Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

14 janvier 2025 à 07:13:15
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Textes mi-longs / Marguerite de Kervannec [Appel à Texte-MNHN]
« Dernier message par Joachès le Aujourd'hui à 06:45:17 »
Voici la première version texte que j'ai rédigé pour l'Appel à Texte du MNHN sur le thème des migrations, à rendre pour le 26/01.
J'ai choisi de rédiger une notice biographique sur un personnage que j'ai imaginé il y a des années pour la saga historique je voulais écrire.
Le texte à été passé sur Scribbens. Je dois faire encore quelques recherches historiques et géographiques, mais la trame est là.


Marguerite, Gouëdig, Catherine, Marie de Kervannec, née le 4 août 1727 à Kervannec (Finistère), morte le 8 août 1818 à St Victor-Kervannec (Québec), est une aristocrate et épistolière française installée au Québec, co-fondatrice de la société St Victor-Lanthenay-Kervannec et associés.

Biographie
Elle est l’une des nombreux enfants de Julien de Kervannec, l’aîné de ses deux filles qu’il a eu de sa seconde épouse Gouëdig. Marguerite de Kervannec à quatre demi-frères plus âgés qu’elle, Henri et Joachim nés du premier mariage de son père avec Louise de Goyon, les jumeaux Alexandre et Pierre, qu’il a eu de son aventure avec sa belle-sœur Catherine de Goyon, quelques mois avant son second mariage, une sœur et deux frères cadets, Marie, Charles et Philippe.
Marguerite est une enfant sauvage, qui passe son temps dehors à jouer avec son demi-frère aîné Henri et les enfants du village. Elle se rend également régulièrement à Brest chez sa marraine, Catherine de Landelle. Cette dernière est également la sœur de la première femme de son père et la mère d’Alexandre et Pierre de Kervannec, les jumeaux qu’elle a eu de son aventure avec Julien de Kervannec. Ses fréquents séjours à Brest la conduise à devenir proche d’Anne-Catherine, la dernière fille de sa marraine. Malgré son esprit espiègle et les longues heures passées dehors, Marguerite est dotée d’une grande culture historique, géographique et littéraire acquise dans la bibliothèque du château familiale où elle passe de longues heures en compagnie de Joachim, le fils cadet de son père et de sa première épouse.   

Le tournant
À 17 ans Marguerite de Kervannec dont le caractère a continué à s’affirmer autant que sa culture et sa beauté, séduit tous les garçons qu’elle croise. Cette année-là comme chaque année, elle se rend pour le mois d’août chez sa « cousine » Anne-Catherine. Les deux jeunes femmes profitent de l’absence estivale de M. et Mme de Landelle pour organiser une fête à laquelle elles invitent le gratin de la société brestoise, en particulier les jeunes officiers de marine qui peuplent la ville. Après une soirée qui a tourné à la débauche, Marguerite aide Louis de St Victor-Lanthenay, jeune lieutenant de cavalerie, qui doit embarquer pour le Canada, à retourner à son navire. Une fois à bord, alors que l’équipage dort encore, épuisée par sa nuit et l’aide soutenu apporté à Louis de St Victor-Lanthenay, elle s’endort sur le pont.
Elle sera réveillée quelques heures plus par le roulis du bateau et les gémissements du jeune officier. Sur le pont, elle apprendra que le navire a levé l’ancre depuis plusieurs heures pour la Nouvelle-France et que le capitaine ne peut faire demi-tour sans être poursuivi. Marguerite de Kervannec, bien qu’elle n’ait pas choisi sa situation, elle l’accepte en y voyant un signe du destin. La traversée sera parfois pénible quand la mer se déchaîne. Durant de longues heures, elle tient compagnie à Louis de St Victor-Lanthenay, malade. La traversée dure plusieurs semaines. Louis de St Victor-Lanthenay expire dans les bras de Marguerite alors que le navire remonte le fleuve Saint-Laurent. Le capitaine propose à Marguerite de retourner avec lui en France sitôt qu’il sera prêt à reprendre la mer. La jeune femme décline la proposition. Elle décide de rester et d’aller trouver l’oncle de Louis de St Victor-Lanthenay, un coureur des bois qui s’est installé à l’ouest de Québec.

