunes officiers de marine qui peuplent la ville. Après une soirée qui a tourné à la débauche, Marguerite aide Louis de St Victor-Lanthenay, jeune lieutenant de cavalerie, qui doit embarquer pour le Canada, à retourner à son navire. Une fois à bord, alors que l’équipage dort encore, épuisée par sa nuit et l’aide soutenu apporté à Louis de St Victor-Lanthenay, elle s’endort sur le pont.
Elle sera réveillée quelques heures plus par le roulis du bateau et les gémissements du jeune officier. Sur le pont, elle apprendra que le navire a levé l’ancre depuis plusieurs heures pour la Nouvelle-France et que le capitaine ne peut faire demi-tour sans être poursuivi. Marguerite de Kervannec, bien qu’elle n’ait pas choisi sa situation, elle l’accepte en y voyant un signe du destin. La traversée sera parfois pénible quand la mer se déchaîne. Durant de longues heures, elle tient compagnie à Louis de St Victor-Lanthenay, malade. La traversée dure plusieurs semaines. Louis de St Victor-Lanthenay expire dans les bras de Marguerite alors que le navire remonte le fleuve Saint-Laurent. Le capitaine propose à Marguerite de retourner avec lui en France sitôt qu’il sera prêt à reprendre la mer. La jeune femme décline la proposition. Elle décide de rester et d’aller trouver l’oncle de Louis de St Victor-Lanthenay, un coureur des bois qui s’est installé à l’ouest de Québec.
St Victor-Lanthenay
Maximilien de St Victor-Lanthenay, coureur des bois depuis plus de vingt ans, accueille la jeune femme avec scepticisme. En quelques semaines Marguerite de Kervannec, démontre à Maximilien de St Victor-Lanthenay et ses voisins, trappeurs eux aussi, sa capacité à vivre avec eux au milieu des bois. Elle découvrira dans le même temps qu’elle est enceinte de l’un des amants qu’elle a eu lors de la fête chez Anne-Catherine.
Sans enfants Maximilien de St Victor-Lanthenay, lui lègue ses maigres biens lorsqu’il meurt en 1750. Marguerite proposera à ses voisins de s’associer à elle. Eux trapperont et elle revendra les peaux. Le contrat qu’elle rédige signe la naissance de la future société St Victor Lanthenay-Kervannec et associés.
La guerre de Sept Ans
En 1756 Marguerite de Kervannec et ses associés, les trappeurs doivent faire face à la guerre contre les Anglais. Durant les sept années que vont durer la guerre de Sept Ans, Marguerite sera l’âme de la lutte contre les Anglais, qui la surnommeront, « L’Athéna canadienne ». Elle n’hésite pas à parcourir de grandes distances avec ses amis trappeurs et indiens pour aller piller les forts Anglais. Elle vivra le Traité de Paris, comme une trahison et continuera la lutte. Plusieurs fois arrêtée, elle s’évadera à chaque fois. Elle finira par capituler après que les habitants du village survivants l’aient empêché de mettre le feu à la cabane de Maximilien de St Victor-Lanthenay. Elle échappera à la condamnation à mort grâce à l’intervention de l’épouse du roi d’Angleterre, George III, qui déclarera après avoir entendu par hasard l’histoire de la française « J’en aurais fait autant à sa place ! ». Néanmoins, l’armée anglaise garde un œil sur Marguerite de Kervannec.
Les années 1770-1790
Les années suivantes seront plus tranquilles. En 1776, elle apprend que Jacques, son fils unique, qui a quitté le village de St Victor en 1764 pour Boston, dans les colonies anglaises, pour faire du commerce, a épousé la fille d’un riche bostonien. Marguerite profite de la Guerre d’Indépendance pour se ranger aux côtés des insurgés américains et dénoncer son fils coupable d’avoir fait divers trafics dont elle a eu vent. À l’aide d’un complice de sa mère, Jacques s’échappe de justesse et trouve refuge aux Antilles chez son oncle Henri. Avec l’aide de ce dernier, Marguerite parvient à faire annuler le mariage de Jacques et lui fait épouser, Gabrielle, la fille de leur défunt demi-frère Pierre de Kervannec, dont Henri de Kervannec à la charge.
En 1780 Henri annonce à sa demi-sœur la mort de Jacques. Le journal d’Henri nous apprendra comment Gabrielle a assassiné son mari sans être soupçonnée. Une mort qui n’attriste personne dans la colonie française. Marguerite, elle-même ne pleure pas son fils, déçue depuis trop longtemps par ce dernier. Après la mort d’Henri de Kervannec, Marguerite fait venir près d’elle, Gabrielle et son petit-fils, Jacques-Henri-Pierre de Kervannec. Tantôt en bateau, tantôt à cheval, tantôt à pied, avec un simple baluchon la mère et le fils font le chemin jusqu’au Québec.
Les dernières années
Durant les dernières années de sa vie Marguerite de Kervannec continue à diriger son village et ce qui apparaît désormais comme une entreprise. Outre ses parents et son fils, Marguerite aura la douleur de perdre tous ses frères et sœurs les uns après les autres. Elle aura néanmoins la joie de voir la Révolution se terminer avec la chute de Napoléon Bonaparte, comme elle l’écrit à l’un de ses neveux. Car en dehors de la gestion de ses affaires, de sa lutte contre les Anglais et de ses manigances familiales, Marguerite sera tout au long de sa vie une grande épistolière.
Postérité
Enfant, elle avait été très proche de chacun des membres de sa famille. Face à l’éparpillement de sa famille, elle avait pris l’habitude d’écrire, à ses parents en Bretagne, à ses frères et sœurs, à Paris, aux Antilles, à St Petersbourg, à Pondichéry,… . Ordinairement peu ordonnée, elle avait pris soin de copier ses lettres et de conserver les courriers qu’elle recevait de chacun.
À sa mort, la direction des affaires ira à Xavière, la femme de son petit-fils, une redoutable femme d’affaires qui fera de St Victor-Lanthenay-Kervannec et associés une puissante entreprise.
Aujourd’hui la branche canadienne des Kervannec est représentée par Anne de Kervannec et sa fille unique Marguerite.
Sources
Recueil des lettres de Marguerite de Kervannec
Journal d’Henri de Kervannec
Archives Départementales du Finistère
Archives du Québec