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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » Chapitre 1 "La dernière eikyuu" [Fantastique]

Auteur Sujet: Chapitre 1 "La dernière eikyuu" [Fantastique]  (Lu 646 fois)

Hors ligne Amarok

  • Plumelette
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Chapitre 1 "La dernière eikyuu" [Fantastique]
« le: 04 novembre 2019 à 20:08:33 »
Un rêve qui n'en finit pas.
"Comment catégorisez vous les monstres ? A de grosses créatures dangereuses ? Des êtes ayant commis des horreurs ? Parfois je me demande si ses monstres qui nous fait t’en cauchemarder, n’aurait pas été des gens ayant commis d’affreuse choses et qui par punitions en aurait été transformée en monstre.
Je ne sais pas ce que je dois faire, ce que l’on attend de moi. "


La lumière m'aveugle, toujours épuisée malgré la nuit que je viens de passé, mon corps à de plus en plus de mal à suivre la cadence. Je n'ai pas spécialement l'esprit brumeux, je me sens juste sans vie. Le pâturage qui s'étend autour de moi est d'un vert tendre aux fleurs éclatantes. L'air est doux, bien qu'un peu humide, le ciel est grisâtre, mais la température est agréable. Mais tout ça ne me fait plus rien, l'odeur printanière, le chant des oiseaux, le clocher que j'entends au loin, tout ça me parait irréel.

Peut-être aimeriez vous savoir à quoi je ressemble ? A première vue, on pourrait me prendre pour une sorte de loup, j'en ai plus ou moins la tête, plus fine et plus longue. Portée sur une courte encolure rachitique garnie d’une courte crinière en brosse et d'un léger toupet rebelle passant entre mes deux fines oreilles. Un poitrail et des cotes saillantes, poster sur de longues pattes maigrichonnes. Ma croupe est plus haut que mon épaule et elle se termine par une longue queue reptilienne. J'ai un pelage qui devrais être fournis, mais ma mauvaise santé s'y reflète. Il est beige terne, hirsutes et part endroit je n'ai même plus de poils. Les parties inférieurs et internes de mon corps ne sont pas couverte de pellage, mais des fines écailles, tout comme le reste de mon corps présentes sous mon pelage. Ma crinière, le haut de ma queue ainsi que le plumeau la garnissant, sont d’une couleur blanc cassé.

 J'ai les yeux de couleurs mentes, mes pattes antérieures sont plus proches de celle du loup avec une main reptilienne et un pouce opposable. Mes postérieurs sont plus épais pour la cuisse et sont fait pour le saut et la course, ils sont plus proches de l’anatomie d’un reptile.

Ce monde est pareil au votre à quelques choses près. Les êtres fantaisistes ou encore folklorique, sont bels et biens réels ici, mais bien moins nombreux que la plupart des espèces animales. Même si certains d'entre nous passons plus normaux aux yeux des humains, nous gardons toutes fois une différence majeure avec les animaux tel que les chiens ou les singes. Bien qu'ils existent plusieurs espèces parmi nous, une particularité nous rassemble tous dans le même groupe, nous ne sommes donc pas des animaux, mais des cryptides. Mais peut-être vouliez-vous que je vous donne cette caractéristique qui nous démarque ? Il s’agit tout simplement de notre compréhension du langage humains. Peut importe la langue, tout les cryptides sont aptes à comprendre les paroles d'une personne. Mais tous ne savent pas forcément leur répondre.

Je voyage depuis deux ans sans vraiment savoir ou je vais. Je n’ai pas de destination en particulier, je vais là ou mes pattes veulent bien me porter. Mon voyage à débuter de la Finlande et je suis redescendue vers le sud.

Le chemin débouche dans un petit village montagnard, j'hésite à aller plus loin, je suis à découvert ici. Il n'y a pas énormément de voitures, ni de mouvement, les maisons sont en briques, ce n'est pas un village perdu dans la cambrousse. C'est une zone urbaine et ce village donne sur une plus grosse agglomération. Vu le peux de voiture, les habitants sont sans doute aller travailler. Décidée j'avance tête basse, mes yeux sillonnent tous les recoins… comme si j'allais reconnaître quelque chose. Les contours de la ville sont bordés part une épaisse forêt, endroit où j’aurais été plus discrète…Me demander d'avoir des réactions logiques serais s'attendre a ce que je sois en état de pensé à ma sécurité. Mais à vrai dire, j'ignore cette voix qui me crie d'éviter le danger depuis un bon moment. Je suis loin d'être saine d'esprit et parfois, je me retrouve dans des situations qui me dépasse. L'instinct est-là et il lutte contre cet esprit contradictoire. C'est l'instinct qui me rappelle que je suis sensé survivre, avoir peur de la mort et éviter la douleur. Mais bien souvent c’est la déraison qui l'emporte et me fait ignorer le risque.