St Victor-Lanthenay
Maximilien de St Victor-Lanthenay, coureur des bois depuis plus de vingt ans, accueille la jeune femme avec scepticisme. En quelques semaines Marguerite de Kervannec, démontre à Maximilien de St Victor-Lanthenay et ses voisins, trappeurs eux aussi, sa capacité à vivre avec eux au milieu des bois. Elle découvrira dans le même temps qu’elle est enceinte de l’un des amants qu’elle a eu lors de la fête chez Anne-Catherine.
Sans enfants Maximilien de St Victor-Lanthenay, lui lègue ses maigres biens lorsqu’il meurt en 1750. Marguerite proposera à ses voisins de s’associer à elle. Eux trapperont et elle revendra les peaux. Le contrat qu’elle rédige signe la naissance de la future société St Victor Lanthenay-Kervannec et associés.   

La guerre de Sept Ans
En 1756 Marguerite de Kervannec et ses associés, les trappeurs doivent faire face à la guerre contre les Anglais. Durant les sept années que vont durer la guerre de Sept Ans, Marguerite sera l’âme de la lutte contre les Anglais, qui la surnommeront, « L’Athéna canadienne ». Elle n’hésite pas à parcourir de grandes distances avec ses amis trappeurs et indiens pour aller piller les forts Anglais. Elle vivra le Traité de Paris, comme une trahison et continuera la lutte. Plusieurs fois arrêtée, elle s’évadera à chaque fois. Elle finira par capituler après que les habitants du village survivants l’aient empêché de mettre le feu à la cabane de Maximilien de St Victor-Lanthenay. Elle échappera à la condamnation à mort grâce à l’intervention de l’épouse du roi d’Angleterre, George III, qui déclarera après avoir entendu par hasard l’histoire de la française « J’en aurais fait autant à sa place ! ». Néanmoins, l’armée anglaise garde un œil sur Marguerite de Kervannec.

Les années 1770-1790
Les années suivantes seront plus tranquilles. En 1776, elle apprend que Jacques, son fils unique, qui a quitté le village de St Victor en 1764 pour Boston, dans les colonies anglaises, pour faire du commerce, a épousé la fille d’un riche bostonien. Marguerite profite de la Guerre d’Indépendance pour se ranger aux côtés des insurgés américains et dénoncer son fils coupable d’avoir fait divers trafics dont elle a eu vent. À l’aide d’un complice de sa mère, Jacques s’échappe de justesse et trouve refuge aux Antilles chez son oncle Henri. Avec l’aide de ce dernier, Marguerite parvient à faire annuler le mariage de Jacques et lui fait épouser, Gabrielle, la fille de leur défunt demi-frère Pierre de Kervannec, dont Henri de Kervannec à la charge.
En 1780 Henri annonce à sa demi-sœur la mort de Jacques. Le journal d’Henri nous apprendra comment Gabrielle a assassiné son mari sans être soupçonnée. Une mort qui n’attriste personne dans la colonie française. Marguerite, elle-même ne pleure pas son fils, déçue depuis trop longtemps par ce dernier. Après la mort d’Henri de Kervannec, Marguerite fait venir près d’elle, Gabrielle et son petit-fils, Jacques-Henri-Pierre de Kervannec. Tantôt en bateau, tantôt à cheval, tantôt à pied, avec un simple baluchon la mère et le fils font le chemin jusqu’au Québec.

Les dernières années
Durant les dernières années de sa vie Marguerite de Kervannec continue à diriger son village et ce qui apparaît désormais comme une entreprise. Outre ses parents et son fils, Marguerite aura la douleur de perdre tous ses frères et sœurs les uns après les autres. Elle aura néanmoins la joie de voir la Révolution se terminer avec la chute de Napoléon Bonaparte, comme elle l’écrit à l’un de ses neveux. Car en dehors de la gestion de ses affaires, de sa lutte contre les Anglais et de ses manigances familiales, Marguerite sera tout au long de sa vie une grande épistolière.

Postérité
Enfant, elle avait été très proche de chacun des membres de sa famille. Face à l’éparpillement de sa famille, elle avait pris l’habitude d’écrire, à ses parents en Bretagne, à ses frères et sœurs, à Paris, aux Antilles, à St Petersbourg, à Pondichéry,… . Ordinairement peu ordonnée, elle avait pris soin de copier ses lettres et de conserver les courriers qu’elle recevait de chacun.
À sa mort, la direction des affaires ira à Xavière, la femme de son petit-fils, une redoutable femme d’affaires qui fera de St Victor-Lanthenay-Kervannec et associés une puissante entreprise.   
Aujourd’hui la branche canadienne des Kervannec est représentée par Anne de Kervannec et sa fille unique Marguerite.

Sources

Recueil des lettres de Marguerite de Kervannec
Journal d’Henri de Kervannec

Archives Départementales du Finistère
Archives du Québec
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Textes courts / Re : Life of pablo
« Dernier message par bbry9nou le Aujourd'hui à 01:53:35 »
oucou Samarcande, et merci mille fois pour ton retour, ça me fait super plaisir, de fou malade ! Ça m’aide beaucoup.

Maintenant, j’aimerais, si tu me le permets, te répondre :mrgreen: et justifier certains de mes choix.

Citer
Pas facile de commenter un texte comme le tien, sans aucun contexte.

C'était un peu mon but de ne pas mettre de contexte pour voir si ça accrochait sans, mais je m'y suis sans doute mal pris. J'aurais dû faire comment ?

Citer
Si c'est juste un texte court, je trouve ça un peu dense.

 Alors je peux comprendre , j'aurais du le mettre dans mis long ?

Citer
C'est pas clair moi si le narratur n'a pas vu Yanis ou Pablo depuis un mois. En gras je t'ai mis les pronoms que je n'ai pas compris.
être crevé (= fatigué) ou avoir crevé (=être mort)?

Alors oui, ça se dit moins, mais oui, 'être crevé' (= être mort) aussi. Les deux se disaient avant, et à mon avis (confirme-moi), on comprend mieux les pronoms quand on a cette info .

Citer
Pas sure que en échange ou acquisition de drogue soit correct grammaticalement.

J'ai vérifié plusieurs fois ça l'est 

Citer
J'ai bien la deuxième phrase. "J'ai réalisé", mais je trouve que la première ça, ça m'a collé une claque. n'est pas fondamentale.
En règle générale, je trouve que le coté oral est un peu Too much et que ça t'ajoute pas mal d'expressions toutes faites qui n'ajoutent pas de valeur au texte.

Tu as totalement raison, je vais la retirer, celle-là. Mais j'aimerais marquer mon sentiment d'étonnement sans juste dire 'j'étais étonné'. Tu aurais une idée pour rendre ça plus imagé ou un conseil ? Je vais tenter un truc, tu me diras ce que tu en penses.

Citer
Là aussi, le coté oral prend le pas sur l'anecdote, qui à mon avis pourrait être mieux developpée. J'ai bien envie d'en savoir plus sur ce perso improbable rencontré par hasard.
Mais cette phrase là "Après, Pigalle, c'est un quartier très particulier, tiens-toi bien " ne donne aucune indication à mon avis. Particulier est un adjectif qui ne veut rien dire et toute la phrase me semble un peu de trop.

le "tiens-toi bien " c'est surtout pour introduire l'anecdote

Citer
Pas compris grand-chose à ce passage. Il me manque les refs.

la dream team  c'est une bande de braqueur qui habites ce coin là mais tu as raison j'aurais du plus décrire le quartier

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beugler?

houlalala oui la boulette

Citer
Là aussi c'est un peu une phrase toute faite qui n'ajoute pas grand-chose.

tu as raison faut du contexte là

Citer
Pourquoi ? Rien dans le passage précédent n'indique une relation particulière entre le narrateur et Pablo.

j'ai pas réussi a faire comprendre que le narrateur avait une certaine tendresse vis-à-vis de Pablo ?