Le chien de la première maison de rue m'a repérée et il le fait savoir en s'époumonant. Il s'acharne derrière les barreaux de sa chenille, le claquement intempestif de sa chaîne ne semble pas alerter ses propriétaires. Un pas après l’autre, je finis par me retrouver à sa hauteur. Je tourne les yeux vers lui et nos regards se croisent. Il tire comme un forcené sur son lien. Il n'a pas de niche, je ne vois, ni de gamelle d'eau, ni de gamelle de nourriture. Pourtant il est bien visible depuis la rue. Je peux même compter ses cotes. Il est aussi maigre que je le suis, le voisinage tolère cela ? Sans vraiment savoir pourquoi ni m'en rendre compte, je viens à sauter la clôture d'à peine un mètre. C’est vrai je ne vous ai pas dit quelle taille je fais ! Je dois faire environ nonante centimètres.

Par contre le doberman ne semble pas enthousiaste de mon approche, il redouble d'agressivité. Je baille, m'avance tête basse sans le fixer dans les yeux, il retrousse les babines mais il ne saute plus dans tout les sens. Il est raide et contre la grille de sa prison. Lui ne me lâche pas des yeux, mais une fois côte à côte, il s'ébroue et me renifle en se tenant en arrière. Il a un collier étrangleur avec des pointes qui ont perforé sa peau, sa chair est infectée, il est dévoré par les vers. Il hurla un bon coup, je lui ai arraché le collier du cou, il a fait mine de me mordre, mais il m'a à peine touchée. Par contre une fois, libre il se glissa entre les barreaux comme je l'ai fait et se retrouva plus vite que je ne l'eus rejoint sur la rue à fuir à toutes pattes. Je quitte le jardin du molosse, regardant dans la direction qu'il a prise. Il avait l'air d'être certain de sa trajectoire. Je l'ai libérée mais s'il ne tombe pas sur une bonne âme, il y a forte chance qu'il se fasse abattre vu sa race.

Arrivée au carrefour, je pris la route descendant vers la place, j'entends bien des véhicules rouler, je n'en lève pas pour autant la tête pour vérifier le trafic, je continue à marcher d'un pas raide et l'attention absente...Ce qui se suivis par une vive douleur dans mon flanc et le bruit assourdissant d'un choc. Je fus projeté un peu plus loin… Sonnée, il me faut un petit moment pour reprendre mes esprits et me rendre compte de ce qu’il vient de cette passée. Je me relève avec peine, tente de tourner la tête pour vérifier l’état de mes cotes, mais le mouvement fut impossible. Je ne saigne pas, mais j’ai surement quelques choses de cassé. Mon regard se porte sur la conductrice de la voiture blanche, choquée par l’incident mais pas blessée. Rassurée, je secoue légèrement la tête pour reprendre mes esprits et m’éloigne le plus vite possible de la scène, bien que boitant.

Je n'ai pas peur de mourir, mais je devrais faire en sorte de pas entraîner avec moi d'autres personnes, j'ai déjà assez fait de conneries comme ça.

J’arrive finalement dans la ville-haute où la circulation est plus dense. Qu'est-ce que je veux au final ? Être vue en espérant être éliminée où vivre en exil pour être sûr de ne plus répéter les mêmes erreurs ? Parfois je me questionne, à quoi bon lutter ? Qu'attend-t-ont de moi ? Est-ce qu'il y a quelque chose que j'ai raté ? Est-ce ma punition, une chance que l'on m'offre pour me rattraper ? Je n'en sais rien... Je n'y comprends rien.

Quoi qu'il en soit, revenons à notre ville, il y a beaucoup de voitures, des zones plus calmes avec des bâtiments sociaux à plusieurs étages. Et de l'autre coté de petites maisons peu espacées en rangées symétriques. Quelques arbres, quelques parcs pour les enfants et c’est là que mon corps fatigué et affamé tomba sous les branches d'un vieux saule. Une nuit de plus avec ce rêve qui me tourmente et qui me rappelle avec effroi ce que je suis devenue. L’aube se lève lentement perçant avec difficulté les nuages persistant de la veille. L'éclaircie dessinant par la même occasion ma silhouette squelettique. Je m'étonne de ne pas encore avoir été ramasser par un camion d'équarrissage ! Le soleil me réchauffe doucement, je m'étire et baille à m'en décrocher la mâchoire. J'observe un peu les balançoires un peu plus loin, un toboggan, des tourniquets et des parents amenant leurs progénitures aux terrains de jeux...