Citer
ça c'est bizarre.  le narrateur annonce la dernière fois qu'il a vu Pablo et ajoute pas mal de détails (date. été, circonstances....etc), mais ne raconte rien de cette dernière rencontre.
J'avoue que ça m'aurais intéressée de le lire (d'autant plus que c'est la dernière).


Tu as raison je vais développer

Citer
A qui le narreteur s'adresse-t-il ? A son lecteur ? à un autre personnage qu'on ne voit pas ?

je dirais au lecteur mais je t'avoue que je ne me suis pas posé la question

Citer
Pareil qu'au début: il a crevé, je crois serait plus correct.

promis ça se dit  :noange:

Citer
J'aime bien la dernière phrase pour ce qu'elle évoque de nostalgie et de rêve.

 :pompom:

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Présentations et cérémonie de bienvenue / Re : un quidam
« Dernier message par bbry9nou le Aujourd'hui à 00:51:45 »
Hey merci pour l accueil en tout cas et ça me fait plaisir de savoir que on partage des lectures en communs

Citer
- Quel est ton personnage préféré de Barjavel ?

Bien qu'il soit très ambigu, j'aime beaucoup Deschamps. Enfin, disons que c'est plutôt lorsqu'il devient le patriarche que je le trouve fascinant. Son discours de fin m'a toujours fait un certain effet, bien qu'il soit complètement réactionnaire

Citer
- Tu me dirais quoi pour me convaincre de relire "voyage au bout de la nuit"?

 je dirais que jamais je me suis plongé aussi loin dans la noirceur banal de l'âme humaine  , je dirais aussi que dans ce désespoir parfois nait de l'espoir tu te dis  "putain je suis pas seul ce livre me comprends il parle a une partie de moi "

Citer
Si je dis : bouledogue, glace à la vanille et feux de bois, ça te fait penser à quoi?

Aucune idée , instinctivement je dirais mon chien stupide ou alors les vacances aux   Sables-d'Olonne , j'ai bon ?

Citer
- Quel est ton livre de chevet ?

le prince


Citer
Et puis parce qu'il faut bien être serieux aussi parfois, je me permets de te préciser quelques conseils que l'on prodigue à toute nouvelle ou tout nouveau venu. C'est un peu long, et quelques passages ne te seront peut-être pas utiles, mais tout lire pour mieux s'intégrer est une bonne chose, à mon avis.

Ce lieu est vaste et fourni, si tu as le moindre souci, l'équipe est à ta disposition par mp. Il est conseillé d'aller jeter un coup d'œil éclairé dans la section À lire avant toute chose, qui apporte déjà une aide efficace. Tu y trouveras non seulement Charte, mais aussi le guide de survie, bien utile pour se déplacer dans les diverses sections.

Un dernier rappel qui me semble important, voire primordial, :) en t'inscrivant, tu as validé un message d'accueil qui résume la vocation du forum : l'entraide à l'écriture. Tu as aussi accepté les diverses règles de la Charte ;). As-tu bien fait attention à ces règles ? Es-tu en accord avec elles ? Es-tu prêt à accepter les commentaires, tels qu'ils viendront, et travailler ton écriture ? Es-tu aussi d'accord pour proposer des commentaires aux autres membres ?

Cela me semble important de le rappeler parce que ce forum n'a pas la vocation de vitrine des textes des membres, ou de blog (il y a d'autres formules plus valides sur Internet)  mais bien d'espace de travail et de partage. 
Chaque membre est là pour avancer, progresser dans l'écriture en recevant des commentaires aussi constructifs que possible. En contrepartie, chaque membre s'engage à commenter les copains avec les mêmes commentaires étayés. Les "c'est beau, c'est bien écrit..." sont à éviter. Un ressenti sur le fond, sur la forme... est bienvenu par contre. Le forum n'est pas non plus un lieu où proposer d'échanger sur un autre support.

Nous savons pertinemment que commenter n'est pas facile pour tous, mais la bienveillance est de mise sur le forum, pas d'inquiétude.
Pour t'aider dans cette aventure, un fil épinglé en tête de chaque section écriture, est à votre disposition.
Exemple : "règles et conseils côté lecteurs et auteurs" dans la section textes courts.
Apprendre à commenter pour écrire mieux...


Oui, merci, j'avais tout lu avant de m'inscrire. J'essaie d'être un bon élève. Après, moi, j'estime vraiment que j'écris de la D, donc idéalement, j'aimerais déjà être lu, et encore plus avoir un retour critique , ça serait le pied  :D
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Textes courts / Présomption d'innocence
« Dernier message par HELLIAN le Hier à 23:28:02 »
Il y a quelque temps, j'avais eu l'occasion de publier sur ce site quelques histoires mises en théâtre inspirées d'une pratique professionnelle exercée durant plusieurs décennies (« divorce » et « médiation ». Il s'agit de celle, non pas judiciaire, mais issu des coulisses du quotidien de l'avocat, de ces moments secrets du fameux colloque entre l'homme de justice et son client. Rassurez-vous (ou regretter le) rien de ce que vous lirez ne saurer avoir à faire avec la réalité, quoi que¶¶…


    – présomption d’innocence


la scène se passe dans la salle d’attente. Un homme assis croise et décroise les jambes. Il se lève et fait semblant de prendre intérêt aux deux tableaux qui tentent d’orner le mur d’en face. On entend des pas. Une porte s’ouvre. Entre l’avocat.

L’avocat – Bonjour Monsieur. Pardonnez-moi, j’arrive de l’audience et..

L’homme – Bonjour Maître ! Le problème, c’est que j’ai un rendez-vous médical important dans une demi-heure.

L’avocat – Ah je comprends. Je suis désolé. Voulez-vous que nous remettions ce rendez-vous ?

L’homme – oui, ce serait mieux, mais… (il hésite)

L’avocat – oui…

L’homme – c’est-à-dire que ..c’est urgent ! Mon affaire, c’est urgent.

L’avocat – eh bien, remettez votre rendez-vous médical ? Vous pouvez téléphoner, si vous voulez.

L’homme (gêné) – je ne sais pas, je ne sais pas… (il semble vaciller et s’adosse au mur)

L’avocat – ça ne va pas ? Vous êtes malade ?

L’homme – non, non, ça va aller

L’avocat – On ne dirait pas.. Voulez-vous que j’appelle un médecin ?

L’homme (comme irrité) – puisque je vous dis que ça va aller

L’avocat – d’accord, comme vous voudrez. Alors, qu’est-ce qu’on fait ?

L’homme – il faut que je vous parle.

L’avocat – venez !

(La scène se passe désormais dans le bureau de l’avocat, l’homme assis en face de lui)

L’avocat – alors, qu’est-ce qu’il y a de cassé ? racontez moi !

L’homme – alors, voilà… je suis convoqué.

L’avocat – où ça ?

L’homme – chez les bleus.

L’avocat – chez qui ?

L’homme – les bleus ! À la gendarmerie, quoi.

L’avocat – ah oui… et vous savez pourquoi ?

L’homme – non, j’ai  juste trouvé un papier… dans la boîte aux lettres « pour une affaire vous concernant » c’était marqué sur le papier.

L’avocat –Vous ne leur avez pas téléphoné ?

L’homme – ben si, mais ils m’ont dit qu’ils pouvaient pas me le dire, que  je verrai bien assez tôt.

L’avocat – ils vous ont dit ça ? Que vous verriez bien assez tôt.

L’homme – ouais, un truc comme ça. Alors moi, vous comprenez, ça m’a fait flipper…

L’avocat – vous n’avez pas une petite idée, vous êtes sûr ?

L’homme – aucune que je vous dis ! J’ai rien fait, , je vous jure.

L’avocat – c’est peut-être pour… un témoignage…

L’homme – un témoignage de quoi ? J’ai rien fait, rien vu, rien entendu. Et quand je leur ai dit que je ne voulais pas y aller, ils m’ont dit qu’il fallait mieux que je vienne, sinon, ils viendraient me chercher avec leur camion -là…

L’avocat –  Leur camion ?
L’homme – ouais enfin leur bagnole, vous voyez bien ce que je veux dire…

l’avocat – ah, leur véhicule de service. Est-ce qu’ils vous ont parlé de… garde à vue ?