Bien matinaux ceux-là ! Ainsi que quelques humains promenant leurs canidés préférés et en parlant de chiens, mieux vaut que je détale avant de tous les traumatisés ! Je m'éclipse donc quelques rues plus loin, après avoir passer des magasins d'alimentations et repérer des champs agricoles. Je m’ébroue et m'apprête à accélérer le pas pour vite disparaître. Mon œil fut attiré par un mouvement dans la ruelle d'en face. Il y a un jeune garçon qui se fait tabasser par des plus grands...

Défend toi bon sang ! Enfin il le fait mais à trois contre un… Je soupire, pourquoi m'indigner de ce genre de comportement alors qu'il est tout à fait normal dans le règne animal ? Mais c'est plus fort que moi, mon côté humain parle toujours. J'approche rapidement du groupe en grondant très fort et en dévoilant mes crocs. Cela les surprit, mais à vrai dire, je ne suis pas franchement imposante, ni vraiment effrayante, pas dans cet état qui fait plutôt pitié. Un des ados voulut me donner un coup avec une barre qu'il vient de ramasser parmi les déchets, tête la première, se fus d'un grand bon que j'atterri dans son estomac. Il riait de mon manque de prestance, mais voir d'aussi près mes crocs ne le ravit pas du tout, je me suis écarté pour éviter les coups des deux autres, grondant un peu plus fort, apparemment, ils n'ont pas envie de vérifié si je serais prête à mordre ou non. Le jeune relâcher, ils s'éloignèrent sans réelle hâte. Je ne sais pas pourquoi ils s'en sont prit à lui, ils portent les mêmes vêtements, semble être de même niveau social. On dirait plutôt que ces jeunes gens avaient besoin de passer leurs frustrations sur une personne qui ne pourraient pas s'en défendre. Prête à tourner les talons, il claqua de la langue pour attirer mon attention comme il l'aurait fait pour un chien, lançant ses tartines vers moi avant de partir. Ma maigreur lui fait pitié ou est-ce pour me mercier ? Enfin, je ne sus dire non à de la nourriture facile et que je ne dois pas tuer.

Cela fait deux ans que je vis de cette façon, que je cherche à comprendre ce que je suis. Qui suis-je réellement ? Mon reflet luit dans une flaque. Quelle est donc cette chose que

Je suis devenue ? Pourquoi cette apparence ? Cette créature qui ne ressemble à rien. Qui se meurt bien trop lentement à mon goût. J'ai l'impression de ne plus exister. De n'être qu'un mirage… Je n'arrive pas à comprendre. Je pensais à un moment être une sorte d'esprit. Mais les spectres sont-ils capables de ressentir la souffrance ?

Je suis physiquement là, les humains me voient, je suis donc bien réelle ? Essayer de comprendre ce que je suis semble être impossible. Si seulement j'avais pu anticiper à ce moment-là. Éviter que ça ne tourne comme ça. Ce que j'ai fait cette nuit-là, je ne le voulais pas.

Je continue à galoper à travers les champs sans m'interrompre. Pour aller où ? Je n'en sais rien. Je veux simplement m'éloigner. Aller le plus loin possible. Mes pattes douloureuses ne supportent pour ainsi dire plus mon poids pourtant léger. L'herbe me lacère les doigts, le tarmac me brûle et m'irrite jusqu'au sang. Je fus obligée de m'asseoir au pied d'un arbre pour reprendre mon souffle. L'ironie c'est que mon périple me fait gagner en endurance mais que ma santé me fait ralentir et rend l'avancer de plus en plus écrasante. Je tourne la tête un peu dans toutes les directions, pour analyser les alentours, haletante et fatiguer c'est à peine si je pouvais anticiper un danger...et de toute façon pourquoi le ferais-je ? Ma vue se trouble, l'absence m'envahi jusqu'à ce que tout soit noir. Je m’écroule, soulevant quelques feuilles tapies sous mon ventre et de la poussière, salissant un peu plus mon pelage déjà bien crasseux. Combien de temps ce corps supportera-il encore cela ? À chaque fois, j'ai l'impression d'approcher de la fin…
« Modifié: 04 novembre 2019 à 21:05:12 par Amarok »

 


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