L’homme – ouais, un machin comme ça.

L’avocat – est-ce qu’ils ont prononcé le mot « garde à vue » ?

L’homme – mais j’en sais rien, moi. Peut-être, oui. Ils m’ont dit plein de choses Même , ils m’ont dit que je pouvais venir avec un avocat.

L’avocat – ah, ils ont dit ça. Alors là, ça sent mauvais.

L’homme (paniqué) – ça veut dire quoi « ça sent mauvais » ?

L’avocat – ça veut dire qu’il y a de la garde à vue dans l’air.

L’homme – je ne veux pas aller en prison. (Il s’affole ) vous allez faire quelque chose, hein ? Vous allez faire quelque chose ?

L’avocat – calmez-vous, mon vieux. On ne met pas les gens en prison comme ça, voyons ! Au pire, ils vont vous garder une nuit ou deux.

L’homme – une nuit ou deux ! Mais c’est pas possible.

L’avocat – certes, ce n’est pas très agréable,  Mais bon, ça n’est pas un drame non plus

L’homme – parlez pour vous ! Bien sûr que si, c’est un drame. J’ai rien fait, moi, rien du tout, vous comprenez. C’est une erreur judiciaire !

L’avocat – une erreur judiciaire, rien que ça. Comme vous y allez. Non, pour l’instant vous n’êtes pas jugé. Il n’y a d’erreur judiciaire que s’il y a jugement, cher Monsieur. Vous êtes présumé innocent.

L’homme – ça veut dire quoi s’il me met en cabane ?

L’avocat – «innocent » ! Vous savez ce que cela veut dire quand même

L’homme – c’est quand on a rien fait.

L’avocat – voilà. Eh bien pour l’instant, tant que vous n’êtes pas passé en jugement, on doit vous considérer comme innocent.

L’homme – mais, c’est bien ce que je suis . Je suis innocent, moi j’ai rien fait, nom de Dieu. Alors pourquoi… ?

L’avocat – apparemment, la gendarmerie semble bien vous reprocher quelque chose, un petit quelque chose.

L’homme – je ne comprends rien à votre charabia. Vous êtes avec eux , vous êtes de leuur côté .

L’avocat – mais pas du tout. Qu’est-ce que vous racontez  ? Vous dîtes n’importe quoi.

L’homme – bon Dieu de bon Dieu ! Je suis innocent ou pas ?

L’avocat – en quelque sorte. Enfin, je veux le croire.

L’homme – alors pourquoi ils vont me mettre en prison ?

L’avocat – mais puisque je vous dis que ça n’est pas la prison !

L’homme – bien sûr que si ! Si je suis forcé de dormir chez eux, de nuit en plus, c’est du pareil au même. Et ça, vous m’entendez, Monsieur l’avocat, jamais ! Je suis un homme libre, un homme libre qui n’a rien fait de mal et vous avez beau dire avec vos grands mots, si je ne peux pas aller prendre l’apéro au café du commerce demain soir, c’est qu’on m’aura mis en prison.

L’avocat – mais enfin, Monsieur… Monsieur comment, déjà ?

L’homme – vous voyez, vous savez même pas mon nom. Comment voulez-vous que je vous fasse confiance ?

L’avocat – mais cela n’a rien à voir avec la confiance. Vous étiez pressé, fallait tout de suite en venir à votre problème. J’ai oublié de vous demander votre nom, C’est tout. Comment vous appelez-vous ?

L’homme – je vous dirai pas !

L’avocat – à votre guise. Après tout, je ne vous ai rien demandé, moi. C’est vous qui êtes venu me voir.

L’homme – j’aurais dû me casser une patte avant d’entrer dans votre cabinet de merde

L’avocat – Monsieur je ne sais qui, je ne vous permets pas. Ici on reste poli.

L’homme – eh bien moi, je me permets. Vous faites partie de leur clique. La justice, les gendarmes les avocats, c’est tout pareil, vous vivez du malheur des autres , vous êtes des vautours, des charognards, vous m’entendez des charognards avec vos trucs-là, vos… vos djellabas  noires qu’on dirait des corbeaux.

L’avocat – calmez-vous mon vieux !

L’homme – je ne suis pas votre vieux, d’abord.

L’avocat – OK OK, ,. Vous êtes inquiet. Je vous comprends. Mais ce n’est pas avec des hurlements comme ça que vous allez  arranger vos affaires, soyez raisonnable,

L’homme – Mes affaires, quelles affaires ? Je n’ai pas d’affaire, moi. Je suis un homme honnête qui fait son boulot honnêtement,. Le soir, je mange ma soupe sans rien devoir à personne et on veut me mettre en prison mais je vais finir par faire quelque chose de grave, vous savez, pour de bon.

L’avocat – mais bon sang, c’est pas la prison, c’est juste une garde à vue, c’est la loi !

L’homme – je n’en ai rien à foutre de votre putin de loi. Prison ou garde à vue, c’est pareil. Je vous préviens, j’irai pas chez vos connards de flics .

L’avocat – d’abord ce ne sont pas « mes » flics ; ensuite, vous allez baisser d’un ton, sinon, je vais finir par les appeler moi, les flics.

L’homme – bien sûr que si, c’est les vôtres. Vous êtes tous de la même bande,. Les flics, c’est pas pour les pauvres, c’est pour protéger les riches, comme vous, pour vous permettre  de dormir tranquille dans votre belle maison de bourgeois, de rouler dans votre belle voiture. Je suis sûr que vous ne payez même pas vos amendes… moi, monsieur, si je vais trop vite en bagnole, on me la pique ; vous, on ferme les yeux.

L’avocat –Ah, vous commencez à me gonfler. Ma voiture, ma maison, mais amendes, j’ai travaillé pour me les payer,  travaillé à écouter des gens comme vous raconter leurs conneries et à les défendre pour celles qu’ils ont faites. Par ce que je commence à comprendre pourquoi vous êtes convoqué à la gendarmerie.

L’homme ( soudain plus calme) – ah bon et pourquoi ? Allez-y, dites-moi pour quoi ?

L’avocat – par ce que vous êtes un homme violent et dangereux.

L’homme – moi, violent ! Maisje n’ai jamais fait de mal à personne, monsieur , même pas à une mouche.

L’avocat – eh bien, ce n’est pas l’impression que vous me donnez. Vous vous rendez compte comment vous me parlez.

L’homme – excusez-moi, excusez-moi. Vous avez raison. Mais, vous savez, quand on voit ce qu’on  voit , y a de quoi vous mettre colère. Ils feraient mieux de courir après les criminels que de…

L’avocat – d’accord, je veux bien passer l’éponge, à condition que vous arrêtiez vos outrances.

L’homme – vous voyez, vous recommencez avec vos grands mots d’avocat.

L’avocat – des grands mots ! Quels grands mots ?

L’homme – vous avez dit des « transes », un truc comme ça

L’avocat – Ah, « vos outrances » ; je voulais dire vos paroles excessives.

L’homme – vous voyez bien, , on n’est pas du même monde. J’ai pas été trop à l’école, moi. Mais, ce n’est pas pour ça que je serais malhonnête.

L’avocat – je n’ai pas dit ça. Je ne l’ai même pas pensé du tout. Écoutez, vous savez ce que je vais faire.

L’homme – je sais même pas si j’ai envie que vous faisiez quelque chose pour moi.

L’avocat – ne soyez pas ridicule ; bien sûr que je vais faire quelque chose pour vous.

L’homme – quoi ?

L’avocat – eh bien, je vais commencer par téléphoner à la gendarmerie pour savoir ce qu’il vous veulent et je leur dirai que vous m’avez choisi comme avocat. Ça vous va ?

L’homme – ils vont rien vous dire.

L’avocat –Ah, tiens donc, ce ne sont plus « mes » flics, maintenant. Faudrait savoir !

(L’avocat saisi son téléphone et compose  un numéro. On entend la musique caractéristique de gendarmerie)

Une voix (au ton militaire) – gendarmerie, j’écoute…

L’avocat – Ah, Commandant Lepailleur, je reconnais votre voix. maître Barnabé au téléphone, … oui, oui, très bien et vous-même. Dites-moi, je vous téléphone, là, par ce que j’ai dans mon cabinet un Monsieur très inquiet qui est convoqué par vos services, … (il s’adresse à l’homme) quel jour êtes-vous convoqué ?

L’homme – demain, demain matin.


 L’avocat – Demain matin. Monsieur… Monsieur comment déjà ? (Il s’adresse à l’homme devant lui, lequel ne lui répond pas))… oui, oui, j’attends… comment ça, vous n’avez convoqué personne demain matin. Vous êtes sûr ?

(L’homme en face de l’avocat ne répond pas. Il se lève, en silence et quitte le bureau)
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Chanson & slam / Re : Julienne
« Dernier message par HELLIAN le Hier à 22:31:38 »
Une indéniable réussite ! La voix, le texte, l'interprétation et la musique, tout cela converge pour faire de cette chanson une ritournelle captivante qui vous emporte dès les premières notes. Cela dit, compte tenu du titre et de l'introduction sur les primeurs provençales, j'ai un instant songer à la soupe du même nom…
6
Présentations et cérémonie de bienvenue / Re : Bonjour à tous !
« Dernier message par merloie le Hier à 21:57:59 »
Bonjour et un grand merci pour ce bel accueil !

-Ça verdoie, ça poudroie, ça foudroie, ça ploie, ça noie, ça se déploie...

-Souvent, je me sens plus comme une oie gavée que comme un merle alerte, mais une métamorphose n'est jamais à exclure.

-J'écris de tout : poèmes, journaux, nouvelles (beaucoup), romans (bientôt fini le 2e, en effet).

-Mon livre de chevet ? En ce moment, Ulysse de James Joyce, que j'ai eu le plaisir de trouver dans une boîte à livres.

-Si tu dis "jeu de table", "fenêtre" et "dinosaure", je pense évidemment à une partie de belote, sous une tente en Islande interrompue par un volcan en éruption.

Merci pour le rappel des règles, ça tombe bien : je cherchais justement un lieu de partage^^ Quant aux commentaires, je ferai de mon mieux pour contribuer positivement. J'ai tendance à aimer la concision, mais je sais aussi être précise.

Ce message d'accueil, par exemple: en un mot, j’adore ! Il est à la fois drôle et personnalisé. On y trouve un jeu subtil sur l'onomastique et les sonorités, c'est un vrai régal.

Et chez toi, ça sent bon la Perse de Maalouf ? Ce pseudo m'a renvoyé(e) à la première page de Léon l'africain, qui est une merveille : "Moi, Hassan..." Ça annonce directement un beau livre.

Bonne soirée!
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Poésie / Re : Une bonne et heureuse...
« Dernier message par Kerdrel le Hier à 21:15:43 »
l'humour seul pourra sauver le monde
ne vaut-il pas mieux mourir de rire...

 :viviane:
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Poésie / Re : Péché
« Dernier message par merloie le Hier à 21:15:21 »
Tout à fait LOF, vous êtes un fin lecteur : l’inspiration est baudelairienne.
Et cette culpabilité, c’est elle qui empêche l’œil de se fermer la nuit.
Merci aussi d'avoir lu, Kerdel. Que serait le plaisir sans la transgression ? Une bonne question. Qui reste ouverte...

9
Poésie / Re : Une bonne et heureuse...
« Dernier message par merloie le Hier à 21:01:59 »

Oui, le terme d'enchantement était pour la forme. Concernant le fond, sur ce sujet précis, j'ai tendance à me dire: advienne que pourra. Gaia n'a pas à s'en faire. Nous... Peut-être.
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Poésie / Re : Péché
« Dernier message par Kerdrel le Hier à 19:22:54 »
aimer ce n'est pas pécher, le péché est une invention
sans passion aucun risque de se brûler les ailes
que serait le plaisir sans la transgression

bien à vous

 :roidumonde:
 
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